×

Wir verwenden Cookies, um LingQ zu verbessern. Mit dem Besuch der Seite erklärst du dich einverstanden mit unseren Cookie-Richtlinien.

image

Introduction to French Poetry, Alphonse de Lamartine (1790-1869) : La Branche d’amandier

Alphonse de Lamartine (1790-1869) : La Branche d'amandier

SEIZIÈME MÉDITATION.

LA BRANCHE D'AMANDIER.

De l'amandier tige fleurie, Symbole, hélas ! de la beauté, Comme toi, la fleur de la vie Fleurit et tombe avant l'été.

Qu'on la néglige ou qu'on la cueille, De nos fronts, des mains de l'Amour, Elle s'échappe feuille à feuille, Comme nos plaisirs jour à jour.

Savourons ces courtes délices ; Disputons-les même au zéphyr ; Épuisons les riants calices De ces parfums qui vont mourir.

Souvent la beauté fugitive Ressemble à la fleur du matin Qui, du front glacé du convive, Tombe avant l'heure du festin.

Un jour tombe, un autre se lève ; Le printemps va s'évanouir ; Chaque fleur que le vent enlève Nous dit : « Hâtez-vous d'en jouir ! » Et puisqu'il faut qu'elles périssent, Qu'elles périssent sans retour ; Que les roses ne se flétrissent Que sous les lèvres de l'Amour ! COMMENTAIRE DE LA SEIZIÈME MÉDITATION.

Un jour, en revenant de Terracine à Rome, je m'arrêtai à Albano. C'était au mois de février : les collines étaient roses de fleurs de pêchers et d'amandiers. Une jeune fille de Laricia, village voisin d'Albano, passa auprès de moi ; et, détachant de sa tête une couronne de ces fleurs que ses compagnes lui avaient tressées, elle me la jeta, en me souhaitant bonheur. Elle était plus belle que ce printemps, et plus rose que ces fleurs. Je pris le rameau en souriant, et je l'attachai à la voiture.

Le soir, j'écrivis au crayon ces strophes. Arrivé à Paris, je les donnai à une charmante jeune femme, pour qui ces vers furent un triste présage : elle mourut dans l'année. C'était madame de Genoude.

Learn languages from TV shows, movies, news, articles and more! Try LingQ for FREE

Alphonse de Lamartine (1790-1869) : La Branche d’amandier Alphonse||Lamartine|||of almond Alphonse de Lamartine (1790-1869): The Almond Branch Alphonse de Lamartine (1790-1869): La rama de almendro

SEIZIÈME MÉDITATION. SIXTEENTH| SIXTEENTH MEDITATION.

LA BRANCHE D'AMANDIER. ||ALMOND THE ALMOND BRANCH.

De l'amandier tige fleurie, Symbole, hélas ! |the almond tree|stem|blooming||alas Of the flowering almond tree, Symbol, alas! de la beauté, Comme toi, la fleur de la vie Fleurit et tombe avant l'été. ||||||||||Blooms||||the summer of beauty, Like you, the flower of life Blooms and falls before summer.

Qu'on la néglige ou qu'on la cueille, De nos fronts, des mains de l'Amour, Elle s'échappe feuille à feuille, Comme nos plaisirs jour à jour. ||||||picks|||||||||escapes|leaf||leaf|||||| Whether we neglect it or pick it up, From our foreheads, from the hands of Love, It escapes leaf by leaf, Like our pleasures day by day.

Savourons ces courtes délices ; Disputons-les même au zéphyr ; Épuisons les riants calices De ces parfums qui vont mourir. Let's savor||||Dispute||||zephyr|Let's exhaust||laughing|calices|||perfumes||| Let’s savor these short delicacies; Let's even challenge them with the zephyr; Let us exhaust the laughing chalices Of these perfumes which will die.

Souvent la beauté fugitive Ressemble à la fleur du matin Qui, du front glacé du convive, Tombe avant l'heure du festin. |||fugitive||||||||||glazed||guest|||||feast Often the fleeting beauty Resembles the morning flower Which, from the frozen brow of the guest, Falls before the time of the feast.

Un jour tombe, un autre se lève ; Le printemps va s'évanouir ; Chaque fleur que le vent enlève Nous dit : « Hâtez-vous d'en jouir ! ||||||||spring||fade|||||wind|removes|||Hurry||| One day falls, another rises; Spring will fade away; Each flower that the wind blows away tells Us: "Hurry to enjoy it!" » Et puisqu'il faut qu'elles périssent, Qu'elles périssent sans retour ; Que les roses ne se flétrissent Que sous les lèvres de l'Amour ! |since|||perish||perish||||||||wilt||||lips|| »And since they must perish, Let them perish without return; May the roses wither Only under the lips of Love! COMMENTAIRE DE LA SEIZIÈME MÉDITATION. COMMENTARY ON THE SIXTEENTH MEDITATION.

Un jour, en revenant de Terracine à Rome, je m'arrêtai à Albano. |||return||Terracina||||stopped||Albano One day, returning from Terracina to Rome, I stopped at Albano. C'était au mois de février : les collines étaient roses de fleurs de pêchers et d'amandiers. ||||||hills||||||peach trees||of almond trees It was February: the hills were pink with peach blossoms and almond trees. Une jeune fille de Laricia, village voisin d'Albano, passa auprès de moi ; et, détachant de sa tête une couronne de ces fleurs que ses compagnes lui avaient tressées, elle me la jeta, en me souhaitant bonheur. ||||Laricia||neighbor|of Albano|passed|near||||detaching|||||||||||companions|||braided||||threw|||wishing| A young girl from Laricia, a neighboring village of Albano, passed near me; and, removing from her head a wreath of the flowers which her companions had plaited for her, she threw it to me, wishing me happiness. Elle était plus belle que ce printemps, et plus rose que ces fleurs. ||||||spring|||||| She was more beautiful than this spring, and more rosy than these flowers. Je pris le rameau en souriant, et je l'attachai à la voiture. |||branch|||||attached||| I took the twig, smiling, and tied it to the car.

Le soir, j'écrivis au crayon ces strophes. ||I wrote||pencil||strophes In the evening I wrote these stanzas in pencil. Arrivé à Paris, je les donnai à une charmante jeune femme, pour qui ces vers furent un triste présage : elle mourut dans l'année. |||||gave||||||||||were|||presage||died|| When I arrived in Paris, I gave them to a charming young woman, for whom these verses were a sad omen: she died within a year. C'était madame de Genoude. |||Genoude It was Madame de Genoude.