rfi journal en français facile 2 avril 2022
GUERRE EN UKRAINE : La région de Kiev reprise par l'armée ukrainienne ; et autres nouvelles.
Marion Cazanove : Merci d'écouter RFI. Il est 23h à Marioupol, 20h en temps universel.
C'est l'heure du Journal en français facile, que je présente ce soir avec Sylvie Berruet, bonsoir Sylvie.
Sylvie Berruet : Bonsoir Marion, bonsoir à tous.
Et à la Une, la région de Kiev reprise par l'armée ukrainienne : l'armée russe se retire du nord du pays, pour être plus efficace au nord et à l'est.
MC : Au sommaire également, cette trêve de deux mois, au moins, au Yémen.
La création d'un premier syndicat chez Amazon aux États-Unis.
Et la campagne présidentielle en France. Reportage au meeting du candidat communiste Fabien Roussel dans ce journal.
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SB : L'armée ukrainienne aurait repris le contrôle de la région de Kiev, mais elle découvre aussi, Marion, les ravages de l'armée russe.
MC : Oui, près de 300 personnes ont dû être enterrées dans des fosses communes, à Boutcha. Elles sont mortes dans les intenses combats qui ont secoué cette ville, à quelques kilomètres de la capitale, alors que l'armée russe se retire peu à peu du nord, elle va se concentrer au sud, et à l'est.
SB : Au sud, justement, à Marioupol, la Croix-Rouge attend toujours de pouvoir déployer un couloir humanitaire. Plus de 3 000 personnes ont réussi à fuir la ville hier par leurs propres moyens. Certaines ont pu rejoindre Zaporijia, plus au nord, comme ce couple de Marioupol, rencontré par nos envoyés spéciaux, Anastasia Becchio et Boris Vichith.
С'est l'objet le plus volumineux qu'elle a emporté dans son petit sac à dos, mais aussi le plus précieux : un carnet recouvert de cuir, offert par son mari, dans lequel Lyoubov a écrit une ode à sa maison disparue sous les obus russes. Le teint cireux, cette cosmétologue, a été emmenée hors de Marioupol par des volontaires avec son mari. Le couple a mis trois jours pour gagner Zaporijia. « On n'a plus de maison, plus de voiture… on est devenu des sans domicile fixe. Je ne sais pas ce que je vais faire de ma vie. » Mais l'urgence pour Lyoubov est de trouver les médicaments qu'elle n'a pas pu prendre depuis six semaines. Son mari, Oleksandr, réfléchit déjà à repartir pour aider son père, 79 ans, qui ne veut pas quitter sa maison située dans une zone occupée par les Russes. « Nous savons bien que le nouveau pouvoir qui s'est installé là-bas va finir par ouvrir la ville et il est clair que de nombreuses personnes vont vouloir retourner y vivre. Mon père est de ceux-là. Moi, je ne veux pas y vivre, parce que je n'aime pas beaucoup ce pouvoir, c'est un pouvoir totalitaire, ça ne me plait pas. J'aime le monde libre, j'y suis habitué et je ne peux pas m'en passer. » En attendant, le couple va être hébergé par des amis, le temps pour Lioubov de se refaire une santé. Anastasia Becchio et Boris Vichith, Zaporijia, RFI.
MC : Toutes les dernières informations concernant la situation en Ukraine sont à suivre en continu et en temps réel sur notre site internet rfi.fr et sur notre application.
SB : Dans l'actualité également, Marion, l'arrêt des combats au Yémen pour deux mois.
MC : La trêve a débuté tout à l'heure. La guerre dure depuis près de huit ans entre les rebelles houthis, soutenus par l'Iran, et le gouvernement yéménite, soutenu par une coalition menée par l'Arabie saoudite.
SB : Et la date de cette trêve n'a pas été choisie au hasard. C'est aujourd'hui aussi que débute le mois sacré du ramadan. L'accord entre les deux parties, Jelena Tomic, a été négocié par l'ONU.
L'accord prévoit l'arrêt des opérations militaires offensives, y compris les attaques transfrontalières, et autorise des navires chargés de carburant à pénétrer dans le port de Hodeïda, tenu par les rebelles houthis, alignés sur l'Iran. 18 navires en tout auront accès aux ports durant la trêve. L'accord autorise également les avions commerciaux à effectuer des vols au départ de Sanaa. Deux vols par semaine seront autorisés au départ de la capitale sous contrôle des miliciens houthis et à destination de la Jordanie et de l'Égypte. Selon l'émissaire de l'ONU, Hans Grundberg, les parties en conflit ont aussi convenu de discuter de l'ouverture de routes à Taëz, assiégée, et dans d'autres régions. Enfin, il a également été question d'un échange de prisonniers, plusieurs centaines de chaque camp, sans plus de précisions. Ce cessez-le-feu a été salué par le secrétaire général des Nations unies. Antonio Guterres espère y voir une première étape pour mettre fin à la guerre dévastatrice qui ravage le Yémen et qui a fait en sept ans 380 000 morts, dont une grande majorité en raison des conséquences indirectes des combats, comme le manque d'eau potable, la faim et la maladie et des millions de déplacés.
SB : Aux États-Unis, ce moment historique salué par le président lui-même : la création d'un syndicat, chez Amazon.
MC : C'est une première en 30 ans d'existence pour le groupe américain, géant du commerce en ligne. Ce sont les salariés d'un entrepôt de New York qui ont voté pour la création de ce syndicat. Outre la réaction de Joe Biden, Altin Lazaj, l'événement marque une étape importante dans le pays.
C'est une victoire inespérée. Malgré les pressions de la part de leur entreprise, les salariés d'un site d'Amazon, situé dans le quartier de Staten Island à New York, ont voté à 55% pour la création d'une organisation syndicale. Pourtant la direction a tout fait pour l'empêcher en utilisant les grands moyens : embauche de consultants spécialisés anti-syndicalistes ou encore organisation de plusieurs réunions obligatoires avec les salariés pour expliquer les inconvénients d'un syndicat. Le petit groupe de salariés, à l'origine de la création du syndicat, n'avait pas non plus la législation américaine de son côté ; car la loi actuelle sur les organisations syndicales est favorable aux employeurs. Le géant du commerce en ligne, qui réfléchit à un recours, craint une réaction en chaine au sein de ses entrepôts aux États-Unis. En effet, le syndicat, appelé Amazon Labor Union, est déjà mobilisé pour sa prochaine bataille : un vote sera organisé à la fin du mois dans un centre de tri dans le même quartier.
SB : En Hongrie, Viktor Orban brigue un quatrième mandat.
MC : Le Premier ministre est au pouvoir depuis douze ans. Demain, les électeurs devront se décider lors des élections législatives. Pour la première fois, l'opposition, incarnée par Peter Marki-Zay, est soudée, elle espère mettre fin à la politique autoritaire et anti-européenne de Viktor Orban, mais ce dernier reste le favori de l'élection. À noter aussi, les voisins de la Hongrie, les Serbes, se rendent aux urnes demain aussi pour des élections générales : un scrutin présidentiel, législatif et municipal.
SB : Les Français, eux, ont encore huit jours pour se décider.
MC : Dernier week-end de campagne avant le premier tour de la présidentielle. Le président-candidat Emmanuel Macron a tenu son unique meeting tout à l'heure à Paris, l'écologiste Yannick Jadot était à Compiègne, dans l'Oise.
SB : Le communiste Fabien Roussel était, lui, en région lyonnaise, à Villeurbanne, où il a mis l'accent sur la lutte contre la fraude fiscale.
MC : Ce dernier est crédité de 3 % des voix dans les sondages, mais il espère, par la suite, faire peser ses idées. Reportage de notre envoyé spécial Aurélien Devernoix.
Séance selfie pour Fabien Roussel, les militants communistes se bousculent pour leur photo souvenir avec leur candidat. De député anonyme ou presque, le Nordiste a réussi en quelques mois de campagne la prouesse de remettre du baume aux coeurs communistes et notamment à celui d'Évelyne, militante de longue date : « Avec Fabien Roussel, je me retrouve. J'aime le personnage. Il nous donne la force, il nous donne l'envie de militer. » La campagne communiste et son candidat sont d'ailleurs salués au-delà même de leur camp ce qui rend Fabien Roussel optimiste : « Je le sens, je ne sais pas pourquoi, mais voilà. Et au premier tour, on peut se donner beaucoup de force. » Chez les militants, on reconnait bien volontiers que la victoire ne sera pas au rendez-vous, mais l'objectif est ailleurs, explique Lucas : « Idéalement, c'est que l'on fasse un maximum de pourcents. Et puis ça amènera un bel avenir sur les législatives qui viennent après. » Les législatives, une étape cruciale pour préserver le parti et ses finances, mais Fabien Roussel se fixe un objectif plus ambitieux : « C'est reconstruire une gauche populaire, positive. » Et pourquoi pas prendre le relais de Jean-Luc Mélenchon, dont c'est la dernière campagne présidentielle, comme leader de la gauche radicale. Évelyne y croit : « Rendez-vous en 2027 ? - Voilà, tout à fait. » Aurélien Devernoix, Lyon, RFI.
SB : En rugby, l'équipe de France féminine toujours sans problème : en deuxième journée du tournoi des Six Nations, elles s'imposent largement face à l'Irlande.
MC : Victoire 40 à 5 face au XV du Trèfle. Elles restent donc pour l'instant invaincue. La semaine prochaine, pour la troisième journée du tournoi, le XV de France ira en Écosse.
SB : Enfin, en tennis, le numéro deux mondial se retire des courts pour quelques semaines.
MC : Le Russe Daniil Medvedev doit opérer une hernie, il ne pourra pas jouer pendant un à deux mois. Il manquera donc une partie de la saison sur terre battue, et possiblement le tournoi de Roland-Garros. La Polonaise Iga Swiatek, qui sera numéro 1 mondiale lundi, vient quant à elle de remporter le tournoi de Miami face à la japonaise Naomi Osaka.
C'est la fin de ce Journal en français facile, merci à Sylvie Berruet qui m'accompagnait ce soir.
SB : Merci Marion, bonne soirée, à demain.
MC : On se retrouve en effet demain, 20h en temps universel, pour une nouvelle édition.