Journal en français facile 06 janvier 2019
Loïc Bussières : 21h à Paris, 1h de moins en temps universel. Bonsoir et bienvenue si vous nous rejoignez pour cette nouvelle édition de votre Journal en français facile. Journal que je vous présente en compagnie de Zéphyrin Kouadio. Bonsoir Zéphyrin.
Zéphyrin Kouadio : Bonsoir.
LB : À la une ce soir : la visite de John Bolton en Israël. Le conseiller à la sécurité nationale du président américain cherchait à rassurer ses interlocuteurs israéliens. Après l'annonce du retrait des troupes américaines de Syrie.
ZK : La RDC et la suite du feuilleton de la présidentielle. La commission électorale n'annonce ce soir aucune nouvelle date pour la publication des résultats provisoires de l'élection.
LB : Dans l'actualité également, la coupe de France de football. Compétition qui réserve parfois des surprises comme l'élimination de Marseille aujourd'hui par Andrezieu, une équipe de 4e division.
-----
ZK : C'est la première visite en Israël d'un responsable américain depuis que la Maison-Blanche a annoncé son plan de retrait de Syrie.
LB : Il s'agit de la visite de John Bolton, le conseiller à la sécurité nationale du président Donald Trump qui a cherché à rassurer ses interlocuteurs israéliens. De son côté le Premier ministre israélien Binyamin Netanyahu a affirmé que son pays continuerait à lutter contre la présence de l'Iran en Syrie. Les détails, avec Michel Paul.
D'entrée de jeu le conseiller à la sécurité nationale américain a provoqué la colère des Palestiniens en se rendant au mur des Lamentations. Le lieu saint pour les juifs est situé à Jérusalem-Est et est généralement évité par les responsables officiels en visite à Jérusalem. John Bolton a également tenu à rassurer ses hôtes israéliens en affirmant que le retrait des forces américaines de Syrie n'interviendrait qu'après avoir obtenu de la Turquie que la sécurité des Kurdes soit garantie. Et puis l'ambassadeur des États-Unis en Israël, David Friedman qui accompagnait M. Bolton a déclaré que le très attendu plan de paix américain de Donald Trump sur le conflit israélo-palestinien serait reporté de « plusieurs mois ». Les deux hommes n'ont donné aucune autre précision. À l'ordre du jour de la double rencontre dans la soirée entre le Premier ministre israélien et le conseiller américain la présence iranienne en Syrie et également le rôle joué par la Russie dans la région. Les Américains s'inquiètent également de la recrudescence d'investissements chinois dans des entreprises technologiques et stratégiques israéliennes. Immédiatement après ses rencontres en Israël le responsable américain se rendra en Turquie pour parler de la situation en Syrie.
LB : Toujours concernant les États-Unis, la question du shutdown toujours pas réglée. Pas plus que celle du mur, que Donald Trump veut installer à la frontière mexicaine. Le président américain a répété ce soir sa volonté de construire ce mur. L'opposition démocrate y est fermement opposée, ce qui a pour effet de bloquer les négociations sur le budget, et de mettre à l'arrêt un quart de l'administration. Donald Trump insiste sur le fait qu'il dispose d'un « énorme soutien » au sein du parti républicain, « Nous devons construire le mur », a-t-il déclaré depuis les jardins de la Maison-Blanche. « Il s'agit de la sécurité de notre pays (...) Nous n'avons pas le choix », a-t-il ajouté.
ZK : On reste aux États-Unis où une jeune élue (la plus jeune d'ailleurs) du nouveau Congrès américain a réussi à se faire rapidement une place dans l'arène politique dominée par les hommes.
LB : Son nom : Alexandria Ocasio-Cortez, née d'une mère portoricaine et d'un père américain, elle fait une entrée remarquée dans le milieu répondant avec humour aux attaques sexistes dont elle est la cible, mais aussi avec ses propositions politiques, comme celle de taxes très élevées pour les plus riches. Heike Schmidt.
Si ses adversaires comptaient lui couper les ailes, avec la diffusion de cette vieille vidéo, c'est raté, car la danse endiablée d'Alexandria Ocasio-Cortez a eu l'effet inverse : la plus jeune élue du Congrès est aujourd'hui aussi la plus connue. D'autant que la New-Yorkaise de 29 ans répond avec humour aux nombreuses attaques. Celle qui porte le surnom « AOC » a publié une nouvelle vidéo d'elle-même, où on l'a voit danser devant son bureau, accompagnée de ce commentaire : « J'entends dire que le parti républicain pense que les femmes qui dansent sont scandaleuses. Attendez qu'ils découvrent que les femmes parlementaires dansent aussi. » Alexandria Ocasio-Cortez ne compte pas s'arrêter là : son idée d'une taxe touchant les plus riches à hauteur de 60 voire 70 % a immédiatement trouvé un large écho. « Plus vous grimpez vers le haut de l'échelle, plus vous devez contribuer », a-t-elle lancé et même le prix Nobel de l'économie Paul Krugman s'en félicite, regrettant les tentatives de dépeindre la jeune élue « comme écervelée et ignorante ».
ZK : Dans le reste de l'actualité, la République Démocratique du Congo, où la Commission électorale nationale indépendante n'a annoncé aucune nouvelle date pour la publication des résultats provisoires de l'élection présidentielle.
LB : Ils devaient être rendus publics ce dimanche. Mais, Corneille Nangaa, le président de la CENI, a réuni la presse cet après-midi à Kinshasa pour l'annoncer, expliquant que seulement 53 % des bulletins avaient été traités.
ZK : En France, les gilets jaunes de nouveau dans la rue au lendemain d'une mobilisation qui aura rassemblé au moins 50 000 personnes dans toute la France.
LB : Mobilisation entachée de violences à Paris comme en province. Ce dimanche, elle prenait une forme nouvelle : celle d'une manifestation féminine. Plusieurs centaines de femmes s'étaient rassemblées dans plusieurs villes de France. Leur but : donner une image pacifique du mouvement après les débordements de la veille.
ZK : 21h à Rome. On s'intéresse à présent aux exportations des produits agro-alimentaires italiens. Elles ont atteint un nouveau record en 2018.
LB : Elles dépassent les 40 milliards d'euros. Un montant qui devrait être plus élevé, car l'agro piraterie qui utilise le made in Italie se chiffre à des dizaines milliards d'euros. Altin Lazaj.
L'Italie a exporté pour 42 milliards d'euros de produits agro-alimentaires l'an dernier soit une hausse de 3 % par rapport au 2017. C'est ce qu'a indiqué Coldiretti, le principal syndicat agricole du pays. L'Union européenne reste le principal client, elle absorbe les deux tiers de ces exportations, suivi des États-Unis. Comme en 2017, le vin est le produit le plus exporté avec en vedette le prosecco, un vin pétillant très apprécié à l'étranger. Le syndicat italien tire en revanche la sonnette d'alarme sur les effets de l'agro piraterie international qui utilise « 'le made in Italie »', un commerce qu'il estime à 100 milliards d'euros. Exemple ; le fameux parmesan, fabriqué dans une zone délimitée de l'Émilie-Romagne en Italie est l'un des produits le plus copiés au monde. Coldiretti s'inquiète également pour 2019 des conséquences du Brexit ou des mesures protectionnistes éventuelles prises aux États-Unis.
LB : On referme ce journal avec le football et les 32es de finale de la Coupe de France. Une compétition que quitte l'Olympique de Marseille. L'OM s'est fait surprendre 2 à 0 par Andrézieux, club de 4e division. Fin de ce journal, on retrouve tout de suite Yvan Amar.
Le 6 janvier, traditionnellement, pour cette fête qu'on appelle l'Épiphanie, on tire les Rois ! Alors bien sûr la fête est chrétienne, et elle commémore l'arrivée des Rois mages à Bethléem, qui guidés par une mystérieuse étoile, vont rendre hommage au divin enfant, Jésus, qui vient de naître. Voilà pour l'imagerie chrétienne, très souvent représentée, par exemple en peinture, avec des toiles dont le titre est « l'Adoration des Mages ». Mais cette fête, un peu comme Noël d'ailleurs, a largement débordé la pratique religieuse. En France par exemple, qu'on soit chrétien ou pas, bien souvent on achète une galette et on tire les rois : c'est bien le rituel, l'habitude de cette fête. Et la galette en question renferme, contient une fève. Au départ il s'agissait d'une vraie fève, c'est-à-dire un gros haricot. Aujourd'hui c'est un petit personnage, ou une représentation d'un objet quelconque. On partage la galette en plusieurs parts, autant qu'il y a de convives, de gens qui la partagent. Et l'un d'entre eux seulement aura la fève. Et il sera désigné comme le roi, ou la reine. Royauté pour rire évidemment, avec une couronne de carton. Mais l'étonnant c'est l'expression tirer les rois. Souvenir avec ce pluriel des trois rois de la légende chrétienne, Gaspard, Melchior et Balthazar. Mais on ne désigne qu'un seul roi ou qu'une seule reine. On devrait donc dire tirer le roi… Et pourquoi tirer ? Souvenir de l'expression tirer au sort lorsqu'on choisit, à l'aveuglette, quelque chose sans savoir sur quoi on va tomber. Pour une tombola, ou une loterie par exemple, on tire au sort le gagnant, on choisit par exemple un nom dans un chapeau. Et on parle aussi de tirer le bon numéro. On se souvient en effet que pendant longtemps, c'était comme ça qu'on recrutait les soldats. Tout le monde ne devait pas faire de service militaire – ce qui signifiait souvent qu'on partait à la guerre : on tirait au sort ceux qui devraient y aller. Et si l'on était de bonne famille, qu'on avait du bien, on pouvait toujours s'acheter un homme comme on disait, c'est-à-dire payer quelqu'un pour qu'il aille se battre à votre place. Mais si l'on était pauvre, il fallait risquer sa vie pour le roi.