Journal en français facile 09 décembre 2018
Adrien Delgrange : RFI, il est 20h en temps universel, 21h à Paris. Avec Zephyrin Kouadio je vous présente votre Journal en français facile. Bonsoir Zephyrin.
Zephyrin Kouadio : Bonsoir Adrien.
AD : Nous le sommes 9 décembre. Au sommaire : le mouvement de protestations des Gilets jaunes à la Une au lendemain de manifestations toujours violentes partout dans le Pays. Emmanuel Macron faire des propositions aux Français demain soir.
ZK : Nous nous intéresserons à la situation au Yémen, avec un réel enjeu, la réouverture de l'aéroport de SANAA.
AD : Foot la finale Copa Libertadores à commencer à Madrid... c'est équivalent de ligue des champions pour l'Amérique du Sud. Voilà pour les titres.
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ZK : Sa parole était attendue ! Emmanuel Macron va parler aux Français demain soir.
AD : Le chef de l'état « s'adressera à la Nation » pour reprendre la formule de l'Élysée ce lundi à 20H00. Un peu plus tôt dans la journée, le président de la République va recevoir les partenaires sociaux, donc les syndicats et puis des élus. Comme le président de l'Assemblée nationale et du sénat. Et dans la soirée il devrait apporter des réponses aux revendications des gilets jaunes.
ZK : L'heure est aussi au bilan Adrien du nombre de manifestants qui a participé à la journée d'hier.
AD : Un bilan revu à la hausse et diffusé par le ministère de l'Intérieur à propos de ce qui s'est passé hier en France : quelque 136 000 personnes ont participé aux manifestations liées au mouvement des « Gilets jaunes ». En nombre de manifestants, c'est l'équivalent des rassemblements du 1er décembre. Cela a donné lieu, sur tout le territoire, près de 2000 interpellations, dont 1.700 gardes à vue. Alors qui sont ces manifestants interpellés par les forces de l'ordre ? La réponse du Procureur de la République de Paris Rémi Heitz.
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AD : Procureur de la République de Paris, certains d'entre eux vont passer en comparution immédiate, ce qui veut dire rapidement et dans un bref délai, dès demain devant les juges des tribunaux. Nous les appelons Gilets jaunes en France, mais ils sont appelés « Yellow vests » en anglais,
ZK : « Gelbwesten » en allemand.
AD : Ou encore « chalecos amarillos » en espagnol.
ZK : Les quotidiens du monde entier couvrent le mouvement des gilets jaunes et n'hésitent pas à parler de « révolution ». Tour d'horizon de différents journaux sur la planète. Heike Schmidt.
« L'excès jaune », titre DIE WELT. Ce journal conservateur allemand estime qu'en France, « un souffle de révolution flotte dans l'air » et regrette que « le président affaibli se mure dans un silence angoissé ». Le Soir, belge, parle de Paris comme une ville en « quasi-état de siège », mais temporise : « Les violences dans la capitale sont sans commune mesure avec les scènes de guérilla urbaine de la semaine précédente... qui avaient (…) stupéfié dans le monde entier. » Le New York Times fait le même constat : « L'énorme présence policière dans la capitale (...) semblait bien plus en mesure de contenir la violence. » En Espagne, les « chalecos amarillos », les gilets jaunes, sont à la une des trois quotidiens les plus lus : El Pais, El Mundo et ABC. En couverture d'El Pais la photo d'un gilet jaune le visage en sang. Sur son site, le journal souligne que « la crise des gilets jaunes sape l'autorité du président français ». « Quelle sera la prochaine étape pour Emmanuelle Macron ? » se demande le correspondant de la BBC : « Donnera-t-il aux manifestants ce qu'ils attendent de lui, c'est-à-dire plus d'argent dans leurs poches ? » ZK : Enfin, Mêlez-vous de vos affaires ! C'est en substance ce que dit le ministre français des Affaires étrangères au président américain.
AD : Il y a eu ce tweet de Donald Trump sur le mouvement des « Gilets jaunes » : « L'accord de Paris ne marche pas si bien pour Paris. Manifestations et émeutes dans toute la France » ajoutant que les manifestants scandaient « Nous voulons Trump ! ».
Il a commis une fake news qu'il adore pourtant dénoncé puisque « We want Trump », c'étaient des images prises à Londres lors d'un déplacement du président américain il y a plusieurs mois", de cela.... a expliqué Jean Yves le Drian. Remonté, le ministre a dit encore ceci : « Nous ne prenons pas parti dans les débats américains, laissez-nous vivre notre vie de nation. » ZK : L'Ouverture, Adrien, ce dimanche à Riyad, capitale de l'Arabie Saoudite, du sommet annuel des Pays du Golfe. AD : Ouverture de cette réunion dans un contexte tendu, puisque les crises multiples : entre les 6 pays du Golfe. Comme l'affaire Djamal Khashoggi, journaliste saoudien tué à Istanbul et puis la guerre au Yémen.
ZK : Le Yémen dont les deux délégations, gouvernementales et rebelles, continuent de négocier au sujet de pourparlers de paix en Suède. Christophe Paget, des discussions qui portent notamment sur l'aéroport de Sanaa.
L'aéroport international de Sanaa ne fonctionne plus depuis des années – il a été pris par les rebelles en 2014, et endommagé par les bombardements de la coalition menée par l'Arabie saoudite. Les rebelles houtis veulent sa réouverture, le gouvernement en exil semble d'accord. Le ministre des Affaires étrangères du Yémen Khaled Al Yemany : » Nous sommes prêts à réouvrir l'aéroport de Sanaa. Les Yéménites sont des milliers à vouloir voyager et retourner dans leur pays sans avoir à supporter de longs trajets dans d'autres aéroports. Nous proposons que l'aéroport d'Aden soit le principal aéroport souverain de la république, et que les autres soient réservés aux vols intérieurs : que les vols atterrissent à Aden et partent pour Sanaa, Hodeïda, ou Mukalla, et retournent à Aden pour quitter le Yémen. » Mais ça – des points de transit obligatoire par des villes comme Aden contrôlées par le gouvernement, les rebelles le refusent catégoriquement. Pour autant les discussions continuent. Abdelmaik al-Hajri, de la délégation rebelle : » Il y a eu un dialogue utile concernant l'ouverture de l'aéroport de Sanaa et si Dieu le veut, il y aura des résultats positifs sur ce point, malgré la position rigide de l'autre délégation. » Les rebelles ont prévu de présenter leurs propositions pour la réouverture de l'aéroport de Sanaa ce dimanche.
ZK : Retour sur l'expression de la semaine avec Yvan Amar.
AD : Yvan le mot « acte ».
« Gilets jaunes, Acte IV ! » C'est bien comme ça que toute la presse a annoncé ce week-end et notamment la journée d'hier, attendue et redoutée, puisque c'était celle où devait se dérouler la plupart des manifestations des gilets mécontents. Et cette façon de s'exprimer montre bien les caractéristiques du mouvement : il ne s'agit pas d'une grève, le pays n'est pas paralysé. Mais chaque samedi depuis quatre semaines, des mouvements forts se déroulent, surtout à Paris, mais aussi dans quelques autres villes. Et des actes, parfois violents, ont lieu. Est-ce que c'est pour ça qu'on parle d'Acte IV ? Pas du tout ! Mais cet acte IV correspond au quatrième moment, à la quatrième journée importante. Et le mot vient du théâtre. Les grandes pièces, surtout chez les classiques se divisent en actes : cinq ou trois le plus souvent. Mais toutes les répartitions sont possibles. Et bien souvent, on parle même d'une pièce en un acte. L'acte est donc une unité : à l'intérieur des actes, on trouve des scènes différentes, avec des personnages et des sujets différents. Mais chaque acte a une cohésion, correspond à une certaine situation. Et entre deux actes, il a pu se passer une heure, une journée ou vingt ans : pas de continuité obligée. Et avec les mêmes individus, et la même situation, on part sur des bases différentes. Un peu ce qui peut se passer durant cette crise des « gilets jaunes ». Mais il faut dire que la nommer de cette façon la théâtralise encore un peu plus. Avant ce week-end, on a beaucoup utilisé l'expression, on s'est beaucoup demandé ce qu'allait réserver l'acte IV : on nous met dans une position de spectateurs impatients. Mais pas d'acteurs. Comme si les médias s'adressaient à ceux qui ne faisaient pas partie de l'action.
AD : Du football, la finale de Copa Libertadores River Plate - Boca Juniors. La rencontre a débuté il y a une demi-heure au stade Santiago Bernabeu de Madrid et le score Zéphyrin.
ZK : 0/0 après 38 min.