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Jane Austen - Orgeuil et Préjugé - tome I, Orgeuil et Préjugé - tome I, chapitre 10

Orgeuil et Préjugé - tome I, chapitre 10

CHAPITRE X.

CETTE journée s'écoula comme la précédente. Mistriss Hurst et Miss Bingley passèrent quelques heures de la matinée dans la chambre de la malade, qui commençoit à se rétablir quoique lentement. Elisabeth les rejoignit au salon dans la soirée, la table de jeu ne parût point. Mr. Darcy écrivoit, Miss Bingley étoit assise à côté de lui, s'efforçant d'attirer son attention, en le chargeant de commissions réitérées pour sa soeur. Mr. Bingley et Mr. Hurst jouoient au piquet, Mistriss Hurst suivoit leur jeu. Elisabeth prit son ouvrage et s'amusoit à observer Darcy et sa fidèle compagne. Les remarques continuelles de la dame, sur son écriture, la régularité de ses lignes, sur la longueur de sa lettre, etc. et la parfaite indifférence avec laquelle ces éloges étoient reçus formoient un dialogue fort curieux, et qui répondoit exactement à l'opinion qu'elle avoit de l'un et de l'autre. — Que Miss Darcy sera contente de recevoir cette lettre ! Il ne répondit point. — Vous écrivez extraordinairement vîte. — Vous vous trompez, j'écris plutôt lentement. — Combien de lettres vous devez avoir à écrire dans le courant de l'année ! Et des lettres d'affaires ! Oh, que je les trouve ennuyeuses ! — Il est heureux alors, qu'elles me soient tombées en partage plutôt qu'à vous. — Je vous en prie, dites à votre soeur combien je languis de la voir. — Je le lui ai déjà dit une fois, d'après votre recommandation. — Je crains que votre plume ne soit pas bonne. Je vous prie laissez-moi vous la tailler ? Je taille très-bien les plumes. — Je vous remercie, mais je taille toujours mes plumes moi-même. — Comment pouvez-vous faire pour écrire si droit ? Il garda le silence. — Dites à votre soeur, que je suis enchantée de ses progrès sur la harpe ; et faites-lui savoir aussi que je suis dans le ravissement de son superbe dessin ; que je le trouve infiniment supérieur à celui de Miss Grantley. — Voulez-vous me permettre de renvoyer vos ravissemens à une autre lettre, je n'ai pas de place dans celle-ci. — Oh ! c'est égal, je la verrai au mois de Janvier. Lui écrivez-vous toujours d'aussi jolies lettres, et aussi longues ? — Elles sont ordinairement longues, mais, ce n'est pas à moi à dire, si elles sont jolies. — Il me semble que c'est une règle assez générale, que lorsqu'on écrit une longue lettre avec facilité, on ne peut pas écrire mal. Ce ne seroit pas un compliment pour Darcy, s'écria son frère, car il n'écrit pas facilement. Il recherche trop les mots à quatre syllabes. — Il est sûr que ma manière d'écrire est très différente de la vôtre. — Ah ! s'écria Miss Bingley, Charles écrit si négligemment ! Il oublie la moitié des mots et efface le reste. — Mes idées se succèdent si rapidement, que je n'ai pas le temps de les exprimer ; de sorte que souvent mes lettres ne les transmettent point à mes correspondans. — Votre humilité, Mr. Bingley, dit Elisabeth, devroit désarmer la critique. — Rien n'est plus trompeur, dit Darcy, que l'apparence de l'humilité, c'est souvent le mépris de l'opinion des autres, et quelquefois même, une vanterie indirecte. — Et duquel de ces deux noms, qualifiez-vous la dernière preuve de modestie que je viens de donner ? — De celui d'une vanterie indirecte. Car vous êtes fier des défauts de votre style ; vous les considérez, comme provenant de la rapidité de vos idées, et d'une négligence d'exécution que vous trouvez, sinon gracieuse du moins fort excusable. La faculté de faire les choses avec une grande promptitude, est toujours fort appréciée par celui qui la possède, et souvent sans s'embarrasser de la perfection de l'exécution. Lorsque vous disiez ce matin à Mistriss Bennet, que si vous vous décidiez jamais à quitter Netherfield, vous seriez parti en moins de cinq minutes ; vous pensiez bien que c'étoit une espèce d'éloge, de panégyrique de vous-même. Et cependant qu'y a-t-il de si louable, dans une précipitation, qui doit nécessairement laisser les choses sans être achevées, et qui ne présente aucun avantage, ni pour vous ni pour les autres ? » — Oh ! s'écria Bingley, c'est trop, de rappeler le soir toutes les folies que je puis avoir dites le matin. Cependant, sur mon honneur ! je pense que tout ce que j'ai dit de moi est vrai, je le pense dans ce moment, du moins. Je ne m'accuse point d'une inutile précipitation pour m'en vanter devant ces dames. — Eh bien ! je suppose que vous le croyez. Je ne suis cependant pas persuadé que vous puissiez partir avec tant de célérité ; votre conduite doit être toute aussi dépendante des circonstances, que celle de tout autre homme. Si déjà monté sur votre cheval, un ami vous disoit : Bingley, vous feriez mieux de rester encore ici une semaine. Vous ne partiriez probablement pas, et encore un mot, vous resteriez peut-être un mois. — Vous avez seulement prouvé par cela, dit Elisabeth, que votre ami ne rend pas justice à ses bonnes qualités, et vous l'avez loué plus qu'il ne s'étoit loué lui-même. — Je suis fort reconnoissant de ce que vous changez en compliment sur la douceur de mon caractère, ce que vient de dire Darcy ; mais je crains que vous ne lui ayez prêté une intention qu'il n'avoit pas, car, il auroit une beaucoup plus haute idée de moi, si dans une pareille occasion je refusois nettement et que je me misse à courir à toutes jambes. M. Darcy répondit assez vivement à la plaisanterie de son ami, et l'on auroit pu craindre qu'il ne se mêlât un peu d'aigreur à cet entretien, lorsque M. Hurst rappela l'attention de M. Bingley sur son jeu, et M. Darcy demanda à Miss Bingley et à Elisabeth d'avoir la bonté de faire un peu de musique. Miss Bingley se précipita avec joie vers le piano ; après avoir offert poliment à Elisabeth de commencer, ce qui fut refusé tout aussi poliment, mais avec plus de chaleur, elle s'assit au piano. Mistriss Hurst chanta avec sa soeur, et pendant qu'elles étoient ainsi occupées, Elisabeth qui feuilletoit quelques livres de musique observa que les yeux de M. Darcy étoient souvent fixés sur elle. Elle ne pouvoit supposer qu'elle fût un objet d'admiration pour un homme pénétré de sa dignité, et cependant il étoit encore plus difficile d'imaginer qu'il la regardoit parce qu'il ne l'aimoit pas. Elle finit par croire qu'il trouvoit probablement en elle quelque chose de repréhensible ; cette idée ne la troubla point ; il ne lui plaisoit pas assez pour qu'elle fit beaucoup de cas de son approbation. Après avoir joué quelques airs italiens, Miss Bingley commença un air écossais très-vif, M. Darcy s'approcha d'Elisabeth, et lui dit : — Ne vous sentez vous point quelque envie de saisir cette occasion pour danser une écossaise ? Elle sourit, mais ne répondit rien. Il répéta sa question avec l'air très-surpris de son silence. — Oh ! je vous avois bien entendu, lui dit-elle, mais je ne pouvois pas me décider si vite à ce que je voulois vous répondre. Vous auriez voulu, je pense, que je vous répondisse oui, afin d'avoir le plaisir de me blâmer, mais j'ai toujours un grand plaisir à renverser ces espèces de projets, et à frustrer les gens de la jouissance d'un mépris prémédité ; c'est pourquoi j'ai mis dans ma tête de vous répondre que je ne me sens aucune envie de danser dans ce moment. Maintenant, critiquez-moi si vous voulez. — En vérité, je n'ose pas. — Elisabeth, qui avoit eu l'intention de le braver, fut très-surprise de sa politesse. Au reste, il y avoit tant de finesse et de douceur dans sa manière qu'elle ne pouvoit choquer personne, et Darcy n'avoit jamais été séduit par aucune femme autant que par elle. Il commençoit à croire qu'il auroit été réellement en danger, si elle avoit été d'une famille plus relevée. Miss Bingley s'en apercevoit assez pour être jalouse, et le vif désir qu'elle avoit de voir sa chère amie Jane rétablie, étoit encore augmenté par le désir de se débarrasser d'Elisabeth. Elle s'efforçoit d'inspirer à Darcy de l'éloignement pour elle, en parlant toujours de leur mariage supposé, et lui retraçant avec ironie le bonheur qu'il trouveroit dans une telle alliance. — Je pense, disoit-elle, en se promenant le lendemain avec lui dans le verger, que vous insinuerez à votre bellemère qu'il y a beaucoup d'avantages à savoir retenir sa langue, et si vous le pouvez, vous ferez bien aussi de persuader à ses filles cadettes de ne pas tant courir après les officiers. Si j'osois aborder un sujet encore plus délicat, vous devriez peut-être aussi essayer de réprimer dans votre femme elle-même un léger penchant à la suffisance et à l'impertinence. — Avez-vous encore quelques conseils à me donner sur mon bonheur domestique ? — Oui, vous ferez placer les portraits de votre oncle et de votre tante Phillips dans la galerie de Pemberley, à côté de celui de votre grand-oncle le juge. Ils sont du même état quoique à des degrés différens. Quant au portrait de votre Elisabeth, je ne vous conseille pas de le faire faire. Quel peintre pourroit rendre l'expression de ses beaux yeux ! — Cela ne seroit pas facile en effet, mais on pourroit copier fidèlement leur forme, leur couleur, et leurs cils, qui sont remarquablement beaux. Dans cet instant ils rencontrèrent en entrant dans un autre sentier Mist. Hurst et Elisabeth elle-même. — Je ne savois pas que vous eussiez l'intention de vous promener, dit Miss Bingley, un peu troublée par la crainte d'avoir été entendue. — Vous agissez fort mal avec nous, dit Mist. Hurst, en vous en allant ainsi, sans nous le dire ; et prenant l'autre bras de M. Darcy, elle laissa Elisabeth seule ; le sentier ne pouvoit contenir que trois personnes à la fois. M. Darcy sentit leur impolitesse, et dit tout de suite. Cette allée n'est pas assez large, nous serons mieux dans l'avenue. Mais Elisabeth, qui n'avoit aucune envie de rester, répondit en riant : — Non, non, restez où vous êtes, vous formez un groupe charmant, qui produit un effet admirable ! Un quatrième personnage gâteroit le pitoresque du tableau. Elle s'enfuit gaiement, pensant avec plaisir qu'elle se trouveroit chez elle dans deux ou trois jours. Jane étoit beaucoup mieux, et avoit l'intention de quitter la chambre durant une partie de la soirée.

Orgeuil et Préjugé - tome I, chapitre 10 Orgeuil et Préjugé - Volume I, Chapter 10

CHAPITRE X.

CETTE journée s'écoula comme la précédente. Este día transcurrió como el anterior. Mistriss Hurst et Miss Bingley passèrent quelques heures de la matinée dans la chambre de la malade, qui commençoit à se rétablir quoique lentement. ||||||algunas||||||||||||empezaba a||||| La señora Hurst y la señorita Bingley pasaron algunas horas de la mañana en la habitación de la enferma, que comenzaba a recuperarse aunque lentamente. Elisabeth les rejoignit au salon dans la soirée, la table de jeu ne parût point. Elisabeth se les unió en el salón por la noche, la mesa de juego no pareció tener importancia. Mr. Darcy écrivoit, Miss Bingley étoit assise à côté de lui, s'efforçant d'attirer son attention, en le chargeant de commissions réitérées pour sa soeur. ||escribía||||sentada||||||||||||||reiteradas||| El Sr. Darcy estaba escribiendo, la Señorita Bingley estaba sentada a su lado, tratando de llamar su atención al encargarle repetidas comisiones para su hermana. Mr. Bingley et Mr. Hurst jouoient au piquet, Mistriss Hurst suivoit leur jeu. ||||||||||seguía|| Elisabeth prit son ouvrage et s'amusoit à observer Darcy et sa fidèle compagne. |tomó||||||||||| Les remarques continuelles de la dame, sur son écriture, la régularité de ses lignes, sur la longueur de sa lettre, etc. |Observaciones continuas||||||||||||||||||| et la parfaite indifférence avec laquelle ces éloges étoient reçus formoient un dialogue fort curieux, et qui répondoit exactement à l'opinion qu'elle avoit de l'un et de l'autre. ||||||||||formaban|||muy||||correspondía exactamente a||a la|||||||| y la perfecta indiferencia con la que estos elogios eran recibidos formaban un diálogo muy curioso, que respondía exactamente a la opinión que ella tenía de uno y otro. — Que Miss Darcy sera contente de recevoir cette lettre ! — ¡Miss Darcy estará contenta de recibir esta carta! Il ne répondit point. |no|| No respondió. — Vous écrivez extraordinairement vîte. |escribes|| — Vous vous trompez, j'écris plutôt lentement. ||||más bien| — Combien de lettres vous devez avoir à écrire dans le courant de l'année ! Et des lettres d'affaires ! Oh, que je les trouve ennuyeuses ! |||||aburridas — Il est heureux alors, qu'elles me soient tombées en partage plutôt qu'à vous. |||||||caído en suerte||en suerte|más bien|que a| — Es afortunado entonces, que hayan caído en mi lugar en lugar del suyo. — Je vous en prie, dites à votre soeur combien je languis de la voir. |||Por favor|digan||||||||| — Por favor, dígale a su hermana cuánto anhelo verla. — Je le lui ai déjà dit une fois, d'après votre recommandation. — Ya se lo dije una vez, según su recomendación. — Je crains que votre plume ne soit pas bonne. — Temo que tu pluma no sea buena. Je vous prie laissez-moi vous la tailler ? ¿Por favor, me dejas afilarla? Je taille très-bien les plumes. |||muy bien|| Afilo muy bien las plumas. — Je vous remercie, mais je taille toujours mes plumes moi-même. — Le agradezco, pero siempre afilo mis plumas yo mismo. — Comment pouvez-vous faire pour écrire si droit ? — ¿Cómo puede hacer para escribir tan recto? Il garda le silence. Él guardó silencio. — Dites à votre soeur, que je suis enchantée de ses progrès sur la harpe ; et faites-lui savoir aussi que je suis dans le ravissement de son superbe dessin ; que je le trouve infiniment supérieur à celui de Miss Grantley. — Dile a tu hermana que estoy encantada con sus progresos en el arpa; y hazle saber también que estoy maravillada con su magnífico dibujo; que lo encuentro infinitamente superior al de Miss Grantley. — Voulez-vous me permettre de renvoyer vos ravissemens à une autre lettre, je n'ai pas de place dans celle-ci. |||||||encantamientos|||||||||||| — ¿Me permitiría devolver sus deleites a otra carta? No tengo espacio en esta. — Oh ! — ¡Oh! c'est égal, je la verrai au mois de Janvier. Lui écrivez-vous toujours d'aussi jolies lettres, et aussi longues ? — Elles sont ordinairement longues, mais, ce n'est pas à moi à dire, si elles sont jolies. — Il me semble que c'est une règle assez générale, que lorsqu'on écrit une longue lettre avec facilité, on ne peut pas écrire mal. Ce ne seroit pas un compliment pour Darcy, s'écria son frère, car il n'écrit pas facilement. No sería un cumplido para Darcy, exclamó su hermano, porque no escribe fácilmente. Il recherche trop les mots à quatre syllabes. Él busca demasiado las palabras de cuatro sílabas. — Il est sûr que ma manière d'écrire est très différente de la vôtre. — Estoy seguro de que mi manera de escribir es muy diferente a la suya. — Ah ! s'écria Miss Bingley, Charles écrit si négligemment ! Il oublie la moitié des mots et efface le reste. |||||||borra|| Él olvida la mitad de las palabras y borra el resto. — Mes idées se succèdent si rapidement, que je n'ai pas le temps de les exprimer ; de sorte que souvent mes lettres ne les transmettent point à mes correspondans. — Mis ideas se suceden tan rápido que no tengo tiempo para expresarlas; de modo que a menudo mis cartas no las transmiten a mis corresponsales. — Votre humilité, Mr. Bingley, dit Elisabeth, devroit désarmer la critique. — Su humildad, Sr. Bingley, dice Elisabeth, debería desarmar la crítica. — Rien n'est plus trompeur, dit Darcy, que l'apparence de l'humilité, c'est souvent le mépris de l'opinion des autres, et quelquefois même, une vanterie indirecte. — Et duquel de ces deux noms, qualifiez-vous la dernière preuve de modestie que je viens de donner ? ||de|||||usted||||||||||dar — De celui d'une vanterie indirecte. |||presunción| Car vous êtes fier des défauts de votre style ; vous les considérez, comme provenant de la rapidité de vos idées, et d'une négligence d'exécution que vous trouvez, sinon gracieuse du moins fort excusable. ||||||||||||||||rapidez||||||||||||||||muy excusable Porque estás orgulloso de los defectos de tu estilo; los consideras como provenientes de la rapidez de tus ideas, y de una negligencia en la ejecución que encuentras, si no es graciosa al menos muy excusable. La faculté de faire les choses avec une grande promptitude, est toujours fort appréciée par celui qui la possède, et souvent sans s'embarrasser de la perfection de l'exécution. |||||||||rapidez||||||||||||sin|||||| La capacidad de hacer las cosas con gran prontitud es siempre muy apreciada por quien la posee, y a menudo sin preocuparse por la perfección de la ejecución. Lorsque vous disiez ce matin à Mistriss Bennet, que si vous vous décidiez jamais à quitter Netherfield, vous seriez parti en moins de cinq minutes ; vous pensiez bien que c'étoit une espèce d'éloge, de panégyrique de vous-même. ||||||||||||||||||||||||||pensabas||||||||panegírico||| Cuando le decías esta mañana a la Sra. Bennet que si alguna vez te decidías a dejar Netherfield, habrías partido en menos de cinco minutos; pensabas bien que era una especie de elogio, de panegírico de ti mismo. Et cependant qu'y a-t-il de si louable, dans une précipitation, qui doit nécessairement laisser les choses sans être achevées, et qui ne présente aucun avantage, ni pour vous ni pour les autres ? ||||||||||||||||||||terminadas||||||||||||| Y sin embargo, ¿qué hay de tan loable en una precipitación, que necesariamente debe dejar las cosas sin concluir, y que no presenta ninguna ventaja, ni para usted ni para los demás? » — Oh ! » — ¡Oh! s'écria Bingley, c'est trop, de rappeler le soir toutes les folies que je puis avoir dites le matin. exclamó Bingley, es demasiado, recordar por la noche todas las locuras que puedo haber dicho por la mañana. Cependant, sur mon honneur ! ¡Sin embargo, por mi honor! je pense que tout ce que j'ai dit de moi est vrai, je le pense dans ce moment, du moins. |||||||||||||lo|||||| Creo que todo lo que he dicho sobre mí es verdad, al menos lo creo en este momento. Je ne m'accuse point d'une inutile précipitation pour m'en vanter devant ces dames. ||me acuso|||||||||| No me acuso de una precipitación inútil para alardear delante de estas damas. — Eh bien ! je suppose que vous le croyez. supongo que lo crees. Je ne suis cependant pas persuadé que vous puissiez partir avec tant de célérité ; votre conduite doit être toute aussi dépendante des circonstances, que celle de tout autre homme. |||||||||||||rapidité||||||||||que||||| Sin embargo, no estoy convencido de que puedas partir con tanta rapidez; tu conducta debe ser tan dependiente de las circunstancias como la de cualquier otro hombre. Si déjà monté sur votre cheval, un ami vous disoit : Bingley, vous feriez mieux de rester encore ici une semaine. Si ya montado en tu caballo, un amigo te dijera: Bingley, sería mejor que te quedaras aquí una semana más. Vous ne partiriez probablement pas, et encore un mot, vous resteriez peut-être un mois. ||saldrían|||||||||||| — Vous avez seulement prouvé par cela, dit Elisabeth, que votre ami ne rend pas justice à ses bonnes qualités, et vous l'avez loué plus qu'il ne s'étoit loué lui-même. |tienes||||||Elisabeth|||||rinde||||||||||||||||| — Solo has demostrado con eso, dijo Elisabeth, que tu amigo no hace justicia a sus buenas cualidades, y lo has alabado más de lo que él mismo se había alabado. — Je suis fort reconnoissant de ce que vous changez en compliment sur la douceur de mon caractère, ce que vient de dire Darcy ; mais je crains que vous ne lui ayez prêté une intention qu'il n'avoit pas, car, il auroit une beaucoup plus haute idée de moi, si dans une pareille occasion je refusois nettement et que je me misse à courir à toutes jambes. ||||||||cambias|||||||||||||||||||||||prestado||||||||||||||||||||||||||||me pusiera||||| — Estoy muy agradecido de que cambies en cumplido sobre la dulzura de mi carácter, lo que acaba de decir Darcy; pero temo que le hayas atribuido una intención que él no tenía, porque tendría una idea mucho más alta de mí, si en una ocasión como esta rehusara claramente y me pusiera a correr. M. Darcy répondit assez vivement à la plaisanterie de son ami, et l'on auroit pu craindre qu'il ne se mêlât un peu d'aigreur à cet entretien, lorsque M. Hurst rappela l'attention de M. Bingley sur son jeu, et M. Darcy demanda à Miss Bingley et à Elisabeth d'avoir la bonté de faire un peu de musique. |||||||||||||||||||mezclara|||||||||||||||||||||||||||||||||||| El Sr. Darcy respondió bastante vivamente a la broma de su amigo, y se podría temer que se mezclara un poco de amargura en esta charla, cuando el Sr. Hurst llamó la atención del Sr. Bingley sobre su juego, y el Sr. Darcy pidió a la Srta. Bingley y a Elisabeth que tuvieran la bondad de hacer un poco de música. Miss Bingley se précipita avec joie vers le piano ; après avoir offert poliment à Elisabeth de commencer, ce qui fut refusé tout aussi poliment, mais avec plus de chaleur, elle s'assit au piano. ||||||||||||||||||||||||||||calidez|||| La señorita Bingley se apresuró con alegría hacia el piano; después de ofrecer educadamente a Elizabeth comenzar, lo cual fue rechazado de igual manera educada, pero con más calor, se sentó al piano. Mistriss Hurst chanta avec sa soeur, et pendant qu'elles étoient ainsi occupées, Elisabeth qui feuilletoit quelques livres de musique observa que les yeux de M. Darcy étoient souvent fixés sur elle. ||||||||||||||hojeaba libros|||||||||||||||| La señora Hurst cantó con su hermana, y mientras estaban así ocupadas, Elizabeth, que hojeaba algunos libros de música, observó que los ojos del Sr. Darcy estaban a menudo fijos en ella. Elle ne pouvoit supposer qu'elle fût un objet d'admiration pour un homme pénétré de sa dignité, et cependant il étoit encore plus difficile d'imaginer qu'il la regardoit parce qu'il ne l'aimoit pas. No podía suponer que fuera un objeto de admiración para un hombre penetrado de su dignidad, y, sin embargo, era aún más difícil imaginar que la mirara porque no la amaba. Elle finit par croire qu'il trouvoit probablement en elle quelque chose de repréhensible ; cette idée ne la troubla point ; il ne lui plaisoit pas assez pour qu'elle fit beaucoup de cas de son approbation. |||creer||encontraba|||||||reprochable||||||||||le agradaba||||||||||| Ella terminó por creer que él probablemente encontraba en ella algo reprochable; esta idea no la perturbó; a él no le agradaba lo suficiente como para que ella diera mucha importancia a su aprobación. Après avoir joué quelques airs italiens, Miss Bingley commença un air écossais très-vif, M. Darcy s'approcha d'Elisabeth, et lui dit : — Ne vous sentez vous point quelque envie de saisir cette occasion pour danser une écossaise ? |||algunos|melodías|||||||escocés|||||||||||||||||||||||| Después de haber tocado algunas melodías italianas, la señorita Bingley empezó un aire escocés muy animado, el Sr. Darcy se acercó a Elizabeth y le dijo: — ¿No sientes un poco de deseo de aprovechar esta ocasión para bailar una escocesa? Elle sourit, mais ne répondit rien. Ella sonrió, pero no respondió nada. Il répéta sa question avec l'air très-surpris de son silence. Repitió su pregunta con el aire muy sorprendido de su silencio. — Oh ! — ¡Oh! je vous avois bien entendu, lui dit-elle, mais je ne pouvois pas me décider si vite à ce que je voulois vous répondre. ||había||||||||||||||||||||| Bien te había oído, le dijo ella, pero no podía decidirme tan rápido a lo que quería responderte. Vous auriez voulu, je pense, que je vous répondisse oui, afin d'avoir le plaisir de me blâmer, mais j'ai toujours un grand plaisir à renverser ces espèces de projets, et à frustrer les gens de la jouissance d'un mépris prémédité ; c'est pourquoi j'ai mis dans ma tête de vous répondre que je ne me sens aucune envie de danser dans ce moment. ||||||||||||||||culpar||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||| Hubiera querido, creo, que yo le respondiera que sí, para tener el placer de culparme, pero siempre tengo un gran placer en frustrar esos tipos de proyectos y privar a la gente del disfrute de un desprecio premeditado; por eso he decidido responderle que no tengo ningún deseo de bailar en este momento. Maintenant, critiquez-moi si vous voulez. Ahora, critíqueme si quiere. — En vérité, je n'ose pas. — En verdad, no me atrevo. — Elisabeth, qui avoit eu l'intention de le braver, fut très-surprise de sa politesse. |||||||desafiarlo|||||| Au reste, il y avoit tant de finesse et de douceur dans sa manière qu'elle ne pouvoit choquer personne, et Darcy n'avoit jamais été séduit par aucune femme autant que par elle. Además, había tanta finura y dulzura en su manera que no podía ofender a nadie, y Darcy nunca había sido seducido por ninguna mujer tanto como por ella. Il commençoit à croire qu'il auroit été réellement en danger, si elle avoit été d'une famille plus relevée. |||creer|||||||||||||| Comenzaba a creer que realmente habría estado en peligro, si ella hubiera sido de una familia más prominente. Miss Bingley s'en apercevoit assez pour être jalouse, et le vif désir qu'elle avoit de voir sa chère amie Jane rétablie, étoit encore augmenté par le désir de se débarrasser d'Elisabeth. |||darse cuenta|bastante|||||||||||||||||||||||||| Miss Bingley se daba cuenta de esto lo suficiente como para estar celosa, y el vivo deseo que tenía de ver a su querida amiga Jane restablecida se incrementaba aún más por el deseo de deshacerse de Elisabeth. Elle s'efforçoit d'inspirer à Darcy de l'éloignement pour elle, en parlant toujours de leur mariage supposé, et lui retraçant avec ironie le bonheur qu'il trouveroit dans une telle alliance. |se esforzaba|inspirar a||||distanciamiento|||||||||||||||||||||| Ella se esforzaba por inspirar en Darcy un distanciamiento hacia ella, hablando siempre de su supuesto matrimonio y describiéndole con ironía la felicidad que encontraría en tal alianza. — Je pense, disoit-elle, en se promenant le lendemain avec lui dans le verger, que vous insinuerez à votre bellemère qu'il y a beaucoup d'avantages à savoir retenir sa langue, et si vous le pouvez, vous ferez bien aussi de persuader à ses filles cadettes de ne pas tant courir après les officiers. ||||||||al día siguiente|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||| — Creo, decía ella, mientras paseaban al día siguiente en el huerto, que usted insinuará a su suegra que hay muchas ventajas en saber contener su lengua, y si puede, también sería bueno persuadir a sus hijas menores de no correr tanto tras los oficiales. Si j'osois aborder un sujet encore plus délicat, vous devriez peut-être aussi essayer de réprimer dans votre femme elle-même un léger penchant à la suffisance et à l'impertinence. |||||||||||||||||||||||||||||impertinencia Si me atrevo a abordar un tema aún más delicado, quizás también debería intentar reprimir en su propia mujer una leve inclinación hacia la suficiencia y la impertinencia. — Avez-vous encore quelques conseils à me donner sur mon bonheur domestique ? — Oui, vous ferez placer les portraits de votre oncle et de votre tante Phillips dans la galerie de Pemberley, à côté de celui de votre grand-oncle le juge. ||||||||||||||||||Pemberley|||||||||| — Sí, harás colocar los retratos de tu tío y tu tía Phillips en la galería de Pemberley, al lado del de tu abuelo el juez. Ils sont du même état quoique à des degrés différens. |||||||||diferentes Están en el mismo estado aunque en diferentes grados. Quant au portrait de votre Elisabeth, je ne vous conseille pas de le faire faire. En cuanto al retrato de tu Elisabeth, no te aconsejo que lo hagas. Quel peintre pourroit rendre l'expression de ses beaux yeux ! — Cela ne seroit pas facile en effet, mais on pourroit copier fidèlement leur forme, leur couleur, et leurs cils, qui sont remarquablement beaux. Dans cet instant ils rencontrèrent en entrant dans un autre sentier Mist. Hurst et Elisabeth elle-même. — Je ne savois pas que vous eussiez l'intention de vous promener, dit Miss Bingley, un peu troublée par la crainte d'avoir été entendue. — Vous agissez fort mal avec nous, dit Mist. Hurst, en vous en allant ainsi, sans nous le dire ; et prenant l'autre bras de M. Darcy, elle laissa Elisabeth seule ; le sentier ne pouvoit contenir que trois personnes à la fois. M. Darcy sentit leur impolitesse, et dit tout de suite. Cette allée n'est pas assez large, nous serons mieux dans l'avenue. Mais Elisabeth, qui n'avoit aucune envie de rester, répondit en riant : — Non, non, restez où vous êtes, vous formez un groupe charmant, qui produit un effet admirable ! Un quatrième personnage gâteroit le pitoresque du tableau. Elle s'enfuit gaiement, pensant avec plaisir qu'elle se trouveroit chez elle dans deux ou trois jours. Jane étoit beaucoup mieux, et avoit l'intention de quitter la chambre durant une partie de la soirée.