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Bram Stoker - Dracula, Part (34)

Part (34)

Je dois les relayer dans un quart d'heure, et j'enregistre ceci sur le phonographe de Lucy. Jusqu'à six heures ils essaieront de se reposer. Je crains que demain ne s'achève notre garde, car le choc qu'elle a eu est trop grand. La pauvre enfant ne s'en remet pas. Que Dieu nous protège tous. LETTRE DE MINA HARKER à LUCY WESTENRA (non décachetée par sa destinataire) 17 septembre Ma chère Lucy, Cela fait une éternité que je n'ai pas reçu de tes nouvelles, ou du moins depuis que je t'ai écrit la dernière fois. Tu me pardonneras, je le sais, toutes mes fautes, quand tu sauras tout ce qui m'est arrivé… Eh bien, j'ai ramené mon mari sain et sauf; et à notre arrivée à Exeter il y avait un attelage qui nous attendait, et à l'intérieur, malgré son attaque de goutte, Mister Hawkins. Il nous conduisit à sa propre maison, où il avait préparé pour nous des chambres coquettes et confortables, et nous dinâmes ensemble. Après le diner, Mister Hawkins dit : « Mes chers amis, je veux boire à votre santé et à votre prospérité - que toutes les bénédictions vous soient accordées à tous les deux. Je vous connais, tous les deux, depuis l'enfance, et je vous ai vus grandir avec un sentiment d'amour et de fierté. Aujourd'hui, j'aimerais que vous partagiez ma maison. Je ne laisse derrière moi aucune femme, aucun enfant - car tous sont partis - et dans mon testament je vous lègue tout ce que je possède. » Je pleurai, ma chère Lucy, tandis que Jonathan serrait les mains du vieil homme. Notre soirée fut vraiment très heureuse. Alors nous voici installés dans cette belle vieille demeure, et depuis ma chambre et le salon, je peux voir les grands ormes du jardin de la cathédrale, leurs larges troncs noirs tranchant sur le jaune vieilli des pierres, et je peux entendre les corbeaux, dans les hauteurs, croasser, croasser, discuter et murmurer toute la journée, à la manière des corbeaux - et des humains. Je suis occupée, comme tu peux t'en douter, à arranger nos affaires et à tenir la maison. Jonathan et Mister Hawkins travaillent toute la journée; car maintenant que Jonathan est son associé, Mister Hawkins veut lui transmettre toutes les informations relatives aux clients. Comment va ta chère mère ? J'aimerais pouvoir m'échapper en ville pour un jour ou deux, afin de te voir, ma chère, mais je n'ose pas partir encore, avec tant de choses qui reposent sur mes épaules; et Jonathan a encore besoin qu'on veille sur lui. Il commence à reprendre du poids, mais il a été terriblement affaibli par sa longue maladie; encore maintenant, il lui arrive de se réveiller en sursaut, tout tremblant, jusqu'à ce que j'arrive à lui faire retrouver son calme. Cependant, Dieu merci, ces crises semblent s'espacer à mesure que les jours passent - et je suis sûre qu'un jour, elles disparaîtront tout à fait. Et maintenant que je t'ai donné mes nouvelles, laisse-moi te demander des tiennes. Quand dois-tu te marier, et où, qui doit officier à la cérémonie, quelle robe vas-tu porter, et cela doit-il être un mariage privé ou public ? Dis-moi tout, ma chère, raconte moi tous les détails, car tout ce qui t'intéresse est important pour moi. Jonathan me dit de t'envoyer ses « salutations respectueuses », mais je crois que cela ne convient pas pour un jeune associé de l'importante firme « Hawkins et Harker », et donc, comme tu m'aimes, qu'il m'aime, et que je t'aime sur tous les modes et à tous les temps, je t'envoie plutôt simplement ses « amitiés ». Au-revoir, ma chère Lucy, que Dieu te bénisse ! Bien à toi, Mina Harker

Rapport de Patrick Hennessey, Docteur en Médecine, Membre du Collège Royal de Chirurgie, etc., etc. à John Seward, Docteur en médecine. 20 septembre Mon cher Sir, Conformément à vos volontés, voici un état de toutes les affaires que vous avez bien voulu laisser à ma charge. Concernant le patient Renfield, il y a beaucoup à dire. Il a eu une nouvelle crise, qui aurait pu avoir de terribles conséquences, mais qui, bien heureusement, n'a finalement amené aucun résultat fâcheux. Cet après-midi, deux hommes conduisant un chariot sont venus à la maison abandonnée sur le terrain qui jouxte le nôtre – la maison vers laquelle, vous vous en souvenez, le patient s'est déjà enfui deux fois. Les deux hommes s'arrêtèrent pour demander leur chemin à notre portier, car ils n'étaient pas d'ici. Je regardais moi-même à la fenêtre de mon bureau à ce moment, car je fumais mon cigare après le repas, et je vis l'un d'eux qui montait vers la maison ; et lorsqu'il passa devant la fenêtre de Renfield, le patient commença à l'insulter, et à le traiter de tous les noms qui lui venaient à l'esprit. L'autre, qui semblait être un brave homme, se contenta de lui répondre : « Ferme-la, espèce de miteux », sur quoi Renfield l'accusa de l'avoir volé, de vouloir le tuer, et lui dit qu'il ferait tout pour l'arrêter, même s'il devait pour cela se balancer au bout d'une corde. J'ouvris la fenêtre, et fis signe à l'homme de ne pas faire attention à lui. Alors, après avoir observé attentivement autour de lui, il comprit dans quel genre d'endroit il se trouvait et me dit : « Dieu vous garde, Sir, je f'rai pas attention à c'qu'on pourrait m'dire dans une maison d'fous. J'vous plains vous et vot'patron de d'voir vivre avec ces bêtes-là. » Puis il s'enquit poliment de son chemin, et je lui indiquai où trouver la grille qui permettait d'entrer dans la propriété abandonnée. Il s'éloigna, suivi par les menaces et les malédictions de Renfield. Je descendis, pour voir si je pourrais comprendre les raisons de cette colère, car il se conduit généralement en homme bien élevé, et si l'on excepte ses accès de violence, rien de tel n'était jamais arrivé. A mon grand étonnement, je le trouvai parfaitement calme et même de manières très agréables. J'essayai de l'amener à parler de l'incident, mais il me demanda platement de quoi je voulais parler, ce qui me convainquit qu'il ignorait tout de cette histoire. J'ai le regret de dire, toutefois, qu'il ne s'agissait là que d'une nouvelle manifestation de son astuce ; en effet moins d'une demi-heure plus tard, j'entendais à nouveau parler de lui. Cette fois, il s'était échappé par la fenêtre de sa chambre, et dévalait l'allée en courant. J'appelai les surveillants et nous nous lançâmes à sa poursuite ; je craignais qu'il ne fasse quelque nouvelle bêtise. Ma peur se trouva justifiée quand je vis le même chariot redescendre la route, chargé maintenant de grandes caisses de bois. Les hommes s'épongeaient le front, et leur visage était rouge, comme après un intense exercice physique. Avant que je ne puisse le rejoindre, il se précipita sur eux, et tirant l'un des hommes hors du chariot, commença à lui frapper la tête contre le sol. Si je ne m'étais pas saisi de lui à ce moment, je crois bien qu'il l'aurait tué sur-le-champ. Le second homme sauta à terre, et le frappa à la tête à l'aide du manche de son grand fouet. C'était un coup terrible, mais Renfield ne sembla même pas s'en rendre compte ; au contraire, il l'empoigna à son tour, et se mit à se battre avec nous trois en même temps, nous secouant dans tous les sens comme si nous étions des chatons. Vous savez que je ne suis pas un gringalet, et les deux autres étaient aussi des hommes robustes. Au début, il se battit sans rien dire, mais tandis que nous commencions à le maîtriser, et que les surveillants lui enfilaient une camisole de force, il se mit à crier : « Je déjouerai leurs plans ! Ils ne peuvent pas me voler ! Ils ne peuvent pas m'assassiner à petit feu ! Je me battrai pour mon Seigneur et Maître ! » et autres divagations incohérentes. Ce fut avec de considérables difficultés qu'ils parvinrent à le ramener à l'institut et à l'enfermer dans la chambre capitonnée. L'un des surveillants, Hardy, eut un doigt démis ; toutefois, je le lui remis en place et il se porte maintenant très bien. Les deux transporteurs nous menacèrent d'abord vivement de porter l'affaire devant les tribunaux, et de faire s'abattre sur nous toutes les sanctions imaginables. Toutefois, ces menaces étaient tempérées par le fait qu'ils n'étaient pas fiers d'avoir été dominés par un pauvre fou. Ils dirent que s'ils n'avaient pas épuisé toutes leurs forces à transporter les lourdes caisses dans le chariot, ils auraient rapidement eu raison de lui. Ils donnèrent une autre raison à leur défaite : la soif extraordinaire qu'ils éprouvaient après leur travail dans la poussière, et l'absence de tout débit de boisson aux environs. Je compris parfaitement cette allusion, et après un bon verre de grog, ou plutôt deux, et un souverain en poche, ils oublièrent vite l'attaque, et jurèrent même qu'ils rencontreraient volontiers un fou plus dangereux encore, si cela leur valait le plaisir de faire la connaissance d'un « sacré chic type » comme votre correspondant. Je pris leurs nom et adresse, au cas où. Les voici : Jack Smollet, de Dudding's Rent, King George's Road, Great Walworth, et Thomas Snelling, Peter Farley's Row, Guide Court, Bethnal Green. Ce sont deux employés de Harris et fils, société de transport de marchandises, Orange Master's Yard, Soho.

Je vous rapporterai tout ce qui se passera ici et qui présentera un intérêt, et je vous télégraphierai immédiatement si c'est nécessaire. Veuillez me croire, cher Monsieur, votre fidèle Patrick Hennessey. Lettre de Mina Harker à Lucy Westenra (non-décachetée par la destinataire) 18 septembre Ma très chère Lucy, Une vague de tristesse est tombée sur nous. Mister Hawkins est mort très soudainement. Certains penseront peut-être que cela n'est pas triste pour nous, mais nous nous étions tellement attachés à lui que nous avons l''impression de perdre un père. Je n'ai jamais connu de père ni de mère, aussi la mort du cher homme est un grand choc pour moi. Jonathan est très perturbé. Ce n'est pas seulement qu'il éprouve du chagrin, un chagrin profond, parce que le cher vieillard s'était montré amical avec lui pendant toute sa vie, et à la fin, l'avait traité comme son propre fils, et lui avait laissé un bien qui, pour nos origines modestes, représente une fortune inimaginable… Jonathan ressent ce deuil aussi d'une autre manière. Il dit que les responsabilités que tout cela lui fait endosser le rendent nerveux. Il commence à douter de lui-même. J'essaie de le réconforter, et ma confiance en lui l'aide à retrouver un peu de confiance en lui-même. Mais c'est là la plus grave conséquence de ce choc terrible dont il a fait l'expérience . Oh, quelle pitié qu'une nature douce, simple, noble et forte comme la sienne - une nature qui lui a permis, avec l'aide de notre cher ami, de s'élever en quelques années de la condition de clerc à celle d'avoué - soit à ce point affaiblie, que l'essentiel de ses forces ait disparu... Pardonne-moi, ma chère, d'assombrir ton bonheur avec mes inquiétudes personnelles, mais, ma chère Lucy, je dois en parler à quelqu'un, car l'effort pour conserver une apparence courageuse et chaleureuse me coûte beaucoup, et je n'ai ici personne à qui me confier. Je redoute de venir à Londres, ce que nous devons faire après-demain, car le pauvre Mister Hawkins a stipulé dans son testament qu'il souhaitait être enterré dans le caveau de son père. Comme il n'a plus aucun parent, Jonathan devra mener le cortège. J'essaierai de trouver un moment pour te voir, ma très chère, même pour quelques minutes. Excuse-moi de te troubler ainsi. Bien Affectueusement, Mina Harker Journal du Docteur Seward 20 septembre

Seules l'habitude et la détermination peuvent me permettre d'enregistrer quelque chose ce soir. Je suis si malheureux, si abattu, si fatigué du monde et de tout ce qu'il contient, y compris de la vie elle-même, qu'il me serait parfaitement indifférent à cette heure d'être frôlé par les ailes de l'Ange de la Mort. Et ces ailes sinistres, il les a beaucoup agitées ces derniers temps - la mère de Lucy, le père d'Arthur, et maintenant….

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Part (34) Anteil (34) Part (34) اشتراک گذاری (34) Parte (34)

Je dois les relayer dans un quart d'heure, et j'enregistre ceci sur le phonographe de Lucy. |||relay||||||I'm recording|||||| |||retransmitir|||||||||||| Devo trasmetterli tra quindici minuti e sto registrando il tutto sul fonografo di Lucy. Jusqu'à six heures ils essaieront de se reposer. Until six o'clock they will try to rest. Je crains que demain ne s'achève notre garde, car le choc qu'elle a eu est trop grand. I'm afraid that tomorrow our shift will come to an end, because the shock she's had is too great. La pauvre enfant ne s'en remet pas. The poor child can't get over it. Que Dieu nous protège tous. LETTRE DE MINA HARKER à LUCY WESTENRA (non décachetée par sa destinataire) 17 septembre Ma chère Lucy, Cela fait une éternité que je n'ai pas reçu de tes nouvelles, ou du moins depuis que je t'ai écrit la dernière fois. |||||||||||recipient||||||||||||||||||||||||||| ||||||||sin abrir|||||||||||||||||||||||||||||| LETTER FROM MINA HARKER TO LUCY WESTENRA (unopened by addressee) September 17 My dear Lucy, It's been ages since I've heard from you, or at least since I last wrote. Tu me pardonneras, je le sais, toutes mes fautes, quand tu sauras tout ce qui m'est arrivé… Eh bien, j'ai ramené mon mari sain et sauf; et à notre arrivée à Exeter il y avait un attelage qui nous attendait, et à l'intérieur, malgré son attaque de goutte, Mister Hawkins. ||perdonarás||||||||||||||||||ramené||||||||||||||||||||||||||||| You will forgive me, I know, all my faults, when you know all that has happened to me... Well, I brought my husband back safe and sound; and on our arrival at Exeter there was a carriage waiting for us, and inside, despite his attack of gout, Mister Hawkins. Il nous conduisit à sa propre maison, où il avait préparé pour nous des chambres coquettes et confortables, et nous dinâmes ensemble. ||||||||||||||||||||dined| |||||||||||||||coquetas|||||cenamos| Après le diner, Mister Hawkins dit : « Mes chers amis, je veux boire à votre santé et à votre prospérité - que toutes les bénédictions vous soient accordées à tous les deux. |||||||||||||||||||||||||granted|||| ||cena||||||||||||||||||||||||||| After dinner, Mister Hawkins says: "My dear friends, I want to drink to your health and prosperity - may all blessings be bestowed upon you both. Je vous connais, tous les deux, depuis l'enfance, et je vous ai vus grandir avec un sentiment d'amour et de fierté. I've known you both since childhood, and I've watched you grow up with a sense of love and pride. Aujourd'hui, j'aimerais que vous partagiez ma maison. ||||share|| ||||compartan|| Je ne laisse derrière moi aucune femme, aucun enfant - car tous sont partis - et dans mon testament je vous lègue tout ce que je possède. |||||||||||||||||||legaré||||| » Je pleurai, ma chère Lucy, tandis que Jonathan serrait les mains du vieil homme. |lloraré|||||||||||| Notre soirée fut vraiment très heureuse. Alors nous voici installés dans cette belle vieille demeure, et depuis ma chambre et le salon, je peux voir les grands ormes du jardin de la cathédrale, leurs larges troncs noirs tranchant sur le jaune vieilli des pierres, et je peux entendre les corbeaux, dans les hauteurs, croasser, croasser, discuter et murmurer toute la journée, à la manière des corbeaux - et des humains. |||||||||||||||||||||elms||||||||||||||aged||||||||crows|||heights||caw|||||||||||||| |||||||||||||||||||||olmos||||||||||contraste||||||||||||||||croasser||||||||||||||| So here we are, in this beautiful old house, and from my bedroom and the living room, I can see the great elms of the cathedral garden, their broad black trunks standing out against the aged yellow of the stones, and I can hear the crows, high above, cawing, cawing, chattering and murmuring all day long, just like crows - and humans. Je suis occupée, comme tu peux t'en douter, à arranger nos affaires et à tenir la maison. I'm busy, as you can imagine, arranging our affairs and keeping house. Jonathan et Mister Hawkins travaillent toute la journée; car maintenant que Jonathan est son associé, Mister Hawkins veut lui transmettre toutes les informations relatives aux clients. Jonathan and Mister Hawkins work all day, because now that Jonathan is his partner, Mister Hawkins wants to pass on all customer information to him. Comment va ta chère mère ? How's your dear mother? J'aimerais pouvoir m'échapper en ville pour un jour ou deux, afin de te voir, ma chère, mais je n'ose pas partir encore, avec tant de choses qui reposent sur mes épaules; et Jonathan a encore besoin qu'on veille sur lui. I wish I could get away to town for a day or two to see you, my dear, but I don't dare leave yet, with so much resting on my shoulders; and Jonathan still needs looking after. Il commence à reprendre du poids, mais il a été terriblement affaibli par sa longue maladie; encore maintenant, il lui arrive de se réveiller en sursaut, tout tremblant, jusqu'à ce que j'arrive à lui faire retrouver son calme. He's starting to put on weight again, but he was terribly weakened by his long illness; even now, he sometimes wakes up with a start, shaking, until I can calm him down. Cependant, Dieu merci, ces crises semblent s'espacer à mesure que les jours passent - et je suis sûre qu'un jour, elles disparaîtront tout à fait. ||||||space out||||||||||||||||| Et maintenant que je t'ai donné mes nouvelles, laisse-moi te demander des tiennes. |||||||||||||yours Quand dois-tu te marier, et où, qui doit officier à la cérémonie, quelle robe vas-tu porter, et cela doit-il être un mariage privé ou public ? When and where should you get married, who should officiate at the ceremony, what dress should you wear, and should it be a private or public wedding? Dis-moi tout, ma chère, raconte moi tous les détails, car tout ce qui t'intéresse est important pour moi. Jonathan me dit de t'envoyer ses « salutations respectueuses », mais je crois que cela ne convient pas pour un jeune associé de l'importante firme « Hawkins et Harker », et donc, comme tu m'aimes, qu'il m'aime, et que je t'aime sur tous les modes et à tous les temps, je t'envoie plutôt simplement ses « amitiés ». |||||||||||||||||||||the important|||||||||||||||||||||||||||||| ||||||||||||||||||||||firma||||||||||||||||||||||||||||| Jonathan tells me to send you his "respectful regards", but I don't think that's appropriate for a young partner in the important firm of "Hawkins and Harker", and so, as you love me, he loves me, and I love you in all modes and at all times, I send you instead simply his "regards". Au-revoir, ma chère Lucy, que Dieu te bénisse ! Goodbye, my dear Lucy, God bless you! Bien à toi, Mina Harker

Rapport de Patrick Hennessey, Docteur en Médecine, Membre du Collège Royal de Chirurgie, etc., etc. |||Hennessey||||||||||| |||Hennessey||||||||||| à John Seward, Docteur en médecine. 20 septembre Mon cher Sir, Conformément à vos volontés, voici un état de toutes les affaires que vous avez bien voulu laisser à ma charge. September 20 My dear Sir, In accordance with your wishes, here is a statement of all the affairs you have kindly left in my charge. Concernant le patient Renfield, il y a beaucoup à dire. Il a eu une nouvelle crise, qui aurait pu avoir de terribles conséquences, mais qui, bien heureusement, n'a finalement amené aucun résultat fâcheux. ||||||||||||||||||||||fâcheux He had another crisis, which could have had terrible consequences, but fortunately did not lead to any untoward results. Cet après-midi, deux hommes conduisant un chariot sont venus à la maison abandonnée sur le terrain qui jouxte le nôtre – la maison vers laquelle, vous vous en souvenez, le patient s'est déjà enfui deux fois. |||||||carro|||||||||||adyacente||||||||||||||||| This afternoon, two men driving a wagon came to the abandoned house on the land next to ours - the house to which, you'll recall, the patient has already fled twice. Les deux hommes s'arrêtèrent pour demander leur chemin à notre portier, car ils n'étaient pas d'ici. The two men stopped to ask our doorman for directions, as they weren't from around here. Je regardais moi-même à la fenêtre de mon bureau à ce moment, car je fumais mon cigare après le repas, et je vis l'un d'eux qui montait vers la maison ; et lorsqu'il passa devant la fenêtre de Renfield, le patient commença à l'insulter, et à le traiter de tous les noms qui lui venaient à l'esprit. |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||insult him||||||||||||| |||||||||||||||fumaba||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||| I was looking out of my office window myself at the time, as I was smoking my cigar after lunch, and saw one of them going up towards the house; and as he passed Renfield's window, the patient began to insult him, and call him every name he could think of. L'autre, qui semblait être un brave homme, se contenta de lui répondre : « Ferme-la, espèce de miteux », sur quoi Renfield l'accusa de l'avoir volé, de vouloir le tuer, et lui dit qu'il ferait tout pour l'arrêter, même s'il devait pour cela se balancer au bout d'une corde. ||||||||||||||||shabby||||accused|||||||||||||||||||||||||| ||||||||||||||||miserable|||||||||||||||||||||||||||||| The other, who appeared to be a good man, merely replied, "Shut up, you dingy," whereupon Renfield accused him of having robbed him, of wanting to kill him, and told him he'd do anything to stop him, even if it meant swinging from the end of a rope. J'ouvris la fenêtre, et fis signe à l'homme de ne pas faire attention à lui. I opened the window and motioned to the man not to pay any attention to him. Alors, après avoir observé attentivement autour de lui, il comprit dans quel genre d'endroit il se trouvait et me dit : « Dieu vous garde, Sir, je f'rai pas attention à c'qu'on pourrait m'dire dans une maison d'fous. |||||||||||||||||||||||||||||what one||tell me|||| |||||||||||||||||||||||||haré||||lo que||decirme||||f Then, after observing his surroundings carefully, he realized what kind of place he was in and said to me: "God forbid, Sir, I wouldn't pay any attention to what they might say to me in a madhouse. J'vous plains vous et vot'patron de d'voir vivre avec ces bêtes-là. ||||your boss||having to||||| ||||su patrón||de ver||||| I pity you and your boss for having to live with these beasts. » Puis il s'enquit poliment de son chemin, et je lui indiquai où trouver la grille qui permettait d'entrer dans la propriété abandonnée. |||||||||||||||||||||abandoned "Then he politely asked for directions, and I told him where to find the gate leading into the abandoned property. Il s'éloigna, suivi par les menaces et les malédictions de Renfield. He walked away, followed by Renfield's threats and curses. Je descendis, pour voir si je pourrais comprendre les raisons de cette colère, car il se conduit généralement en homme bien élevé, et si l'on excepte ses accès de violence, rien de tel n'était jamais arrivé. I went downstairs to see if I could understand the reasons for this anger, for he generally behaved like a well-mannered man, and apart from his violent outbursts, nothing like this had ever happened. A mon grand étonnement, je le trouvai parfaitement calme et même de manières très agréables. To my astonishment, I found him perfectly calm and even pleasantly mannered. J'essayai de l'amener à parler de l'incident, mais il me demanda platement de quoi je voulais parler, ce qui me convainquit qu'il ignorait tout de cette histoire. |||||||||||flatly||||||||||||||| |||||||||||plano||||||||||||||| I tried to get him to talk about the incident, but he flatly asked me what I wanted to talk about, which convinced me that he didn't know anything about it. Intenté llevarlo a hablar sobre el incidente, pero me pidió directamente de qué quería hablar, lo que me convenció de que ignoraba todo sobre esta historia. J'ai le regret de dire, toutefois, qu'il ne s'agissait là que d'une nouvelle manifestation de son astuce ; en effet moins d'une demi-heure plus tard, j'entendais à nouveau parler de lui. ||||||||||||||||astucia|||||||||||||| I regret to say, however, that this was just another manifestation of his astuteness; indeed, less than half an hour later, I heard from him again. Lamento decir, sin embargo, que esto no era más que una nueva manifestación de su astucia; de hecho, menos de media hora después, volví a escuchar hablar de él. Cette fois, il s'était échappé par la fenêtre de sa chambre, et dévalait l'allée en courant. ||||||||||||descendía||| This time, he'd escaped through his bedroom window and was running down the alley. Esta vez, se había escapado por la ventana de su habitación y bajaba corriendo por el pasillo. J'appelai les surveillants et nous nous lançâmes à sa poursuite ; je craignais qu'il ne fasse quelque nouvelle bêtise. ||||||launched||||||||||| ||||||lanzamos||||||||||| I called the supervisors and we set off in pursuit; I was afraid he'd do something stupid again. Ma peur se trouva justifiée quand je vis le même chariot redescendre la route, chargé maintenant de grandes caisses de bois. My fear was justified when I saw the same wagon coming back down the road, now loaded with large wooden crates. Les hommes s'épongeaient le front, et leur visage était rouge, comme après un intense exercice physique. ||were wiping||||||||||||| ||se secaban||||||||||||| The men blotted their foreheads, and their faces were red, as if after intense physical exercise. Avant que je ne puisse le rejoindre, il se précipita sur eux, et tirant l'un des hommes hors du chariot, commença à lui frapper la tête contre le sol. Before I could join him, he rushed at them, and pulling one of the men out of the wagon, began banging his head against the ground. Si je ne m'étais pas saisi de lui à ce moment, je crois bien qu'il l'aurait tué sur-le-champ. |||||apoderado|||||||||||||| Le second homme sauta à terre, et le frappa à la tête à l'aide du manche de son grand fouet. The second man jumped to the ground and struck him on the head with the handle of his large whip. C'était un coup terrible, mais Renfield ne sembla même pas s'en rendre compte ; au contraire, il l'empoigna à son tour, et se mit à se battre avec nous trois en même temps, nous secouant dans tous les sens comme si nous étions des chatons. |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||kittens |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||chatones It was a terrible blow, but Renfield didn't even seem to realize it; on the contrary, he grabbed it in his turn, and began to wrestle with the three of us at the same time, shaking us in all directions as if we were kittens. Fu un colpo tremendo, ma Renfield non sembrò nemmeno rendersene conto; al contrario, lo afferrò a sua volta e cominciò a lottare con tutti e tre contemporaneamente, scuotendoci in tutte le direzioni come fossimo gattini. Vous savez que je ne suis pas un gringalet, et les deux autres étaient aussi des hommes robustes. ||||||||runt||||||||| ||||||||gringalet||||||||| You know I'm not a weakling, and the other two were also strong men. Au début, il se battit sans rien dire, mais tandis que nous commencions à le maîtriser, et que les surveillants lui enfilaient une camisole de force, il se mit à crier : « Je déjouerai leurs plans ! |||||||||||||||||||||put on|||||||||||will thwart|| |||||||||||||||||||||le ponían|||||||||||desbarataré|| At first he fought without saying a word, but as we began to subdue him, and the supervisors put him in a straitjacket, he began to shout: "I'll foil their plans! All'inizio ha lottato senza dire una parola, ma quando abbiamo iniziato a trattenerlo e i guardiani gli hanno messo la camicia di forza, ha iniziato a gridare: "Sventerò i loro piani! Ils ne peuvent pas me voler ! |||||steal They can't steal from me! Non possono rubare a me! Ils ne peuvent pas m'assassiner à petit feu ! ||||assassinate me||| They can't kill me slowly! Je me battrai pour mon Seigneur et Maître ! ||will fight||||| » et autres divagations incohérentes. ||digressions| ||divagaciones|incoherentes "and other incoherent ramblings. Ce fut avec de considérables difficultés qu'ils parvinrent à le ramener à l'institut et à l'enfermer dans la chambre capitonnée. |||||||parvinieron||||||||||||tapizada It was with considerable difficulty that they managed to bring him back to the institute and lock him in the padded room. L'un des surveillants, Hardy, eut un doigt démis ; toutefois, je le lui remis en place et il se porte maintenant très bien. One of the supervisors, Hardy, suffered a dislocated finger; however, I put it back in place and he's now doing very well. Uno degli assistenti, Hardy, si è slogato un dito, ma l'ho rimesso a posto e ora sta molto bene. Les deux transporteurs nous menacèrent d'abord vivement de porter l'affaire devant les tribunaux, et de faire s'abattre sur nous toutes les sanctions imaginables. ||||threatened|||||||||||||||||| ||transportistas|||||||||||||||||||| At first, the two carriers threatened to take the matter to court, and to inflict every conceivable penalty on us. Toutefois, ces menaces étaient tempérées par le fait qu'ils n'étaient pas fiers d'avoir été dominés par un pauvre fou. ||||tempered|||||||||||||| Ils dirent que s'ils n'avaient pas épuisé toutes leurs forces à transporter les lourdes caisses dans le chariot, ils auraient rapidement eu raison de lui. They said that if they hadn't exhausted all their strength carrying the heavy crates in the wagon, they'd soon have got the better of him. Ils donnèrent une autre raison à leur défaite : la soif extraordinaire qu'ils éprouvaient après leur travail dans la poussière, et l'absence de tout débit de boisson aux environs. |||||||||||||||||||||||surtido||bebida|| They gave another reason for their defeat: the extraordinary thirst they felt after working in the dust, and the absence of any drinking establishment in the vicinity. Je compris parfaitement cette allusion, et après un bon verre de grog, ou plutôt deux, et un souverain en poche, ils oublièrent vite l'attaque, et jurèrent même qu'ils rencontreraient volontiers un fou plus dangereux encore, si cela leur valait le plaisir de faire la connaissance d'un « sacré chic type » comme votre correspondant. |||||||||||grog|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||| I understood this allusion perfectly, and after a good glass of grog, or rather two, and a sovereign in their pocket, they quickly forgot the attack, and even swore they'd gladly meet an even more dangerous madman, if it meant them the pleasure of making the acquaintance of a "hell of a nice guy" like your correspondent. Je pris leurs nom et adresse, au cas où. Les voici : Jack Smollet, de Dudding's Rent, King George's Road, Great Walworth, et Thomas Snelling, Peter Farley's Row, Guide Court, Bethnal Green. |||||Dudding's|Rent|||||Walworth|||Snelling||Farley's|Row|||Bethnal Green| |||Smollet||Dudding's|alquiler||de Jorge|||Walworth|||Snelling||Farley||||Bethnal| Here they are: Jack Smollet, of Dudding's Rent, King George's Road, Great Walworth, and Thomas Snelling, Peter Farley's Row, Guide Court, Bethnal Green. Ce sont deux employés de Harris et fils, société de transport de marchandises, Orange Master's Yard, Soho. ||||||||||||||Master's|| |||||Harris|||||||||Master||

Je vous rapporterai tout ce qui se passera ici et qui présentera un intérêt, et je vous télégraphierai immédiatement si c'est nécessaire. ||reportaré|||||||||||||||telegrafiaré|||| I'll report anything of interest that happens here, and telegraph you immediately if necessary. Veuillez me croire, cher Monsieur, votre fidèle Patrick Hennessey. Lettre de Mina Harker à Lucy Westenra (non-décachetée par la destinataire) 18 septembre Ma très chère Lucy, Une vague de tristesse est tombée sur nous. ||||||||non aperta|||||||||||||||| Mister Hawkins est mort très soudainement. Certains penseront peut-être que cela n'est pas triste pour nous, mais nous nous étions tellement attachés à lui que nous avons l''impression de perdre un père. ||||||||||||||||||||||the impression|||| ||||||||||||||||atados||||||la impresión|||| Je n'ai jamais connu de père ni de mère, aussi la mort du cher homme est un grand choc pour moi. Jonathan est très perturbé. Ce n'est pas seulement qu'il éprouve du chagrin, un chagrin profond, parce que le cher vieillard s'était montré amical avec lui pendant toute sa vie, et à la fin, l'avait traité comme son propre fils, et lui avait laissé un bien qui, pour nos origines modestes, représente une fortune inimaginable… Jonathan ressent ce deuil aussi d'une autre manière. It's not just that he feels grief, deep grief, because the dear old man had been friendly to him all his life, and in the end, had treated him like his own son, and left him a property which, for our modest origins, represents an unimaginable fortune... Jonathan feels this grief in another way too. Il dit que les responsabilités que tout cela lui fait endosser le rendent nerveux. He says he's nervous about the responsibility he's taking on. Dice di essere nervoso per la responsabilità che si sta assumendo. Il commence à douter de lui-même. J'essaie de le réconforter, et ma confiance en lui l'aide à retrouver un peu de confiance en lui-même. Mais c'est là la plus grave conséquence de ce choc terrible dont il a fait l'expérience . But this is the most serious consequence of the terrible shock he experienced. Oh, quelle pitié qu'une nature douce, simple, noble et forte comme la sienne - une nature qui lui a permis, avec l'aide de notre cher ami, de s'élever en quelques années de la condition de clerc à celle d'avoué - soit à ce point affaiblie, que l'essentiel de ses forces ait disparu... Pardonne-moi, ma chère, d'assombrir ton bonheur avec mes inquiétudes personnelles, mais, ma chère Lucy, je dois en parler à quelqu'un, car l'effort pour conserver une apparence courageuse et chaleureuse me coûte beaucoup, et je n'ai ici personne à qui me confier. |||||||||||||||||||||||||||||||||||||solicitor|||||||||||||||||to darken||||||||||||||||||||||||||||||||||||| ||||||||||||||||||||||||||||||||||clerc|||de abogado|||||||||||||||||de oscurecer||||||||||||||||||||||||||||||||||||| Oh, what a pity that a gentle, simple, noble and strong nature like hers - a nature which enabled her, with the help of our dear friend, to rise in a few years from the condition of a clerk to that of a solicitor - should be so weakened, that the essentials of her strength should have disappeared... Forgive me, my dear, for darkening your happiness with my personal worries, but, my dear Lucy, I must tell someone, for the effort to keep up a brave and warm appearance is costing me much, and I have no one here to confide in. Je redoute de venir à Londres, ce que nous devons faire après-demain, car le pauvre Mister Hawkins a stipulé dans son testament qu'il souhaitait être enterré dans le caveau de son père. |||||||||||||||||||stipulated||||||||||vault||| |||||||||||||||||||||||||||||tumba||| I dread coming to London, which we must do the day after tomorrow, as poor Mister Hawkins stipulated in his will that he wished to be buried in his father's vault. Ho paura di venire a Londra, cosa che dovremo fare dopodomani, perché il povero signor Hawkins ha stabilito nel suo testamento di voler essere sepolto nella tomba di suo padre. Comme il n'a plus aucun parent, Jonathan devra mener le cortège. Since he no longer has any relatives, Jonathan will have to lead the procession. J'essaierai de trouver un moment pour te voir, ma très chère, même pour quelques minutes. I'll try to find a moment to see you, my dearest, even for a few minutes. Excuse-moi de te troubler ainsi. Bien Affectueusement, Mina Harker Journal du Docteur Seward 20 septembre

Seules l'habitude et la détermination peuvent me permettre d'enregistrer quelque chose ce soir. Je suis si malheureux, si abattu, si fatigué du monde et de tout ce qu'il contient, y compris de la vie elle-même, qu'il me serait parfaitement indifférent à cette heure d'être frôlé par les ailes de l'Ange de la Mort. ||||||||||||||||||||||||||||||||brushed|||||||| ||||||||||||||||||||||||||||||||rozado|||||||| I'm so unhappy, so dejected, so tired of the world and everything in it, including life itself, that I wouldn't care at this hour to be grazed by the wings of the Angel of Death. Et ces ailes sinistres, il les a beaucoup agitées ces derniers temps - la mère de Lucy, le père d'Arthur, et maintenant…. And those sinister wings, he's been waving a lot lately - Lucy's mom, Arthur's dad, and now....