Journal en français facile 24 juillet 2019
Marie Casadebaig : Bonsoir à tous et bienvenue dans ce journal en français facile. J'ai le plaisir de le présenter ce soir en compagnie de Sylvie Berruet. Bonsoir Sylvie
Sylvie Berruet : Bonsoir Marie, bonsoir à toutes et à tous.
MC : À la Une de l'actualité, les premières nominations de Boris Johnson. Le tout nouveau Premier ministre britannique compose son gouvernement. Il y a plus de changements que prévu.
SB : Du changement aussi au sein du gouvernement des États-Unis. Mark Esper est nommé à la Défense, après sept mois de vacances au ministère. Personne n'avait remplacé Jim Mattis après sa démission.
MC : Et puis une partie de l'Europe transpire à grosses gouttes. Le nord de la France, mais aussi la Belgique et les Pays-Bas battent des records de chaleur.
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SB : Passage obligé pour tous les nouveaux Premiers ministres britanniques, Buckingham Palace. Boris Johnson a été officiellement investi par la reine Elizabeth II.
MC : Tout aussi traditionnel en Grande-Bretagne, la prise de parole devant le 10 Downing Street, la résidence des Premiers ministres. Boris Johnson a répété que son pays quitterait l'Union européenne, quoiqu'il arrive, le 31 octobre prochain. Cela se fera même sans accord, a-t-il précisé. Juliette Gheerbrant, le nouveau Premier ministre a aussi commencé à former son gouvernement. On attendait un remaniement, donc quelques changements, c'est en fait bien plus que cela.
En effet, presque tous les principaux ministres de Theresa May ont démissionné ou bien ont été renvoyés par Boris Johnson. Sans surprise, le nouveau Premier ministre a construit une équipe très eurosceptique. À l'image de Dominic Raab, nommé ministre des Affaires étrangères. Cette étoile montante du parti conservateur a été secrétaire d'État au Brexit dans l'équipe de Theresa May. Il jouera un rôle de premier plan, car il est aussi nommé Premier secrétaire d'État, ce qui est en quelque sorte un poste de Premier ministre délégué. Le ministère de l'Intérieur revient à une personnalité controversée, Priti Patel. Ancienne secrétaire d'État de Theresa May, elle avait été contrainte à la démission après avoir mené des discussions avec de hauts responsables israéliens sans en avertir la Première ministre et en lui cachant ensuite certaines informations. Très conservatrice, elle a publiquement défendu la peine capitale avant de se rétracter. Elle remplace à l'Intérieur Sajid Javid, Brexiter convaincu, qui devient ministre des Finances. Plus surprenant, d'autres Brexiters convaincus ont été renvoyés comme Liam Fox. Parmi ceux qui restent, Steven Barclay conserve le poste clé de secrétaire d'État au Brexit. Il y aura une continuité de forme dans les relations avec Bruxelles ce qui ne peut qu'être utile : Boris Johnson a réaffirmé que son pays quitterait l'Union européenne coûte que coûte, avec ou sans accord, le 31 octobre.
MC : Merci Juliette Gheerbrant.
SB : Un attentat à Mogadiscio en Somalie.
MC : Il a visé la mairie de la capitale. Au moins six personnes ont été tuées, dont deux adjoints au maire et trois directeurs de service. Le groupe jihadiste des shebabs a revendiqué l'attaque. Son porte-parole a précisé qu'elle avait pour cible le représentant spécial des Nations unies en Somalie, qui rendait visite au maire de Mogadiscio. Il n'était plus sur place au moment du drame.
SB : Aux États-Unis, Robert Mueller a dû répondre aux questions des membres du Congrès. Il s'agit de l'ancien procureur spécial qui a mené une enquête sur les soupçons d'influence de la Russie sur l'élection présidentielle américaine de 2016.
MC : Robert Mueller a répété que son rapport, rendu public en mai dernier, ne disculpait pas totalement Donald Trump. Il ne peut donc pas considérer que le président américain est complètement innocent. Il a renvoyé le Congrès à la lecture de ce rapport de 400 pages.
SB : Toujours aux États-Unis, un nouveau ministre de la Défense.
MC : Le poste était vacant depuis sept mois. Personne ne l'occupait, depuis la démission de Jim Mattis. Le Sénat américain a finalement confirmé la nomination de Mark Esper. Cet ancien militaire de 55 ans a profité d'une large majorité, 90 voix contre 8, malgré l'opposition de l'aile gauche du parti démocrate qui lui reproche son passé professionnel. Les explications d'Éric de Salve.
Mark Esper, ancien lobbyiste dans l'industrie de l'armement, un passé incompatible avec sa fonction de ministre de la Défense disent plusieurs candidats démocrates à la présidentielle comme la sénatrice Elisabeth Warren. Aucune inquiétude cependant pour Mark Esper, largement confirmé par le Sénat ce mardi. Pour la grande majorité des élus, il s'agit surtout de clore la plus longue période de vacance à la tête de la première armée du monde. Son prédécesseur, Jim Mattis, avait en effet démissionné avec fracas en décembre, sur fond de désaccord avec le retrait des troupes de Syrie décidé par Donald Trump. Et six mois plus tard, celui qui devait lui succéder avait dû se retirer en raison d'une affaire de mœurs. Le CV Esper, lui, présente de nombreux atouts. Il ne manque pas de rappeler son statut de vétéran dans une prestigieuse unité, « j'ai fait la guerre pour ce pays dans le Golfe en 91 », lance-t-il à ses critiques. Par ailleurs, Mark Esper a déjà été conseillé militaire dans l'administration de George W. Bush et c'est un proche du chef de la diplomatie, Mike Pompeo, lui-même proche de Donald Trump. En 1986, les deux hommes ont été diplômés dans la même promotion de l'école de guerre de West Point. Principaux défis : remettre de l'ordre dans un Pentagone en crise où de nombreux postes de direction vacants, au moment où les États-Unis sont engagés militairement sur deux fronts, en Syrie et en Afghanistan, alors que Washington est en plein bras de fer avec l'Iran.
MC : Le constructeur d'avion américain Boeing enregistre 3 milliards de dollars de perte en un trimestre. Il subit les effets de ce qu'on appelle un accident industriel avec le 737 Max, un nouveau modèle d'avion qui n'a pas le droit de voler après deux drames. 346 personnes ont trouvé la mort dans l'accident de deux avions de ce type. Le groupe pourrait cesser de produire temporairement le 737 Max.
SB : Facebook va devoir payer une amende de 5 milliards de dollars.
MC : Le patron du réseau social, Mark Zuckerberg, et les autorités fédérales américaines se sont mis d'accord sur cette somme. Il est reproché à Facebook de ne pas protéger suffisamment les données personnelles de leurs clients.
SB : En France, la SNCF, la Société française des chemins de fer, demande à ses clients de reporter leurs voyages d'ici la fin de cette période de forte chaleur.
MC : La société a peur que les températures très élevées provoquent des pannes sur son réseau, surtout dans les départements situés autour et au nord de Paris. Le plus dur est annoncé pour demain jeudi avec 42 à 43° Celsius dans une partie nord de la France. Même chose pour d'autres régions, chez nos voisins européens. Précisions, Laura Martel.
Si l'Italie a placé demain une douzaine de villes en alerte rouge – alerte qui correspond à une menace sur la santé des personnes bien portantes, et pas seulement des groupes à risque- ce sont surtout nos voisins à l'est et au nord qui souffrent de la même vague de chaleur. La Grande-Bretagne pourrait battre demain son record absolu, établi à 38,5°C. Alors que les moindres plans d'eau, comme les bassins de Hyde Park à Londres, sont déjà pris d'assaut, la police a annoncé aujourd'hui être à la recherche de trois personnes disparues après s'être baignées dans la Tamise. Peu habitué aux fortes chaleurs, le Benelux n'est pas épargné. La Belgique a déclenché pour la toute première fois son code rouge canicule, avec des températures qui frôleront les 40 au nord-est du pays. À Bruxelles, la ville a décidé d'interrompre le travail de ses agents en extérieur à 13h. Mêmes températures attendues au Luxembourg, lui aussi en alerte rouge, tandis qu'aux Pays-Bas, le record absolu de 38,6°C datant de 1944 pourrait aussi être dépassé. Des records historiques sont aussi annoncés pour le nord-est de l'Allemagne. Enfin en Suisse, le service météo met notamment en garde contre un dégel important en haute montagne. Aujourd'hui, avec des pics attendus à 38, il faudrait grimper à 4 800 mètres pour retomber à 0°C, soit 200 mètres plus haut que le point culminant du pays.
MC : Dans un an exactement commenceront les Jeux olympiques d'été de Tokyo au Japon. On peut déjà avoir une idée des chances des athlètes français, Bruno Duval.
À un an de l'échéance, l'effervescence est déjà palpable dans la capitale japonaise. Comme chez ces deux trentenaires : « Je suis fan de foot, de baseball et de golf. Je suis certain que je vais garder un souvenir inoubliable de ces Jeux ! » « Moi, c'est le foot, le baseball et le tennis. J'attends tous ces matchs avec impatience ! » Plusieurs millions de Tokyoïtes ont tenté leur chance à la loterie qui vient d'attribuer les précieux billets d'entrée aux compétitions. Mais beaucoup l'ont fait en vain, donc sont dépités. À l'image de ce jeune homme : « Je voulais assister aux épreuves de gym, de basket, d'athlétisme, de foot et natation. J'avais prévu un budget équivalant à 2 500 euros, mais je n'ai pas été tiré au sort. Je suis super déçu. » Les chanceux, eux, se réjouissent, mais quand ils habitent en province, comme cette dame, ils déchantent : « Je ne m'attendais pas à gagner à cette loterie, j'étais donc ravie. Mais, depuis, j'ai bien appelé une quinzaine d'hôtels à Tokyo ou en banlieue pour réserver une chambre. Et bien, chaque fois, j'ai eu la même réponse : désolé, on est complet. » En effet, les 300 000 chambres d'hôtel disponibles ont déjà été réservées pour toute la durée des Jeux. Dès lors, pour se rendre aux compétitions, les spectateurs qui n'habitent pas à Tokyo vont devoir passer des heures dans des transports publics ou sur des routes qui seront encore plus saturées que d'habitude, vu l'affluence. Bruno Duval, Tokyo, RFI.
MC : C'est la fin de ce journal en français facile. Merci Sylvie Berruet.
SB : Merci, c'était un plaisir.
MC : Journal à retrouver en ligne sur notre site savoirs.rfi.fr.