Journal en français facile 03 septembre 2018
Romain Auzouy : Vous écoutez RFI il est 22h à Paris, 20h en temps universel. Bonsoir à tous, bienvenue dans votre Journal en français facile. Présenté ce soir en compagnie de Sylvie Berruet, bonsoir Sylvie.
Sylvie Berruet : Bonsoir Romain, bonsoir à tous.
RA : À la une de l'actualité ce soir : colère et émotion au Brésil. La nuit dernière le Musée National de Rio de Janeiro a été touché par un gigantesque incendie. Il n'y a pas de victimes, mais une grande partie de la collection a été détruite.
SB : En Irak, c'est un premier pas vers la formation d'un nouveau gouvernement : le Parlement s'est réuni aujourd'hui. Mais les divisions ont rapidement éclaté.
RA : Et puis en France Emmanuel Macron a échangé avec des collégiens. C'était jour de rentrée scolaire ce lundi. L'occasion pour le Chef de l'État de se donner un peu d'air, alors qu'un remaniement gouvernemental doit être annoncé dans les prochaines heures.
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SB : « Une perte pour l'humanité ». « Une tragédie pour la culture ». Les réactions sont nombreuses après le grand incendie qui a ravagé le Musée National de Rio de Janeiro, au Brésil.
RA : Le musée possédait plus de 20 millions d'objets de valeur. « Ce sont 200 ans d'histoire qui ont disparu », affirme le directeur adjoint du musée. Et cet homme accuse les autorités, après ce sinistre. ll estime que le musée aurait dû bénéficier de davantage de moyens pour son entretien. Et il n'est pas le seul à faire entendre sa colère, quelques heures après l'incendie de nombreux étudiants se sont rassemblés devant le musée. C'est un reportage de Sarah Cozzolino.
Après une nuit à regarder les informations et les flammes détruire le musée national, des étudiants de toute la ville se sont réunis pour dénoncer le manque de moyens et d'entretien de cette institution culturelle. « Ce qui s'est produit hier n'est pas un accident, c'est un crime, un crime planifié par le naufrage de l'éducation publique et de la science dans ce pays. Plus jamais ça ». Parmi eux, Ana Maria, 19 ans, étudiante en littérature. Elle se souvient que le musée a déjà été fermé plusieurs fois depuis 2015, à cause de problèmes liés à l'entretien de la structure. « C'était un évènement prévu. C'est la conséquence de la négligence de l'État de Rio de Janeiro pour le patrimoine socioculturel et historique de notre pays. C'est pour ça que nous sommes ici. » Tous se sentent solidaires d'un évènement qui aurait pû arriver n'importe où. Nadia travaille à la fondation Casa de Rui barbosa, un autre musée d'Histoire de Rio. Au mois de juillet, ce bâtiment a aussi échappé de peu à un incendie. « Rien ne peut garantir que ça n'arrive pas de nouveau, demain, à la casa de Rui ou dans d'autres musées. Ici, nous montrons notre solidarité pour alerter vraiment à ce sujet. » Pour l'instant la cause de l'incendie est toujours inconnue et les investigations sont toujours en cours. Sarah Cozzolino, Rio de Janeiro, RFI.
SB : Direction à présent l'un des pays voisins du Brésil, l'Argentine, qui se prépare à une cure d'austérité.
RA : Un grand plan a été annoncé aujourd'hui par les autorités. Les mesures sont radicales, il est notamment prévu de supprimer des ministères, ou encore d'augmenter les taxes aux exportations. Tout cela dans un objectif très ambitieux : parvenir çà l'équilibre budgétaire dès l'an prochain. C'est ambitieux, car aujourd'hui le peso la monnaie argentine, s'est effondré. Il a perdu 50 % de sa valeur face au dollar en quelques mois seulement.
SB : En République Démocratique du Congo, la cour constitutionnelle est en train de rendre ses décisions sur les recours des candidats invalidés pour la présidentielle.
RA : les premières décisions sont tombées, le candidat Adolphe Muzito a été recalé par la Cour qui a suivi la décision de la CENI. En revanche Sami Badibanga et Marie José IFOKU MPUTA pourront se présenter à la présidentielle du 23 décembre. On attend désormais la décision pour les 3 autres candidats recalés, Jean-Pierre Bemba, Antoine Gizenga et Jean-Paul Moka Ngolo.
SB : En Irak, le nouveau parlement s'est réuni pour la première fois aujourd'hui.
RA : C'est une première étape vers la formation d'un gouvernement, et cela intervient près de 4 mois après les élections législatives. Le problème, c'est que les débats s'annoncent tendus. Car les deux blocs qui composent ce gouvernement affirment tous les deux qu'ils ont le plus grand nombre de députés. Qui sont ces deux blocs ? Réponse de Nicolas Falez.
D'un côté le religieux chiite nationaliste Moqtada Sadr dont la liste est arrivée en tête des législatives. Il est désormais allié au Premier ministre sortant Haider Al Abadi et à d'autres formations. Ce bloc revendique 177 députés, soit la majorité des 329 sièges du Parlement de Bagdad. En face, un autre bloc formé autour de l'ancien Premier ministre irakien Nouri Al Maliki et de chefs de milices chiites ayant combattu les djihadistes du groupe État islamique ces dernières années. Cette coalition ne compte que 153 députés, mais elle affirme pourtant être la plus large, elle assure en effet que des défections au sein de l'alliance rivale renversent leur rapport de force arithmétique. Au-delà du décompte précis qui départagera les deux blocs, il reste une inconnue politique : le positionnement des partis kurdes d'Irak qui comptent une soixantaine de députés qui peuvent faire pencher la balance d'un côté ou de l'autre. Le Parlement doit se réunir de nouveau ce mardi pour élire son Président puis le Chef de l'État dans un délai de 30 jours. Le Président irakien devra ensuite désigner la coalition chargée de former le prochain gouvernement.
SB : En Malaisie une décision qui a entraîné la vive réaction des défenseurs des droits des homosexuels.
RA : Deux femmes ont reçu des coups de bâton, car elles avaient reconnu avoir eu des relations sexuelles ensemble. Les relations lesbiennes sont en effet jugées contraires aux lois de l'islam. Mais c'est la première fois qu'une telle sentence est appliquée. Les explications de notre correspondante Carrie Nooten.
« Une sentence inquiétante. » Les défenseurs des droits de l'homme et des droits des LGBT sont particulièrement alarmés par la sentence appliquée aujourd'hui à la haute cour islamique du Terengannu, une province très conservatrice du nord-est de la Malaisie. Les deux femmes, de 22 et 32 ans, ont été arrêtées en avril dernier dans une voiture, sur une place publique, les relations lesbiennes sont illégales pour les musulmanes de Malaisie, mais pas pour les citoyennes d'origine chinoise ou indienne. En plaidant coupables, les deux prévenues écopaient d'office de six coups de bâtons et d'une amende de 700 euros. Si la sodomie est un crime pour l'ensemble de la population, c'est la première fois en revanche que des femmes sont fouettées pour avoir entretenu une relation intime. Et cela a poussé de nombreux militants à dénoncer cette peine « inhumaine et dégradante ». Humiliante également la mise en scène : ce matin, près de 150 personnes se sont réunies à la haute cour islamique pour assister à l'application des peines. Les réactions des deux femmes ont été décrites par le menu, et des observateurs de la cour islamique, mais également du barreau civil, ont minimisé la sévérité des coups. Les associations, elles, ont dénoncé l'absence de réaction du nouveau gouvernement, qui a accédé au pouvoir en mai dernier, censé être plus libéral que le précédent. Carrie Nooten, Singapour, RFI.
SB : Également sur le continent asiatique, une autre décision qui fait vivement réagir.
RA : Deux journalistes birmans de l'agence Reuters ont été condamnés à 7 ans de prison pour avoir enquêté sur un massacre de Rohingyas par l'armée. Paris, Londres, Washington, ainsi que l'ONU font part de leur vive inquiétude. Ils réclament la libération immédiate des deux journalistes. La France dénonce une sérieuse atteinte à la liberté de la presse et à l'État de droit.
SB : RFI 22h ici à Paris. En France, c'était jour de rentrée scolaire ce lundi.
RA : Et la tradition veut que le Président de la République s'invite dans un établissement scolaire. Aujourd'hui Emmanuel Macron avait donc choisi un collège de Laval, dans l'ouest de la France. L'occasion pour lui de souffler un peu, alors qu'il traverse une période difficile, marquée par la démission la semaine dernière du ministre de la transition écologique Nicolas Hulot. Son successeur doit d'ailleurs être annoncé dans les prochaines heures. En attendant donc, Emmanuel Macron s'est rendu dans trois classes, pour échanger avec les élèves. C'est un reportage d'Anthony Lattier.
Fébrilité des élèves, un peu à l'image à celle de l'exécutif en ce début de mois de septembre, alors assister à une rentrée des classes, c'est un bol d'air pour Emmanuel Macron. Devant des 6e, il explique le travail d'un chef de l'État. « Mais d'ailleurs, être président, c'est un privilège ? » lui demande un élève. Des jours difficiles, il en a traversé la semaine dernière. La démission de Nicolas Hulot le contraint à un remaniement improvisé. À ce sujet, Emmanuel Macron ne dira rien de plus. Pas un mot sur son futur gouvernement, rien non plus sur le prélèvement à la source. Souriant, attentif, le chef d'État ne voulait parler que de la rentrée en espérant rapidement tourner la page de la sienne. Anthony Lattier, Laval, RFI.
SB : Et puis en tennis, la fin ce soir des 1/8e de finale de l'US Open.
RA : Les premiers résultats de la soirée à retenir. Qualification pour les 1/4 de finale du Japonais Kei Nishikori et de l'Américaine Madison Keys. Actuellement le Serbe Novak Djokovic affronte le Portugais Joao Sousa. Et puis dans la nuit le Suisse Roger Federer sera opposé à l'Australien John Millman.