Journal en français facile 08 février 2018
21 h Paris
20 h TU
Gilles Moreau : Bonsoir et bienvenue dans votre Journal en français facile, présenté ce soir avec Sylvie Berruet, bonsoir !
Dans l'actualité :
Y a-t-il-eu des crimes contre l'humanité commis au Vénézuela et aux Philippines, deux pays connus pour leurs violences politiques ? La Cour pénale internationale a commencé des « examens préliminaires ».
SB : Nouvelles violences meurtrières en Syrie, dans la Ghouta orientale et dans la province de Deir Ezzor. Les morts se comptent par centaines. Le Conseil de sécurité se réunit ce soir pour débattre d'une trêve humanitaire.
GM : Dans ce journal également :
- Le limogeage du ministre tchadien de la culture.
- La suite du procès de Salah Abdeslam. C'était le dernier jour de l'audience à Bruxelles.
- et les Jeux Olympiques d'hiver de Pyeongchang, à la veille de la cérémonie d'ouverture.
SB : La Cour pénale internationale a commencé à se pencher sur d'éventuels crimes contre l'Humanité commis aux Philippines et au Vénézuela.
GM : Les Philippines, théâtre d'une guerre impitoyable contre le narco-trafic, et le Venezuela, connus pour ses violents troubles politiques. La CPI, qui siège à la Haye, aux Pays Bas, a entamé des "examens préliminaires".
Ecoutons la procureure Fatou Bensouda, elle revient sur la situation au Vénézuela :
"Les forces de l'ordre de cet État auraient fréquemment eu recours à la force de manière excessive pour disperser des manifestants ou réprimer des manifestations et auraient arrêté et détenu des milliers d'opposants véritables ou perçus comme tels, dont un certain nombre auraient subi de graves sévices et mauvais traitements pendant leur détention. Des groupes de manifestants auraient également eu recours à la violence, faisant des morts et des blessés au sein des forces de l'ordre.
J'insiste sur le fait qu'un examen préliminaire ne constitue nullement une enquête mais un processus au cours duquel les informations disponibles sont examinées afin de déterminer, en toute connaissance de cause, s'il existe une base raisonnable justifiant l'ouverture d'une enquête au regard des critères posés par le statut de Rome. Je rappelle que mon bureau s'acquitte de la mission qui lui incombe en toute indépendance et en toute impartialité conformément à son mandat et aux instruments juridiques de la Cour en vigueur. Ce faisant, nous espérons pouvoir compter sur la totale coopération des autorités nationales concernées au Venezuela".
GM : Fatou Bensouda, procureure de la CPI. Traduction assurée par Stéfanie Schüler.
SB : Les violences en Syrie, pays en guerre depuis bientôt 7 ans : aucun répit dans ces violences.
GM : ... alors que le régime de Bachar el Assad bombarde sans relâche la Ghouta orientale, enclave rebelle à l'est de Damas, d'autres combats particulièrement meurtriers ont tué une centaine de combattants pro-régime dans la province de Deir Ezzor, dans l'est du pays. C'est la coalition internationale menée par les Etats-Unis qui l'annonce. Elle affirme avoir lancé ces frappes, en riposte à une attaque contre ses alliés des Forces démocratiques syriennes. Le Conseil de sécurité se réunit ce soir à huis clos pour débattre d'une trêve humanitaire en Syrie.
GM : En Ethiopie, près de 750 prisonniers vont être libérés, dont un dirigeant de l'opposition et des journalistes qui étaient poursuivis pour "participation à une entreprise terroriste". Ces libérations interviennent dans le cadre de réformes visant à apaiser les tensions dans ce pays de la Corne de l'Afrique.
SB : Dans l'actualité encore le limogeage du ministre de la Culture tchadien. Le célèbre cineaste Mahamat Saleh Haroun, prix du Jury à Cannes en 2010 pour le film "Un homme qui crie" et dont le dernier long métrage "Une saison en France" raconte le parcours d'un réfugié centrafricain, a été remercié ce jeudi. Un limogeage qui a créé la surprise même si certains de ses propos auraient déplu en haut lieu.
Madjiasra Nako :
« C'est un décret du chef de l'Etat qui a mis fin aux fonctions du ministre-cinéaste. Il est remplacé par un ancien ministre de la Culture, Djibert Younous, qui est aussi un des pontes du MPS, le parti au pouvoir. Le limogeage de Mahamat Saleh Haroun a surpris plus d'un observateurs tant il était respecté. Pour certains, c'est peut-être la dernière interview qu'il a accordée à l'hebdomadaire panafricain Jeune Afrique qui est à l'origine de ce limogeage brutal. Dans l'entretien, le célèbre cinéaste a indiqué, parlant de la caution morale qu'il apporte au gouvernement tchadien, qu'il n'est pas devenu ministre pour laver la mémoire du Tchad, des propos qui auraient déplu en haut lieu. Pour d'autres, Mahamat Saleh Haroun a toujours gardé une liberté de parole qui l'a toujours distingué au sein du gouvernement sans pour autant déranger. Les mêmes sources indiquent que tout s'est passé ce jeudi en conseil des ministres. Le ministre-cinéaste a clairement affiché sa divergence vis-à-vis de l'action gouvernementale face à la crise sociale. Or, comme le disait l'ancien ministre français Jean-Pierre Chevènement : « Un ministre, ça ferme sa gueule ou ça démissionne. » SB : Au procès de Salah Abdeslam, c'était aujourd'hui le deuxième et dernier jour d'audience à Bruxelles. GM : Cet homme de 28 ans est le seul membre encore en vie des commandos jihadistes qui ont frappé Paris le 13 novembre 2015. Il comparait à Bruxelles dans le dossier de la fusillade avec des policiers belges en mars 2016, trois jours avant son arrestation. Aujourd'hui, Abeslam n'était pas à l'audience car il ne souhaitait plus assister à son procès. Mais on a pu entendre les avocats de la défense.
A Bruxelles pour RFI, Laxmi Lota :
"Pourquoi encore plaider ? Pour me rendre intéressant ? Pour avoir la Une des journaux ?" commence par interroger de manière très théâtrale, Me Sven Mary, l'avocat de Salah Abdeslam. "Salah Abdeslam vous a dit qu'Allah était son seul juge. Pourquoi vouloir me fatiguer à le défendre ? " poursuit-il. "Pour démontrer aux barbares de l'EI que l'Etat de droit reste debout", explique l'avocat. Me Sven Mary, réputé pour être procédurier n'a pas failli à sa renommée: il débute son argumentation en invoquant un problème de procédure : "les poursuites sont irrecevables", assène-t-il car l'article 12 sur l'emploi des langues n'a pas été respecté. Selon lui, le juge d'instruction aurait dû rédiger le procès-verbal en néerlandais, or il l'a fait en français. Me Mary est ensuite revenu sur les faits : "Il n'y a aucune trace de l'ADN de mon client sur les armes de la fusillade ! ". "Ils auraient pu faire un massacre, ce n'est pas arrivé", plaide l'avocat du 2eme prévenu. "Arrêtez de nous dire qu'ils sont trop gentils! ", rétorque Me Bauwens, représentant des parties civiles. "Ce n'est pas un drapeau d'Anderlecht qu'on a retrouvé chez eux, c'est un drapeau de Daesch ! " GM : Le jugement sera rendu le 29 avril "au plus tard". SB : Plus que quelques heures d'attente avant le coup d'envoi officiel des 23 èmes Jeux olympiques d'hiver.
GM : Les Jeux de Pyeongchang, en Corée du sud. La cérémonie d'ouverture aura lieu ce vendredi à 20h00 (heure locale, 11H TU, midi en France). En raison du programme très chargé, les premières épreuves ont déjà commencé, des matches de curling. C'est l'une des 15 disciplines au programme de cette quinzaine sportive où 102 titres olympiques seront décernés. Notre correspondant Frédéric Ojardias s'est rendu à Gangneung, où se trouve le village olympique et où il fait très froid :
« Il gèle à pierre fendre à Gangneung, qui a pris des allures de ville fantôme : les rues du centre sont désertes, encore peu de visiteurs, même si des habitants - bien emmitouflés – sont tout de même sortis pour applaudir le passage de la flamme olympique, qui ce soir prend la direction de la station de PyeongChang, dans la montagne, là où aura lieu demain la cérémonie d'ouverture. La principale attraction du moment à Gangneung, ce sont les 22 athlètes nord-coréens et leurs accompagnateurs : on les croise parfois sur le village olympique, souriant mais silencieux, traînant dans leur sillage des nuées de photographes et de journalistes qui tentent de leur poser des questions, à chaque fois sans succès. La délégation nord-coréenne a accroché un énorme drapeau haut de trois étages sur la façade de sa résidence et l'opération de charme de la Corée du Nord continue : ce soir à Gangneung, un orchestre nord-coréen donne un concert, le premier au Sud depuis plus d'une décennie. Les spectateurs ont été sélectionnés sur loterie parce que les tickets étaient gratuits. Payer ces musiciens aurait en effet constitué une violation des sanctions internationales ! » SB : Quelques chiffres : 92 participent à ces JO, un record pour les jeux d'hiver. Parmi eux, 6 nouveaux venus : l'Equateur, l'Erythrée, le Kosovo, la Malaisie, le Nigéria et Singapour.
SB : En France, encore un ministre inquiété par des accusations de harcèlement et violences sexuelles.
GM : Après Gérald Darmanin, il s'agit cette fois de Nicolas Hulot, ministre de la Transition écologique, mis en cause par le journal l'Ebdo, dans au moins une affaire. Le ministre, qui a le soutien du président de la République et du 1er ministre, a reconnu l'existence d'une plainte en 2008, classée "sans suite". "Je n'ai évidemment rien à me reprocher" a expliqué Nicolat Hulot qui dénonce des "rumeurs ignominieuses".
GM : PSQ : il va falloir s'habituer à ce nouveau sigle. Il désigne le toute nouvelle "police de sécurité du quotidien", annoncée par le ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb. L'objectif est d'accorder davantage de moyens dans les quartiers difficiles et de rapprocher les Français de leur police. C'est la fin de votre Journal en français facile à retrouver sur notre site à la page RFI Savoirs. Bonsoir à tous !