Journal en français facile 29 septembre 2017
22 h à Paris, 20 h en temps universel.
Gilles Moreau : Bonsoir à tous ! Voici votre journal en français facile présenté ce soir avec Sylvie Berruet. Bonsoir Sylvie !
GM : dans l'actualité, les diplomates américains seraient en danger à Cuba. Washington a décidé de rappeler plus de la moitié d'entre eux à la suite de mystérieuses "attaques". SB : En Catalogne, la campagne prend fin. A l'avant-veille d'un référendum combattu par le gouvernement espagnol, les partisans de l'indépendance organisent actuellement un grand rassemblement à Barcelone. GM : Les liaisons aériennes entre le Kurdistan irakien et l'étranger sont maintenant coupées. L'interdiction de vol a été ordonnée par le gouvernement irakien, après la victoire massive du "oui" au référendum sur l'indépendance. SB : Les diplomates américains seraient-ils en danger à Cuba ?
GM : Washington a en tout cas décidé de rappeler plus de la moitié de ses diplomates en poste à La Havane à la suite de mystérieuses "attaques" qui ont rendu malades une vingtaine d'entre eux. C'est un haut responsable du département d'Etat qui l'annonce. Il ajoute deux autres mesures : la délivrance de visas est suspendue. Et les ressortissants américains doivent éviter de se rendre à Cuba.
Les précisions de Romain Lemaresquier :
« La décision a été prise suite à série d'attaques acoustiques qui ont touché 21 membres de l'ambassade américaine de La Havane. Des attaques aux ultrasons qui auraient débuté à la fin 2016 et qui, dans certains cas, auraient occasionné des pertes auditives définitives, ainsi que d'autres symptômes comme des nausées, des maux de tête et des vertiges, selon les médias américains. Ces attaques acoustiques n'ont pas été perpétrées sur des téléphones de l'ambassade, mais sur des appareils dans les logements de ces fonctionnaires. Un diplomate canadien a également été concerné. Les autorités cubaines disent avoir travaillé sur ce dossier, mais avouent ne pas savoir d'où proviendraient ces appels. La dernière attaque a été perpétrée en août dernier et face au surplace des autorités dans cette enquête, les Etats-Unis ont décidé de restreindre leur présence à Cuba en rappelant 60% du personnel de leur ambassade. Les autorités américaines ont également annoncé la suspension pour une durée indéterminée l'octroi de visas de routine à Cuba et a appelé leurs ressortissants à éviter de se rendre sur l'île en raison des risques liés à ces attaques. GM : Ajoutons la réaction cubaine ce soir : la décision des Etats-Unis de rappeler une partie de son personnel à La Havane est "précipitée" et "va nuire aux relations" entre les deux pays. SB : La Commission européenne proposera dès l'an prochain de nouvelles règles pour mieux taxer les géants du numérique. GM : Le président de la Commission, Jean-Claude Juncker, l'a annoncé à l'issue d'un sommet européen sur le numérique organisé à Tallinn, en Estonie. Les autorités de Bruxelles visent les géants du numérique régulièrement accusés de contourner les règles fiscales en Europe. Ils ont pour noms Google, Apple, ou bien encore Facebook et Amazon.
SB : En Espagne, c'est actuellement la fin de la campagne électorale pour les partisans de l'indépendance de la Catalogne qui organisent un référendum dimanche... GM : … des partisans de l'indépendance actuellement réunis à Barcelone. Ils sont des dizaines de milliers dans une ambiance plutôt festive (de fête). A deux jours du vote, le bras de fer (l'épreuve de force) continue entre pro- et anti- référendum. Ecoutons Nuria Marin, une femme qui est à la tête de l'Hospitalet, la plus grande ville de la banlieue de Barcelone. Elle refuse d'organiser le référendum dans sa commune et demande qu'un accord politique soit trouvé entre les autorités catalane et espagnole : « Ce référendum est convoqué par le gouvernement de la Catalogne, mais logiquement puisqu'il a été suspendu par la plus haute instance de la justice espagnole, il y a donc du point de vue légal, un empêchement pour l'organiser comme on nous demande de le faire. Car je pense qu'il faut faire face au problème politique et la solution doit découler d'un dialogue entre l'Espagne et la Catalogne. Dans le cas contraire, nous allons rester dans un affrontement permanent. C'est vrai que nous voulons plus d'autonomie, plus de ressources financières, et que notre culture, notre langue et notre histoire soient davantage respectées. Et pour ce faire, il faut un accord politique entre les deux parties. Ainsi nous pourrons avancer ensemble, sans atteindre le point de rupture. GM : Nuria Marin, maire de la commune d'Hospitalet, jointe au téléphone par Raphaël Moran, de la rédaction espagnole de RFI. SB : Les liaisons aériennes entre le Kurdistan irakien et l'étranger sont maintenant coupées. GM : L'interdiction de tout vol a été décrétée par le gouvernement irakien comme mesure de rétorsion (de punition) après le vote massif en faveur du "oui " au référendum d'indépendance. Bagdad entend forcer cette région autonome à annuler le référendum. Dans les heures qui ont précédé, de nombreux étrangers se sont empressés de quitter le Kurdistan irakien.
SB : Comme les autorités de Bagdad, le gouvernement turc est lui-aussi très hostile à une possible indépendance du Kurdistan irakien. Il serait même prêt à déclencher une offensive militaire pour l'empêcher. Les explications à Istanbul d'Anne Andlauer : « Les chars turcs déployés depuis le 18 septembre en face du Kurdistan d'Irak vont-ils traverser la frontière, et précipiter la Turquie dans une nouvelle aventure militaire ? Si rien ne l'indique pour l'instant, les dirigeants à Ankara suggèrent très lourdement qu'une telle option n'est pas exclue. « Elle est sur la table », a même dit cette semaine le président Recep Tayyip Erdoğan, prévenant que son pays pourrait- je cite - « arriver une nuit sans prévenir » chez son voisin kurde irakien.
Ünal Çeviköz, ancien ambassadeur de Turquie en Irak (2004-2006), ne croit pas à une incursion armée. Ankara aurait bien du mal, selon lui, à en justifier la légitimité et la légalité au regard du droit international : « Le référendum sur l'indépendance ne signifie pas qu'un Kurdistan indépendant va forcément voir le jour. Pour qu'Ankara commence à envisager sérieusement une intervention militaire, il faudrait a minima un changement du statu quo en Irak : l'éclatement du pays et la proclamation d'un État kurde indépendant. Et même dans un tel scénario, l'option militaire devrait être considérée avec la plus extrême prudence. Pour l'heure, je pense donc qu'il s'agit simplement d'une démonstration de force. Quelles que soient ses intentions, la Turquie entretient cette stratégie de la tension. Le parlement a prolongé le 23 septembre une motion autorisant l'envoi de soldats en Irak, un mois avant la date prévue. Et le gouvernement vient d'annoncer une hausse des taxes visant à renforcer son budget militaire de plus de 2 milliards de dollars. GM : En Syrie, plus de 70 militaires du régime ont été tués dans des attaques du groupe Etat islamique, rapporte l'Observatoire syrien des droits de l'Homme. Une série d'attaques surprise a été lancée hier jeudi contre des barrages de l'armée dans une zone désertique de la province de Homs (dans le centre du pays). SB : Le groupe Etat islamique a revendiqué l'attentat-suicide qui a fait 6 morts et une trentaine de blessés ce matin à Kaboul. GM : Un kamikaze a fait sauter sa charge devant une mosquée chiite, à l'issue de la grande prière du vendredi. Les autorités afghanes et la communauté chiite redoutaient une attaque de ce type en cette période de l'Achoura, la plus importante commémoration du calendrier chiite. SB : En Indonésie, cela fait maintenant une semaine que les autorités ont décrété l'état d'alerte autour du Mont Agung, au nord-Est de l'ile de Bali. GM : 130.000 habitants ont déjà quitté les environs du volcan qui menace toujours d'entrer en éruption et chaque jour, d'autres continuent de partir. Joël Bronner est allé à la rencontre de certains de ces évacués :
« Dans un gymnase du district de Klungkung, dans le nord-est de Bali, ils sont plus de 3.000 à attendre que le volcan Agung sorte de son sommeil. Une éruption potentiellement imminente est en effet annoncée depuis vendredi dernier. Wayang, 54 ans, avait alors immédiatement quitté son village de Sebudi : « Cela fait presque une semaine que je suis là. Le volcan n'est pas encore entré en éruption mais on a évacué à cause des tremblements de terre. J'ai pris tous nos vêtements et on est partis. J'avais peur que la maison ne s'écroule sur moi et mes enfants. Sous une tente, à l'extérieur du gymnase, Gusti, une soixantenaire pleine d'énergie, prend son mal en patience. Elle se souvient de la dernière éruption du Mont Agung, qui avait fait plus d'un millier de morts. C'était en 1963, Gusti avait alors 11 ans. « Pour l'instant il n'y a encore rien de grave. Mais on essaye d'être prudent, d'éviter les erreurs du passé. À l'époque, on ne croyait pas une éruption possible. Aujourd'hui on y croit et on peut même dire que cela nous effraye ! ».
Après une semaine d'attente, les voisins balinais du Mont Agung espèrent à présent pouvoir rentrer chez eux au plus vite et se libérer de la tension accumulée. GM : Football, au programme ce week-end en France : la 8 ème journée de Ligue 1. En match avancé ce soir Monaco accueille Montpellier. A suivre aussi samedi et dimanche, Paris St Germain - Bordeaux. et Nice - Marseille.
La bourse : fin de semaine en hausse en Europe. + 0,68% à Paris. Même tendance à Londres.
C'est la fin de votre journal en français facile. Bonsoir à tous, bonsoir Sylvie !
