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L’Étrange cas du Dr Jekyll et de Mr Hyde, Chaptre 1

Chaptre 1

I

À propos d'une porte

M. Utterson le notaire était un homme d'une mine renfrognée, qui ne s'éclairait jamais d'un sourire ; il était d'une conversation froide, chiche et embarrassée ; peu porté au sentiment ; et pourtant cet homme grand, maigre, décrépit et triste, plaisait à sa façon. Dans les réunions amicales, et quand le vin était à son goût, quelque chose d'éminemment bienveillant jaillissait de son regard ; quelque chose qui à la vérité ne se faisait jamais jour en paroles, mais qui s'exprimait non seulement par ce muet symbole de la physionomie d'après-dîner, mais plus fréquemment et avec plus de force par les actes de sa vie. Austère envers lui-même, il buvait du gin quand il était seul pour réfréner son goût des bons crus ; et bien qu'il aimât le théâtre, il n'y

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avait pas mis les pieds depuis vingt ans. Mais il avait pour les autres une indulgence à toute épreuve ; et il s'émerveillait parfois, presque avec envie, de l'intensité de désir réclamée par leurs dérèglements ; et en dernier ressort, inclinait à les secourir plutôt qu'à les blâmer. « Je penche vers l'hérésie des caïnites, lui arrivait-il de dire pédamment. Je laisse mes frères aller au diable à leur propre façon. » En vertu de cette originalité, c'était fréquemment son lot d'être la dernière relation avouable et la dernière bonne influence dans la vie d'hommes en voie de perdition. Et à l'égard de ceux-là, aussi longtemps qu'ils fréquentaient son logis, il ne montrait jamais l'ombre d'une modification dans sa manière d'être.

Sans doute que cet héroïsme ne coûtait guère à M. Utterson ; car il était aussi peu démonstratif que possible, et ses amitiés mêmes semblaient fondées pareillement sur une bienveillance universelle. C'est une preuve de modestie que de recevoir tout formé, des mains du hasard, le cercle de ses amitiés. Telle était la méthode du notaire, il avait pour amis les gens de sa parenté

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ou ceux qu'il connaissait depuis le plus longtemps ; ses liaisons, comme le lierre, devaient leur croissance au temps, et ne réclamaient de leur objet aucune qualité spéciale. De là, sans doute, le lien qui l'unissait à M. Richard Enfield son parent éloigné, un vrai Londonien honorablement connu. C'était pour la plupart des gens une énigme de se demander quel attrait ces deux-là pouvaient voir l'un en l'autre, ou quel intérêt commun ils avaient pu se découvrir. Au dire de ceux qui les rencontraient faisant leur promenade dominicale, ils n'échangeaient pas un mot, avaient l'air de s'ennuyer prodigieusement, et accueillaient avec un soulagement visible la rencontre d'un ami. Malgré cela, tous deux faisaient le plus grand cas de ces sorties, qu'ils estimaient le plus beau fleuron de chaque semaine, et pour en jouir avec régularité il leur arrivait, non seulement de renoncer à d'autres occasions de plaisir, mais même de rester sourds à l'appel des affaires.

Ce fut au cours d'une de ces randonnées que le hasard les conduisit dans une petite rue détournée d'un quartier ouvrier de Londres. C'était ce qui

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s'appelle une petite rue tranquille, bien qu'elle charriât en semaine un trafic intense. Ses habitants, qui semblaient tous à leur aise, cultivaient à l'envi l'espoir de s'enrichir encore, et étalaient en embellissements le superflu de leurs gains ; de sorte que les devantures des boutiques, telles deux rangées d'accortes marchandes, offraient le long de cette artère un aspect engageant. Même le dimanche, alors qu'elle voilait ses plus florissants appas et demeurait comparativement vide de circulation, cette rue faisait avec son terne voisinage un contraste brillant, comme un feu dans une forêt ; et par ses volets repeints de frais, ses cuivres bien fourbis, sa propreté générale et son air de gaieté, elle attirait et charmait aussitôt le regard du passant.

À deux portes d'un coin, sur la gauche en allant vers l'est, l'entrée d'une cour interrompait l'alignement, et à cet endroit même, la masse rébarbative d'un bâtiment projetait en saillie son pignon sur la rue. Haut d'un étage, sans fenêtres, il n'offrait rien qu'une porte au rez-de-chaussée, et à l'étage la façade aveugle d'un mur décrépit.

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Il présentait dans tous ses détails les symptômes d'une négligence sordide et prolongée. La porte, dépourvue de sonnette ou de heurtoir, était écaillée et décolorée. Les vagabonds gîtaient dans l'embrasure et frottaient des allumettes sur les panneaux ; les enfants tenaient boutique sur le seuil ; un écolier avait essayé son canif sur les moulures ; et depuis près d'une génération, personne n'était venu chasser ces indiscrets visiteurs ni réparer leurs déprédations.

M. Enfield et le notaire passaient de l'autre côté de la petite rue ; mais quand ils arrivèrent à hauteur de l'entrée, le premier leva sa canne et la désigna :

– Avez-vous déjà remarqué cette porte ? demanda-t-il ; et quand son compagnon lui eut répondu par l'affirmative : Elle se rattache dans mon souvenir, ajouta-t-il, à une très singulière histoire.

– Vraiment ? fit M. Utterson, d'une voix légèrement altérée. Et quelle était-elle ?

– Eh bien, voici la chose, répliqua M. Enfield. C'était vers trois heures du matin, par une sombre

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nuit d'hiver. Je m'en retournais chez moi, d'un endroit au bout du monde, et mon chemin traversait une partie de la ville où l'on ne rencontrait absolument que des réverbères. Les rues se succédaient, et tout le monde dormait... Les rues se succédaient, toutes illuminées comme pour une procession et toutes aussi désertes qu'une église... si bien que finalement j'en arrivai à cet état d'esprit du monsieur qui dresse l'oreille de plus en plus et commence d'aspirer à l'apparition d'un agent de police. Tout à coup je vis deux silhouettes, d'une part un petit homme qui d'un bon pas trottinait vers l'est, et de l'autre une fillette de peut-être huit ou dix ans qui s'en venait par une rue transversale en courant de toutes ses forces. Eh bien, monsieur, arrivés au coin, tous deux se jetèrent l'un contre l'autre, ce qui était assez naturel; mais ensuite advint l'horrible de la chose, car l'homme foula froidement aux pieds le corps de la fillette et s'éloigna, la laissant sur le pavé, hurlante. Cela n'a l'air de rien à entendre raconter, mais c'était diabolique à voir. Ce n'était plus un homme que j'avais devant moi, c'était je ne sais quel monstre

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satanique et impitoyable. J'appelai à l'aide, me mis à courir, saisis au collet notre citoyen, et le ramenai auprès de la fillette hurlante qu'entourait déjà un petit rassemblement. Il garda un parfait sang-froid et ne tenta aucune résistance, mais me décocha un regard si atroce que je me sentis inondé d'une sueur froide. Les gens qui avaient surgi étaient les parents mêmes de la petite ; et presque aussitôt on vit paraître le docteur, chez qui elle avait été envoyée. En somme, la fillette, au dire du morticole, avait eu plus de peur que de mal ; et on eût pu croire que les choses en resteraient là. Mais il se produisit un phénomène singulier. J'avais pris en aversion à première vue notre citoyen. Les parents de la petite aussi, comme il était trop naturel. Mais ce qui me frappa ce fut la conduite du docteur. C'était le classique praticien routinier, d'âge et de caractère indéterminé, doué d'un fort accent d'Édimbourg, et sentimental à peu près autant qu'une cornemuse. Eh bien, monsieur, il en fut de lui comme de nous autres tous : à chaque fois qu'il jetait les yeux sur mon prisonnier, je voyais le morticole se crisper et pâlir d'une envie de le

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tuer. Je devinai sa pensée, de même qu'il devina la mienne, et comme on ne tue pas ainsi les gens, nous fîmes ce qui en approchait le plus. Nous déclarâmes à l'individu qu'il ne dépendait que de nous de provoquer avec cet accident un scandale tel que son nom serait abominé d'un bout à l'autre de Londres. S'il avait des amis ou de la réputation, nous nous chargions de les lui faire perdre. Et pendant tout le temps que nous fûmes à le retourner sur le gril, nous avions fort à faire pour écarter de lui les femmes, qui étaient comme des harpies en fureur. Jamais je n'ai vu pareille réunion de faces haineuses. Au milieu d'elles se tenait l'individu, affectant un sang-froid sinistre et ricaneur ; il avait peur aussi, je le voyais bien, mais il montrait bonne contenance, monsieur, comme un véritable démon. Il nous dit : « Si vous tenez à faire un drame de cet incident, je suis évidemment à votre merci. Tout gentleman ne demande qu'à éviter le scandale. Fixez votre chiffre. » Eh bien, nous le taxâmes à cent livres, destinées aux parents de la fillette. D'évidence il était tenté de se rebiffer, mais nous avions tous un air qui promettait du vilain, et il finit par céder. Il

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lui fallut alors se procurer l'argent ; et où croyez- vous qu'il nous conduisit ? Tout simplement à cet endroit où il y a la porte. Il tira de sa poche une clef, entra, et revint bientôt, muni de quelque dix livres en or et d'un chèque pour le surplus, sur la banque Coutts, libellé payable au porteur et signé d'un nom que je ne puis vous dire, bien qu'il constitue l'un des points essentiels de mon histoire ; mais c'était un nom honorablement connu et souvent imprimé. Le chiffre était salé, mais la signature valait pour plus que cela, à condition toutefois qu'elle fût authentique. Je pris la liberté de faire observer à notre citoyen que tout son procédé me paraissait peu vraisemblable, et que, dans la vie réelle, on ne pénètre pas à quatre heures du matin par une porte de cave pour en ressortir avec un chèque d'autrui valant près de cent livres. Mais d'un ton tout à fait dégagé et railleur, il me répondit : « Soyez sans crainte, je ne vous quitterai pas jusqu'à l'ouverture de la banque et je toucherai le chèque moi-même. » Nous nous en allâmes donc tous, le docteur, le père de l'enfant, notre homme et moi, passer le reste de la nuit dans mon appartement ;

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et le matin venu, après avoir déjeuné, nous nous rendîmes en choeur à la banque. Je présentai le chèque moi-même, en disant que j'avais toutes raisons de le croire faux. Pas du tout. Le chèque était régulier.

M.Utterson émit un clappement de langue désapprobateur.

– Je vois que vous pensez comme moi, reprit M. Enfield. Oui, c'est une fâcheuse histoire. Car notre homme était un individu avec qui nul ne voudrait avoir rien de commun, un vraiment sinistre individu, et la personne au contraire qui tira le chèque est la fleur même des convenances, une célébrité en outre, et (qui pis est) l'un de ces citoyens qui font, comme ils disent, le bien. Chantage, je suppose, un honnête homme qui paye sans y regarder pour quelque fredaine de jeunesse. Quoique cette hypothèse même, voyez- vous, soit loin de tout expliquer, ajouta-t-il.

Et sur ces mots il tomba dans une profonde rêverie.

Il en fut tiré par M.Utterson, qui lui demandait assez brusquement :

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– Et vous ne savez pas si le tireur du chèque habite là ?

–Un endroit bien approprié, n'est-ce pas? répliqua M. Enfield. Mais j'ai eu l'occasion de noter son adresse: il habite sur une place quelconque.

– Et vous n'avez jamais pris de renseignements... sur cet endroit où il y a la porte ? reprit M. Utterson.

– Non, monsieur ; j'ai eu un scrupule. Je répugne beaucoup à poser des questions ; c'est là un genre qui rappelle trop le jour du Jugement. On lance une question, et c'est comme si on lançait une pierre. On est tranquillement assis au haut d'une montagne ; et la pierre déroule, qui en entraîne d'autres ; et pour finir, un sympathique vieillard (le dernier auquel on aurait pensé) reçoit l'avalanche sur le crâne au beau milieu de son jardin privé, et ses parents n'ont plus qu'à changer de nom. Non, monsieur, je m'en suis fait une règle : plus une histoire sent le louche, moins je m'informe.

– Une très bonne règle, en effet, répliqua le

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notaire.

– Mais j'ai examiné l'endroit par moi-même, continua M.Enfield. On dirait à peine une habitation. Il n'y a pas d'autre porte, et personne n'entre ni ne sort par celle-ci, sauf, à de longs intervalles, le citoyen de mon aventure. Il y a trois fenêtres donnant sur la cour au premier étage, et pas une au rez-de-chaussée ; jamais ces fenêtres ne s'ouvrent, mais leurs carreaux sont nettoyés. Et puis il y a une cheminée qui fume en général; donc quelqu'un doit habiter là. Et encore ce n'est pas absolument certain, car les immeubles s'enchevêtrent si bien autour de cette cour qu'il est difficile de dire où l'un finit et où l'autre commence.

Les deux amis firent de nouveau quelques pas en silence ; puis :

– Enfield, déclara M. Utterson, c'est une bonne règle que vous avez adoptée.

– Je le crois en effet, répliqua Enfield.

– Mais malgré cela, poursuivit le notaire, il y a une chose que je veux vous demander ; c'est le

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nom de l'homme qui a foulé aux pieds l'enfant.

– Ma foi, répondit Enfield, je ne vois pas quel mal cela pourrait faire de vous le dire. Cet homme se nommait Hyde.

– Hum, fit M. Utterson. Et quel est son aspect physique ?

– Il n'est pas facile à décrire. Il y a dans son extérieur quelque chose de faux ; quelque chose de désagréable, d'absolument odieux. Je n'ai jamais vu personne qui me fût aussi antipathique; et cependant je sais à peine pourquoi. Il doit être contrefait de quelque part ; il donne tout à fait l'impression d'avoir une difformité ; mais je n'en saurais préciser le siège. Cet homme a un air extraordinaire, et malgré cela je ne peux réellement indiquer en lui quelque chose qui sorte de la normale. Non, monsieur, j'y renonce ; je suis incapable de le décrire. Et ce n'est pas faute de mémoire ; car, en vérité, je me le représente comme s'il était là.

M. Utterson fit de nouveau quelques pas en silence et visiblement sous le poids d'une préoccupation. Il demanda enfin :

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– Vous êtes sûr qu'il s'est servi d'une clef ?

– Mon cher monsieur... commença Enfield, au comble de la surprise.

– Oui, je sais, dit Utterson, je sais que ma question doit vous sembler bizarre. Mais de fait, si je ne vous demande pas le nom de l'autre personnage, c'est parce que je le connais déjà. Votre histoire, croyez-le bien, Richard, est allée à bonne adresse. Si vous avez été inexact en quelque détail, vous ferez mieux de le rectifier.

–Il me semble que vous auriez pu me prévenir, répliqua l'autre avec une pointe d'humeur. Mais j'ai été d'une exactitude pédantesque, comme vous dites. L'individu avait une clef, et qui plus est, il l'a encore. Je l'ai vu s'en servir, il n'y a pas huit jours.

M. Utterson poussa un profond soupir, mais s'abstint de tout commentaire ; et bientôt son cadet reprit :

– Voilà une nouvelle leçon qui m'apprendra à me taire. Je rougis d'avoir eu la langue si longue. Convenons, voulez-vous, de ne plus jamais

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reparler de cette histoire.

– Bien volontiers, répondit le notaire. Voici ma main, Richard ; c'est promis.

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Chaptre 1 Chapter Capítulo Kapittel Kapitel 장 챕터 Capítulo Kapitel 1 Chapter 1 Capítulo 1 Capitolo 1 第1章 1장 Hoofdstuk 1 Rozdział 1 Capítulo 1 Глава 1 Kapitel 1 Bölüm 1 Розділ 1 第一章 第一章

I

À propos d'une porte About|about|of a|door |über|einer|Tür 에 관하여||| sobre|sobre una puerta|de una|puerta |щодо|| |について|| o|o|o jednej|drzwi About a door 关于一扇门

M. Utterson le notaire était un homme d'une mine renfrognée, qui ne s'éclairait jamais d'un sourire ; il était d'une conversation froide, chiche et embarrassée ; peu porté au sentiment ; et pourtant cet homme grand, maigre, décrépit et triste, plaisait à sa façon. |||||||||||||||||||||скупой сдержанный||неловкий||||||||||||||||| |||||||||renfrognée||||||||||||avare de mots||||||||||||||||||| |Utterson||notary|was||man|of a|appearance|sour-faced|who||would brighten|never||smile||was|of a|conversation|cold|stingy||embarrassed|little|inclined|in|feeling||yet|||large|thin|decrepit||sad|pleased||its|way |Utterson||||||||||||||smil||||||snau||||||||||||||||||| M|Utterson||Notar||||einer|Aussehen|verkniffen|der||erhellte|nie||Lächeln||war||Gespräch|kühlen|karg||verlegen||geneigt||Gefühl||doch||||dünn|verfallen|||gefiel auf seine Weise|||eigenen Art |||공증인||||||||||||||||||||||||||||||||||||| |||الكاتب العدل||||||عبوس|||يبتسم|||ابتسامة||||||بخيل||||||||||||||||||| |||notariusz|||||wygląd|zrzędliwa|||rozjaśniał się|||||był||||skąpy||||skłonny do||||||||chudy|zgrzybiały|||podobał się||| |||нотар|||||вигляд|||||||||||||||||||||||||||||||| M Utterson|Utterson||notario|era||hombre||mina|fruncida|||se iluminaba|nunca||sonrisa||||conversación fría|fría|tacaño||incómoda||inclinado a||||||||delgado||||gustaba a su manera|||manera Mr. Utterson the lawyer was a man of a scowling appearance, who was never lightened by a smile; he had cold, stingy, and awkward conversation; not inclined to sentiment; and yet this tall, thin, decrepit, and sad man had his own way of pleasing. 律师乌特森先生是个面色阴沉的人,从不露出笑容;他的谈吐冷淡、吝啬且难堪;不太懂得感情;然而这个高大、瘦弱、衰老而忧伤的人,以他自己的方式还是让人喜欢。 Dans les réunions amicales, et quand le vin était à son goût, quelque chose d'éminemment bienveillant jaillissait de son regard ; quelque chose qui à la vérité ne se faisait jamais jour en paroles, mais qui s'exprimait non seulement par ce muet symbole de la physionomie d'après-dîner, mais plus fréquemment et avec plus de force par les actes de sa vie. ||meetings|friendly||when||wine|was|||taste|something|something|eminently|benevolent|burst|||gaze|something|thing|that|||truth||would|did|never|day||words|||expressed||only|by|this|mute|symbol|||physiognomy|according to|dinner||more|frequently|||||force|||acts|||life |||freundschaftlichen||wenn||Wein||||Geschmack|||äußerst|wohlwollend|strahlte hervor||ihrem|Blick||||||Wahrheit|||sich zeigte||||Worte|||äußerte sich||||||||||||||||||||||||| ||||||||||||||بشكل بارز||كان يتدفق|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||| ||||||||||||||wybitnie niezwykle|życzliwy|wychodziło|||||||||||||||||||wyrażało się|||||milczący|||||||||częściej||||||||||| ||||||||||||||виключно|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||| ||||||||||||||非常に|思いやりのある|あふれ出して|||||||||真実|||||||言葉|||表現されていた|||||無言の|象徴||||||||より頻繁に||||||||行動||| ||||||||||||||eminente|bienveillante|brotaba||||||||||||||||palabras||||||||silencioso|||||||||||||||||||| In friendly gatherings, and when the wine suited his taste, something eminently benevolent would spring from his gaze; something that, in truth, never manifested in words, but was expressed not only through the mute symbol of his post-dinner countenance, but more frequently and forcefully through the acts of his life. Austère envers lui-même, il buvait du gin quand il était seul pour réfréner son goût des bons crus ; et bien qu'il aimât le théâtre, il n'y Austere|toward|him|even||drank||gin|||was|alone||refrain|||of the|good|wines||well|that he|loved||theater||didn't ||||||||عندما|||||||||||||||||| |hacia|||||||||||||||||buenos vinos|||||||| Surowy|||||pił||||||||powstrzymywać|||||wino|||||||| Austere to himself, he drank gin when he was alone to curb his taste for fine wines; and although he loved the theater, he did not

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avait pas mis les pieds depuis vingt ans. had||put||feet|since|twenty|years ||||підніжжя||| ||||los pies||| hadn't set foot there for twenty years. Mais il avait pour les autres une indulgence à toute épreuve ; et il s'émerveillait parfois, presque avec envie, de l'intensité de désir réclamée par leurs dérèglements ; et en dernier ressort, inclinait à les secourir plutôt qu'à les blâmer. ||had|||others||indulgence|to|any|test|||marveled|sometimes|almost||envy||the intensity||desire|claimed|for|their|disorders||in|last|resort|inclined|to|the|help|rather|that had||blame |||||||indulgencia|||prueba||||||||||||reclamado|||desórdenes||||último recurso||||ayudar||||culpar |||||інших|||||||||||||||||||||||||||||||| ||||||||||||||||||||||||||||||skłaniał|||pomóc||||potępiać But he had an unwavering indulgence for others; and he sometimes marveled, almost with envy, at the intensity of desire demanded by their excesses; and ultimately, he tended to help them rather than blame them. « Je penche vers l'hérésie des caïnites, lui arrivait-il de dire pédamment. |||||Kainiten||||||gelehrt |leans|towards|the heresy|of the|Cainites|him|arrived|||say|pedantically |||herezja||kainici||||||pedantycznie |inclino||la herejía||caínitas||||||públicamente |||||||||||pedantisk "I lean towards the heresy of the Cainites, he would sometimes say pedantically." Je laisse mes frères aller au diable à leur propre façon. I|let||brothers|||devil||their|own|way |dejo||||||||propia| I let my brothers go to hell in their own way. » En vertu de cette originalité, c'était fréquemment son lot d'être la dernière relation avouable et la dernière bonne influence dans la vie d'hommes en voie de perdition. |||||||||||||zugeben||||||||||||| |virtue|||originality|it was|frequently||lot||||relation|admissible|||||||||||way||perdition ||||||||lote|||||reconocible||||||||||||| ||||oryginalności|||||||||dozwolona||||||w|||||||zagłada moralna By virtue of this originality, it was frequently her lot to be the last admissible relationship and the last good influence in the lives of men on the path to ruin. Et à l'égard de ceux-là, aussi longtemps qu'ils fréquentaient son logis, il ne montrait jamais l'ombre d'une modification dans sa manière d'être. ||regard||those|||||frequented||lodging|||showed||the shadow||modification|||| ||||||||||||||||||zmiany|||| |||||||||||hogar|||||la sombra|||||| And with regard to those, as long as they frequented her home, she never showed the slightest shadow of a change in her way of being.

Sans doute que cet héroïsme ne coûtait guère à M. Utterson ; car il était aussi peu démonstratif que possible, et ses amitiés mêmes semblaient fondées pareillement sur une bienveillance universelle. ||||||||||||||||demonstrativ||||||||||||| |doubt|||heroism||cost|hardly||||because|||||demonstrative|that||||friendships||seemed|founded|likewise|||benevolence| ||||||cost|||||||||||||||amistades|mismas||fundadas||||benevolencia universal| No doubt this heroism cost Mr. Utterson little; for he was as undemonstrative as possible, and his very friendships seemed similarly founded on universal benevolence. C'est une preuve de modestie que de recevoir tout formé, des mains du hasard, le cercle de ses amitiés. ||proof|||||receive||formed||hands||chance||circle||its| It's a sign of modesty to receive the circle of your friendships from the hands of chance. Telle était la méthode du notaire, il avait pour amis les gens de sa parenté Such|||method||notary||||||people|||kin ||||||||||||||slekt This was the notary's method: his friends were his relatives.

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ou ceux qu'il connaissait depuis le plus longtemps ; ses liaisons, comme le lierre, devaient leur croissance au temps, et ne réclamaient de leur objet aucune qualité spéciale. ||||||||||||Efeu|||||||||||||| |those|that he|knew|since|||longest||liaisons|||ivy|were to||growth|||||claimed||their|object|none|quality|special |||||||||関係||||||||||||||||| ||||||||||||klatreplante|||||||||||||| or those he had known the longest; his connections, like ivy, owed their growth to time, and claimed no special qualities from their object. De là, sans doute, le lien qui l'unissait à M. Richard Enfield son parent éloigné, un vrai Londonien honorablement connu. |||||link||united||||Enfield||relative|distant|||London||known Hence, no doubt, the bond that united him to Mr. Richard Enfield, his distant relative and a true Londoner of honorable repute. C'était pour la plupart des gens une énigme de se demander quel attrait ces deux-là pouvaient voir l'un en l'autre, ou quel intérêt commun ils avaient pu se découvrir. |||||||puzzle|||||appeal|||||||||||||||could||discover Au dire de ceux qui les rencontraient faisant leur promenade dominicale, ils n'échangeaient pas un mot, avaient l'air de s'ennuyer prodigieusement, et accueillaient avec un soulagement visible la rencontre d'un ami. ||||||||||||wechselten nicht|||||||||||||||||| |say|||||encountered|||walk|Sunday||didn't exchange|||||the air||be bored|prodigiously||welcomed|||relief|||encounter|| ||||||||||||||||||||||recibían|||||||| According to those who met them on their Sunday stroll, they didn't exchange a word, looked prodigiously bored, and welcomed the encounter of a friend with visible relief. Malgré cela, tous deux faisaient le plus grand cas de ces sorties, qu'ils estimaient le plus beau fleuron de chaque semaine, et pour en jouir avec régularité il leur arrivait, non seulement de renoncer à d'autres occasions de plaisir, mais même de rester sourds à l'appel des affaires. Despite|||||||largest|case|||outings||estimated||||jewel|||||||enjoy||regularity|||||||refrain|||||||||stay|deaf||the call||business |||||||||||||||||adorno|||||||disfrutar||||||||||||||||||||||| |||||||||||||||||prydsmykke|||||||||||||||||||||||||||||| In spite of this, both of them made the most of these outings, which they considered the crowning glory of each week, and to enjoy them with regularity they sometimes not only gave up other occasions for pleasure, but even remained deaf to the call of business.

Ce fut au cours d'une de ces randonnées que le hasard les conduisit dans une petite rue détournée d'un quartier ouvrier de Londres. This|was||||||hikes|||chance||led||||street|detoured||neighborhood|worker|| |||||||||||||||||desviada||||| It was during one of these walks that chance led them to a little side street in a working-class district of London. C'était ce qui

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s'appelle une petite rue tranquille, bien qu'elle charriât en semaine un trafic intense. |||||||verkehren würde||||| |||||||carried||||| se llama||||||que|transportaba||||| |||||||har||||| Ses habitants, qui semblaient tous à leur aise, cultivaient à l'envi l'espoir de s'enrichir encore, et étalaient en embellissements le superflu de leurs gains ; de sorte que les devantures des boutiques, telles deux rangées d'accortes marchandes, offraient le long de cette artère un aspect engageant. ||||||||||||||||||||||||||||||||||flink|||||||||| |||||||at ease|were cultivating||as they pleased|hope|||||displayed||embellishments||superflu|||gains||sort|||store fronts|||such||rows|charming|merchants|offered|||||artery|||inviting ||||||||||||||||mostraban||embellecimientos|||||ganancias|||||vitrinas|||||filas|de comerciantes||ofrecían|||||arteria|||atractivo ||||||||||||||||||||||||||||vinduene||||||smilende|||||||||| Sus habitantes, que parecían estar tranquilos, cultivaban con entusiasmo la esperanza de enriquecerse aún más y mostraban la superfluidad de sus ganancias en adornos, de modo que las fachadas de las tiendas, como dos hileras de accortes marchandes, ofrecían un aspecto atractivo a lo largo de esta calle. Même le dimanche, alors qu'elle voilait ses plus florissants appas et demeurait comparativement vide de circulation, cette rue faisait avec son terne voisinage un contraste brillant, comme un feu dans une forêt ; et par ses volets repeints de frais, ses cuivres bien fourbis, sa propreté générale et son air de gaieté, elle attirait et charmait aussitôt le regard du passant. ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||poliert||||||||||||||||| ||Sunday||that it|wanted|||flourishing|allure||remained|comparatively|empty||||||||dull|neighborhood||||||fire|||||||shutters|repainted||fresh||coppers||polished||cleanliness||||||cheerfulness||attracted||charmed|immediately||look||passer ||||||||繁栄する||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||| |||||velaba|||floridos|encantos||permanecía||||||||||soso|vecindario|||||||||bosque||||persianas|pintados de nuevo||||metales||bien pulidos||limpieza||||||alegría||atraía||encantaba||||| |||||||||attrait|||||||||||||||||||||||||||nymalte||||||polert kobber||||||||||||||||| Incluso los domingos, cuando velaba sus rasgos más florecientes y permanecía comparativamente vacía de tráfico, esta calle hacía un brillante contraste con su apagado vecindario, como un incendio en un bosque; y con sus contraventanas recién repintadas, sus cobres bien amueblados, su limpieza general y su aire de alegría, atraía y encantaba inmediatamente la mirada del transeúnte.

À deux portes d'un coin, sur la gauche en allant vers l'est, l'entrée d'une cour interrompait l'alignement, et à cet endroit même, la masse rébarbative d'un bâtiment projetait en saillie son pignon sur la rue. |||||||||||||||unterbrach||||||||||||||||||| ||doors||corner|||left||going||the east|||court|interrupted|the alignment||||place||||uninviting||building|projected||protrusion||gable||| |||||||左側||||||||||||||||||||||||||| ||||rincón|||||||||||||||||||||||||||||| ||||||||||||||||||||||||uhyggelig|||||utstikkende||gavl||| Haut d'un étage, sans fenêtres, il n'offrait rien qu'une porte au rez-de-chaussée, et à l'étage la façade aveugle d'un mur décrépit. Top|||||it|offered|||||ground||pavement||||||blind||wall|decrepit ||||ventanas|||||||||||||||ciega|||

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Il présentait dans tous ses détails les symptômes d'une négligence sordide et prolongée. ||||||||||sordid|| La porte, dépourvue de sonnette ou de heurtoir, était écaillée et décolorée. |||||||Türklopfer||abgeblättert||ausgeblichen ||devoid||doorbell|||knocker||peeled||discolored |||||||klokke eller dørhammer|||| Les vagabonds gîtaient dans l'embrasure et frottaient des allumettes sur les panneaux ; les enfants tenaient boutique sur le seuil ; un écolier avait essayé son canif sur les moulures ; et depuis près d'une génération, personne n'était venu chasser ces indiscrets visiteurs ni réparer leurs déprédations. ||lagerten||||schliffen||||||||||||||||||||||||||||||||||||| |vagabonds|were camping||the doorway||rubbed||matches|||panels|||held|shop|||threshold||schoolboy||tried||pocket knife|||moldings||for|near|||person||come|hunt||indiscreet|||||depredations ||||||||fósforos||||||||||||||||cuchillo|||molduras|||||||||||||||| ||overnattet|||||||||||||||||||||||||listverk||||||||||||||||

M. Enfield et le notaire passaient de l'autre côté de la petite rue ; mais quand ils arrivèrent à hauteur de l'entrée, le premier leva sa canne et la désigna : ||||||||||||||||||||||||||||bezeichnet ||||||||side||||||||arrived||height|||||raised||cane|||designated ||||||||||||||||||altura||||||||||

– Avez-vous déjà remarqué cette porte ? |||noticed|| demanda-t-il ; et quand son compagnon lui eut répondu par l'affirmative : Elle se rattache dans mon souvenir, ajouta-t-il, à une très singulière histoire. asked|did|he||||||had|||the affirmative|It||is linked|||memory|added||he||||singular|story

– Vraiment ? fit M. Utterson, d'une voix légèrement altérée. fit||||voice|slightly| Et quelle était-elle ? |what|was|

– Eh bien, voici la chose, répliqua M. Enfield. ||here's||thing||| C'était vers trois heures du matin, par une sombre |||hours||morning|by||dark

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nuit d'hiver. Je m'en retournais chez moi, d'un endroit au bout du monde, et mon chemin traversait une partie de la ville où l'on ne rencontrait absolument que des réverbères. |me|was returning||||place||end||world||||traversed||part|||city|where|one||encountered||||streetlights ||||||||final||||||||||||||||||| Les rues se succédaient, et tout le monde dormait... Les rues se succédaient, toutes illuminées comme pour une procession et toutes aussi désertes qu'une église... si bien que finalement j'en arrivai à cet état d'esprit du monsieur qui dresse l'oreille de plus en plus et commence d'aspirer à l'apparition d'un agent de police. |||succeeded|||||was sleeping||||succeeded||illuminated||||||||deserted||church|if||||I arrived|arrived|||state|||mister||pricks|the ear|||||||to aspire|||||| ||||||||||||se sucedían|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||| Tout à coup je vis deux silhouettes, d'une part un petit homme qui d'un bon pas trottinait vers l'est, et de l'autre une fillette de peut-être huit ou dix ans qui s'en venait par une rue transversale en courant de toutes ses forces. ||||||||||||||||hüpfte||||||||||||||||||||||||||| All||sudden||saw||silhouettes||||||||good||was trotting|||||||girl||||||||||||||transverse||running|||| Eh bien, monsieur, arrivés au coin, tous deux se jetèrent l'un contre l'autre, ce qui était assez naturel; mais ensuite advint l'horrible de la chose, car l'homme foula froidement aux pieds le corps de la fillette et s'éloigna, la laissant sur le pavé, hurlante. |||||||||||||||||||||||||||trampelte||||||||||||||||schreiend |||arrived||||||threw||against|the other||||enough|natural||then|happened|the horrible||||because||trampled|coldly||feet|||||little girl||walked away||leaving||||screaming |||||||||||||||||||||||||||fouló|||||||||||||||| Cela n'a l'air de rien à entendre raconter, mais c'était diabolique à voir. |doesn't|the air||||hear|tell|||||see Ce n'était plus un homme que j'avais devant moi, c'était je ne sais quel monstre |was|||||I had|in front|||||know||monster

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satanique et impitoyable. ||unforgiving J'appelai à l'aide, me mis à courir, saisis au collet notre citoyen, et le ramenai auprès de la fillette hurlante qu'entourait déjà un petit rassemblement. ||||||||||||||||||||umgeben|||| I called|||me|put||run|seized||collar|our|citizen|||brought|with|||girl|screaming|that surrounded||||gathering ||ayuda||||||||||||||||||que ya rodeaba|||| Il garda un parfait sang-froid et ne tenta aucune résistance, mais me décocha un regard si atroce que je me sentis inondé d'une sueur froide. |||||||||||||schoss|||||||||||| He|kept|a|perfect|blood|cold|||attempted|no||||shot||||atrocious|||||flooded|of a|sweat| Les gens qui avaient surgi étaient les parents mêmes de la petite ; et presque aussitôt on vit paraître le docteur, chez qui elle avait été envoyée. |||had|emerged|||||||||almost|immediately||saw|appear|||with|||||sent ||||||||||||||inmediatamente||||||||||| En somme, la fillette, au dire du morticole, avait eu plus de peur que de mal ; et on eût pu croire que les choses en resteraient là. |||||||Leichenschänder||||||||||||||||||| |sum|the||in the|say|of the|mortician|had|had|||fear|||harm|||would||believe|||||would remain| |||||||morticole||||||||||||||||||| |||||||dødsdømt||||||||||||||||||| Mais il se produisit un phénomène singulier. |||produced||| ||||||singular J'avais pris en aversion à première vue notre citoyen. I had|taken|||||sight||citizen Les parents de la petite aussi, comme il était trop naturel. |||||||||too| Mais ce qui me frappa ce fut la conduite du docteur. ||||struck||||conduct|| C'était le classique praticien routinier, d'âge et de caractère indéterminé, doué d'un fort accent d'Édimbourg, et sentimental à peu près autant qu'une cornemuse. ||||||||||||||||||||||Dudelsack |||practitioner|routine|of age||||indeterminate|gifted||||of Edinburgh||sentimental|||close|as much||bagpipe |||practicante|||||||||||||sentimental||||||corneta Eh bien, monsieur, il en fut de lui comme de nous autres tous : à chaque fois qu'il jetait les yeux sur mon prisonnier, je voyais le morticole se crisper et pâlir d'une envie de le ||||||||||||||||||||||||||Totenbeschauer|||||||| |||||was|of|him||||others||to||times||threw||eyes|||prisoner||saw||mortuary||tense||pale||envy||

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tuer. kill Je devinai sa pensée, de même qu'il devina la mienne, et comme on ne tue pas ainsi les gens, nous fîmes ce qui en approchait le plus. |erriet|||||||||||||||||||taten|||||| I|guessed|its|thought||||guessed||mine|||||kills||thus||||did||||approached|| Nous déclarâmes à l'individu qu'il ne dépendait que de nous de provoquer avec cet accident un scandale tel que son nom serait abominé d'un bout à l'autre de Londres. |erklärten|||||||||||||||||||||abominieren|||||| |declared|||||depended|||us||provoke|||accident||scandal|such||||would|abominated||end|||| |declaramos|||||||||||||||||||||abominado|||||| S'il avait des amis ou de la réputation, nous nous chargions de les lui faire perdre. ||||||||||sorgten dafür||||| |||friends|||||||would take|||||lose Et pendant tout le temps que nous fûmes à le retourner sur le gril, nous avions fort à faire pour écarter de lui les femmes, qui étaient comme des harpies en fureur. |during||||||were|||return|||grill||were|strong||||remove||him||women|||||harpies||fury Jamais je n'ai vu pareille réunion de faces haineuses. ||have|seen|such|meeting||faces|hateful Au milieu d'elles se tenait l'individu, affectant un sang-froid sinistre et ricaneur ; il avait peur aussi, je le voyais bien, mais il montrait bonne contenance, monsieur, comme un véritable démon. ||||||||||||grinsend|||||||||||||||||| ||||||||||sinister||sneering|||fear||||||||showed||||||| ||||||||||||maldiciente|||||||veía||||||||||| Il nous dit : « Si vous tenez à faire un drame de cet incident, je suis évidemment à votre merci. |||||||||drama||||||||| Tout gentleman ne demande qu'à éviter le scandale. |||demanda|||| Fixez votre chiffre. Fix||figure » Eh bien, nous le taxâmes à cent livres, destinées aux parents de la fillette. ||||steuerten||||||||| ||||taxed||||intended||||| ||||taxamos||||||||| D'évidence il était tenté de se rebiffer, mais nous avions tous un air qui promettait du vilain, et il finit par céder. ||||||widersprechen||||||||||||||| |||tempted|||rebel||||||||||nasty||||| ||||||rebullir||||||||||||||| Il

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lui fallut alors se procurer l'argent ; et où croyez- vous qu'il nous conduisit ? |had to|||obtain||||believe||||led ||||||||cree|||| Tout simplement à cet endroit où il y a la porte. Il tira de sa poche une clef, entra, et revint bientôt, muni de quelque dix livres en or et d'un chèque pour le surplus, sur la banque Coutts, libellé payable au porteur et signé d'un nom que je ne puis vous dire, bien qu'il constitue l'un des points essentiels de mon histoire ; mais c'était un nom honorablement connu et souvent imprimé. |pulled|||||key|||returned|soon|equipped||||||||||||||||Coutts|labeled|payable||bear|||||||||||||||||||||||||honorably|||often|printed |||||||||||||||||||||||sobra||||||||||||||||||||||||||||||||||||| Le chiffre était salé, mais la signature valait pour plus que cela, à condition toutefois qu'elle fût authentique. The|figure|was|salted|||||||||||||| Je pris la liberté de faire observer à notre citoyen que tout son procédé me paraissait peu vraisemblable, et que, dans la vie réelle, on ne pénètre pas à quatre heures du matin par une porte de cave pour en ressortir avec un chèque d'autrui valant près de cent livres. |||||||||||||||seemed||likely||||||||||||||||||door||cave|||re-emerge|||check|of others|worth|||| |||||||||||||||||||||||||||||||||||||cave|||||||||||| Mais d'un ton tout à fait dégagé et railleur, il me répondit : « Soyez sans crainte, je ne vous quitterai pas jusqu'à l'ouverture de la banque et je toucherai le chèque moi-même. ||your|||will|unconcerned||mocking||||Be||fear||||will leave|||||||||will touch|||| |||||||||||||||||||||||||||tocaré|||| » Nous nous en allâmes donc tous, le docteur, le père de l'enfant, notre homme et moi, passer le reste de la nuit dans mon appartement ; |||went|||||||||||||||||||||

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et le matin venu, après avoir déjeuné, nous nous rendîmes en choeur à la banque. |||||||||gingen||||| |||||||||went||choir||| ||||||desayunado|||||||| Je présentai le chèque moi-même, en disant que j'avais toutes raisons de le croire faux. |present||||||||||||||false Pas du tout. Le chèque était régulier. |||regular

M.Utterson émit un clappement de langue désapprobateur. ||||Zungenschnalzen||| ||emitted||click|||disapproving ||||clapido|||

– Je vois que vous pensez comme moi, reprit M. Enfield. Oui, c'est une fâcheuse histoire. |||troublesome| |||desagradable| Car notre homme était un individu avec qui nul ne voudrait avoir rien de commun, un vraiment sinistre individu, et la personne au contraire qui tira le chèque est la fleur même des convenances, une célébrité en outre, et (qui pis est) l'un de ces citoyens qui font, comme ils disent, le bien. |||||||||||||||||||||||||||||||||conveniences|||||||pest|||||||font||||| |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||nada||||| Chantage, je suppose, un honnête homme qui paye sans y regarder pour quelque fredaine de jeunesse. |||||||||||||Lappalie|| Blackmail||||honest|||||||||foolishness|| |||||||||||||若気の至り||若さ |||||||||||||frivolidad|| Quoique cette hypothèse même, voyez- vous, soit loin de tout expliquer, ajouta-t-il. Although||||see||||||||| |||||||||||彼は付け加|| ||||||||||explicar|||

Et sur ces mots il tomba dans une profonde rêverie.

Il en fut tiré par M.Utterson, qui lui demandait assez brusquement : ||||||Utterson|||||

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– Et vous ne savez pas si le tireur du chèque habite là ? |||||||shooter||||

–Un endroit bien approprié, n'est-ce pas? |place||||| répliqua M. Enfield. Mais j'ai eu l'occasion de noter son adresse: il habite sur une place quelconque. |||||||||||||any

– Et vous n'avez jamais pris de renseignements... sur cet endroit où il y a la porte ? ||||||information|||||||has|| reprit M. Utterson.

– Non, monsieur ; j'ai eu un scrupule. |||||scruple |señor|||| Je répugne beaucoup à poser des questions ; c'est là un genre qui rappelle trop le jour du Jugement. |repulse|||||||||||||||| ||||hacer||||||||||||| On lance une question, et c'est comme si on lançait une pierre. |||question|||||||a|stone On est tranquillement assis au haut d'une montagne ; et la pierre déroule, qui en entraîne d'autres ; et pour finir, un sympathique vieillard (le dernier auquel on aurait pensé) reçoit l'avalanche sur le crâne au beau milieu de son jardin privé, et ses parents n'ont plus qu'à changer de nom. ||quietly|sitting||||||||rolls||||||||||old man|||||||||||skull|||||||||||||||| |||||alto||||||||||||||||||||||pensado||||||||||||||||||||| Non, monsieur, je m'en suis fait une règle : plus une histoire sent le louche, moins je m'informe. |||of it||||rule||||smells||sketchy|less||informs myself |||||||||||||sospechoso|||

– Une très bonne règle, en effet, répliqua le

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notaire.

– Mais j'ai examiné l'endroit par moi-même, continua M.Enfield. On dirait à peine une habitation. |||||habitation |||apenas||vivienda Il n'y a pas d'autre porte, et personne n'entre ni ne sort par celle-ci, sauf, à de longs intervalles, le citoyen de mon aventure. ||||||||entra|||||||||||||||| Il y a trois fenêtres donnant sur la cour au premier étage, et pas une au rez-de-chaussée ; jamais ces fenêtres ne s'ouvrent, mais leurs carreaux sont nettoyés. ||||||||||||||||||ground||||||||tiles|| |||||||||||||||||||||||se abren|||ventanas|| Et puis il y a une cheminée qui fume en général; donc quelqu'un doit habiter là. ||||||chimney||||||||| Et encore ce n'est pas absolument certain, car les immeubles s'enchevêtrent si bien autour de cette cour qu'il est difficile de dire où l'un finit et où l'autre commence. ||||||||||intertwine||||||court|||||||||||| |||||absolutamente|||||se entrelazan||||||||||||||||||

Les deux amis firent de nouveau quelques pas en silence ; puis : |||made|||||||then |||hicieron|||||||

– Enfield, déclara M. Utterson, c'est une bonne règle que vous avez adoptée.

– Je le crois en effet, répliqua Enfield.

– Mais malgré cela, poursuivit le notaire, il y a une chose que je veux vous demander ; c'est le |||continued||||||||||||||

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nom de l'homme qui a foulé aux pieds l'enfant. |||||trampled|||

– Ma foi, répondit Enfield, je ne vois pas quel mal cela pourrait faire de vous le dire. |has||||||||||||||| Cet homme se nommait Hyde.

– Hum, fit M. Utterson. |suits|| Et quel est son aspect physique ?

– Il n'est pas facile à décrire. Il y a dans son extérieur quelque chose de faux ; quelque chose de désagréable, d'absolument odieux. |||||||something||false||||unpleasant||odious |||||||||falso|||||absolutamente| Je n'ai jamais vu personne qui me fût aussi antipathique; et cependant je sais à peine pourquoi. |||||||||unsympathisch||||||| |||||||||unpleasant||||||| Il doit être contrefait de quelque part ; il donne tout à fait l'impression d'avoir une difformité ; mais je n'en saurais préciser le siège. |||falsch gemacht||||||||||||||||||| |||counterfeited||||||||||||||||would know||the|seat |||contrefeito||||||||||||||||||| Cet homme a un air extraordinaire, et malgré cela je ne peux réellement indiquer en lui quelque chose qui sorte de la normale. ||has|||||||||||||||||||| |||||extraordinario||||||||||||||||| Non, monsieur, j'y renonce ; je suis incapable de le décrire. |||||||||describe Et ce n'est pas faute de mémoire ; car, en vérité, je me le représente comme s'il était là. |||||||||||||represents||||

M. Utterson fit de nouveau quelques pas en silence et visiblement sous le poids d'une préoccupation. Il demanda enfin :

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– Vous êtes sûr qu'il s'est servi d'une clef ? ||sure|that it||used||key

– Mon cher monsieur... commença Enfield, au comble de la surprise. ||||||peak|||

– Oui, je sais, dit Utterson, je sais que ma question doit vous sembler bizarre. ||||||||||debe||seemar|extraña Mais de fait, si je ne vous demande pas le nom de l'autre personnage, c'est parce que je le connais déjà. Votre histoire, croyez-le bien, Richard, est allée à bonne adresse. ||believe||well|||went||good|address Si vous avez été inexact en quelque détail, vous ferez mieux de le rectifier. |||||||||will|better|||rectify

–Il me semble que vous auriez pu me prévenir, répliqua l'autre avec une pointe d'humeur. |||||would|||warn|||||| Mais j'ai été d'une exactitude pédantesque, comme vous dites. |||||pedantic||| ||||exactness|pedantic||| |||||pedante||| L'individu avait une clef, et qui plus est, il l'a encore. Je l'ai vu s'en servir, il n'y a pas huit jours. |||||||||eight|

M. Utterson poussa un profond soupir, mais s'abstint de tout commentaire ; et bientôt son cadet reprit : |||||sigh||abstained||||||||

– Voilà une nouvelle leçon qui m'apprendra à me taire. |||||beibringen wird||| |||||will teach me|||be quiet |||||me aprenderá||| Je rougis d'avoir eu la langue si longue. |blush||||tongue||long |||||lengua|| Convenons, voulez-vous, de ne plus jamais Let's agree||||||

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reparler de cette histoire. talk|||

– Bien volontiers, répondit le notaire. |willingly||| Voici ma main, Richard ; c'est promis. |||||prometido