Journal en français facile 04 mai 2019
Fanny Bleichner : Vous écoutez RFI il est 22h à Paris, 20h en temps universel. Bonsoir et bienvenue dans cette nouvelle édition du Journal en français facile. Pour m'accompagner ce soir, Joris Zylberman, bonsoir Joris.
Joris Zylberman : Bonsoir Fanny, bonsoir à toutes et à tous.
FB : À la une de l'actualité : la faible mobilisation au Venezuela malgré l'appel de l'opposant Juan Guaido pour que les militaires cessent de soutenir Nicolas Maduro. Les chavistes étaient également très peu nombreux à manifester. Nouvelle flambée de violences dans la bande de Gaza. Des roquettes ont été tirées depuis le côté palestinien et l'armée israélienne a répliqué avec des raids aériens qui auraient fait quatre morts. Israël a fermé les points de passage avec Gaza.
JZ : Rama X est le nouveau roi de Thaïlande. Il a été couronné aujourd'hui à l'occasion d'une cérémonie traditionnelle et pleine de symboles.
FB : Et puis Yvan Amar nous présentera le mot de la semaine : « projectile ».
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JZ : Et on prend d'abord la direction du Venezuela où une journée de mobilisation était prévue ce samedi.
FB : Quatre jours après l'échec d'un soulèvement militaire contre Nicolas Maduro, Juan Guaidó avait appelé ses manifestants à prendre la direction des casernes du pays. L'objectif : envoyer un message pacifique aux militaires pour qu'ils cessent de soutenir le président vénézuélien. Mais l'appel a été très peu suivi dans les différents petits rassemblements sporadiques, comme a pu le constater notre correspondant à Caracas, Benjamin Delille.
Aucune des concentrations à Caracas n'a su mobiliser plus d'une centaine de personnes. À San Bernardino, l'une des principales casernes de la capitale, ils n'étaient même qu'une trentaine, vers 10h30 du matin, pour faire passer le message de Juan Guaidó aux militaires, et ils ne sont restés que quelques minutes. Une faible mobilisation qui s'explique avant tout par la fatigue des Vénézuéliens après une semaine particulièrement éprouvante. Et surtout par la peur d'être victime de la répression des forces de l'ordre. Aux abords de toutes les installations militaires, un important dispositif de sécurité avait été déployé. Autour de certaines concentrations, des troupes de gardes nationaux à moto, lourdement armés, passaient de temps à autre comme pour intimider les manifestants. Cela n'a pas empêché plusieurs d'entre eux d'approcher les militaires de manière très pacifique, les mains en l'air. Pas sûr en revanche que leur message ait été vraiment entendu. À la Casona, la maison présidentielle où n'a jamais vécu Nicolas Maduro, les soldats ont même brûlé le petit papier que leur ont donné les partisans de l'opposition. Mais cela n'a pas entamé leur détermination : ils assurent qu'ils reviendront, bien plus nombreux, la prochaine fois. Benjamin Delille, Caracas, RFI.
FB : Et dans le même temps, les chavistes ont finalement été très peu nombreux pour les manifestations prévues aujourd'hui... Nicolas Maduro a une nouvelle fois appelé les forces armées à se tenir prêtes en cas d'offensive militaire des États-Unis.
JZ : Les États-Unis dont le président Donald Trump assure qu'il reste confiant.
FB : Et ce malgré le tir ce samedi de Pyongyang de plusieurs missiles à courte portée en direction de la mer du Japon. Les négociations sur le programme balistique et nucléaire de la Corée du Nord sont au point mort depuis trois mois, elles n'avancent pas. C'était le premier tir depuis plus d'un an. Donald Trump assure que son homologue nord-coréen Kim Jong Un souhaite toujours parvenir à un accord sur le nucléaire.
JZ : Également dans l'actualité de ce samedi, la situation particulièrement tendue dans la bande de Gaza.
FB : 200 roquettes ont été tirées aujourd'hui depuis le côté palestinien en direction d'Israël, mais plusieurs dizaines ont été interceptées par le système de défense anti-missiles israélien. L'armée de l'air israélienne a riposté en menant plusieurs raids. Le Hamas fait état de quatre morts, dont un bébé et sa mère. Israël a annoncé la fermeture des points de passage entre son territoire et la Bande de Gaza et ferme aussi la zone de pêche de l'enclave palestinienne. Écoutez Emmanuel Nahshon, porte-parole du Ministère israélien des Affaires étrangères.
[Transcription manquante]
FB : Propos recueillis par Nicolas Falez. L'Union européenne appelle à « l'arrêt immédiat » des tirs de roquettes de Gaza contre Israël.
JZ : Une catastrophe humaine a finalement pu être évitée en Inde et au Bangladesh.
FB : Plus d'un million de personnes avaient été évacuées avant l'arrivée du cyclone Fani. Les vents dépassant les 200 kilomètres-heure ont fait 12 morts en Inde et 12 au Bangladesh. Des maisons et différents bâtiments ont été détruits. Les violentes rafales sont maintenant retombées.
JZ : En Thaïlande la journée a été marquée par le couronnement du Roi Rama X.
FB : Avec une cérémonie très élaborée et très ancienne qui mélange les traditions bouddhiste et hindouiste... exactement sur le même modèle que celle qui avait eu lieu pour célébrer l'accession au trône de son père, en 1950. Les détails avec notre correspondante Carol Isoux.
C'est par un bain d'eau lustrale, collectée dans diverses rivières du royaume que les cérémonies ont commencé ce matin vers 10h heure locales, le roi Vajiralongkorn portait une simple tunique blanche qui lui découvrait l'épaule, symbole de sa purification puis, revêtu d'un lourd manteau doré sous une ombrelle blanche à 9 étages, emblème de la royauté il s'est vu remettre les différents symboles de son pouvoir : d'abord, une couronne de 7 kilos qu'il s'est lui-même posés sur la tête, un éventail, un fouet en poil d'éléphant et une paire de chaussons incrustés de pierres précieuses. Le tout en présence des moines les plus éminents du royaume et de la famille royale au grand complet, notamment ses trois sœurs, ses deux filles, et sa nouvelle femme, épousée mercredi dernier, la reine Suthida. Demain le roi sera transporté sur un palanquin à travers le quartier historique. L'afflux de sujets sera alors un bon indicateur de sa popularité. Aujourd'hui seules quelques centaines d'admirateurs avaient fait le déplacement pour suivre la cérémonie en direct sur les écrans géants à l'extérieur du palais royal. La foule était composée essentiellement de fonctionnaires de l'État, qui avaient été convoqués pour l'occasion.
JZ : En France la mobilisation des gilets jaunes était moins importante ce samedi.
FB : Pour le 25e samedi consécutif. Le ministère de l'Intérieur parle de 18 900 personnes sur toute la France. Les manifestants estiment qu'ils étaient 40 200. À Metz, dans l'est du pays, les gilets jaunes se sont joints aux écologistes lors d'une marche pour le climat avant le G7 Environnement.
JZ : Et place à présent au mot de la semaine.
FB : Yvan Amar se penche sur le nom « projectile ».
La Corée du Nord a donc procédé ce matin à un certain nombre de tirs en mer du Japon. Sans contrevenir clairement aux accords internationaux, sans vraiment dépasser la limite de ce qu'elle a le droit de faire… mais on sent bien que ça tient de la provocation, ça ressemble beaucoup à une provocation ! Mais les Coréens n'ont pas parlé de tirs de missiles. Pour ne pas envenimer, aggraver l'affaire, ils parlent de projectiles ! Les projectiles ne sont donc pas des missiles ? Ils peuvent l'être… mais on n'en sait rien, et l'administration coréenne ne l'a pas mis en avant. Il se faut se souvenir que ces propos sont traduits, mais de manière assez fidèle. Et en français qu'est-ce que c'est qu'un projectile ? C'est quelque chose qu'on projette, ça s'entend ! C'est-à-dire quelque chose qu'on lance avec force. Mais quoi ? Et bien justement on n'en sait trop rien, ou en tout cas on ne le dit pas. C'est bien ça qui est contenu dans ce mot : on lance quelque chose, en général sur quelqu'un, mais sans préciser ce que c'est. Quand on parle de projectiles, on pense souvent à des munitions : des balles, des cartouches, des obus, pourquoi pas des missiles. Mais rien n'est précisé. Et souvent d'ailleurs, ça peut recouvrir des significations très hétéroclites : différentes et un peu bizarres, il s'agit d'un peu de tout. Par exemple si des révoltés ont monté une barricade, on peut entendre dire qu'ils lancent des projectiles sur les forces de l'ordre. Et là on peut imaginer des pavés, des bouts de bois, de vieilles boîtes de conserve, les légumes chapardés, volés à l'étalage de l'épicerie du coin… tout ce qu'on a sous la main, on qu'on peut projeter : voilà les projectiles.
FB : Le mot de la semaine vous était présenté par Yvan Amar. Merci beaucoup, Joris Zylberman, de m'avoir accompagnée pour ce Journal en français facile.