LEIBNIZ - Le mal n'existe pas đ (2)
L'erreur est une nécessité pédagogique
L'erreur c'est ce que l'on corrige
et on ne peut pas corriger notre comportement si on ne fait pas d'erreur
alors certains diront mais
on peut trĂšs bien faire le bien
sans ĂȘtre passĂ© par le mal, on peut trĂšs bien
avoir un sens
inné
pour le bien et la vertu
oui
Sauf que celui qui est passé par le mal ou celui qui est passé par l'erreur, une fois qu'il en sort
il a conscience de ce qu'est le mal, il a conscience de ce qu'est l'erreur
Et donc il a beaucoup moins de chance de reproduire cette erreur
que celui qui n'est tout simplement pas passé par l'erreur
D'ailleurs il faut faire la distinction entre l'erreur et la faute
L'erreur c'est ce que nous commettons tous lorsque nous nous trompons de bonne foi
la faute c'est lorsque nous reproduisons cette erreur en ayant conscience que c'est une erreur
l'erreur est humaine
Persévérer dans l'erreur est diabolique
la faute c'est la persévérance dans l'erreur
On peut persévérer dans l'erreur et tomber dans la faute
on peut donc reproduire nos erreurs et reproduire le mal
Mais Ă ce moment lĂ ce n'est pas le mal en lui-mĂȘme qui est en cause, c'est notre incapacitĂ©
à avoir conscience de ce mal, c'est notre incapacité à le reconnaßtre comme mal
et dans ce cas lĂ nous sommes les responsables
Il n'y a pas Ă invoquer dieu pour justifier ou pour comprendre nos propres manquements
Il n'y a pas Ă faire porter le chapeau Ă dieu de nos erreurs
Parce que si dieu nous a créé
faillible
si dieu nous a créé imparfait
et ça ne veut pas dire que nous ne soyons pas capables de nous réformer
d'Ă©voluer et de progresser
Si dieu a créé le mal c'est pour nous pousser au bien
C'est pour nous pousser Ă surpasser le mal qui est en nous
ce qui suppose d'en avoir conscience
Le mal serait donc l'outil
qui permet Ă l'homme
parce qu'il a une conscience
de se transformer
Et de tendre vers le bien jusqu'Ă l'atteindre
Le mal n'est rien
non pas parce que le mal n'existe pas
mais parce que le mal n'est que le produit
de l'oeuvre humaine
ce sont les hommes qui crée le mal et les hommes pourraient décider, ils pourraient décréter de ne pas faire le mal
Si les hommes font le mal c'est qu'ils n'ont pas encore tiré toutes les leçons du mal
Je vais prendre un exemple
J'ai fait de la boxe
Et quand on fait de la boxe
on prend des pains dans la gueule
donc on a mal
et c'est jamais trÚs agréable de prendre des pains dans la tronche
mĂȘme quand on a une mentalitĂ© de bagarreur
seulement voilĂ
quand on prend des coups dans la figure
il arrive un moment oĂč
on a plus envie d'en prendre
donc Ă ce qu'on fait?
bien on apprend Ă esquiver
on apprend Ă contrer
on apprend
Ă anticiper
on apprend Ă minimiser le mal
On apprend Ă Ă©viter le mal
Et quand on fait de la boxe généralement
bien n'a pas envie de se battre dans la vie de tous les jours, alors on sait qu'on peut
On sait qu'on peut faire face Ă une agression, c'est vrai
mais on n'aime pas se battre au sens oĂč on a conscience que prendre des coups dans la gueule ça fait mal
et on n'a pas envie de le faire subir Ă un autre mĂȘme s'il a bien mĂ©ritĂ© parfois
L'expérience du mal ne donne pas envie de refaire l'expérience du mal
Et c'est ça le message philosophique de Leibniz c'est de dire que
L'expérience du mal conduit à la connaissance du mal
et la connaissance du mal ne nous donne pas envie
de rester en présence du mal
Alors certes parfois l'enseignement est long et laborieux, il faut du temps avant de comprendre
qu'on a fait le mal et qu'on ne souhaite plus le faire
Généralement ce qui se produit c'est que
ont su soi mĂȘme les consĂ©quences du mal
dont on est l'auteur
on finit par se dire que
c'est une mauvaise idée
et qu'on ferait mieux de faire autre chose que le mal
Et dÚs lors qu'on est conscient, dÚs lors qu'on est attentif aux conséquences de nos actions
bien généralement on cherche à éviter le mal, on cherche
Ă ne pas le reproduire
tout simplement parce que
l'homme de maniĂšre naturelle a tendance Ă fuir le mal c'est Ă dire Ă fuir ce qui le fait souffrir
Alors c'est vrai que parfois on s'autorise Ă faire souffrir les autres
et c'est seulement quand on souffre soi mĂȘme qu'on se pose la question du mal
c'est vrai
mais il est tout aussi vrai que
faire le mal autour de soi
c'est le meilleur moyen tĂŽt ou tard
de diriger ce mal contre nous
Comme disait Spinoza tout n'est que cause et effet
et trÚs généralement lorsque l'on s'amuse à faire le mal autour de soi
et bien on crĂ©e les conditions pour que ce mal nous reviennent en pleine tĂȘte
ça n'a rien de mystique, c'est une pure loi mécanique et physique, action, réaction
faĂźtes du mal Ă quelqu'un et comptez car bientĂŽt ce sera votre tour
La relativité du mal c'est l'idée que le mal est toujours interdépendants du bien
Ce sont les deux faces de la mĂȘme piĂšce
Comme le jour a besoin de la nuit, comme la pesanteur a besoin de la légÚreté
et si nous
faisions un petit effort
pour constater ce qui va bien
nous serions un peu moins sensible donc un peu moins soumis au mal
La conclusion de cette vidéo
C'est que si le mal existe
C'est d'abord parce que nous le laissons exister
Peut-ĂȘtre aussi parce que nous n'avons pas la bonne stratĂ©gie face Ă lui
Et qu'on ne vainc pas le mal en le combattant c'est Ă dire en fixant notre attention sur lui
mais en vainc le mal en faisant le bien
on vainc le mal en nous concentrant sur le bien
Merci Ă vous