HEGEL - Le désir de reconnaissance 📏 (1)
bonjour
aujourd'hui on va
le eagle on avait déjà parlé de hegel
dans un précédent audio et ja
bien pris le soin de préciser que
lorsqu'on s'attaque à un monument de la
philosophie tels que hegel
il vaut mieux être prudent eagle n'est
pas le genre de philosophes que l'on
peut résumer dans une vidéo de 30
minutes et c'est pourquoi j'ai opté pour
une autre stratégie
une stratégie pédagogique qui consiste à
vous introduire à la pensée de ce grand
philosophe par quelques-uns des grands
concepts clés de son système de pensée
et c'est dans cette même perspective
pédagogique que j'aimerais aujourd'hui
vous parler d'une notion capitale dans
la philosophie de hegel à savoir la
question du désir de reconnaissance
mais avant de commencer je dois faire
une précision à savoir que l'expression
de désir de reconnaissance chez hegel ne
se réduit absolument pas au sens que
l'on donne habituellement à cette
expression
le désir de reconnaissance ne désigne
pas le penchant des êtres humains à
vouloir être admirés il ne s'agit pas du
désir de gloire du désir de briller aux
yeux des autres ont le désir de
reconnaissance désigne plutôt un
mécanismes d'interaction entre les
consciences
le sujet de la conscience constitue le
sujet de prédilection de hegel et sa
conception de la conscience est exposée
dans son ouvrage la phénoménologie de
l'esprit
un ouvrage dans lequel eagle entreprend
de décrire et d'expliquer m le parcours
évolutif de la conscience au fil de ses
expériences
pour eagle nous sommes avant tout une
conscience une conscience qui a affaire
au monde qui a affaire aux autres
conscience et qui a affaire à elle même
le parcours de la conscience c'est le
parcours par lequel nous comprenons que
nous ne faisons qu'un avec le monde
et cette prise de conscience de notre
unité fondamentale avec le monde va être
le résultat d'un chemin semé d'obstacles
et de détours
pour eagle l'existence humaine se
définit comme l'expérience de la
conscience et la philosophie n'est rien
d'autre que la science de l'expérience
de la conscience
mais vous allez me dire quel rapport
entre la conscience et le désir de
reconnaissance
et bien c'est très simple pour eagle le
désir de reconnaissance constitue une
étape dans l'évolution de la conscience
humaine
et c'est ce dont on va parler dans cet
audio
disait en préambule de mon propos que
chez hegel le désir de reconnaissance ne
se réduisait en aucun cas au désir
d'être admiré
généralement lorsqu'on parle du désir
d'être reconnus on sous-entend que la
reconnaissance porterait nécessairement
sur des qualités sur des attributs
positifs comme lorsqu'on parle d'être
reconnu pour son talent d'être reconnu
pour ses efforts ou d'être reconnu pour
son courage
être reconnu c'est être perçu comme
ayant de la valeur comme possédant une
qualité qui nous distingue ray du commun
des mortels
c'est ça la reconnaissance au sens
courant
l'artiste est reconnue dès lors qu'il
suscite un engouement pour ses oeuvres
un scientifique est reconnue dès lors
qu'il a produit des travaux allant dans
le sens du progrès de l'humanité c'est
ça pour nous la reconnaissance
bien pour eagle la reconnaissance ne se
réduit en aucun cas à l'admiration
elle ne se réduit en aucun cas au fait
d'être loués ou d'être félicités
la reconnaissance c'est le fait
d'exister aux yeux d'autrui et par
prolongement aux yeux de soie
de reconnaissance n'est pas seulement le
désir d'être estimé admirer ou approuvés
c'est le désir d'être reconnu comme une
entité existants par soi
alors qu'est ce que ça veut dire être
reconnu comme une entité existants par
soi
et bien c'est tout simplement le désir
d'être reconnus comme des individus
conscients
et être reconnus comme des individus
conscients c'est être reconnus comme
étant capable d'auto détermination
pour le dire simplement capable de
vouloir et de choisir
capable de dire oui ou de dire non
je prendrai l'exemple
imaginez que vous êtes avec l'un de vos
amis et que vous décidez d'aller voir un
film au cinéma
vous arrivez devant le cinéma et vous
regardez les films qui sont à la fiche
hélas sans vous consulter sans vous
demander votre avis votre ami vous dit
on va aller voir le dernier star wars
le problème c'est que vous vous n'avez
pas du tout envie d'aller voir le
dernier star wars
dont vous allez le signifier à votre ami
vous allez lui dire je préférerais qu'on
aille voir autre chose
et là imaginez que votre ami vous
répondre mais si si si tu vas voir c'est
un super film tu vas adorer
vous à ce moment là qu'est ce que vous
allez ressentir vous allez ressentir une
absence de prise en compte de votre
volonté
vous n'aurez pas l'impression qu'on vous
propose quelque chose vous aurez
l'impression qu'on vous l'imposent
et c'est très différent
parce que proposer quelque chose s'est
laissé ouverte la possibilité du refus
c'est les sauts verte la possibilité de
l'alternative
autrement dit dans la proposition il y à
la reconnaissance de votre volonté
alors que dans l'imposition votre
volonté n'est pas consulté votre volonté
n'est pas reconnue et en niant
l'existence de votre volonté votre ami
ne vous considère plus comme un être
humain libre votre ami ne vous considère
plus comme une conscience
autonome vous allez faire l'expérience
de ce que hegel appelle la négation de
votre conscience et donc quand vous
imposer quelque chose à une autre
conscience quand vous lui ôter son
pouvoir d'auto détermination vous la
reconnaissez pas comme conscience elle
devient pour vous une simple chose chose
dont vous pouvez disposer
on retrouve cette idée dans la morale de
quand lorsque quand la distinction entre
le règne des personnes et le règne des
choses quand nous dit qu'une personne
c'est ce qui possède une dignité c'est à
dire une valeur inconditionnel qu il
nous est interdit de considérer comme
une simple chose comme un simple moyen
en vue de satisfaire notre propre
volonté
pour quand la valeur de la personne
réside dans sa dignité c'est à dire dans
sa capacité d'autodétermination dans ce
que sartre appelait la capacité à créer
un projet
les êtres humains sont porteurs de
projets sont porteurs de volonté et nier
la volonté d'un individu
c'est nier son humanité même c'est nier
ce qui le distingue du règne des choses
choses ne possède pas de dignité elle
possède un prix et c'est parce qu'une
chose à un prix que moyennant ce prix on
peut disposer librement de cette chose
elle devient notre propriété
mais une conscience ne peut jamais
devenir notre propriété
une conscience ne peut jamais devenir
autre chose
c'est d'ailleurs ce à l'origine
historique de la hiérarchie entre corps
et esprit l'idée que s'il est possible
de contraindre les corps il n'est pas
possible de contraindre les esprits
on peut vous forcer à faire quelque
chose que vous n'avez pas envie de faire
mais on ne peut pas vous forcer à croire
ou à penser quelque chose
l'esprit et le lieu de la liberté
la matière et le lieu de la contrainte
et donc quand on ne reconnaît pas le
pouvoir d'auto détermination d'une
conscience on procède à ce qu'on appelle
une réification réification du latin res
reilly qui signifie chose la réification
c'est quand on considère un autre être
humain comme un objet
comme un simple moyen
et lorsque quand tu disais qu'une
personne ne pouvait jamais être
considéré comme un simple moyen mais
toujours comme une fin en soi il voulait
souligner ce pouvoir d'auto
détermination de la volonté humaine qui
nous empêche d'en disposer selon notre
désir
considérer une conscience comme notre
propriété s'est ôté à l'être humain ce
qui fait son humanité
alors là évidemment j'ai pris un exemple
volontairement trivial et caricatural
mais c'est justement pour vous montrer à
quel point il est facile de tomber dans
ce mécanisme de la réification
vérifiez la conscience d'autrui on le
fait tous tout le temps
dès lors qu on dit à quelqu'un tu
devrais faire ça on prêt considère que
l'autre a besoin de nous pour savoir ce
qu'il doit faire
compris considère d'une manière ou d'une
autre qu'on aurait un droit de propriété
sur la conscience de l'autre
dire à quelqu'un qu'il a tort de penser
ce qu'il pense ou qu'il a tort d'agir
comme il agit ces présupposés que nous
pourrions prendre les manettes de la
conscience de l'autre
c'est nier à l'autre sa volonté libre et
sa capacité d'autodétermination
c'est nier à l'autre sa conscience et
encore une fois ce que je vous dis vous
paraîtra peut-être excessif parce
qu'aujourd'hui ni à l'autre sa capacité
d'autodétermination est devenu une sorte
de fonctionnement ordinaire
ni la conscience de l'autre est devenue
une norme des rapports humains
parce qu'évidemment il existe des
situations ou imposer notre volonté à
une autre conscience paraît tout à fait
légitime
par exemple le parent qui impose des
règles à son enfant
par exemple le professeur qui donne des
devoirs à son élève
ou encore le patron qui donne des ordres
à son employé
vous voyez bien que dans ces trois
exemples que je viens de vous donner il
prêt existe un lien de subordination
il prit existe une relation de
hiérarchie
autrement dit on admet que face à la
volonté du parent la volonté de l'enfant
doit s'incliner
on admet que face à l'exigence du
professeur le désir de l'élève doit
s'éclipser
et que lorsque le patron donne un ordre
il est normal que l'employé exécute
sion de la conscience de l'autre est
toujours le résultat d'un rapport
hiérarchique
elle est toujours le résultat d'une
relation de verticalité
mais dans un rapport d'horizontalité
on pourrait dire pour simplifier dans un
rapport d'égalité
aucune conscience n'a de titre de
propriété sur une autre conscience
aucune volonté n'a de prééminence sur
une autre volonté
et donc dans un rapport d'horizontalité
la négation de notre conscience ne va
pas être acceptées
une conscience ne se soumettra jamais à
une autre conscience si elle n'estime
pas que cette conscience est supérieur
et c'est d'ailleurs ça qui fait que
certaines personnes acceptent tout ce
qu'on leur demande
parce qu'elles considèrent au fond
d'elle que tout le monde leur est
supérieur
parce qu'elle considère que la position
leur conscience n'a pas de légitimité
mais dans un paradigme de rapports
horizontaux aucune conscience nouveau
davantage qu'une autre
dans une relation de socialité d'amitié
ou de libre partenariat aucune
conscience ne peut se prévaloir d'un
statut supérieur à une autre
et c'est là qu'on en arrive au désir de
reconnaissance
car la réaction ordinaire d'une
conscience qui se sent contrainte par
une autre conscience qu'elle ne
reconnaît pas comme supérieur ça va être
un désir d'affirmation un désir de
contradictions
un désir d'être reconnu comme une
conscience libre
désir de reconnaissance n'est pas le
désir d'être admiré c'est tout
simplement le désir d'être reconnu comme
une volonté libre et non comme un moyen
dont on pourrait disposer
alors pour nuancer un petit peu ce que
je vais dire sur l'autonomie de la
conscience il faut bien garder à
l'esprit qu'il existe malgré tout des
situations où la conscience n'est pas
autonome
je parlais tout à l'heure de la
conscience de l'enfant qui est
contrainte par celle du parent ou de
celle de l'élève qui est contrainte par
celle du professeur les il peut
également arriver que dans des rapports
horizontaux une conscience se soumettre
à une autre conscience
et lorsque je parle de se soumettre il
ne faut pas l'entendre au sens
d'asservissement ou
d'instrumentalisation
il faut plutôt l'entendre au sens de
passivité temporaire
alors qu'est ce que ça veut dire ça veut
dire par exemple que si vous demandez
conseil à une personne qui possède une
expérience plus riche que la vôtre ou en
laquelle vous avez une confiance
suffisamment importante pour prendre ce
qu'elle vous dit pour acquis parce
qu'elle vous aura fait la preuve de son
honnêteté et de sa perspicacité et à ce