Journal en français facile 08 février 2019
Romain Auzouy : Vous écoutez RFI il est 21h à Paris, 20h en temps universel. Bonsoir à tous, bienvenue dans votre journal en français facile. Présenté en compagnie de Sylvie Berruet, bonsoir Sylvie.
Sylvie Berruet : Bonsoir Romain, bonsoir à tous.
RA : À la une de l'actualité ce soir : au Venezuela la population attend toujours l'aide humanitaire. Elle se trouve en Colombie non loin de la frontière. Mais elle est bloquée par les autorités, car cette aide a été envoyée par les États-Unis, soutien de l'opposant Juan Guaido.
SB : Trois jours de deuil décrétés au Brésil. 10 personnes ont trouvé la mort dans l'incendie du centre de formation d'un club de football populaire. La plupart des victimes sont des espoirs du foot.
RA : Et puis la question du retour des djihadistes français qui sont emprisonnés en Syrie. Ils seraient au nombre de 150. Et la presse annonce qu'ils pourraient être rapatriés prochainement.
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SB : Au Venezuela, l'incertitude sur l'acheminement de l'aide humanitaire.
RA : Cette aide dont la population a tant besoin. Elle se trouve depuis hier soir dans la ville de Cucuta en Colombie, non loin de la frontière vénézuélienne. Elle a été envoyée par les États-Unis, qui ont reconnu l'opposant Juan Guaido comme président par intérim. Par conséquent les autorités bloquent l'acheminement de cette aide humanitaire. Ce soir le Président Nicolas Maduro assure qu'il empêchera ce qu'il considère comme « le show de l'aide humanitaire », un show c'est un spectacle. Pourquoi dit-il cela ? Car cette aide est arrivée en Colombie sous l'œil des caméras, Romain Lemaresquier.
C'est une véritable opération de communication qui a été orchestrée ce vendredi à la frontière entre le Venezuela et la Colombie. Le but : montrer aux caméras du monde entier qu'il s'agît bien d'une aide humanitaire. Et c'est dans le centre d'approvisionnement de Las Tienditas que tout s'est déroulé. Les chargements arrivés jeudi ont été déballés. Des sacs ont été remplis par des volontaires. Chaque sac contenant tous les produits de base disponible par exemple du café, de l'huile, de la farine ou encore du chocolat. Cette opération a été réalisée en présence de l'ambassadeur américain en Colombie, d'un représentant de Juan Guaido, Lester Toledo et du directeur de l'Unité nationale de gestion des risques et des désastres en Colombie, qui aura la charge de distribuer cette aide. Ces premiers chargements d'aide humanitaire seront principalement destinés aux 250 000 à 300 000 Vénézuéliens qui sont en danger de mort faute de médicament et d'aliment selon Juan Guaido. Mais l'acheminement de cette aide au Venezuela va dépendre du bon vouloir de l'armée vénézuélienne. Car à l'heure actuelle la frontière est fermée. Le régime de Nicolas Maduro a fait déposer ces derniers jours des conteneurs et un camion-citerne sur le pont qui relie les deux pays. Lester Toledo, qui représentait Juan Guaido lors de cette présentation, a donc à nouveau lancé un appel à l'armée vénézuélienne afin qu'ils laissent entrer cette aide.
RA : Le suspense se poursuit donc sur l'acheminement au Venezuela de l'aide humanitaire. Nicolas Maduro dénonce le « parti pris » du Groupe de contact international. Ce groupe est constitué de pays européens et latino-américains et il appelle à une « élection présidentielle libre » au Venezuela.
SB : Et puis le football brésilien qui pleure ce soir.
RA : Une tragédie s'est produite ce matin, un incendie dans le centre de formation du club de Flamengo, c'est le club le plus populaire du pays il se trouve à Rio de Janeiro. Le bilan est de 10 morts, et parmi eux une majorité d'adolescents espoirs du football. Vague de tristesse dans le pays. Sarah Cozzolino au Brésil.
Devant le grand portail gris du centre d'entraînement de Flamengo, des dizaines de supporters, aux couleurs de leur club, en rouge et noir, venus rendre hommage aux victimes et aux familles. Derrière le portail, les parents arrivaient au compte-gouttes, en pleurs, pour identifier les corps de leurs enfants décédés au petit matin. La plupart des adolescents avaient été sélectionnés par le club pour suivre une formation, ils étaient promis à un avenir dans le monde du football brésilien. On ne connaît pas encore les causes du drame. La plupart des jeunes joueurs du club n'étaient pas présents lors de l'incendie, les entraînements avaient été suspendus après les pluies violentes qui ont causé de graves dégâts à Rio ce mercredi. Ces dégâts, et les coupures d'électricité dans la zone seraient peut-être une piste pour expliquer les débuts de l'incendie. Un des blessés a déclaré que le feu avait pris dans une climatisation, mais une enquête devrait préciser les causes exactes. Pour l'heure, les matchs qui devaient avoir lieu ce week-end ont été annulés. Trois jours de deuil ont été décrétés. Sarah Cozzolino, Rio de Janeiro, RFI.
RA : Et les hommages sont nombreux ce soir. Le président de Flamengo évoque la pire tragédie du club en 123 ans d'histoire. Et puis la légende vivante du football brésilien Pelé a exprimé sa solidarité sur Twitter : « C'est une journée très triste pour le football brésilien », écrit-il.
SB : Et décidément le football en deuil au lendemain de l'annonce de l'identification du corps d'Emiliano Sala.
RA : Le joueur argentin qui avait disparu il y a 18 jours alors qu'il se trouvait à bord d'un avion en direction de la ville britannique de Cardiff où Sala avait été transféré. Son corps a été retrouvé tard hier soir dans l'épave de son avion, au fond de la Manche. « Nous allons pouvoir commencer le deuil de notre fils et de notre frère », a réagi sa famille dans un communiqué. Ce week-end « une minute d'applaudissements sera observée sur tous les terrains » avant le coup d'envoi des rencontres des championnats de France de Ligue 1 et de Ligue 2.
SB : Au Proche-Orient comme chaque vendredi depuis des mois, des manifestations aujourd'hui dans la bande de Gaza. Et comme souvent, il y a eu des affrontements.
RA : Au moins deux Palestiniens ont été tués selon le bilan du ministère de la Santé du Hamas. Le mouvement islamiste qui est au pouvoir à Gaza depuis 2007, depuis qu'Israël impose un blocus dans ce territoire palestinien. Cela veut dire que c'est Israël qui décide quels biens, quelles marchandises, entrent à Gaza. Ce blocus est dénoncé au niveau international, à plusieurs reprises des bateaux ont tenté de le rompre en essayant de s'approcher de Gaza par la mer. Mais à chaque fois les passagers de ces bateaux ont été interpellés et expulsés. Et Israël renforce encore ce contrôle, car désormais les bateaux peuvent être confisqués par le gouvernement, c'est une décision de la justice israélienne. Correspondance de Guilhem Delteil.
Depuis plus de onze ans désormais, Israël impose un blocus terrestre et maritime à la bande de Gaza. Et rapidement, le pays a vu des bateaux chargés d'aide humanitaire tenter de rompre ce blocus par la mer. En mai 2010, l'arraisonnement d'un navire, le Mavi Maramara, affrété par une organisation turque avait causé la mort de dix passagers. L'opération a entraîné une brouille diplomatique avec la Turquie et une enquête de la Cour pénale internationale. Bien que contrées, ces tentatives de rompre le blocus maritime, baptisé « flottilles de la paix », peuvent avoir de lourdes conséquences pour Israël et le gouvernement voudrait les voir cesser. Pour dissuader ces militants, l'exécutif a décidé de confisquer les bateaux arraisonnés. Une première tentative sur une embarcation arrivée au large des côtes de Gaza en 2012 a été rejetée par la Cour suprême : l'instance avait estimé que les dix mois écoulés entre l'arraisonnement du bateau et sa confiscation étaient un délai trop long. Cette fois-ci, un juge du tribunal de Haïfa a estimé que la confiscation du Zaytouna-Olivia, arraisonné en septembre 2016, avait tenu compte des critiques de la Cour suprême et l'a donc validée. Guilhem Delteil Jérusalem RFI.
SB : Et puis le retour des djihadistes français qui sont détenus en Syrie se profile.
RA : C'est une question très délicate pour les autorités : que faire des Français qui ont combattu aux côtés du groupe État islamique. Ils seraient au nombre de 150. Faut-il les laisser en prison en Syrie, avec les risques d'évasion que cela représente, ou faut-il les juger en France ? Ce vendredi la presse annonce que ces djihadistes pourraient rentrer en France. Ils seraient ramenés à bord de deux avions américains. Les explications de Grégoire Sauvage.
Ce sont les forces spéciales américaines qui pourraient superviser le retour des djihadistes français détenus par les Kurdes en Syrie. C'est en tout cas l'une des options envisagées par les autorités françaises même si selon une source gouvernementale rien n'est acté à ce stade. Selon ce scénario, le rapatriement s'effectuerait en deux temps : un premier avion atterrirait sur la base militaire de Villacoublay en région parisienne avec à son bord les combattants les plus dangereux notamment Adrien Guihal et Thomas Barnouin, deux proches des frères Clain, ou encore Quentin Lebrun. Suivrait un deuxième avion, réservé aux femmes et aux enfants. Seuls des Américains seraient présents à bord, mais le comité d'accueil lui serait composé de membres du GIGN. À leur arrivée en France, les suspects majeurs, qui font l'objet d'un mandat d'arrêt international, seront immédiatement présentés à un magistrat du pôle antiterrorisme afin d'être mis en examen. Les autres seront placés en garde à vue à la Direction générale de la sécurité intérieure. Les enfants, eux, seront pris en charge par les services sociaux.
SB : Et puis c'est la fête de la musique française ce soir.
RA : Les Victoires de la musique débutent en ce moment, il s'agit de récompenser les meilleures artistes, la meilleure chanson, le meilleur album de l'année, pour ne citer que ces catégories. Cela se déroule à la Seine Musicale, non loin de Pars. C'est la 34e édition. L'an dernier c'était le triomphe du rap. Qui seront les grands vainqueurs cette année ? On attend particulièrement la jeune génération : retenez ces noms, Jeanne Added, Eddy de Pretto, Angèle, ou encore Foé. Mais les historiques sont toujours là : en compétition ce soir Étienne Daho ou encore Vanessa Paradis.