La grâce de l'imperfection. Brené Brown. Livre audio (4)
mis la main sur son épaule et lui a dit
ça nous est toutes déjà arrivé j'ai raté
les spectacles d'avant je n'étais même
pas en retard j'avais juste complètement
oublié
j'ai vu le visage de cette pauvre mère
s'adoucir alors qu'elle essuyait une
larme la deuxième des mères la regardait
à son tour en lui confiant mon fils
était le seul qui ne portait pas de
pyjama lors de la journée pyjama encore
aujourd'hui il me dit que ce fut la pire
journée de sa vie ça va aller on est
toutes dans le même bateau
tandis que cette pauvre mère se
dirigeait vers le fond de la pièce ou le
professeur est confortait toujours la
petite elle semblait s'être calmée je
suis certaine qu'un baume apaisait déjà
son coeur quand sa fille s'est précipitée
dans ses bras les deux mères qui
s'étaient arrêtées pour partager leur
expérience d'imperfection et de
vulnérabilité ont exercé leur courage
elles ont pris le temps d'arrêter et de
dire voici mon histoire vous n'êtes pas
la seule elle n'était pas obligée de
s'arrêter et de partager ainsi avec la
mère en retard elles auraient tout aussi
bien pu rejoindre la parade du parent
parfait et l'ignorer
comme le montre ses anecdotes le courage
produit l'effet ondulatoire d'un caillou
qui tombe dans l'eau chaque fois que
nous choisissons le courage nous rendons
les gens autour de nous un peu meilleur
et le monde un peu plus brave et notre
monde ne s'emporterait que mieux d'être
un peu plus gentil et un peu plus grave
la compassion
en préparation à l'écriture de mon livre
sur la honte j'ai lu tout ce qui m'est
tombé sous la main au sujet de la
compassion j'en suis arrivé à constater
une puissante corrélation entre les
histoires que j'avais entendues en
entrevue et le travail de la moniale
bouddhiste américaine PMA chodrone
dans son livre les bastions de la peur
jodren écrit quand on s'exerce à générer
de la compassion on doit s'attendre à
sentir la peur de sa propre douleur
pratiquer la compassion et audacieux
cela demande d'apprendre à se détendre
et à se laisser avancer tout doucement
vers ce qui nous fait peur
ce que j'aime beaucoup dans la
définition de chaudron c'est qu'elle dit
honnêtement ce qu'il y a de vulnérable à
pratiquer la compassion en examinant de
près l'étymologie du mot compassion tout
comme nous l'avons fait avec la
définition de courage il nous est plus
facile de comprendre pourquoi la
compassion n'est habituellement pas
notre première réaction face à la
souffrance
le mot compassion est dérivé des mots
latins Patty et Kum lesquelles signifie
souffrir avec je ne crois pas que la
compassion soit notre réaction par
défaut
je pense que notre première réaction à
la douleur la nôtre ou celle d'un autre
c'est de nous autoproperger nous nous
protégeons en cherchant qui ou quoi
blâmer
ou parfois nous érigeons un bouclier en
choisissant de juger ou de nous mettre
immédiatement en mode réparer lorsque
chaudron aborde notre tendance à
l'autoprotection elle nous enseigne à
voir avec honnêteté et indulgence quand
et comment nous nous fermons lorsque
nous cultivons la compassion nous
puisons dans le bagage de toutes nos
expériences nos souffrances et notre
empathies aussi bien que notre cruauté
et notre terreur
il faut qu'il en soit ainsi la
compassion n'est pas une relation entre
le soigneur et son blessé c'est une
relation entre égaux c'est seulement
lorsque nous connaissons nos propres
ténèbres que nous pouvons accompagner
celles des autres la compassion devient
véritable lorsque nous reconnaissons
notre humanité commune
dans mon histoire ma soeur ashley était
prête à me tenir la main dans mes
ténèbres elle n'était pas là pour me
guérir ou me remettre en place elle
était simplement avec moi comme une
égale tenant ma main pendant que je
pataugeais péniblement dans mes états
d'âme
frontière et compassion
un des obstacles les plus tenaces et les
moins discutés à la pratique de la
compassion elle a peur d'instaurer des
frontières et de tenir les gens
responsables je sais que ça sonne
bizarre mais je crois que le fait de
comprendre le lien entre les frontières
la responsabilité l'acceptation et la
compassion a fait de moi une personne
plus indulgente
avant ma dépression j'étais plus
gentille portée à juger rancunière et
pleine de ressentiments à l'intérieur
mais plus gentille de l'extérieur
aujourd'hui je pense avoir plus de
véritables compassion être moins prompte
au jugement et moins rancunière et plus
sérieuse que jamais à propos des
frontières
je ne sais pas du tout ce que cette
combinaison dégage vu de l'extérieur
mais elle s'avère puissante
intérieurement avant cette recherche
j'en savais beaucoup sur chacun de ces
concepts mais je n'arrivais pas à
comprendre leurs interactions durant mes
entrevues je fus abasourdi de constater
que nombre des personnes qui
pratiquaient sincèrement la compassion
était également celle qui sa visait le
plus d'établir des frontières
j'étais proprement stupéfaite
voici ce que j'ai appris au coeur de la
compassion se trouve bel et bien
l'acceptation plus nous arrivons à nous
accepter nous-mêmes ainsi que les autres
plus la compassion nous habite cela dit
il est difficile d'accepter les gens
quand ils nous blesse profite de nous ou
nous marchent dessus cette recherche m'a
enseignée que si nous voulons réellement
pratiquer la compassion nous devons
commencer par définir des frontières et
tenir les gens responsables de leur
comportement
nous vivons dans une culture du blâme
nous voulons savoir à qui est la faute
et comment cette personne en paiera le
prix dans nos mondes personnel social et
politiques nous aimons pointer du doigt
et crier au scandale mais rarement tenir
les gens responsables comment le
pourrions-nous
nous sommes tellement épuisés de nos
emporter que nous n'avons pas l'énergie
pour établir des conséquences
significatives et les appliquer depuis
le gouvernement et le monde des affaires
jusqu'à nos propres écoles et nos
propres maisons je pense que cette
mentalité de condamner et reproché trop
fourbus et trop occupé pour poursuivre
jusqu'au bout et la raison pour laquelle
nous sommes si portés à la colère
moralisatrice et si peu à la compassion
ne vaudrait-il pas mieux avoir plus de
bonté mais aussi plus de fermeté combien
différentes seraient notre vie si elle
se nourrissait de moins de colère et de
plus de responsabilités
à quoi ressemblerait notre travail et
notre vie à la maison si nous blâmions
moins et avions plus de respect pour les
frontières
je fu récemment invité à discuter avec
des patrons d'entreprise qui essayaient
tant bien que mal de procéder à une
difficile réorganisation de leur
compagnie un des directeurs de projets
m'a dit que après m'avoir écouté parler
des risques qu'il y avait à utiliser la
honte comme outil de gestion il avait
peur d'avoir humilié ses partenaires
d'équipe
il m'a confié que lorsqu'il en avait
vraiment marre il apostro fait quelqu'un
et critiquer son travail pendant les
réunions d'équipe
il a expliqué je suis tellement frustré
j'ai deux employés qui n'écoutent
simplement pas je leur précise chaque
détail d'un projet je m'assure de mettre
fait bien comprendre mais il n'en font
quand même qu'à leur tête je ne sais
plus quoi faire je me sens acculé au
pied du mur et en colère alors je les
rabaisse devant leur collègue
quand je lui ai demandé comment il
tenait ses deux employés responsables de
ne pas suivre le protocole du projet il
a répondu que voulez-vous dire par
responsable
j'ai dit une fois que vous avez vérifié
avec eux s'il saisisse bien vos attentes
et vos objectifs comment leur expliquer
vous les conséquences de ne pas suivre
le plan ou de ne pas répondre aux
objectifs attendus
il a admis je ne parle pas des
conséquences ils savent qu'ils doivent
respecter le protocole
je lui ai donné un exemple
d'accord
qu'arriverait-il si vous leur disiez que
la prochaine fois qu'il transgresse le
protocole vous allez l'inscrire au
procès-verbal ou leur donner un
avertissement officiel ou que s'il
continue ils vont perdre leur emploi
il a secoué la tête et répondu oh non
c'est plutôt sérieux ça je résa
impliquer les personnes des ressources
humaines là-dedans ce serait toute une
pagaille
établir des frontières et tenir les gens
pour responsables exige davantage
d'efforts qu'humiliés et faire des
reproches mais c'est aussi infiniment
plus efficace
humilier et blâmer sans la
responsabilité est toxique pour les
couples les familles les compagnies les
communautés tout d'abord quand nous
humilions et blâmons le focus est
détourné du comportement remise en
question à l'origine vers notre propre
comportement
lorsque ce patron a fini de rabaisser et
de blâmer ses deux employés devant leur
collègues c'est son comportement à lui
qui devient le comportement remise en
question
en outre lorsque nous n'appliquons pas
les conséquences appropriées les autres
apprennent à balayer de la main aux
demandes même si celle-ci prennent des
allures de menaces ou d'ultimatum
si nous prions nos enfants de ne pas
laisser traîner leurs vêtements sur le
plancher et qu'ils savent que l'unique
conséquence de ne pas le faire et
quelques minutes d'engueulade ils ont
raison de croire que ce n'est pas si
important pour nous
il nous est difficile de comprendre que
nous pouvons être totalement empathique
et ouvert tout en tenant les gens
responsables de leur comportement c'est
possible et en fait c'est le meilleur
moyen d'y arriver il est parfaitement
possible de confronter quelqu'un sur son
comportement de congédier un employé de
faire échouer un étudiant ou de
disciplinaire un enfant sans avoir à
l'admonesté ou à l'humilier la clé est
de séparer la personne de ses
comportements d'aborder ce qu'ils font
et non ce qu'ils sont j'en parlerai plus
en détail dans le prochain chapitre
il est également important d'assumer le
malaise que nous éprouvons à faire
chevaucher compassion et frontières nous
devons éviter de nous convaincre que
nous détestons quelqu'un ou qu'il mérite
d'avoir des remords dans le seul but ne
nous sentir mieux de le tenir
responsable cela ne fait qu'envenimer
une situation lorsque nous nous laissons
aller à ne pas aimer quelqu'un afin de
nous sentir plus à l'aise de le tenir
responsable nous tombons dans le piège
du blâme et de la honte
quand nous échouons à établir des
frontières et à tenir les gens
responsables nous nous sentons utilisés
maltraités c'est pourquoi nous
répliquons parfois en attaquant qui ils
sont ce qui est de loin plus blessant
que de remettre en question un
comportement ou un choix
pour notre propre bien nous devons
comprendre qu'il est dangereux pour nos
relations et pour nous-mêmes de
s'embourber dans le blâme et
l'humiliation ou d'être imbu de colère
bien pensante il est d'ailleurs
impossible de pratiquer la compassion
lorsque le ressentiment couve si nous
voulons cultiver l'acceptation et
l'empathie les frontières et la
responsabilité sont nécessaires
la connexion
je définis la connexion comme étant
l'énergie qui existe entre deux
personnes lorsqu'elles se sentent vus
entendus et valorisée quand elles
peuvent donner et recevoir sans jugement
et quand elle tire substance et force de
cette relation même
ma soeur Ashley et moi nous sentions
profondément connectés après notre
expérience je savais que j'avais été vu
entendu et valorisé même si c'était
angoissant j'ai été capable d'entrer en
contact à la recherche d'aide et de
soutien et cela nous a redonné force et
satisfaction à toutes les deux en fait
quelques semaines plus tard Ashley m'a
confié je ne peux pas te dire à quel
point je suis contente que tu m'aies
appelé l'autre jour cela m'a tellement
soulagé de savoir que je n'étais pas la
seule à faire des choses comme ça
j'adore aussi savoir que je peux t'aider
et que tu me fais confiance
connexion engendre connexion
en vérité l'être humain est programmé
pour la connexion c'est dans sa biologie
dès notre naissance nous avons besoin de
connexion pour nous épanouir
émotionnellement physiquement
spirituellement et intellectuellement il
y a 10 ans cette idée que nous sommes