Journal en français facile 05/04/2023
Il est 18 heures à Paris, 16 heures en temps universel. Merci d'avoir choisi RFI. Le journal en français facile. Marion Cazanove. Bienvenue dans ce journal en français facile. Stéphane Duguet m'accompagne. Bonsoir Stéphane.
Bonsoir Marion, bonsoir à tous. À la une de cette édition, les discussions au point mort en France sur la réforme des retraites.
La première ministre et les syndicats ne s'étaient pas vus depuis le mois de janvier et rien n'a changé. Le gouvernement maintient sa réforme, les syndicats réclament son retrait.
Le président ukrainien en visite en Pologne, l'allié de Kiev aimerait livrer de nouvelles armes. De son côté, Vladimir Poutine, le président russe, continue d'accuser les Occidentaux.
Et puis, aux Etats-Unis, début d'un long processus judiciaire pour Donald Trump, ou plutôt pour ses avocats qui vont tout faire pour éviter un procès. L'ancien président américain est visé par 34 chefs d'accusation.
Des discussions mais pas de solutions. En France, la réforme des retraites continue de diviser.
Cette réforme prévoit de reculer l'âge de départ à la retraite. S'ils veulent une pension de retraite complète, la majorité des Français arrêteront de travailler à 64 ans et non pas à 62 ans, comme prévu aujourd'hui. Et malgré les nombreuses manifestations, les appels à retirer cette réforme, le gouvernement ne flanche pas, ne cède pas.
Oui, la première ministre Élisabeth Borne a reçu tout à l'heure les syndicats et ses organisations qui défendent les droits des travailleurs. C'était leur premier rendez vous depuis le mois de janvier. Un rendez vous d'une heure environ. Avec nous pour en parler. Alexis Bédu, bonsoir.
Bonsoir Marion.
Alexis, chacun a campé sur ses positions aujourd'hui.
Oui, la réunion a duré un peu plus d'une heure pour finalement ne donner aucun résultat. Les deux parties campent sur leurs positions. Les représentants de syndicats étaient venus demander le retrait de la réforme. Sans surprise, ils ne l'ont pas obtenu. Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, avait une mine agacée à la sortie du rendez vous.
La sagesse, dans une démocratie, c'est d'écouter et de se remettre autour de la table. Cette proposition-là, nous l'avons faite encore aujourd'hui. La réponse, c'est on se remet autour de la table et on continue comme si de rien n'était sur les retraites. La réponse de la CFDT et des autres organisations syndicales, c'est non.
L'intersyndicale explique avoir été très polie en venant à Matignon. Un rendez vous qu'elle réclame depuis plusieurs mois désormais. Mais Sophie Binet, secrétaire général de la CGT, parle de mascarade.
On a fait le choix d'essayer d'aller jusqu'au bout de la discussion et on a eu en face de nous une Première ministre qui était dans ses éléments de langage et qui nous redisait ce qu'on lui avait dit de nous dire.
Les syndicats décrivent une réunion très tendue face à une première ministre fragilisée politiquement. Élisabeth Borne est également venue donner sa version.
C'était important dans le moment que vit notre pays, que l'on puisse se parler. C'est ce qu'on a pu faire. On voit que nous avons un désaccord sur l'âge. On voit qu'il y a aussi de nombreux sujets dont nous partageons l'importance et sur lesquels nous pourrons rediscuter ultérieurement.
Les syndicats donnent rendez vous dans la rue demain, partout en France, avant sans doute une nouvelle journée de mobilisation la semaine prochaine.
Précisions signées Alexis.
Le gouvernement continue donc à défendre sa réforme des retraites, même à des milliers de kilomètres du territoire français.
Le président Emmanuel Macron se trouve en Chine avec de nombreux membres de son camp politique. L'entourage du président, ses proches ont répondu aux accusations des syndicats. Les détails, avec notre envoyé spécial à Pékin, Julien Chavanne.
La riposte de l'exécutif ne s'est pas fait attendre aux premières heures de son déplacement en Chine, l'entourage d'Emmanuel Macron répond à la CFDT. Si on galvaude certains mots, on fait monter les tensions. La présidence française se dit quand même satisfaite. Après cette réunion autour d'Élisabeth Borne. On ne s'attendait pas à un succès, mais les syndicats sont venus. Le dialogue a eu lieu, se console un proche du chef de l'État. Le verre à moitié plein plutôt que l'inverse. À la veille d'une nouvelle journée de manifestations, les proches d'Emmanuel Macron minimisent d'ailleurs la mobilisation des opposants à la réforme et parle d'un effet loupe des réseaux sociaux et des chaînes d'infos. Mais lorsque l'on évoque les tensions au sein de la population française, le sommet de l'État s'agace. « Encourager le recours aux violences et aux armes, c'est ça la menace démocratique. Une menace encouragée par l'extrême gauche », selon ce proche du président français. L'entourage du chef de l'État, prêt à assumer l'impopularité, ouvre quand même une porte aux syndicats. Emmanuel Macron les verra à l'Élysée, probablement après la décision du Conseil constitutionnel attendu le 14 avril. Julien Chavanne, Pékin, RFI.
En Chine, Emmanuel Macron a rencontré aussi le président chinois, Xi Jinping. Ils ont parlé ensemble de la guerre en Ukraine. Pour Emmanuel Macron, soutenir Moscou, cela reviendrait à se rendre complice. Une forme d'avertissement pour la Chine qui ne prend pas officiellement position.
Marion, le président russe Vladimir Poutine, lui aussi, a pris la parole.
Il accuse les États-Unis et les Européens. Pour lui, Washington est responsable de la « crise ukrainienne », comme il l'appelle. Toujours selon lui, des services secrets occidentaux sont derrière des attaques en Russie. Il y a trois jours, un blogueur pro-Kremlin a été tué dans un attentat à la bombe à Saint-Pétersbourg.
Et le président ukrainien se trouve à Varsovie.
Une visite de Volodymyr Zelensky chez son voisin et allié polonais. Et d'ailleurs, le président Andrzej Duda a dit qu'il était prêt à livrer tous ces chasseurs MiG-29 de conception soviétique. Il s'agit d'avions de guerre très rapides.
RFI, il est 16 heures et six minutes. Dans la suite de ce journal en français facile, ces tensions à Jérusalem, ravivées par les fêtes religieuses.
Les Juifs fêtent aujourd'hui Pessah, la Pâque juive alors que les musulmans sont en période de ramadan. La nuit dernière, il y a eu de violents affrontements sur l'esplanade des Mosquées et dans la mosquée Al-Aqsa, l'un des lieux saints de l'islam. La police israélienne a arrêté hier 350 personnes qu'elle présente comme des émeutiers. Le calme est revenu ce matin, mais la tension reste vive.
Le jour d'après, aux États-Unis, pour la première fois, un ancien président a été inculpé. Donald Trump est accusé par la justice de 34 infractions.
Ça s'est passé hier devant un tribunal de New-York. Il est soupçonné notamment d'avoir payé des pots-de-vin, d'avoir acheté le silence de certaines personnes pour éviter qu'elles ne nuisent à sa campagne présidentielle en 2016. Le cas dont on parle le plus, c'est celui de Stormy Daniels, une ancienne actrice porno. Il lui aurait donné 130 000 dollars juste avant l'élection présidentielle. Donald Trump voulait ainsi qu'elle cesse d'affirmer qu'ils avaient eu des relations sexuelles. Justine Fontaine maintenant, alors que ... maintenant que Donald Trump a comparu devant le tribunal, que va-t-il se passer?
Première étape : le tribunal va transmettre aux avocats de Donald Trump tout le dossier sur lequel repose l'accusation. Cela devrait avoir lieu avant la fin du mois. Ensuite, l'équipe du milliardaire a prévu de déposer rapidement toute une série de recours pour éviter que l'affaire arrive jusqu'à l'étape d'un procès, ou alors pour retarder le plus possible la date de cet éventuel procès. Ses avocats pourraient demander aussi à ce que la cour de Manhattan qui gère ce dossier soit dessaisie de l'affaire, c'est-à-dire que Trump soit jugé dans un autre État du pays.
Prochaine date à retenir dans cette affaire Justine, c'est le 4 décembre.
Oui, Donald Trump sera convoqué de nouveau au tribunal et c'est en théorie ce jour là que le juge acceptera ou rejettera les différents recours présentés par ses avocats. Ce sera deux mois, quasiment jour pour jour, avant la première primaire du Parti républicain en vue de l'élection présidentielle de 2024 à laquelle Donald Trump est candidat. Le milliardaire devrait sans aucun doute continuer d'utiliser cette affaire pour assurer qu'il est victime d'une persécution et d'une justice politisée, cherchant selon lui, à éviter son retour au pouvoir. Rappelons aussi que Donald Trump est déjà visé par d'autres enquêtes au sujet de l'élection présidentielle fin 2020 et des émeutes du Capitole en janvier 2021. Des enquêtes qui pourraient éventuellement donner lieu à d'autres inculpations pour l'ancien président dans les prochains mois ou les prochaines années.
Justine Fontaine du service International de RFI.
Marion, certains Parisiens prennent le métro tous les jours. C'est peut-être votre cas ?
Presque, ou alors le vélo, Stéphane, quand il fait beau comme aujourd'hui.
Eh bien en tout cas, la qualité de l'air que vous respirez dans le métro inquiète une association.
Respire, c'est son nom. Elle a porté plainte pour tromperie et blessures involontaires. Selon elle, la RATP, le réseau de transports de la capitale, ne dit pas la vérité sur le sujet. Selon deux rapports, l'air est bien plus pollué en particules fines dans les métros et RER parisiens qu'à l'extérieur. Ces deux rapports ont été réalisés par cette même association. Et c'est ainsi que s'achève ce journal en français facile. Merci à vous, Stéphane Duguet, de l'avoir présenté avec moi. À demain ! À demain Marion !
Marion.
Un journal à réécouter sur notre site françaisfacile.rfi.fr avec tous nos exercices pour perfectionner votre français.