Perdre son latin Ne plus rien comprendre à quelque chose.
Cette expression, dont le sens actuel date du XXe siècle, a eu diverses formes et significations.
Le latin était la langue du Latium (ou Lazio, en italien), cette région d'Italie où se trouve Rome.
À une lointaine époque, dans ce qui allait devenir notre pays, le latin était la langue principalement écrite maîtrisée par les érudits, les savants et les ecclésiastiques, opposée à la langue parlée vulgaire, le roman. Au XIVe siècle, "perdre son latin" s'appliquait bizarrement aux oiseaux, incapables de parler le moindre langage, comme n'importe quel autre animal.
Au XVIe, la locution signifie aussi bien "renoncer à comprendre", montrant ainsi la difficulté de cette langue pour un Français, que "ne plus savoir que faire, ni que dire" et qui s'exprimait aussi sous la forme "être au bout de son latin". Elle a également été utilisée aux XVIIIe et XIXe siècles pour dire "perdre son temps et sa peine, travailler inutilement à quelque chose". Autant dire que ce latin, pourtant indispensable pour comprendre l'étymologie de beaucoup de nos mots, a toujours porté une connotation négative, probablement liée à sa difficulté d'apprentissage et au clivage qu'il matérialisait entre les érudits et les autres.