Journal en français facile 13 juin 2019
Adrien Delgrange : RFI, 20h en temps universel (TU), 22h à Paris, avec Zéphyrin Kouadio pour vous présenter ce journal en français bonsoir Zéphyrin.
Zéphyrin Kouadio : Bonsoir Adrien, bonsoir à tous. À la une de cette édition 13 juin.
AD : C'est l'image du jour. Deux énormes bateaux en feu au large de l'Iran. Ces navires transportent du pétrole sont en proie aux flammes depuis ce matin. Accident ou attaque ? Difficile d'établir les causes de l'incendie ce soir. L'ONU convoque demain une réunion d'urgence à la demande des États-Unis pour comprendre ce qui s'est passé.
ZK : L'Algérie également à la une ce journal, en 2 jours, deux anciens Premiers ministres placés en détention préventive.
AD : Dans l'actualité européenne. Au Royaume-Uni, l'ancien maire de Londres Boris Johnson est bien placé pour remplacer à Theresa May comme chef du gouvernement britannique.
ZK : En France, au procès du couple Balkany, le représentant de l'état demande 7 ans de prison fermes pour le maire de Levallois Perret Patrick Balkany et 500 000 euros d'amende pour son épouse.
AD : Voilà pour les titres bienvenus à tous.
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ZK : Que s'est-il passé en mer d'Oman aujourd'hui où deux bateaux ont pris feu ?
AD : 2 pétroliers, l'un norvégien et l'autre japonais, naviguaient au large des côtes iraniennes lorsqu'ils ont probablement subi une attaque, ce soir, le secrétaire d'État américain Mike Pompeo accuse l'Iran d'être « responsable » des attaques menées jeudi contre des pétroliers. L'origine des attaques présumées n'est toujours pas établie à l'heure actuelle. Difficile de dire ce qu'il s'est réellement passé, comme l'explique l'amiral et ancien président de l'Académie de marine Alain Coldefy.
[Transcription manquante]
AD : Alain Coldefy au micro d'Oriane Verdier. À la demande des États-Unis, Le Conseil de sécurité de l'ONU se réunira en urgence demain à huis clos. Enfin les attaques présumées de ces deux pétroliers ont immédiatement fait s'envoler les prix du pétrole plus de 2 % du prix du baril.
ZK : À Hong Kong, au lendemain des manifestations contre Pékin.
AD : La jeunesse protestataire s'inquiète des poursuites qui seront données aux altercations avec la police et des moyens de contrer les surveillances électroniques dont elle fait l'objet. À Hong Kong, reportage de notre envoyé spécial Stéphane Lagarde.
La station d'Admiralty, est restée fermée ce jeudi, ce qui n'a pas empêché les manifestants en petit nombre de se rendre devant le conseil législatif de Hong Kong pour dénoncer le projet de loi sur l'extradition. Des protestataires masquées pour se protéger des caméras de la police, affirme Wilsun employé de banque. « C'est juste pour se protéger le visage. Nous avons entendu que certains manifestants avaient été arrêtés par la police, grâce aux caméras de surveillance et autres moyens prouvant qu'ils étaient à la manifestation mercredi. » Une inquiétude partagée par Cherry 27 ans, qui ne veut pas dire ce qu'elle fait dans la vie, ni même son vrai prénom et particulièrement vigilante sur les traces laissées sur les réseaux. « Si je poste quelque chose qu'il leur déplaît sur Facebook, ils peuvent m'arrêter. C'est arrivé à un leader de groupe sur la messagerie Télégramme. C'est dangereux, mais nous voulons continuer à dire la vérité. » Dire la vérité sans se faire attraper et pour cela éviter d'utiliser la carte octopus des transports de Hong Kong qui conserve le souvenir de vs déplacements. Tomy 29 ans, « Tout le monde a peur. Certains s'inquiètent par exemple des traces laissées sur la carte du métro. Que la police puisse savoir la station où vous êtes descendus. Alors ils achètent des tickets à l'unité. » Selon le responsable de la police de Hong Kong ce jeudi, seules 11 personnes auraient été arrêtées dans les affrontements de mercredi.
ZK : Sur le continent africain, les mots d'apaisements du président malien.
AD : « Je vous demande de ne pas vous livrer à des actes de vengeance », a déclaré, Ibrahim Boubacar Keïta, d'un déplacement dans le village dogon du centre du pays frappé par une tuerie il y a 4 jours.
ZK : Dans le nord-est de la RDC, situation est toujours tendue en Ituri.
AD : Et ce après une flambée de violences intercommunautaires ces trois derniers jours qui a fait au moins 50 morts selon le gouverneur de cette province du nord-est de la Republique démocratique du Congo. Les explications de Lea-Lisa Westerhoff.
Impossible d'avoir un bilan définitif, car dans les différentes localités (des territoires de Djugu au nord de Bunia, la capitale de la province), les communautés font encore le décompte des corps. Plus de 60 affirme l'assemblée provinciale tandis que la société civile elle parle de près d'une centaine de victimes. Seule certitude dans l'immédiat, la violence de ces tueries. Elles ont démarré lundi après que 4 commerçants de l'ethnie Lendu aient été assassinés par des membres de la communauté hema. S'en est suivi un cycle de représailles sanglant dont personne n'est sûr encore qu'il a réellement pris fin et d'énormes déplacements de populations paniquées. L'armée congolaise elle accuse un groupe armé d'être responsable de cette poussée de violence. Depuis hier, la communauté hema majoritaire à Bunia, le chef-lieu de la province de l'Ituri a décrété 3 jours de deuil et demandé à tous les commerces de tirer leur rideau en signe de protestation face à ces tueries. La situation restait tendue dans cette ville cet après-midi avec plusieurs centaines de jeunes venus dire leur colère et l'armée déployée dans plusieurs quartiers de la ville.
AD : Et puis en Algérie, c'est le deuxième Premier ministre d'Abdelaziz Bouteflika envoyé en prison en deux jours. Ahmed Ouyahia placé en détention préventive hier, aujourd'hui c'est l'ancien Premier ministre Abdelmalek Sellal qui est écroué. Selon l'agence de presse algérienne APS, Abdelmalek Sellal tout comme Ahmed Ouyahia sont soupçonnés d'avoir dilapidé les deniers publics algériens.
ZK : Dans l'actualité française, « C'est toute la Nation qui s'incline » et « qui pleure » « trois de ses enfants morts en héros ».
AD : Ce sont des mots prononcés par Emmanuel Macron aujourd'hui aux Sables-d'Olonne, le chef de l'état rendait hommage aux trois sauveteurs de la SNSM morts vendredi dernier en portant secours à un chalutier en détresse.
ZK : Au tribunal de Paris, les réquisitions sont tombées pour le couple Balkany !
AD : C'est le procureur qui demande au nom de l'état 7 ans de prison avec incarcération immédiate contre Patrick Balkany et 500 000 euros d'amende avec une peine de quatre ans de prison avec sursis contre Isabelle Balkany, épouse et première adjointe du maire LR de Levallois-Perret, soupçonnés d'avoir dissimulé plus de 13 millions d'euros, tous les deux sont jugés pour fraude fiscale et corruption, c'est une annonce qui provoque déjà une levée de boucliers parmi l'opposition de droite. Les délinquants âgés de moins de 13 ans ne seront plus poursuivis - au pénal - en France explique la ministre de la Justice Nicole Belloubet dans les colonnes du journal La Croix. La Garde des Sceaux veut en effet introduire le principe d'irresponsabilité pénale jusqu'à 13 ans inclus. Écoutez les précisions de Grégoire Sauvage.
Actuellement en France, c'est le juge des enfants qui décide si un mineur possède suffisamment de discernement pour être poursuivi. Une appréciation au cas par cas qui laisse une certaine liberté au magistrat. Problème, la Convention internationale des droits de l'enfant impose d'introduire un seuil d'irresponsabilité pénale. Un seuil d'ailleurs appliqué par de nombreux pays européens. Avec cette mesure, la France ne ferait que se mettre en conformité avec les textes qu'elle a signés. Cependant, Nicole Belloubet sait que le sujet est sensible à droite. C'est pourquoi elle précise que la fin des sanctions pénales ne signifie pas l'absence de réponse judiciaire. Les victimes pourront être indemnisées et les jeunes concernés pris en charge dans le cadre d'une procédure d'assistance éducative. Par ailleurs, ce seuil de 13 ans ne sera pas rigide. Les magistrats pourront faire exception à ce principe, mais devront motiver leur décision. Sur cette réforme de la justice des mineurs, la Garde des Sceaux veut aller vite : l'ordonnance sera présentée à la rentrée en Conseil des ministres, mais n'entrera en vigueur qu'un plus tard pour permettre le débat parlementaire promet Nicole Belloubet.
AD : Et puis le mondial féminin de foot à Montpellier l'Australie a battu le Brésil 3- 2 et à Paris les Chinoises mènent 1 à 0 contre l'Afrique du Sud.