Journal en français facile 01 novembre 2018
Loïc Buissieres : À l'écoute de RFI, il est 21h à Paris, 20h en temps universel. C'est l'heure de votre rendez-vous quotidien avec le Journal en français facile, journal co-présenté ce soir par Zéphyrin Kouadio. Bonsoir Zéphyrin.
Zéphyrin Kouadio : Bonsoir Loïc, bonsoir à toutes et à tous.
LB : À la Une ce soir, un juge anticorruption nommé ministre de la Justice au Brésil. Sergio Moro répond favorablement à la proposition du nouveau président Jair Bolsonaro, qui débauche l'homme qui avait condamné l'ancien président Lula à la prison.
ZK : À la Une également, le gouvernement yéménite prêt à reprendre les négociations de paix avec la rébellion houthie. Au moment où Washington multiplie les appels en faveur de la relance du dialogue. Les détails dans un instant.
LB : Nous reviendrons également sur le classement Doing Business établi par la Banque mondiale pour évaluer la qualité de l'environnement des affaires. Un classement dans lequel la France perd du terrain.
ZK : On part au Brésil, pour débuter ce journal. Quelques jours après la victoire dans les urnes de Jair Bolsonaro, le nouveau président qui dévoile peu à peu les contours de son équipe gouvernementale.
LB : Après les portefeuilles des Sciences, de la Défense et de l'Économie, on connait désormais le nom du futur ministre de la Justice. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que cette nomination provoque la controverse. Puisque c'est le juge anticorruption, Sergio Moro, qui occupera cette fonction. C'est lui qui avait condamné l'ancien président Lula à la prison. RFI, Rio, François Cardona.
Le juge Sergio Moro n'aura pas attendu longtemps pour accepter le ministère que lui offrait Jair Bolsonaro. Il est immédiatement venu le rencontrer à Rio de Janeiro. Il a accepté le portefeuille de la Justice, au nom du bien supérieur, a-t-il dit, pour renforcer la lutte contre la corruption et le crime organisé. Le président élu réussit ainsi un coup de maître, lui qui a durant toute la campagne dénoncé la corruption et assuré qu'il allait y mettre fin. Sergio Moro est l'un des Brésiliens les plus populaires. Ces dernières années, il mit au jour le plus grand scandale de corruption de l'histoire du pays, grâce à l'opération Lava Jato –avec la condamnation de dizaines d'hommes d'affaires et de politiques– des milliards d'euros ont été détournés. Sergio Morro va donc faire partie d'un gouvernement d'extrême droite - mais il a tenu à rassurer, en promettant que l'opération Lava Jato allait continuer à fonctionner, avec d'autres « juges locaux très courageux ». Sergio Moro ne pourra plus auditionner l'ancien président Lula, qu'il a condamné à 12 ans de prison et qu'il devait entendre de nouveau d'ici 15 jours. Son rapprochement avec Jair Bolsonaro donne cependant des arguments à ses détracteurs, comme le Parti des travailleurs, qui accusent le juge d'avoir perdu son impartialité.
ZK : À la Une également, la situation au Yémen où le gouvernement se dit prêt à reprendre les négociations de paix avec la rébellion houthie.
LB : Des déclarations qui font suites aux appels venus des États-Unis. Des appels très pressants en faveur de la relance du dialogue. Washington qui dans le même temps demande l'arrêt des bombardements de la coalition commandée par l'Arabie saoudite. La guerre au Yémen a fait en plus de trois ans et demi des milliers de morts, dont de nombreux civils. Nicolas Falez.
Conséquence indirecte de l'affaire Khashoggi, le changement de ton de plusieurs alliés de l'Arabie saoudite, à commencer par les États-Unis qui désormais pressent le royaume de mettre fin à ses frappes aériennes contre la rébellion chiite des Houthis du Yémen. Après trois ans et demi de bombardements meurtriers, l'opération est un échec militaire. L'Arabie Saoudite, les Émirats Arabes Unis et les autres pays membres de la coalition n'ayant pas réussi à reprendre la plupart des territoires conquis par les rebelles, et notamment Sanaa, la capitale. Riyad n'a pas encore répondu à la demande américaine et ces derniers jours, d'importants moyens militaires étaient massés autour du port de Hodeida, tenu par les Houthis. Sur le plan politique, Washington demande la reprise des négociations de paix d'ici 30 jours. Le gouvernement yéménite dit être prêt à reprendre le dialogue immédiatement. Les rebelles houthis, eux, n'ont pas encore répondu. Plusieurs efforts de paix ont déjà échoué en 2016, après plus de 100 jours de discussions. Et en septembre dernier, des négociations prévues à Genève ont échoué. La délégation rebelle a refusé de faire le voyage, estimant que son retour au Yémen n'était pas garanti.
ZK : Venons-en à ce classement établi par la Banque mondiale pour évaluer la qualité de l'environnement des affaires, le classement Doing Business. Il est publié chaque année, à la même époque, et il n'est pas flatteur pour la France.
LB : La France qui perd une place au classement 2019, et se retrouve au 32ème rang derrière l'Azerbaïdjan et le Rwanda. En tête, la Nouvelle-Zélande conserve la première marche du podium, suivi de Singapour, puis du Danemark à la troisième place. L'année dernière, la France avait déjà perdu deux places. Malgré ce recul, le rapport pointe une légère amélioration de l'environnement des affaires dans l'hexagone entre 2017 et 2018. Patricia Lecompte.
La France effraye encore les investisseurs étrangers par sa lourdeur administrative et la complexité de ses procédures. À titre d'exemple, le délai d'attente pour l'obtention d'un permis de construire est de 183 jours, et si l'entreprise fait faillite, ses dirigeants devront affronter deux années de paperasserie pour clôturer le dossier. Ce sont pourtant certaines simplifications qui ont permis à la France d'obtenir un meilleur indice global. Par exemple, le taux d'imposition sur les bénéfices des entreprises a été réduit de 2,2 % et le délai d'enregistrement d'une société a reculé de 22 jours. Dans son rapport, la Banque mondiale considère que les efforts menés par le gouvernement d'Édouard Philippe en matière fiscale telle que les réductions des taxes sur le travail et les cotisations obligatoires contribuent à cette amélioration. Sur les 190 pays observés, la France occupe le 32ème rang. Selon le classement, il est plus facile de faire des affaires en Malaisie ou au Rwanda que dans l'hexagone. Mais la France n'est pas la plus mal placée parmi les pays européens. Derrière elle se trouvent les Pays-Bas, la Suisse, la Belgique et l'Italie.
ZK : Cette information à présent qui représente un pas de géant pour la médecine. La possibilité pour des personnes paralysées de marcher à nouveau grâce à une stimulation électrique.
LB : Ce sont deux articles publiés dans des revues scientifiques, une équipe de chercheurs suisses a réussi à rendre le contrôle de leurs muscles des jambes à trois patients paralysés en raison d'une blessure à la moelle épinière. Les précisions de Simon Rozé.
Quand on marche, c'est le cerveau qui contrôle. Il envoie des petites impulsions électriques vers les muscles concernés. Pour arriver jusqu'à eux, ces signaux passent par la moelle épinière, mais quand elle est endommagée, toutes les régions qui se trouvent en dessous de la blessure en subissent donc les conséquences. Parfois, quelques connexions existent encore, insuffisantes cependant pour permettre à une personne de se déplacer. Les chercheurs de l'École polytechnique fédérale de Lausanne sont donc partis d'une idée simple : puisqu'il reste encore un semblant de communication entre le cerveau et les neurones moteurs, autant s'en servir et l'amplifier. Ils ont donc déclenché des stimulations électriques quand les trois patients de l'étude essayaient de faire bouger leurs membres paralysés, ça a fonctionné. Après cinq mois, deux d'entre eux ont pu remarcher à l'aide de béquilles. Le dernier a pu bouger ses jambes en étant allongé, alors qu'elles étaient auparavant complètement paralysées. Plus fort, ces progrès se sont maintenus alors même que les stimulations avaient cessé, comme si à force d'être utilisées, elles avaient renforcé la connexion ténue qui existait encore. Des résultats très prometteurs donc, qu'il conviendra cependant de renouveler sur plus de patients, notamment sur ceux qui ont des paralysies complètes sans aucune capacité de mouvement.
ZK : Du tennis pour refermer cette édition, avec la suite du tournoi Masters 1000 de Paris-Bercy. On joue aujourd'hui les 8ème de finales. Eric Mamruth, vous suivez la rencontre entre Roger Federer et Fabio Fognini.
(Direct Éric Mamruth)