Journal en français facile 08 avril 2017
RFI 20 h TU, 22 h à Paris. Céline Pellarin: Bienvenue dans votre journal en français facile. Une édition présentée avec Sylvie Berruet. Bonsoir Sylvie.
Sylvie Berruet: Bonsoir Céline, bonsoir à tous.
CP : Une journée après l'attaque dans le centre de la capitale suédoise, il y a toujours beaucoup d'émotions. Quatre personnes ont été tuées lorsqu'un camion a roulé à toute vitesse sur des piétons.
SB : ETA, l'organisation séparatiste basque qui opérait entre la France et l'Espagne rend les armes. Un arsenal de plus de trois tonnes a été découvert par les autorités françaises.
CP : Arsenal ce sera le mot de l'actualité expliqué à la fin du journal en français facile par Yvan Amar.
SB : La capitale de Suède sous le choc au lendemain d'un attentat meurtrier.
CP : Un camion a foncé sur des passants en plein centre-ville de Stockholm. Quatre personnes sont mortes. Une cérémonie et une minute de silence en l'honneur des victimes seront organisées lundi midi. En signe de deuil, ce samedi les drapeaux sont en berne, ils ne flottent pas. Et la rue où s'est déroulé le drame reste bouclée, isolée par les forces de police. C'est ce qu'a constaté notre envoyé spécial Daniel Vallot :
Une balise en plastique, quelques barrières métalliques, et une voiture de police : nous sommes à quelques mètres du grand magasin, où le camion a terminé sa course. Cheveux gris, par-dessus noir, Anders, un habitant du quartier, est encore sous le choc. « Nous pensions que nous étions un petit pays du nord, pas un grand pays, comme la France, le Royaume-Uni, ou l'Allemagne. Mais en fait, cela peut arriver n'importe où. C'est tellement facile de voler un véhicule et d'écraser des innocents. La prochaine fois, ce sera une autre ville, un autre pays. Et peut-être de nouveau ici, dans quelques mois ou dans quelques années. Je ne sais pas, mais c'est terrible. » Devant la barrière métallique, une jeune femme, les yeux perdus dans le vague. Elle aussi se dit sidérée par ce qui s'est déroulé en plein cœur de la capitale : « Bien sûr, je suis sous le choc. Je n'arrive pas à y croire. Une attaque terroriste en Suède ? Cela paraît inimaginable, irréel. Mais nous allons continuer à vivre normalement. Sinon la peur nous rendra malades, nous empêchera de vivre. Donc d'une certaine façon, il faut aller de l'avant. » Autour de la rue piétonne, le silence et le calme continuent de régner, comme un ultime hommage aux victimes de l'attentat.
SB : Alors que les pays occidentaux se disputent avec la Russie après les frappes américaines en Syrie, la guerre continue.
CP : Dans le nord-ouest de la Syrie, dans la province d'Idleb qui le dernier grand bastion, région tenue par la rébellion, et bien cette région a été bombardée par le régime de Bachar al-Assad. L'Observatoire syrien des droits de l'homme annonce la mort de dix-huit personnes. C'est dans cette province d'Idleb que mardi, une attaque chimique a eu lieu. Le village de Khan Cheikhoun en a été la cible tuant au moins quatre-vingt-sept civils. Les États-Unis accusent le régime de Damas d'en être responsable. C'est pour cela qu'ils ont bombardé un site militaire syrien, en représailles, c'est une riposte.
SB : La crise politique s'aggrave au Venezuela.
CP : Le principal opposant au président Maduro vient d'être écarté de la présidentielle de 2018, il n'a plus le droit de participer à cette élection. Henrique Capriles a été déclaré inéligible, c'est-à-dire qu'il ne pourra plus être élu pour les quinze prochaines années. C'est une décision de la Cour des comptes. Henrique Capriles n'a pas l'intention de se laisser faire et le fait savoir en termes imagés :
« Chers camarades, peuple de Venezuela, ici, le seul qui soit inéligible, le seul pour l'instant qui est incapable de remplir son mandat dans ce pays c'est Nicolas Maduro. Votre inéligibilité, vous pouvez vous la mettre là où le soleil ne brille pas ! Les gens me demandent ce que nous allons faire ? Je vous le dis, c'est le moment de l'unité, aujourd'hui plus que jamais, nous allons lutter. » CP : Henrique Capriles inéligible pour quinze ans donc, c'est une décision qui fait réagir l'opposition. Une manifestation de plusieurs milliers de personnes a eu lieu dans les rues de Caracas. Des manifestants qui s'opposent à la politique du président du Venezuela Nicolas Maduro.
SB : Le mouvement de protestation en Guyane a connu des violences qui ont fait un blessé.
CP : Un commissaire a été « sérieusement touché » et plusieurs autres policiers ont également été blessés légèrement lors d'une manifestation à Cayenne. La justice a été saisie, elle lance une enquête. La crise sociale en Guyane s'exprime dans les rues depuis plus de deux semaines. Une grève générale illimitée bloque le territoire d'outre-mer.
SB : ETA rend les armes.
CP : L'organisation séparatiste basque a remis aux autorités françaises une liste de cachettes d'armes dissimulées en France. Selon le Premier ministre Bernard Cazeneuve, les policiers ont trouvé trois tonnes et demie d'armes et d'explosif. L'ETA se désarme après quarante ans de lutte armée. Mais pour le gouvernement espagnol, pas question d'être compréhensif, de faire un geste d'apaisement. À Madrid, François Musseau :
« Il n'y a aura pas d'impunité ». C'est le message essentiel du gouvernement de Mariano Rajoy. Autrement dit, le fait que ETA se soit désarmé de manière publique, définitive et inconditionnelle ne supposera aucune récompense. Il n'y aura pas d'impunité, cela signifie que Madrid ne fait et ne fera aucune concession. Ce désarmement ne permettra pas, comme le réclament les séparatistes radicaux, le rapprochement des prisonniers vers le Pays basque et il permettra encore moins le départ de la Garde civile et de la Police nationale espagnole du Pays basque. De leur côté les associations de victimes d'ETA dénoncent une supercherie médiatique, je cite, une mise en scène pour maquiller l'agonie d'une organisation terroriste qui appartient au passé. À Madrid, on ne réclame qu'une seule chose : l'auto dissolution d'ETA, sans négociation, sans condition préalable. ETA veut quitter la scène la tête haute, il n'est pas certain que l'organisation séparatiste y parvienne.
CP : Et après avoir parlé du désarmement de l'ETA, on va décortiquer le mot de l'actu avec Yvan Amar. Ce soir, on parle d'un arsenal :
Les autorités françaises savent maintenant où est l'arsenal de l'ETA. Cette organisation séparatiste basque a révélé où étaient les armes qu'elle avait encore sous son contrôle. Et c'est bien ça un arsenal : un ensemble d'armes. Attention, il faut qu'il y en ait beaucoup pour qu'on parle d'arsenal. Si vous avez un canif et un pistolet enrayé de la guerre de 1914, on n'utilisera pas ce mot-là. Mais si vous avez deux revolvers et trois fusils, on peut commencer à parler d'arsenal. Donc le mot a un sens intensif. Et c'est d'ailleurs un sens figuré : car au départ un arsenal, c'est bien autre chose : cela dépend de l'armée. C'était l'endroit où l'on fabriquait les armes et où on les entreposait, où on les gardait. Et cela pouvait désigner des établissements très sensibles en temps de guerre, parce qu'on y gardait la poudre et les munitions : donc les dangers d'explosion étaient grands. Mais il y a encore un point important qui est lié à ce mot d'arsenal, car c'était au départ un port où l'on fabriquait, où l'on entretenait, les navires de guerre. Donc le mot est souvent lié à une image maritime. Il nous vient de l'arabe, mais il est passé par des langues romanes situées plus au sud que le français : l'espagnol et l'italien. Et le premier arsenal réputé a été celui de Venise, construit au quatorzième siècle, qui a servi de modèle à tous les arsenaux d'Europe. Et c'est ainsi que les ouvriers d'un arsenal situé tout près de Londres, en Angleterre, ont fondé une équipe sportive, qui a donné à l'un des clubs de football les plus réputés d'Europe son nom.
CP : Yvan Amar et le mot de la semaine, l'arsenal.
SB : Dans une province du Canada, obliger les femmes à porter des talons hauts au travail est désormais interdit.
CP : La justice canadienne estime que ce type de chaussure peut causer des risques de chutes, de blessures. Tout en étant discriminatoire. C'est-à-dire qu'il y a une différence négative pour les femmes par rapport à leurs collègues masculins. À noter que cette décision est prise en Colombie-Britannique au Canada, et c'est une région dirigée par une femme, elle s'appelle Christy Clark. Et puis sachez qu'une rare illustration de Tintin, le fameux personnage de bande dessinée, le journaliste à la houppette, et bien « Tintin en Amérique » une illustration a été vendue sept cent cinquante-trois mille euros, frais inclus, c'est ce qu'a annoncé Artcurial, c'est une maison de vente. Ce dessin est réalisé à l'encre de Chine par Hergé qui est le créateur de Tintin, le père de ce journaliste qui voyage à travers le monde. Ce dessin représente Tintin, revolver dans la main droite, debout sur le marchepied d'un taxi lancé à pleine vitesse, dans une rue de Chicago aux États-Unis à la poursuite de malfaiteurs. Sachez quand même qu'en novembre dernier, une planche c'est-à-dire une feuille originale de l'album « On a marché sur la Lune », de Tintin toujours a été vendue plus d'un million et demi d'euros. Vous écoutez RFI, c'est la fin de ce journal en français facile présenté avec Sylvie Berruet. Merci Sylvie.
SB : Merci à vous.
CP : Vous écoutez RFI 20 h 10 en temps universel.