Journal en français facile 06/09/2022 20h00 GMT
Anne Corpet : Vous êtes bien à l'écoute de RFI, il est 22 heures à Paris. Bienvenue dans le Journal en français facile.
L'agence internationale de l'énergie atomique parle d'une situation intenable à la centrale nucléaire de Zaporijia en Ukraine. L'AIEA réclame la mise en place d'une zone de sécurité autour du site. Mais la guerre continue de faire rage dans le pays. Reportage à Mykolaïv à suivre dans ce journal.
Liz Truss est officiellement Première ministre de Grande-Bretagne. Elle a prononcé cet après-midi son premier discours. Elle promet de réduire les impôts et d'aider les Britanniques à payer leurs factures énergétiques.
Au Pérou, la présidente du Parlement a été destituée par une motion de censure. Elle n'était en place que depuis six semaines. Explications dans un instant.
La polémique sur le déplacement en jet privé de l'équipe de football du Paris-Saint-Germain n'en finit pas. Ce mardi, la Première ministre Elizabeth Borne y est allée de son commentaire, vous l'entendrez.
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AC : En Ukraine, la ville qui abrite la centrale nucléaire de Zaporijia a été bombardée ce soir par Moscou, selon le maire en exil. Les Russes accusent les Ukrainiens d'être à l'origine de ces frappes. Elles interviennent quelques heures après la publication d'un rapport de l'AIEA, l'agence internationale de l'énergie atomique consacrée au site. La situation actuelle est intenable » disent les experts onusiens.
Ils confirment que la plus grande centrale nucléaire d'Europe est occupée par l'armée russe : l'AIEA a constaté la présence de matériel, d'hommes et de véhicules sur le site. L'agence demande la mise en place immédiate d'une « zone de sécurité » pour éviter tout accident nucléaire. La centrale a déjà subi d'importants dégâts, s'inquiète l'agence de l'ONU. Dans le sud du pays, les troupes ukrainiennes tentent d'avancer vers Kherson. Dans le même temps, les pilonnages russes se poursuivent sur Mykolaïv, une ville qui comptait 480 000 habitants avant la guerre. La vie quotidienne se poursuit tant bien que mal aux sons de sirènes et des bombardements nocturnes. Écoutez le reportage de nos envoyés spéciaux sur place, Anastasia Becchio et Boris Vichith.
C'est un geste que Loulia Prokopenko, vendeuse de 36 ans, effectue quotidiennement depuis des mois : remplir ses bidons d'eau potable dans les points de distribution. Dans les robinets ne coule qu'une eau salée et jaunâtre. « Les enfants ne peuvent pas étudier correctement, les cours sont en ligne, les adultes n'ont pas de travail. Tiens, la sirène d'alerte…. De nouveau, quand ça pilonne fort, on reste dans le couloir. On aimerait que tout ça se termine au plus vite, parce qu'on n'a plus de force. On n'en peut plus ». Les sirènes qui retentissent ne troublent par les passants de moins en moins nombreux. Une bonne partie de la population a quitté la ville. Dans son dispensaire, Svetlana Dmitrieva manque de personnel. « Beaucoup de mes employées féminines sont parties, les hommes sont partis à l'armée. Du coup, on travaille pour deux ». Plus de 45% des enfants suivis dans ce centre médical ont quitté la ville. Les plus âgés restent, comme ce septuagénaire qui traine avec difficulté des bouteilles d'eau dans un chariot de fortune. Toute sa famille est partie à l'étranger, lui se sentait trop faible pour faire un long voyage. « Je suis né pendant la guerre et je mourrai sans doute au cours de cette guerre. Je ne survivrai pas jusqu'à la victoire finale, parce que cette guerre va durer ». Boris Nikolaievitch repart vers son immeuble. Il passe toutes les nuits seul, dans son sous-sol. Anastasia Becchio, Boris Vichith, Mykolaïv, RFI.
AC : Et puis ce mardi, le ministère de la Défense américain confirme une information initialement donnée par le New York Times : selon les États-Unis, la Russie se procure une importante quantité d'armes et de munitions auprès de la Corée du Nord pour s'en servir en Ukraine. Le porte-parole du Pentagone estime que cela montre les difficultés que rencontre Moscou pour mener sa guerre. Les États-Unis disent s'attendre à ce que la Russie continue à l'avenir de se procurer des équipements militaires en Corée du Nord.
Le Royaume-Uni a sa 56e Première ministre : il s'agit de Liz Truss. La nouvelle cheffe du parti conservateur a été chargée par la Reine de former un gouvernement en début d'après-midi. La nouvelle dirigeante britannique a ensuite délivré son premier discours de Première ministre. Correspondance à Londres, Emeline Vin.
La pluie s'est arrêtée quelques minutes avant le premier discours de Liz Truss, Première ministre. Après avoir rendu hommage à son prédécesseur, la nouvelle dirigeante a promis de donner plus de moyens au système de santé, puis a répété son engagement pris pendant la campagne. « J'ai un plan ambitieux de croissance économique, par le biais de la réduction d'impôts et de réformes. Je diminuerai les impôts pour récompenser le travail et stimulerai l'investissement et la croissance pour les entreprises. Je mènerai des réformes avec l'objectif que le Royaume-Uni se remette à travailler, à croître et à construire. » Déterminée à « fournir des résultats », comme elle le répète depuis son élection, Liz Truss s'est aussi exprimée sur l'une des grandes préoccupations des Britanniques : la menace d'une augmentation de 80% des factures énergétiques le mois prochain. Je vais m'atteler à la crise énergétique, causée par la guerre de Poutine. J'agirai cette semaine pour faire face aux factures d'énergie et sécuriser notre approvisionnement énergétique. Deux promesses, baisses d'impôt et aides massives, que certains économistes jugent incompatibles… La nouvelle cheffe du gouvernement doit nommer ses ministres ce mardi soir, avant un premier conseil mercredi matin. Emeline Vin, Londres, RFI.
AC : Liz Truss a déjà annoncé la nomination de son proche allié Kwasi Kwarteng au ministère des Finances. Il sera en première ligne pour lutter contre la grave crise économique et sociale qui frappe le pays. Fils d'immigrés du Ghana arrivés au Royaume-Uni dans les années 60, Kwasi Kwarteng est le premier noir à occuper ce poste.
Au Pérou, la présidente du Parlement a été destituée ce lundi. Elle n'était en place que depuis six semaines. Elle est tombée après le vote d'une motion de censure : elle était accusée d'avoir favorisé le chef de son parti. Explications Christophe Paget.
61 voix pour, 47 contre : les députés ont destitué leur présidente Lady Camones. La motion de censure, adoptée ce lundi, estimait qu'elle mettait le congrès au service des intérêts particuliers de César Acuña, le dirigeant de son parti de droite APP. Le texte avait été présenté par des partis de gauche affiliés au président Pedro Castillo mais aussi par des partis de droite. Le scandale a éclaté en fin de semaine dernière, quand le site d'information en ligne Epicentro a diffusé un enregistrement, dans lequel on entend César Acuña demander que soit voté en priorité une loi de redécoupage électoral, le favorisant pour l'élection au poste de gouverneur de la région La Libertad. Le départ de Lady Camones est une bonne surprise pour les partis de gauche qui soutiennent Pedro Castillo, et qui ne représente qu'un tiers du Congrès : depuis treize mois qu'il est au pouvoir, le président a survécu à deux tentatives de destitution par le Parlement. Et le bureau du procureur, qui ne peut le poursuivre jusqu'à la fin de son mandat en 2026, le soupçonne de trafic d'influence, et de diriger une organisation criminelle. Convoqué hier par le Parquet, Pedro Castillo a gardé le silence, sauf pour nier ces accusations.
AC : En France, le club de football du Paris-Saint-Germain au coeur d'une polémique. Les joueurs parisiens se sont déplacés en jet privé pour aller jouer dimanche à Nantes à l'ouest du pays. Interrogé lundi à ce sujet, l'entraineur de l'équipe a ironisé : il a dit envisager de déplacer l'équipe en char à voile, sous les rires du joueur Kylian Mbappé. Cela a suscité des réactions de la maire de Paris, des ministres de l'Économie et des sports. Même Élisabeth borne, la Première ministre, a commenté cette affaire. On l'écoute au micro de Simon Rozé.
« Je pense que c'est important qu'ils réalisent dans quel monde on est. Qu'ils prennent conscience qu'il y a une crise climatique qui n'est plus une hypothèse pour demain, mais qui est une réalité maintenant qu'on a tous vécu avec la canicule, avec la sécheresse, avec les incendies cet été. Et que chacun doit être bien conscient du monde dans lequel on vit. Donc moi, je les appelle à prendre pleinement conscience de cette situation. »
AC : Ce soir, le PSG joue à paris sur son terrain. Il affronte la Juventus de Turin dans la première journée de la phase de poules dans la ligue des champions. Pour le moment, les Parisiens mènent par un but à zéro. C'est la fin de ce Journal en français facile. Merci de l'avoir suivi.