Journal en français facile 03 novembre 2018
Loïc Bussières : 21h à Paris, 20h en temps universel. L'heure de votre rendez-vous quotidien avec le Journal en français facile. Aurélien Devernois est à mes côtés pour vous présenter ce journal. Bonsoir Aurélien.
Aurélien Devernois : Bonsoir.
LB : À la une ce soir : le referendum en Nouvelle-Calédonie ; J-1 avant le vote et une question « Voulez-vous que la Nouvelle-Calédonie accède à la pleine souveraineté et devienne indépendante ? ».
AD : Les élections de mi-mandat, aux États-Unis. À quelques jours du scrutin, nous irons en Floride où Andrew Gillum espère devenir le premier afro-américain à devenir gouverneur.
LB : Et puis nous reviendrons également dans ce journal sur la journée européenne de l'égalité salariale. Une date après laquelle les femmes européennes travailleront symboliquement pour rien. Les explications dans un instant.
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AD : Dans quelques heures maintenant, ce sera l'heure du choix pour les 175 000 électeurs de Nouvelle-Calédonie. Un choix entre la France ou la Kanaky.
LB : Et à la veille du referendum d'autodétermination, le camp du non à l'indépendance a toujours la faveur des sondages. L'île du Pacifique Sud est sous contrôle français depuis plus d'un siècle et demi. Aussi, c'est un vote historique qui se tiendra, demain dimanche. Un vote que suit notre envoyé spécial à Nouméa, Julien Chavanne.
Une question : « Voulez-vous que la Nouvelle-Calédonie accède à la pleine souveraineté et devienne indépendante ? » Deux bulletins : Oui ou non ? La Nouvelle-Calédonie se prépare à un moment historique, inédit sur le territoire français, 165 ans après l'arrivée des premiers colons. Ce scrutin, c'est l'aboutissement d'un long processus, débuté dans le sang il y a 30 ans. La prise d'otage d'Ouvéa et ses 25 morts servent à l'époque d'électrochoc. Loyalistes et indépendantistes se remettent à la table des discussions et aboutissent aux Accords de Nouméa en 1998. Avec la promesse d'organiser un référendum dans un délai maximum de 20 ans. Tout le monde ne pourra pas voter. Seuls les Calédoniens qui vivent sur place depuis au moins le 31 décembre 1994 pourront y participer, soit 174 154 électeurs. Si le oui l'emporte, la Nouvelle-Calédonie récupérera les pouvoirs régaliens et deviendra pleinement souveraine d'ici 4 ans. Si c'est le non qui gagne, deux autres référendums pourront être organisés avant 2022. Julien Chavanne, Nouméa, RFI.
LB : À noter qu'Emmanuel Macron devrait prendre la parole rapidement après l'annonce des résultats du référendum, aux alentours de 13h. Le Premier ministre Édouard Philippe, qui poursuit son déplacement au Vietnam, passera de son côté la journée de lundi à Nouméa pour rencontrer les représentants politiques. À noter également que RFI sera en édition spéciale dimanche à l'occasion de ce referendum d'autodétermination en Nouvelle-Calédonie. 2 rendez-vous à cocher sur votre agenda dominical : le premier à la mi-journée avec Edmond Sadaka, à partir de 13h puis à 19h avec Philippe Lecaplain.
AD : Autre titre de ce journal, il concerne les électeurs américains cette fois à quelques jours des mid terms, les élections de mi-mandat aux États-Unis.
LB : Il s'agit du premier rendez-vous électoral à l'échelle nationale depuis l'élection de Donald Trump. Et l'enjeu est capital : il s'agit de dire qui contrôlera les deux chambres du Congrès jusqu'à la prochaine présidentielle, en novembre 2020. On s'intéresse tout particulièrement ce soir au cas de la Floride. Et plus précisément à Andrew Gillum, premier afro-américain à y briguer le poste du gouverneur. Il tenait hier un meeting à Miami, aux côtés de Barack Obama. Parmi les thèmes de son programme les plus applaudis : le contrôle des armes à feu. Dans un état endeuillé en février dernier par une fusillade dans un lycée à Parkland. Écoutez Andrew Gillum.
« Je veux une chance pour aller à Tallahassee et dire à la National Rifle Association que l'époque où elle influençait les gouvernements est révolue. Aucun parent ne devrait être obligé d'envoyer son enfant à l'école sans savoir si le soir il va le récupérer vivant ou dans un sac mortuaire. Nous pouvons respecter le 2e amendement et en même temps protéger nos familles. Et c'est assez simple : si vous voulez porter la force de Dieu à votre ceinture, nous allons contrôler vos antécédents judiciaires. Si vous avez été condamné pour violences domestiques, vous ne devez pas avoir accès aux armes pour ne pas mettre en péril la vie à vos proches. Si vous voulez utiliser une arme qui peut tirer 60 balles en 60 secondes, vous devez intégrer l'armée. Car ces armes n'ont pas leur place dans notre société ».
AD : Dans le reste de l'actualité, la réponse de Téhéran au rétablissement des sanctions américaines.
LB : Des sanctions qui discréditent les États-Unis pour le numéro un iranien Ali Khamenei. Elles entreront en vigueur lundi et concernent notamment les ventes de pétrole du secteur bancaire iranien. Ces sanctions avaient été suspendues par l'accord sur le nucléaire iranien conclu en 2015, accord dont Washington s'est retiré il y a 6 mois...
AD : La situation en Syrie. Au moins quatorze civils ont été tués dans des frappes aériennes de la coalition internationale antijihadistes dirigée par les États-Unis.
LB : Des frappes qui visaient le groupe État islamique dans l'est du pays, c'est ce qu'annonce l'Observatoire syrien des droits de l'Homme. Le raid intervient alors que l'alliance kurdo-arabe des forces démocratiques syriennes a annoncé cette semaine la suspension de son offensive contre les jihadistes dans cette région, après des bombardements turcs sur leurs positions militaires dans le nord du pays.
AD : Le brexit et cette tribune signée d'une cinquantaine de grands chefs d'entreprises britanniques.
LB : Une lettre à paraître ce dimanche dans le Sunday Times pour réclamer la tenue d'un second référendum sur la sortie de l'UE. Les signataires estiment que les propositions actuelles faisant l'objet de négociations entre les Britanniques et l'Union européenne ne permettront pas des échanges commerciaux fluides après le Brexit.
AD : La journée de l'égalité salariale à présent, journée européenne. C'est ce samedi 3 novembre.
LB : Pourquoi aujourd'hui ? Car après ce 3 novembre, les femmes européennes travailleront symboliquement pour rien. Altin Lazaj.
Selon les chiffres de l'Eurostat, les femmes sont payées 16 % de moins que les hommes en moyenne dans l'Union européenne. Ainsi, à partir du 3 novembre et jusqu'à la fin de l'année elles cesseront symboliquement d'être payées pour leur travail par rapport aux hommes. D'où l'idée de Bruxelles de consacrer cette journée à l'égalité salariale pour faire bouger les lignes. Parmi les mouvais élèves on trouve l'Estonie, la République tchèque ou l'Allemagne, les écarts y sont entre 21 % et 25 %. Tandis que les différences les plus faibles sont enregistrées en Italie, en Roumanie ou encore en Belgique, entre 5 % et 6 %. Quant à la France, avec une disparité d'un peu plus de 15 %, elle n'est pas le bon élève, mais pas non plus le pire. Pour remédier à cette situation le mois dernier le gouvernement a donné jusqu'à 3 ans aux entreprises de plus de 50 salariés pour réduire les inégalités salariales. Faute de quoi elles pourraient encourir une sanction » équivalente à « 1 % du chiffre d'affaires.
AD : En bref, en France, la Conférence des évêques à Lourdes et cette promesse des118 évêques catholiques du pays.
LB : Promesse de prendre leur “juste part” dans la “réparation” des victimes de pédophilie, dont quelques-unes étaient accueillies dans l'après-midi pour la première fois dans la cité pyrénéenne.
LB : Et puis le tennis, Djokovic/Kachanov, ce sera l'affiche demain de la finale du tournoi masters 1000 de Paris Bercy. Le serbe qui sera mathématiquement numéro 1 mondial la semaine prochaine a bataillé pour venir à bout de Roger Federer7 6/5 7/7 6. Quant à Karen Khachanov, il a effacé Dominic Thiem en deux manches 6 4/6 1. Fin de ce journal, tout de suite, on retrouve Yvan Amar et son mot de la semaine. On l'évoquait à l'instant, le mot referendum.
Voulez-vous que la Nouvelle-Calédonie accède à la pleine souveraineté et devienne indépendante ? C'est la question qui sera posée demain à tous les électeurs qui vivent sur place depuis vingt-cinq ans ou plus. Et à cette question, on ne peut répondre que par oui ou non : c'est bien à ça qu'on reconnaît un référendum. C'est donc un scrutin, un vote. Mais pas une élection : on ne vote pas pour élire quelqu'un, mais pour donner son avis sur une question importante, posée par le pouvoir. Et on sait que le pouvoir tiendra compte de la réponse dans la politique qu'il mènera après le référendum. C'est un vrai mot français. Et pourtant on sent bien son origine latine. Mais ce n'est pas un mot qui “vient du latin”, comme rose par exemple, qui dérive de rosa. Non : il a été emprunté tel quel à la langue latine, sans changement d'orthographe, et avec une prononciation un peu particulière, qui s'applique à ce genre de termes : “référendome”. Et on peut retrouver ce genre de prononciation dans d'autres mots également pris dans le vocabulaire latin : forum, sérum, maximum.... Il s'agit donc d'un mot savant qui appartient à la langue politique, choisi par des juristes, des spécialistes du droit. C'est bien le contraire d'un mot populaire qui évolue et qui peut changer de prononciation siècle après siècle. Et le référendum fait partie de ces outils de la démocratie, il permet de faire fonctionner la démocratie. D'ailleurs il n'était pas en usage sous la monarchie, sous les rois : mais dans l'histoire de la France en tout cas, il n'a pas été utilisé de la même façon à toutes les époques depuis la Révolution française. C'est avec la Cinquième République, et sous l'impulsion de De Gaulle surtout qu'il devient une pratique assez courante dans la vie politique.