Journal en français facile 29/06/2023
Bonjour à toutes et à tous et bienvenue à l'écoute d'RFI en direct de Paris. Il est 18 h.
Le journal en français facile.
Adrien Delgrange.
Jeudi 29 juin et à la une de cette édition:
En France tout d'abord, plus de 6000 personnes rassemblées à Nanterre cet après-midi pour rendre hommage à Nahel, jeune homme tué par un policier il y a deux jours, le rassemblement a dégénéré. Quant aux policiers mis en cause, il vient d'être mis en examen. Il est à l'heure actuelle derrière les barreaux.
L'Ukraine est également à la une. Kiev progresse lentement face à l'ennemi russe dans la région de Bakhmout. La Russie, de son côté, annonce avoir tué deux généraux ukrainiens aujourd'hui.
Et puis enfin, nous parlerons des migrants au Royaume Uni. La justice interdit les autorités britanniques de les expulser vers le Rwanda.
Voilà pour les titres. Soyez les bienvenus.
C'est le signe d'une forte tension à Nanterre. La Brigade de recherche et d'intervention, connue sous le nom de la BRI, unité dédiée aux interventions difficiles, est envoyée à l'heure actuelle à Nanterre. Nanterre, où des violences sont en cours. Après la marche en hommage à Nahel ce jeune homme tué mardi par le tir d'un policier lors d'un contrôle routier. La manifestation en hommage au jeune homme de 17 ans a, je vous le disais, réuni plus de 6000 personnes, selon la préfecture de police, dont environ un millier de perturbateurs qui ont fait dégénérer la marche, indique toujours la préfecture de police. Le défilé s'est terminé dans la confusion, avec des heurts, des échanges de gaz lacrymogènes et des fusées d'artifice. Au milieu du cortège. Karima Kassim, c'est une élue du Blanc-Mesnil, une ville en proche banlieue parisienne. Karima Kassim voulait aujourd'hui venir rendre hommage à Nahel mais aussi réclamer davantage de transparence dans l'action des policiers.
« Il faut absolument poser une loi sur la table. Et surtout, pourquoi vouloir faire de la rétention d'information en interdisant de filmer aujourd'hui ce qui a sauvé ce petit Nahel, ce qui a sauvé son honneur? C'est grâce à ces caméras. S'il n'y avait pas eu ces caméras, on aurait joué sur son profil, ah a déjà été au commissariat, ah il a un passé un peu limite, non! C'était un jeune de 17 ans qui a été tué par la police. Ça, va falloir le reconnaître. Il va falloir mettre en oeuvre plusieurs actions au sein de la police et au sein de la population. Pourquoi ne pas vouloir une police de proximité? Pourquoi vouloir armer plus? C'est déjà assez tendu comme ça. Je pense qu'on le doit aujourd'hui, c'est Nahel. Il y en a eu d'autres auparavant. On ne veut pas plus. En tuant Nahel, ils ont tué notre enfant »
Karim Kassim élue du Blanc-Mesnil. Propos recueillis par Aram Mbengue.
Sur le plan de l'enquête à présent concernant la mort de Nahel, cette enquête avance. Arthur Ponchelet bonjour. Bonjour. Il y a quelques minutes, le policier qui a tiré sur l'adolescent a été mis en examen.
Mis en examen pour homicide volontaire. Il a immédiatement été placé en détention provisoire, en prison donc. Une décision conforme à la demande du procureur de Nanterre. Ce matin, il expliquait que les conditions légales d'usage de l'arme n'étaient pas réunies. Le procureur a vu les caméras de vidéosurveillance, entendu l'un des passagers du véhicule, mais aussi les deux policiers qui ont pu s'expliquer. Ce mardi, un peu avant 8 h du matin, ils ont aperçu le véhicule de Nahel, il circulait très vite sur une voie de bus. Après une course poursuite, ils l'arrêtent, sortent leurs armes et alors que la voiture redémarre, l'un des policiers tire. Devant les enquêteurs, il a expliqué son geste Écoutez le procureur de Nanterre.
« Le policier a expliqué son geste par la volonté d'éviter une nouvelle fuite du véhicule, par la dangerosité du comportement routier du conducteur, induisant chez le policier la peur que quelqu'un soit renversé, la crainte d'être percuté par le véhicule lors de son redémarrage ou de voir son collègue plus avancé dans l'habitacle du véhicule blessé par le mouvement de cette voiture »
Reste une inconnue, la version des faits du troisième passager du véhicule. Il est toujours recherché par les enquêteurs.
Arthur Ponchelet. Une affaire qui crée des tensions un peu partout en France. La nuit dernière encore, des incidents ont éclaté en banlieue parisienne, mais aussi dans plusieurs autres villes du pays, comme à Toulouse, Lille, Dijon. Concernant les transports en commun, à partir de ce soir, les tramways et les autobus d'Ile de France à Paris et aux alentours ne circuleront plus après 21 h. Et puis enfin, c'est la première ville à décréter un couvre feu. Clamart met en place un couvre feu à partir de 21 h ce soir, suite aux violences survenues la nuit dernière dans cette ville des Hauts de Seine.
Le Journal en français facile.
RFI Paris 18 h 05.
La guerre en Ukraine. L'armée ukrainienne affirme progresser petit à petit dans le secteur de Bakhmout. Les hommes de Volodymyr Zelensky reprennent du terrain sur l'armée russe. « Nos troupes rongent chaque mètre de terrain de l'ennemi dans ce qui est une bataille féroce » précisent les autorités ukrainiennes.
De son côté, la Russie affirme avoir aujourd'hui tué deux généraux ukrainiens dans une frappe sur Kramatorsk. Kiev ne confirme pas.
Et puis cette image rarissime, Vladimir Poutine prenant un bain de foule. Les télévisions russes ont diffusé des images du président allant à la rencontre de dizaines de personnes lors d'un déplacement à Derbent dans le Caucase russe. Vladimir Poutine acceptant de se faire prendre en photo, distribuant des poignées de main et même embrassant les enfants. Une démonstration présentée par les autorités russes comme un soutien de la population à Vladimir Poutine.
L'actualité nous amène à présent au Royaume Uni. L'expulsion de migrants vers le Rwanda, jugée illégale par la justice britannique. Le Royaume-Uni ne peut plus renvoyer des demandeurs d'asile au Rwanda. C'est un sérieux revers, un camouflet pour la politique de l'actuel Premier ministre britannique Rishi Sunak. Rishi Sunak, mais aussi son prédécesseur Boris Johnson, voulaient décourager l'immigration clandestine avec un tel dispositif. Mais pour la justice britannique, les migrants renvoyés au Rwanda ne sont pas en sécurité à Londres. La correspondance d'Emeline Vin.
Le Rwanda n'est pas un pays tiers sûr. C'est la conclusion de la Cour d'appel qui rend donc le projet du gouvernement britannique illégal. Les trois juges estiment que les demandeurs d'asile ne seraient pas pleinement en sécurité au Rwanda. Dans son jugement de 160 pages, la Cour considère qu'il existe un risque que les migrants soient renvoyés dans leur pays d'origine pendant l'examen de leur demande. Toutefois, la Cour laisse la porte ouverte à la mise en oeuvre de la politique si Kigali rectifie les défaillances dans son processus d'asile. En décembre, la Haute Cour avait pourtant validé le texte avant d'autoriser en appel, les défenseurs des droits des migrants dénonçaient le bilan rwandais en matière de droits humains. L'opposition, qui a échoué à bloquer le projet au Parlement le considérait impraticable, inhumain et surtout trop coûteux. En début de semaine, le ministère de l'Intérieur évaluait à près de 200 zéro zéro zéro le coût du transfert de chaque demandeur d'asile, bien plus que l'hébergement au Royaume-Uni. Le gouvernement a fait de la baisse de l'immigration illégale en particulier, l'une de ses promesses de campagne. Le partenariat avec le Rwanda devait dissuader les candidats à l'exil. Emeline Vin, Londres, RFI.
Rishi Sunak qui n'a pas apprécié la décision de justice, le Premier ministre britannique annonce faire appel de cette décision.
En Grèce, Alexis Tsipras jette l'éponge. Le chef de l'opposition de gauche décide de quitter la direction de son parti Syriza. Annonce faite quatre jours après la défaite de son parti face au parti de droite Nouvelle Démocratie de Kyriakos Mitsotakis l'actuel Premier ministre grec.
Et puis enfin, il ne fait pas bon être chat en Australie!
les autorités australiennes veulent éradiquer, éliminer les chats sauvages. Présents depuis 200 ans sur le continent, ces félins sont responsables de la mort de plusieurs dizaines d'autres espèces animales. Alors pour lutter contre la présence des chats sauvages, l'Australie déploie les grands moyens avec des robots tueurs de chats. La suite, c'est Gregory Plesse à Sydney qui nous la raconte.
Il ressemble à de petits radars routiers, sauf qu'il ne se contente pas de prendre des photos. Avec leurs lasers et leurs caméras, ces machines sont capables de reconnaître les chats et surtout de les distinguer des autres espèces qu'elles sont censés protéger. En revanche, si un matou s'approche de trop près, il sera aspergé avec un gel toxique qui, une fois ingéré, est mortel. Le procédé peut paraître brutal, mais en Australie, les chats sont une espèce invasive extrêmement problématique. Les scientifiques estiment ainsi que les chats tuent chaque jour en Australie plus de 5 millions d'animaux, et ce, sans compter les invertébrés et par ailleurs qu'ils représentent une menace à la survie de plus de 120 espèces, parmi lesquelles le wallaby des rochers, mais aussi le très joli numbat. Pas sûr que la quinzaine de machines qui doit être déployée permettra d'inverser la tendance. Il y aurait plus de 6 millions de chats sauvages en Australie. Gregory Plesse, Sydney, RFI.
Ainsi se referme ce journal. Où que vous soyez sur la planète, merci à tous de l'avoir écouté.