Journal en français facile 01 février 2018
Gilles Moreau : 21 h à Paris, 20 h en temps universel. Bonsoir à toutes et tous. Bienvenue dans votre Journal en français facile présenté ce soir avec Sylvie Berruet. Bonsoir !
Sylvie Berruet : Bonsoir Gilles, bonsoir à tous !
GM : Dans l'actualité : de nombreux blessés dans des bagarres entre migrants à Calais, dans le nord de la France. Au moins 17 blessés, dont 4 sont entre la vie et la mort. Ils sont très grièvement blessés.
SB : Au second jour de sa visite à Tunis, Emmanuel Macron a salué la transition démocratique en Tunisie et appelé à doubler les investissements français dans ce pays.
GM : Au sommaire également de ce journal : une manifestation contre la vie chère et la corruption en Jordanie. Le tribunal arbitral du sport a rendu une décision favorable aux athlètes russes sanctionnés pour dopage. Tennis, la France, tenante du titre en coupe Davis, affronte à partir de demain les Pays-Bas.
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SB : Emmanuel Macron a achevé sa visite d'État en Tunisie. Avant de s'envoler pour le Sénégal, le président français a rencontré des représentants de la société civile tunisienne.
GM : Au second jour de cette visite, il a déclaré au parlement tunisien que la France voulait aider la Tunisie « comme on aide un frère ou une soeur ». Les investissements français dans ce pays doivent, selon lui, doubler. L'objectif étant de soutenir la Tunisie face aux défis économiques. Il a aussi affirmé que réussir la transition démocratique était un devoir pour la Tunisie, pays qu'il a érigé en modèle. Un extrait de son discours :
« Vous avez conduit une véritable révolution culturelle. Et celle-là, vous l'avez réussie. Vous avez réussi parce que, à un moment où partout, on pensait que le recul démocratique s'installait, qu'on perdait les valeurs, que l'universalisme de certaines valeurs qui nous sont communes – la liberté de conscience, le respect des individus – se perdait, vous ne les avez pas simplement restaurées, vous les avez écrites. Vous avez réussi à installer un État civil, là où beaucoup pensaient que c'était impossible. Et par cette révolution culturelle et démocratique, vous avez fait mentir ceux qui partout dans le monde encore aujourd'hui, disent que des sociétés où l'islam est présent ne sont pas compatibles avec la démocratie. Et vous avez fait mentir ceux qui là aussi dans nombre de régions du monde veulent faire croire que l'islam est là pour régenter l'Etat et que la séparation n'est pas possible. Vous les avez fait aussi mentir. Vous avez, par ce travail profond, construit un modèle unique… unique. » GM : Emmanuel Marcon, le président français devant le parlement tunisien. Propos recueillis par Léa-Lisa Westerhoff.
SB : En Jordanie, une manifestation contre la vie chère.
GM : Plusieurs centaines de personnes ont défilé aujourd'hui dans la capitale Amman. Le week-end dernier, le gouvernement a décidé de cesser de subventionner le prix du pain, un aliment de base en Jordanie. Les manifestants ont donc protesté contre cette hausse, mais pas seulement. Ils ont aussi dénoncé la corruption. Reportage de Jérôme Boruszewski :
Des galettes de pain clouées sur des pancartes, des pains ficelés sur les chapeaux des manifestants : l'augmentation, brutale, des prix les met en colère. Walid est instituteur, il a trois enfants : « Je ne peux pas acheter du pain et de la nourriture pour mes enfants... après la classe, je dois faire un autre travail, je vends des figues, de l'huile et du miel sur le bord de la route ». Beaucoup de manifestants dénoncent les pratiques des élites politiques, comme Salman, un étudiant en comptabilité : « Notre Premier ministre a sept ou huit voitures, pourquoi ? Pourquoi leur acheter des voitures, des bureaux et leur payer des salaires quand nous n'avons pas d'école dans le sud du pays ? Pourquoi ? Elle est où l'assurance santé publique ? Il n'y en a pas, il faut tout payer, alors pourquoi est-ce qu'on paie des taxes ? Normalement, c'est pour avoir quelque chose en échange, n'est-ce pas ? On n'a rien. Qu'est-ce qu'il faut faire ? Un bon coup de pied aux fesses pour les déloger du gouvernement et du parlement ! » La plupart des manifestants appellent à des changements profonds. Ils ne croient pas que les élections puissent suffisamment renouveler la classe politique.
SB : En France, le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb a décidé de se rendre à Calais où des violences entre migrants ont éclaté aujourd'hui.
GM : Quatre personnes ont été grièvement blessées par balles lors d'une rixe (une bagarre) entre migrants afghans et érythréens après une distribution de repas. Au total, au moins 17 migrants ont été blessés.
SB : Les chiffres du ministère de l'Intérieur montrent une baisse des actes racistes l'an dernier en France.
GM : Une baisse globale de 16 %, mais les violences antisémites et antimusulmanes elles, ont augmenté. Plus de détails avec Sylvie Koffi :
Ce qu'il faut bien comprendre c'est que les actes racistes (hors actes antisémites et antimusulmans) sont à la baisse. Mais paradoxalement les faits d'actions violentes augmentent. Les actions violentes sont celles qui obligent les forces de l'ordre à intervenir par exemple lors de dégradations de biens ou d'incendies. Le ministère de l'Intérieur s'inquiète notamment de la hausse préoccupante des actions violentes visant les juifs et les musulmans. Hasard du calendrier, ces chiffres sont publiés quelques jours à peine après l'agression d'un enfant juif de 8 ans à Sarcelles en banlieue parisienne. « C'est toute la République qui se dresse aux côtés des Français de confession juive pour combattre avec eux ces actes ignobles », a déclaré le président de la République Emmanuel Macron.Par ailleurs, en ce qui concerne les dégradations de sépultures et dans les lieux de culte, le bilan 2017 est contrasté. Pour la première fois depuis 10 ans, il y a eu moins d'atteintes aux sites chrétiens et musulmans : églises et cimetières, mosquées et carrés musulmans. En revanche les profanations de synagogues ont été plus nombreuses.
SB : Le gouvernement prépare un plan de départs volontaires proposé aux fonctionnaires, ce qui serait une première en France.
GM : L'objectif est de réduire le nombre d'agents de 120.000 d'ici à la fin du quinquennat, dont 50.000 dans la fonction publique de l'État. Plusieurs syndicats dénoncent déjà une « attaque » voire un « dynamitage de la fonction publique ». En Allemagne, les ouvriers du secteur industriel ont fait grève aujourd'hui pour la deuxième journée consécutive, afin d'obtenir une hausse des salaires et une réduction du temps de travail.
SB : Le Comité international olympique a été désavoué par le tribunal Arbitral du Sport.
GM : Le tribunal a en effet décidé d'annuler les sanctions prises contre 28 athlètes russes, disqualifiés et suspendus à vie pour dopage. Réaction de la Russie : elle demande que tous ces athlètes puissent participer aux Jeux olympiques d'hiver qui doivent débuter dans une semaine, en Corée du Sud. À Moscou, les précisions de Daniel Vallot :
C'est sans doute la première fois depuis que le scandale a éclaté, qu'une décision penche en faveur des athlètes russes. À Moscou, les autorités n'ont pas boudé leur plaisir, et ont multiplié les déclarations triomphalistes : pour le vice-premier ministre Vitali Mutko, lui-même impliqué dans le scandale du dopage russe, le verdict du tribunal arbitral du sport démontre « qu'il n'y a eu aucun système, aucune manipulation durant les Jeux de Sotchi ». Désormais, la bataille va porter sur la participation des 28 athlètes réhabilités par le Tribunal aux Jeux de Pyeongchang. Pour les autorités russes, il paraît évident que le CIO va devoir accepter leur participation. Mais le Comité international olympique ne l'entend pas de cette oreille : « ne pas être sanctionné ne confère pas le privilège d'une invitation » a réagi l'instance olympique. Contacté par RFI, l'avocat des athlètes russes affirme que toutes les options sont envisagées, y compris les options juridiques, pour contraindre le CIO à autoriser la participation des 28 sportifs blanchis par le Tribunal.
SB : Tennis, France - Pays-Bas, c'est l'un des matches au programme du 1er tour de la coupe Davis, ce week-end.
GM : En l'absence de Jo-Wilfried Tsonga, qui est blessé, la France mise sur Lucas Pouille et Richard Gasquet pour les deux premiers simples demain à Albertville. Cette saison est la dernière à son poste de capitaine pour Yannick Noah qui a emmené les Français vers un dixième Saladier d'argent en novembre dernier. Au micro d'Éric Mamruth, il reconnaît que la transition jusqu'à aujourd'hui a été courte :
« Oui c'est rapide, c'est le constat, ça vient vite… Beaucoup de gens ont encore les images et il faut s'adapter rapidement, donc c'était l'objectif en début de stage. Se remettre tout de suite dedans… L'année dernière c'était bien, on a de très beaux souvenirs, c'était chouette, on n'oubliera pas… Maintenant il faut se mettre dans le présent, dans des conditions complètement différentes, psychologiquement complètement différentes. Relancer la motivation c'est beaucoup plus facile d'aller à l'entraînement quand on a une finale à jouer le week-end d'après. On joue contre une équipe qui n'a rien à perdre du tout, qui a peut-être regardé la finale à la télé, qui a envie de nous battre et qui a aussi des atouts. Moralement, ils sont dans les très bonnes conditions, donc il y a vraiment un danger, on s'attend à des matches durs, d'autant que Jo n'est pas là, donc oui on s'attend à une rencontre très difficile ».
GM : C'est la fin de votre Journal en français facile. À retrouver sur notre site à la page RFI Savoirs. Bonsoir à tous !