Chapitre 5. « J'ai tout vu… »
César a été puni par sa mère, mais il a des choses à dire aux filles.
– Où en est votre enquête ?
– On n'a rien encore, répond Jeanne.
– Moi, j'ai tout vu ! dit fièrement César.
– Quoi, de quoi tu parles ? demande Jeanne.
– Moi aussi, je veux être journaliste. Alors je suis allé aux roulottes et…
– Quoi ?
– Les furets sont pour un laboratoire.
– Ce n'est pas possible, dit Pauline.
– Oui, ce soir, durant le spectacle un camion viendra chercher les animaux. Botignole est un trafiquant. Il fournit les laboratoires pour la recherche.
– Mais, c'est illégal ! s'exclame Jeanne.
– Bien sûr, je te dis que c'est un trafiquant.
– Tu crois que Nicolas est au courant ? demande Pauline.
– Non, ce n'est pas possible, dit Jeanne.
– Il faut lui parler ! dit Pauline.
Dans la soirée, Pauline téléphone à son nouvel ami. Elle répète ce que César a entendu.
– Ah ! Je savais que ce n'était pas normal tous ces animaux, répond Nicolas.
– Qu'est-ce qu'on peut faire ? demande Pauline.
– Vous devez rester éloignés des roulottes, maintenant. Je pense que Botignole est dangereux. Aujourd'hui, à Arles, j'ai rencontré une personne qui travaille avec lui et il m'a fait peur. Il m'a donné des documents pour Botignole. Maintenant, je pense qu'il s'agit de faux certificats.
– Il faut faire quelque chose ! dit Pauline.
– Je vais avertir le directeur du cirque. Jules le connaît.
– Qui est Jules ? On peut avoir confiance ?
– Oui, c'est le clown blanc. Il travaille avec le directeur depuis longtemps.
Le soir arrive et les parents annoncent qu'ils vont voir le spectacle.
– On nous a dit que c'est vraiment original. Vous voulez le revoir avec nous ?
– Génial ! crient les adolescents.
Une fois au cirque, César, Jeanne et Pauline retrouvent Nicolas et Jules derrière les roulottes. Jules annonce :
– J'ai téléphoné au directeur, j'ai laissé un message sur sa messagerie. J'espère qu'il va me rappeler. Je ne peux rien faire de plus.
Tout à coup, César demande :
– Et les animaux, qu'est-ce qu'ils vont devenir ?
– Peut-être qu'ils vont être placés dans des élevages, répond Nicolas.
– Non, il faut les sauver ! s'écrit César.
– J'ai une idée, dit Pauline.
Sous le chapiteau, les numéros commencent. Les jeunes assis avec leurs parents regardent et applaudissent en attendant un signe de Nicolas. Finalement, celui-ci les appelle. Les cousins s'excusent auprès des parents pour sortir un moment. Les amis se retrouvent dehors et se cachent. Le camion est arrivé. Botignole est avec un homme, mais il fait très sombre et on voit très mal. Les deux hommes discutent, puis se dirigent vers une roulotte :
– Bon, on règle ça et c'est bon…
– On y va après !
– Pas question ! crie une voix dans le noir.
– Qui est-ce ? chuchote Pauline.
Jules reconnaît la voix du directeur :
– Ah ! Il est revenu !
Pendant ce temps, César ouvre les cages et allume les lumières. Des chats, des rats et des furets courent dans tous les sens. La confusion est générale : Botignole se bat avec le directeur. Une sirène retentit et deux policiers interviennent. Sous le chapiteau, le public est horrifié. Jules entre en scène et annonce :
– Mesdames, mesdemoiselles, messieurs, le spectacle est terminé pour ce soir !
Le public ne comprend rien et évacue le chapiteau. Les parents de Jeanne et César voient leurs enfants avec un policier :
– Qu'est-ce qu'ils ont fait ? demande Gisèle affolée.
– Bonsoir Madame, vos enfants sont des héros ! Ils ont déjoué un trafic d'animaux.
– Comment ? Un trafic ? répète le père.
– Oui, oui.
Et se tournant vers les enfants, le policier ajoute :
– Vous auriez dû laisser les animaux dans leurs cages.
– Non, c'est trop horrible, explique César.
Le policier ne partage pas cette opinion, mais comprend l'attitude des adolescents.
Le lendemain, on apprend dans les journaux que le directeur n'est pas impliqué dans cette histoire : il s'est fait escroquer par Monsieur Botignole qui lui proposait quelques petits animaux de cirque. En réalité, Monsieur Botignole profitait du cirque en attendant de remettre les animaux aux laboratoires. Le journaliste, dans son article, n'oublie pas de remercier les jeunes détectives. Jeanne a de quoi écrire un long billet sur son blog !