Journal en français facile 17/04/2023
Radio France internationale. Bonjour à toutes et à tous. Il est 18 heures à Khartoum, également à Paris. 16 heures temps universel.
Le Journal en français facile.
Adrien Delgrange.
Bonjour Marion Casanove.
Bonjour Adrien. Bonjour à tous.
Nous sommes le lundi 17 avril.
Et à la Une de cette édition, le Soudan est endeuillé.
Une centaine de civils tués depuis trois jours. De très violents combats ont éclaté entre l'armée et les hommes du général Hemedti. Nous faisons le point dès le début de ce journal sur la situation avec Alexandra Brangeon.
Mon mari est un nouveau Nelson Mandela. Les mots de la femme de Vladimir Kara-Mourza. Cet opposant politique en Russie a été aujourd'hui condamné à 25 ans de prison. Nous serons à Moscou.
En France, dans 2 heures, allocution d'Emmanuel Macron retransmise sur RFI.
Et puis, dans ce journal, nous écouterons du jazz pour rendre hommage à Ahmad Jamal. Il est mort la nuit dernière à l'âge de 92 ans.
Voilà pour les titres. Soyez les bienvenus.
Au Soudan, au moins 97 morts et plus de 900 blessés en trois jours de combats à Khartoum.
Des explosions, des bombardements, des tirs... Rarement un tel niveau de violences avait été atteint dans la capitale soudanaise. Depuis samedi, les combats sont acharnés. Les combats opposent les partisans du général Abdel Fattah al-Burhan aux partisans du général Mohamed Hamdane Daglo. Les deux hommes se disputent le pouvoir depuis quelques mois. Alexandra Brangeon, malgré une trêve humanitaire de trois heures, un arrêt des combats décrété hier par l'ONU et que les deux parties se sont engagées à respecter, les affrontements se poursuivent.
Oui, des tirs intenses ont repris dès 4 heures ce matin dans la capitale. Des tirs à l'arme lourde autour de points stratégiques : le palais présidentiel tout d'abord, le centre de commandement de l'armée et l'aéroport, trois positions dans le centre de Khartoum. Il y a également eu des frappes aériennes. L'Armée a visé des positions des Forces de soutien rapide. Le groupe paramilitaire du général Hamdane Daglo dit Hemedti. Impossible de savoir qui contrôle quoi à cette heure-ci, chacun affirme tenir l'aéroport ainsi que la télévision d'État. Depuis ce matin, celle-ci diffuse des chants patriotiques. Dans ce chaos, les civils sont pris entre les deux forces armées. La plupart des habitants de Khartoum sont restés enfermés chez eux depuis trois jours. Dans certains quartiers, il n'y a plus ni électricité ni eau. Plus d'une centaine d'étudiants sont également coincés à l'université de Khartoum. Ils n'ont pas pu sortir et rejoindre leur famille depuis le début des affrontements. En tout cas, sur les réseaux sociaux, ils sont nombreux à exprimer leur colère et leur frustration à être pris en otage par ces deux généraux qui se disputent le pouvoir.
Et nous apprenons que le Conseil de sécurité des Nations unies s'est réuni et discute à l'heure actuelle des combats au Soudan. C'était Alexandra Brangeon dans le Journal en français facile.
Un journal qui nous emmène à présent en Russie. C'est à ce jour la peine de prison la plus lourde prononcée contre un opposant politique.
Vladimir Kara-Mourza, condamné aujourd'hui à 25 ans de prison. Cet homme de 41 ans était l'un des derniers grands critiques du régime de Vladimir Poutine, le président russe. Le tribunal l'a aujourd'hui reconnu coupable de haute trahison et de diffusion de fausses informations sur l'armée russe. Son procès s'est déroulé sans la présence du public. Les précisions à Moscou, Anissa El Jabri.
Le procès s'est déroulé à huis clos. Ces derniers mots de Kara-Mourza, personne n'a pu les entendre. Son discours a pu cependant être rendu public. Je cite cet extrait : « Je suis en prison pour mes opinions politiques. Non seulement, je ne m'en repends pas, mais j'en suis fier. Je sais aussi qu'un jour viendra où les ténèbres qui recouvrent notre pays se dissiperont. » De sa prison, un autre opposant célèbre, condamné, lui, à huit ans et demi pour faux contre l'armée russe, Ilia Iachine a rendu public ce commentaire à l'annonce de la peine : « Cette sentence est une vengeance, mais les ténèbres ne sont pas éternelles. Tiens bon, mon pote ! » Selon son avocat, l'opposant, qui était déjà classé agent de l'étranger, souffre de sérieux problèmes de santé. Une pathologie neuromusculaire qui serait, dit-il, la conséquence de deux empoisonnements survenus en 2015 et 2017. Vladimir Kara-Mourza était aussi un proche de l'opposant de premier plan, Boris Nemtsov, assassiné en 2015. Anissa El Jabri, Moscou, RFI.
La condamnation à 25 ans de prison pour l'opposant Vladimir Kara-Mourza suscite aussi de nombreuses réactions.
L'ONU demande la libération sans délai de Vladimir kara-Mourza. Les États-Unis dénoncent une répression qui s'intensifie en Russie. La France se dit consternée par cette condamnation. Enfin, l'Union européenne dénonce une peine scandaleusement sévère.
Le journal en français facile.
RFI, 18h06 à Paris. Au chapitre judiciaire en France, Adrien, la relaxe pour Airbus et Air France.
Autrement dit, la compagnie aérienne nationale française et le constructeur d'avion Airbus ne sont pas reconnus coupables dans le procès du crash Rio-Paris. Le tribunal a rendu sa décision aujourd'hui. Pour rappel, le crash avait fait 228 morts en juin 2009. Les deux entreprises étaient poursuivies pour homicide involontaire, c'est-à-dire sans avoir eu l'intention de donner la mort. Au micro de Marine de La Moissonière, Danièle Lamy, présidente de l'association Entraide et solidarité AF447 est écoeurée:
« Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes. Circulez ! Viens-t-on de nous dire, il n'y a plus rien à voir. Les familles sont mortifiées, sont accablées. Les mots me manquent. Quelle incompréhension, indignation, désarroi, ressentons à l'écoute d'un tel jugement. Relaxe pour les coupables qui, par négligence et manquement aux règles de sécurité, ont causé la mort de 228 passagers du vol du Rio-Paris. Et la présidente du tribunal ne l'a pas nié. Ce qu'elle a nié, c'est effectivement simplement le lien de causalité. Du bavardage. Il ne reste de ces quatorze années d'attente pour nous, familles endeuillées, que désespérance, consternation et colère.»
Précisons qu'Air France et Airbus ont été relaxé sur le plan pénal, mais reconnu responsable du crash sur le plan civil.
C'est l'actualité française. C'est aussi dans deux heures l'allocution d'Emmanuel Macron.
Le chef de l'État s'adresse aux Français à 20 heures, heure de Paris. Un discours retransmis en direct sur RFI, suivi d'une édition spéciale avec Romain Auzouy. Emmanuel Macron prend la parole à un moment clé de son mandat où la France traverse une crise politique et sociale. En guise de protestation, des appels ont été lancés ce soir pour se rassembler devant les mairies de France avec une casserole à la main, pour taper dessus et faire du bruit.
C'est un grand nom du jazz. Le pianiste américain Ahmad Jamal s'est éteint hier. Il avait 92 ans.
Le jazz est en deuil. Il vient de perdre une de ses stars. Ahmad Jamal a marqué plusieurs générations de musiciens. José Marinho revient sur son parcours musical.
Son doigté délicat et son phrasé unique, à la fois dynamique et léger, ont fait d'Ahmad Jamal, un musicien de jazz connu dans le monde entier. Compositeur, mais aussi chef d'orchestre, il s'est surtout distingué comme un pianiste hors pair. Il devient une légende en 1958 avec son album « Pershing Jazz Club », vendu à plus d'un million d'exemplaires. L'Afro-Américain né en Pennsylvanie débute la musique dans les années 40, pendant la révolution de bebop. Jeune prodige éclectique, fou de Mozart et de Debussy, il s'affirme dans le jazz et se démarque pour son swing implacable. Un style fondé sur l'improvisation, parfois aux accents romantiques, les ruptures de rythme et les silences, comme ici sur son disque mythique « Poinciana », sorti en 1963. Son concept musical innovant a influencé les plus grands musiciens, tel le trompettiste Miles Davis, avec près de 80 albums. Ahmad Jamal a fait le tour des plus grandes scènes du monde et a reçu les récompenses les plus prestigieuses, notamment un Grammy Awards pour l'ensemble de sa carrière longue de plus de 70 ans.
Et c'est avec Ahmad Jamal que se referme ce journal présenté avec Marion Casanove.
Et Adrien Delgrange.
Et nous vous donnons rendez vous demain pour une nouvelle édition. Un journal à réécouter quand vous voulez sur le trois w point français facile point RFI.