Journal en français facile 04 juillet 2018
Loïc Bussières : 22h à Paris, 20h en temps universel. L'heure de votre Journal en français facile. Un journal que je vous présente ce soir en compagnie de Zéphyrin Kouadio.
Zéphyrin Kouadio : Bonsoir.
LB : À la une : Hassan Rohani à Vienne. Le Président iranien poursuit sa tournée en Europe sur fond d'accord sur le nucléaire de Téhéran. Un accord fragilisé par le retrait des États-Unis.
ZK : Des manifestations en Pologne après une réforme accusée de faire obstacle à l'indépendance de la justice. Des milliers de personnes se sont rassemblés aujourd'hui dans les rues de Varsovie.
LB : Rafael Correa qui crie au complot politique après la demande d'extradition de Quito. L'ancien Président équatorien, qui vit désormais à Bruxelles, est mis en cause dans l'enlèvement d'un l'opposant politique en 2012.
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ZK : On se rend à Vienne pour débuter ce journal. La capitale autrichienne, où a été signé l'accord sur le nucléaire iranien en 2015 et où faisait escale aujourd'hui la tournée en Europe d'Hassan Rohani.
LB : Le président iranien qui rappelle, je cite, « que Téhéran n'avait aucune intention de plier devant les menaces des États-Unis d'imposer un boycott des exportations pétrolières du pays ». Rappelons que Washington s'est retiré de l'accord sur le nucléaire que vous évoquiez Zéphyrin. À Vienne, il n'a toutefois pas été question que du dossier nucléaire, Hassan Rohani a rencontré le président et le chancelier autrichien avant de se rendre à la chambre de commerce pour échanger avec les milieux d'affaires autrichiens. Et l'économie, il en a beaucoup été question lors de cette visite. À Vienne, les précisions de notre correspondante Isaure Hiace.
Le président et le chancelier autrichien l'ont tous deux affirmé clairement : Vienne veut renforcer ses relations commerciales avec l'Iran. Relations déjà dynamiques : l'an dernier les exportations autrichiennes vers l'Iran ont ainsi augmenté de 9 %, et les importations depuis l'Iran de 18,5 %. Ce message semble avoir satisfait Hassan Rohani, car c'est bien ce qu'il était venu chercher : des garanties économiques. La condition pour que l'Iran reste dans l'accord, a-t-il rappelé. Car l'économie iranienne, déjà en souffrance, est menacée par les sanctions américaines. Des sanctions qui pourraient aussi s'appliquer aux entreprises étrangères, dont certaines autrichiennes, si elles continuent leur commerce avec Téhéran. Le président autrichien, Alexander Van der Bellen a d'ailleurs regretté les sanctions contre ces firmes étrangères, les jugeant contraires au droit international. En tout cas l'Iran et l'Autriche ont répété leur envie de maintenir l'accord de 2015 et ont montré que les efforts pour y arriver se poursuivaient. Isaure Hiace, Vienne, RFI.
ZK : À la une également, la situation en Pologne et ce bras de fer qui se poursuit entre la présidente de la Cour suprême et le président Duda.
LB : En cause, une loi très controversée votée par les conservateurs au pouvoir qui contraint aujourd'hui la Présidente de la Cour suprême à la retraite forcée. Des manifestations ont lieu depuis ce matin à Varsovie contre ce texte vu par ses détracteurs comme un obstacle à une justice indépendante, car il met le système judiciaire dans les mains du pouvoir en place. L'ancien chef du syndicat Solidarité Lech Walesa s'est joint ce soir aux manifestants rassemblés devant la Cour Suprême pour « défendre l'indépendance de la justice ».
ZK : Lui accuse les autorités de son pays de mener un complot politique, Rafael Correa a pris la parole aujourd'hui, à Bruxelles.
LB : L'ancien président équatorien, qui vit en Belgique depuis 2017, fait l'objet d'un mandat d'arrêt émis par un juge du Conseil National de Justice qui lui reproche son implication présumée dans l'enlèvement de l'opposant politique, Fernando Balda, en 2012. Quito demande donc l'intervention d'Interpol pour l'extrader. Pour Rafael Correa, c'est la marque de l'actuel président Lenin Moreno. Il souligne qu'aucune preuve ne pèse contre lui dans cette affaire comme il l'a confié à Esther Herrera correspondante de RFI en espagnol, à Bruxelles.
Je ne pensais pas retourner en Équateur, je vis en Belgique et je l'ai dit au peuple équatorien. Aujourd'hui, c'est encore pire vu les circonstances, ce serait du suicide. Je fais l'objet d'un mandat d'arrêt et en Équateur j'irais directement dans une prison sans aucune garantie dans une dictature. Un tel mandat d'arrêt n'a aucune chance de succès dans un pays comme la Belgique, c'est même ridicule ! Et pourvu qu'Interpol ne l'accepte pas non plus. Parce qu'Interpol ne peut pas se mêler de ce genre d'affaires politiques. Dans tous les cas, ils veulent m'humilier avec ce message : « Mandat d'arrêt en Équateur, diffusion à Interpol, Correa fui la justice ». C'est comme ça depuis le mois dernier et le problème c'est que nous ne faisons pas face à la justice équatorienne, mais plutôt à l'injustice, aux abus et à la dictature équatorienne.
ZK : 3h à Bangkok. On part en Thaïlande à présent où une nouvelle vidéo des douze enfants et de leur entraîneur de football coincés dans une grotte depuis maintenant douze jours dans le nord du pays a été rendue publique.
LB : Dans le même temps, les autorités thaïlandaises semblent hésiter sur la meilleure stratégie à adopter pour évacuer le groupe de la grotte. Elles restent partagées entre une évacuation rapide et une attente prolongée dans l'espoir que les pluies cessent. Correspondance à Bangkok d'Arnaud Dubus.
Très amaigris, mais souriants, des couvertures en papier alu sur les épaules, les enfants apparaissent dans le faisceau des torches des secouristes thaïlandais. De loin, c'est l'entraîneur de l'équipe, âgé de 26 ans, qui apparaît le plus affaibli : il s'est privé de nourriture pour donner le peu d'aliments qu'il avait aux enfants. La vidéo a été projetée aux familles sur un écran géant à l'entrée de la grotte. Un moment d'émotion, car les parents n'ont pas encore pu communiquer directement avec leurs enfants. Le groupe se trouve toujours à deux kilomètres à l'intérieur de la grotte inondée en compagnie de commandos de la marine thaïlandaise. Les autorités ont indiqué qu'elles ne voulaient faire prendre aucun risque aux enfants. Or en l'état des choses, dans certains passages étroits menant à l'entrée de la grotte, les enfants devraient plonger en apnée sans assistance et sans aucune visibilité, ce qui constitue un risque énorme. Et donc, l'option d'une évacuation rapide évoquée mardi par le ministre de l'Intérieur Anupong Paojinda a été mise au tiroir. Le focus semble être mis désormais sur une opération massive de pompage pour abaisser le niveau de l'eau et permettre l'évacuation, ce qui pourrait prendre plusieurs semaines, voire plusieurs mois. Arnaud Dubus Bangkok RFI.
ZK : Dans le reste de l'actualité, l'administration de Donald Trump autorisé le groupe chinois de télécoms ZTE a reprendre partiellement ses activités aux États-Unis.
LB : Et ce pour une période d'un mois. Washington avait interdit mi-avril toutes les ventes de composants électroniques américains au géant chinois accusé d'avoir violé des embargos contre l'Iran et la Corée du Nord. Altin Lazaj.
L'autorisation provisoire ne concerne que les activités dont les contrats entre ZTE et les fournisseurs américains ont été signés avant la mi-avril. Pour le reste les sanctions demeurent en vigueur. Au mois d'avril, Donald Trump annonçait des sanctions contre la société chinoise. Au mois de juin, rétropédalage. Il annonce un accord avec ZTE pour sauver les emplois américains. ZTE accepte de payer une lourde amende, de changer sa direction et de placer ses activités sous la surveillance américaine. En échange l'entreprise pouvait reprendre ses achats de composants électroniques américains indispensables à la fabrication de smartphones. Mais le Sénat américain rejette l'accord et approuve un amendement qui interdit à ZTE d'acheter américain. Sauf que cet amendement, pour entrer en vigueur, doit encore passer par la chambre des représentants, et elle s'y est jusqu'à présent opposée. L'amendement doit enfin être signé par le président Trump. Cette nouvelle autorisation intervient alors que Washington et Pékin s'apprêtent à mettre en œuvre vendredi des taxes douanières réciproques sur des dizaines de milliards de dollars de produits.
LB : L'actualité en bref. En France, le retour au calme aujourd'hui à Nantes après les violences de la nuit dernière. Violences qui faisaient suite à la mort d'un jeune homme tué par balle lors d'un contrôle de police. Les jeunes dénoncent la version des policiers selon laquelle la victime aurait pu présenter une quelconque menace. Une enquête a été ouverte.
ZK : Un nouveau retard dans le dossier Flamanville.
LB : Les problèmes de soudures de l'EPR annoncés au printemps auront « un impact » sur la date de mise en service du réacteur nucléaire en construction dans le département de la Manche, indique aujourd'hui EDF. L'électricien français ne parlait pour l'instant que d'un retard éventuel.
ZK : Un mot de sport avec le tournoi de tennis de Wimbledon.
LB : Un tournoi qui ne sourit pas au Français Lucas Pouille qui quitte la compétition au deuxième tour, comme l'an passé. Il s'incline face Dennis Novak, 171e joueur mondial (6-4, 6-2, 6-7 [10], 3-6, 6-2). À retenir également, les victoires de Federer, Monfils, Raonic et Mannarino chez les hommes. La défaite de la N° 2 mondiale, Caroline Wozniacki battue par Ekaterina Makarova.