Journal en français facile 02 janvier 2019
Romain Auzouy : Vous écoutez RFI il est 21h à Paris, 20h en temps universel. Bonsoir à tous, bienvenue dans votre Journal en français facile. Bonsoir Sylvie Berruet et bonne année puisque vous faites votre retour à l'antenne ce soir.
Sylvie Berruet : Bonsoir Romain, bonne année !
RA : A la une de l'actualité : J-1 avant la mise en place du nouveau congrès américain. C'est ce jeudi que les députés et sénateurs élus à l'issue des élections de mi-mandat vont prendre leurs fonctions. Dans un instant notre expert nous expliquera que les blocages politiques vont se poursuivre.
SB : Au Brésil la nouvelle équipe autour de Jair Bolsonaro. Les ministres prennent leurs fonctions, au lendemain de l'investiture du nouveau Président brésilien, premier chef d'extrême droite à la tête du Brésil.
RA : Et puis dans le sud de l'Inde, deux femmes sont pour la première fois entrées dans l'un des temples les plus sacrés de l'hindouisme. Elles en ont le droit depuis une décision de justice en fin d'année dernière. Mais cela a provoqué la colère des traditionalistes.
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SB : Les Américains vont donc découvrir un nouveau congrès demain jeudi.
RA : Avec l'entrée en fonctions des députés et des sénateurs qui ont été élus lors des élections de mi-mandat en novembre dernier. La grande nouveauté, c'est que désormais la Chambre des Représentants va être contrôlée par les Démocrates. Ce qui ouvre une période de cohabitation, car le Sénat reste entre les mains des Républicains. Mais cela ne devrait pas changer grand-chose, c'est l'avis de Françoise Coste, professeur d'études américaines à l'Université de Toulouse Jean-Jaurès : elle estime que les blocages politiques vont se poursuivre.
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RA : Françoise Coste, professeur d'études américaines à l'Université de Toulouse Jean-Jaurès, elle répondait aux questions de Marie Normand. Vous avez peut-être entendu le mot « shutdown », en français cela veut dire fermeture ou blocage. Et aux États-Unis on parle de shutdown quand Républicains et Démocrates ne parviennent pas à s'entendre sur la question du budget. C'est le cas depuis la fin du mois de décembre. Pour tenter de débloquer la situation, Donald Trump reçoit ce soir les élus du Congrès des deux camps. Avant cette réunion, le Président a prévenu que le « shutdown » pourrait durer longtemps.
SB : Au Brésil hier soir on évoquait l'investiture du Président Jair Bolsonaro. Aujourd'hui les ministres débutent leur travail.
RA : Et les questions sont nombreuses avec l'arrivée d'un chef d'extrême droite, car la plupart de ces ministres n'ont pas d'expérience politique. Pour nombre d'entre eux, ce sont d'anciens militaires. Présentation de la nouvelle équipe autour de Jair Bolsonaro, avec Oriane Verdier.
Sur les 22 ministres nommés par le président 7 sont d'anciens militaires. Parmi eux Augusto Heleno aux renseignements. Le général stratège de Bolsonaro commandait la mission de la paix des Nations Unies en Haïti où l'armée a commis diverses exactions. Autre homme fort du gouvernement, Paulo Guedes qui hérite du nouveau superministère cumulant l'économie, les finances, la planification de l'industrie et le commerce extérieur. Il est aujourd'hui considéré comme un « président bis », mais devra affronter les réticences des militaires pour mener à bien la privatisation à outrance annoncée. Il sera également très attendu sur les réformes des retraites et de l'impôt. Au ministère des Affaires étrangères, Ernesto Araujo, pour qui le changement climatique est un « complot gauchiste ». Ce maître à penser de l'extrême droite brésilienne propose un « pacte chrétien » avec les États-Unis et la Russie. Au-delà de l'hétérogénéité intra gouvernementale, l'équipe de Jair Bolsonaro devra tenter de séduire au cas par cas le plus de parlementaires possibles. Son parti n'occupe que 10 % des sièges du Parlement où sont représentés une trentaine de partis. Une fragmentation inédite dans l'histoire du Brésil.
RA : À noter les nouvelles réactions des États-Unis. Hier après l'investiture de Jai Bolsonaro, le Président américain Donald Trump saluait le premier discours de son homologue. Et ce mercredi c'est le Secrétaire d'Etat Mike Pompéo, qui se trouve à Brasilia, qui appelle à une relation transformée entre les États-Unis et le Brésil.
SB : En RDC, la quasi-totalité des émetteurs RFI toujours coupée dans le pays.
RA : Et notamment dans la capitale Kinshasa. Le pays vit dans l'attente de la proclamation des résultats provisoires de l'élection présidentielle qui devrait intervenir ce dimanche. RFI dit par ailleurs regretter l'annonce du retrait par les autorités congolaises de l'accréditation de notre correspondante. « Elle n'a fait que son travail de journaliste professionnelle », écrit la direction.
SB : En Inde, la colère des traditionalistes.
RA : Manifestation ce mercredi devant le siège du Parlement de l'État du Kerala qui est situé dans le sud du pays. Il y a eu des heurts avec la police. Pourquoi cette colère ? Car quelques heures plus tôt et pour la première fois, deux femmes sont entrées dans l'un des sanctuaires les plus sacrés de l'hindouisme, le temple de Sabarimala. Des femmes qui n'y avaient pas accès jusqu'à une décision de justice en septembre 2018. Correspondance en Inde de Sébastien Farcis.
Il est 3 et demi du matin ce mercredi. Les deux femmes sont habillées en noir, la tête recouverte d'un foulard, et avancent d'un pas rapide vers le cœur de ce temple. C'est ainsi, tels des intrus, que ces deux femmes ont créé l'histoire : ce sont les premières âgées entre 10 et 50 ans à avoir pu prier dans le temple de Sabarimala, au Kerala. Les femmes en âge de procréer y étaient interdites jusqu'à récemment, sous prétexte qu'elles étaient impures ou pouvaient déranger le dieu Ayappa. En septembre, la Cour suprême a jugé cette discrimination illégale, mais rien n'y fait : depuis trois mois, face à la résistance des dévots, aucune femme n'a pu y pénétrer. La colère des hindouistes ne s'est pas fait attendre. Le parti nationaliste hindou du BJP, au pouvoir au niveau fédéral, mais en minorité dans cet État méridional, a commencé à manifester devant le siège du gouvernement régional. Et il soutient un appel à la grève générale lancé par un mouvement hindouiste pour la journée de jeudi. Les deux femmes en question, elles, ont fui de leur maison par peur de représailles et la police assure qu'elle les protégera.
SB : Également dans l'actualité en Asie, des combats qui continuent dans le sud-ouest de la Birmanie.
RA : Combats entre les forces de l'ordre et une guérilla bouddhiste. Elle est appelée la guérilla de l'armée d'Arakan, du nom de l'État où ont lieu ces combats. Un État qui a déjà été agité l'an dernier par la répression contre les Rohingyas. Christophe Paget les civils fuient par centaines.
Pas de répit pour l'État de l'Arakan. Depuis début décembre, selon l'ONU, 2 500 personnes avaient déjà dû fuir leurs maisons après la reprise des combats entre l'armée birmane et l'AA ; l'armée d'Arakan, un groupe autonomiste qui se veut le porte-parole des bouddhistes, majoritaires dans la région. Et selon le journal d'Etat New Light of Myanmar, hier la police des frontières a été attaquée par une trentaine de personnes armées. Les rebelles reconnaissent qu'il y a eu des heurts, mais affirment ne pas en être à l'origine. Ils nient également toute implication dans l'opération menée hier soir contre le convoi du ministre en chef de l'État de l'Arakan - des mines ont été déclenchées à distance lors de son passage, il n'y aurait pas de blessés. Le mois dernier l'armée birmane avait annoncé qu'elle suspendait pour quatre mois « toutes ses opérations militaires » contre les insurgés dans le nord et l'est du pays, manifestement pour amener les groupes rebelles qui n'y participaient pas encore à la table des négociations, lancées par la dirigeante Aung San Suu Kyi. Mais ce cessez-le-feu ne concerne pas l'État de l'Arakan, où selon les rebelles les combats continuent donc aujourd'hui.
SB : En Russie le bilan continue de s'alourdir deux jours après l'effondrement d'un immeuble dans l'Oural.
RA : Il est désormais de 26 morts et c'est un bilan toujours provisoire, car on est sans nouvelles d'une dizaine de personnes. Lundi 31 décembre une partie d'un immeuble de 9 étages s'est effondré, très vraisemblablement en raison d'une explosion due au gaz. Les recherches sont rendues compliquées par un froid glacial, il faut savoir que dans cette région qui est située à 1700 kilomètres de Moscou il peut faire jusqu'à -27 degrés.
SB : Et puis en tennis, inquiétude pour le numéro 2 mondial Rafael Nadal.
RA : L'Espagnol vient de déclarer forfait pour le tournoi de Brisbane, cela veut dire qu'il ne participera pas à ce tournoi. Nadal affirme qu'il est blessé à la cuisse gauche. Et cela suscite des interrogations, car dans moins de deux semaines débute le premier tournoi du Grand Chelem de la saison, l'Open d'Australie.