Journal en français facile 09 mai 2019
Charlotte Lalanne : Vous écoutez RFI il est 22 heures à Paris, 20 heures en temps universel. Bonsoir à tous, bienvenue dans votre Journal en français facile, à mes côtés pour le présenter Zéphyrin Kouadio, bonsoir Zéphyrin !
Zéphyrin Kouadio : Bonsoir Charlotte, bonsoir à toutes et à tous.
CL : À la une, dans la famille Trump, le Sénat demande le fils aîné. Donald Trump Junior convoqué par la commission du renseignement dans l'enquête russe. Dans un Sénat à majorité républicaine pourtant, explications à suivre à Washington...
ZK : Au Vénézuéla, plusieurs députés d'opposition ont trouvé refuge dans des ambassades étrangères à Caracas. Ils ont peur d'être arrêtés, comme l'un d'eux hier : le vice-président de l'Assemblée nationale interpellé par les renseignements, Nicolas Maduro l'accuse d'avoir participé à une tentative de coup d'État.
CL : Et puis c'est une première en France : le Conseil Constitutionnel ouvre la voie à un référendum d'initiative partagée. La procédure avait été lancée par 248 députés pour contrer la privatisation d'Aéroports de Paris. Reste maintenant à recueillir près de 5 millions de signatures populaires pour organiser ce vote.
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ZK : Il pensait avoir tourné la page de l'enquête russe. Donald Trump est rattrapé par le Sénat.
CL : La commission du renseignement a des soupçons sur son fils. Donald Trump Junior convoqué officiellement dans le cadre de l'enquête menée par les parlementaires sur les ingérences russes dans la campagne. Il avait participé à une réunion avec des Russes en juin 2016, dans l'espoir d'obtenir des informations nuisibles à Hillary Clinton, c'est à dire contre elle. Mais cette convocation peut surprendre à première vue, car le Sénat est dominé par les républicains. Explications à Washington, Anne Corpet.
« L'affaire est close, il faut passer à autre chose » a déclaré avant-hier le chef de la majorité au Sénat. Mais tous les élus républicains ne l'entendent pas de cette oreille. Avec cette assignation du fils du président, la commission du renseignement montre en tous cas qu'elle veut poursuivre l'enquête qu'elle a ouverte il y a deux ans, et tirer ses propres conclusions. Donald Trump Junior a déjà témoigné de manière volontaire devant le Congrès, et cette convocation semble indiquer qu'il n'est pas prêt à retourner de son propre chef devant les sénateurs. C'est en tous cas la première fois qu'un enfant du président est ainsi convoqué. Il devra notamment revenir sur sa rencontre avec les Russes en juin 2016, mais aussi sur le projet de construction d'une tour Trump à Moscou. Bien qu'assigné, il est fort peu probable que Donald Trump Junior se présente devant la commission. Certains sénateurs républicains dénoncent déjà une forme d'acharnement contre lui. Et le président lui-même a déclaré : « Mon fils est une personne bien, il a été exonéré par le rapport Mueller et a déjà été auditionné de longues heures au Congrès. Je suis très surpris par cette convocation ». Anne Corpet, Washington, RFI.
ZK : Autre sujet de crispation, ou d'agacement, pour Washington, Charlotte : la guerre commerciale avec la Chine.
CL : Oui, pour la 11e fois, Chinois et Américains se retrouvent en ce moment pour tenter de trouver un terrain d'entente, les négociations vont durer jusqu'à vendredi à Washington. Et juste avant l'ouverture de ces discussions, le président américain a soufflé le chaud et le froid. Autrement dit il a enchaîné gestes d'ouverture et de défiance. Donald Trump a ainsi estimé possible de signer un accord cette semaine avec Pékin, alors que la veille il avait annoncé de nouvelles taxes sur les produits d'importation chinois.
ZK : En ce 9 mai, journée de l'Europe, l'Union européenne a planché sur son avenir à 27 ce jeudi.
CL : 27, soit sans le Royaume-Uni. Les dirigeants des 27 Etats réunis à Sibiu en Roumanie ont affiché d'entrée leur unité dans une déclaration commune pour protéger notamment la démocratie et le climat. Mais pas de décisions concrètes annoncées. Au menu de ce sommet, il y avait aussi le mercato des postes clés dans les institutions européennes. Le président du Conseil européen Donald Trusk annonce une nouvelle rencontre le 28 mai pour préparer ces nominations.
ZK : Au Vénézuéla, le régime de Nicolas Maduro continue de traquer l'opposition accusée de tentative de coup d'État la semaine dernière.
CL : Le Tribunal suprême de justice a d'abord levé l'immunité de dix députés. Parmi eux, le vice-président de l'Assemblée nationale, arrêté hier ensuite par les renseignements. D'autres élus craignent du coup de subir le même sort, alors pour échapper à l'arrestation, deux députés se sont déjà réfugiés dans des ambassades étrangères à Caracas. Romain Lemaresquier.
Alors que les États-Unis et l'Union européenne réclament la libération immédiate d'Edgar Zambrano, le Vice-président de l'Assemblée nationale arrêté ce mercredi, et menacent le régime de Nicolas Maduro de graves conséquences, les autres députés déchus de leur immunité commencent à craindre pour leur vie, comme en témoigne Richard Blanco. Ce dernier, député de Caracas, qui a déjà connu les prisons vénézuéliennes en 2010, a décidé ce jeudi matin de se rendre dans la résidence de l'ambassadeur d'Argentine pour éviter d'être arrêté. « Je suis ici de manière temporaire a-t-il expliqué, je suis venu dormir ici parce que ma vie est en danger ». Richard Blanco ne compte pas demander l'asile à l'Argentine, mais cette situation pourrait bien se prolonger. C'est le deuxième député à qui le Tribunal suprême de justice a retiré son immunité qui part se réfugier dans une ambassade. Pour Juan Guaido, le président autoproclamé, le régime de Nicolas Maduro cherche à désintégrer tout simplement l'Assemblée nationale, seule institution qui fonctionne normalement dans le pays selon lui. Les évènements semblent confirmer sa vision des choses puisque depuis lundi dernier, les autorités semblent avoir changé de stratégie vis-à-vis de l'opposition. Si depuis le 23 janvier dernier, elles semblaient laisser tranquilles les opposants, désormais elles semblent souhaiter les museler.
CL : L'actualité africaine, en Afrique du Sud, d'abord le Congrès national africain arrive en tête des élections législatives et provinciales. Mais la victoire est un peu pâle pour le parti de Nelson Mandela, au pouvoir depuis 1994. Car selon les derniers résultats encore provisoires, l'ANC est crédité de 57 % des voix, c'est le plus mauvais score de son histoire.
ZK : Et puis ce coup de filet de la police au Ghana : 81 séparatistes présumés ont été arrêtés hier dans la ville de Ho, près de la frontière avec le Togo.
CL : Et ils sont passés dès ce jeudi devant le tribunal. Des charges ont été retenues contre 10 de ces militants, libérés sous caution, c'est-à-dire en l'échange du versement d'une somme d'argent, et en attendant leur jugement. La police les accuse de faire partie du Homeland Study Group Foundation, un groupe qui veut déclarer indépendante la région orientale du Ghana, sous le nom de « Togoland occidental ». Les précisions de Laure Broulard.
C'est la deuxième vague d'arrestations au sein du groupe séparatiste. Dimanche déjà, la police ghanéenne annonçait détenir huit dirigeants présumés du Homeland Study group Foundation, pris sur le fait lors d'une réunion pour préparer la déclaration d'indépendance du Togoland Occidental. Ils sont également accusés de vouloir former une milice. Parmi les preuves rassemblées par la police : un brouillon de Constitution, un hymne national et un emblème. Les 81 personnes arrêtées hier étaient quant à elles soupçonnées d'organiser une manifestation pour protester contre la détention de leurs leaders. Selon le porte-parole de la police, seuls 10 séparatistes ont finalement été inculpés d'organisation de manifestation illégale. Leurs dirigeants, eux, risquent bien plus lourd. Le groupe, créé en 1994, souhaite restaurer les frontières du » Togoland Britannique ». Il s'agit de la partie ouest de l'ancien Togoland Allemand, passé sous le contrôle du Royaume-Uni après la Première Guerre mondiale. La région a été intégrée au Ghana via un référendum organisé il y a 63 ans jour pour jour, le 9 mai 1956. Un résultat applaudi par les populations du Nord-est, mais contesté par la population du Sud-est qui avait des liens forts avec le Togo.
CL : Explications de Laure Broulard.
ZK : Les responsables de l'Église, Charlotte, seront désormais obligés de signaler les agressions sexuelles des prêtres.
CL : Le Vatican vient de publier une loi pour lever l'omerta sur ce sujet. Le texte contraint donc les religieux à dénoncer tout abus. Tous les diocèses du monde devront également se doter d'un guichet pour recueillir les signalements.
ZK : Les Français vont-ils pouvoir voter pour ou contre la privatisation d'ADP, Aéroports de Paris ?
CL : En tout cas, une nouvelle étape vient d'être franchie en ce sens : le Conseil constitutionnel donne son feu vert à la procédure initiée par 248 parlementaires. Il s'agit maintenant quand même de recueillir la signature de près de 5 millions d'électeurs. Mais c'est un premier pas encourageant pour le socialiste Boris Vallaud.
« C'est une première. C'est la première fois que cette procédure de référendum d'initiative partagée est utilisée. Nous avons obtenu pour ce faire l'appui de 248 parlementaires de toutes les oppositions, un arc républicain qui dit la gravité, quand même, du choix fait par le gouvernement. Maintenant le Conseil constitutionnel a demandé que dans un délai d'un mois, le gouvernement organise les modalités de récolte du soutien des électeurs. On a besoin de 10 % du corps électoral pour aller au référendum. C'est 4,7 millions d'électeurs et d'électrices. Et donc maintenant, et bien j'allais dire la balle est dans leur camp pour faire réussir cette initiative. En tous cas on a franchi une étape extrêmement importante. » CL : Boris Vallaud répondait à Anthony Lattier. C'est la fin de ce Journal en français facile, bonne soirée à vous Zéphyrin Kouadio on vous retrouve tout à l'heure pour Afrique Soir, il est 22h10 à Paris.