Journal en français facile 11 avril 2018
Loïc Bussières : Bonsoir, bienvenue dans cette nouvelle édition du Journal en français facile. Journal présenté avec Alexis Guilleux.
À la une ce soir : le deuil national en Algérie après le crash d'un avion militaire au sud d'Alger, 257 morts sont à déplorer.
Alexis Guilleux : Une opération militaire annoncée sur Twitter, Donald Trump ne l'avait pas encore fait. Le président américain met en garde la Syrie : « les missiles arrivent... », prévient-il.
LB : La condamnation en appel de Vojislav Seselj, l'ultranationaliste serbe reconnu coupable de crimes contre l'humanité lors des guerres des années 1990 en ex-Yougoslavie.
-----
AG : C'est la pire catastrophe aérienne enregistrée en Algérie, un avion militaire s'est écrasé aujourd'hui à Boufarik, au sud de la capitale.
LB : Un deuil national de trois jours a été décrété ce soir par le président algérien Bouteflika en mémoire des victimes et de leurs familles. En tout 257 personnes ont trouvé la mort, dont une majorité de militaires. Sarah Cozzolino
[Transcription manquante]
AG : À la une également, la situation en Syrie et ces attaques annoncées par le Président américain.
LB : Donald Trump qui, deux jours plus tôt, avait déjà prévenu qu'une décision d'importance allait être prise pour répondre à l'attaque chimique présumée contre la ville rebelle de Douma la semaine dernière. Sur le réseau social twitter, il a cette fois annoncé que des missiles américains allaient s'abattre sur la Syrie. Correspondance à Washington de Anne Corpet.
C'est la première fois que des tirs de missiles sont annoncés à l'avance par le commandant en chef d'une armée sur un réseau social. Dans un message posté sur Twitter en tout début de matinée le président américain écrit en effet : « Les Russes jurent détruire tous les missiles qui s'abattront sur la Syrie. Mais que les Russes se tiennent prêts, car ils arrivent, ils sont beaux, neufs, et intelligents. » Et menaçant, il ajoute toujours à l'adresse des Russes : «Vous ne devriez pas être les partenaires d'un animal qui gaze et tue son peuple ». Il s'agit d'un donc vrai défi ouvertement lancé à Moscou, et qui tranche avec le silence habituellement observé avant une offensive militaire. Si l'intervention militaire américaine en Syrie semble désormais inéluctable, son imminence n'est cependant pas certaine. Le secrétaire à la défense a calmé le jeu dans la matinée. James Mattis a déclaré être prêt à présenter des options militaires au président, mais a souligné que les États-Unis étaient « encore en train d'évaluer » les origines de l'attaque chimique pour savoir si le régime syrien en était bien responsable.
LB : Sur ce dossier syrien, le Royaume-Uni se tient prêt à participer à une intervention militaire. C'est en tous cas ce que rapporte la BBC. La Première ministre Theresa May n'a pour l'instant fait aucun commentaire. Plus tôt dans la journée, elle s'était dite consternée par le veto de Moscou à un projet de résolution américain au Conseil de sécurité. Selon les règles des Nations Unies, la Russie a en effet le droit d'empêcher les textes d'être adoptés. La résolution en question prévoyait d'enquêter sur le possible recours aux armes chimiques en Syrie.
Et puis cette information que nous fait parvenir notre correspondant au Niger. Un ressortissant allemand, travaillant pour une ONG locale, Temet, a été enlevé ce mercredi après-midi au nord de Ayourou, près de la frontière malienne. L'homme circulait en voiture avec 2 Nigériens lorsqu'ils ont été interceptés par des hommes à moto. Ces derniers ont enlevé l'Allemand, laissant sur place ses compagnons de voyage. L'information a été confirmée par le ministre nigérien de la Défense.
AG : Dans le reste de l'actualité, un 4e mandat pour Ilham Aliev.
LB : Le président de l'Azerbaïdjan, facilement réélu mercredi. Il a obtenu plus de 86 % des voix. Les chiffres ne sont pas encore définitifs. Les principaux partis d'opposition avaient de leur côté refusé de participer à l'élection accusant les autorités de vouloir truquer le vote. Ils dénoncent également les mesures de répression dont ils se disent victimes. Ilham Aliev dirige le petit pays du Caucase depuis 2003.
MC : Lui est condamné à 10 ans de réclusion même s'il ne retournera pas en prison, après y avoir déjà passé 12 ans.
LB : Lui, c'est l'ultra nationaliste serbe Vojislav Seselj. Il avait été acquitté en première instance et donc déclaré non coupable. En appel, il a été condamné à dix ans de prison par un tribunal de l'ONU pour crimes contre l'humanité lors des guerres des années 1990 en ex-Yougoslavie. Béatrice Leveillé.
Contrairement à ce qu'avaient estimé les juges en première instance, les discours enflammés de Voilslav Sechel ont bel et bien « incité à la violence » les combattants serbes. Vice-Premier ministre de Slobodan Milosevic il a ainsi contribué aux persécutions et déportation de populations non serbes. Il a donc été reconnu coupable de crimes contre l'humanité par les juges du tribunal de l'ONU qui le rejugeait pour sa responsabilité dans les conflits sanglants des années 90 dans l'ex-Yougoslavie. Il lui a été reproché entre autres d'avoir encouragé ses troupes à « n'épargner personne » au cours du siège de la ville croate de Vukovar en 1991. Son acquittement en 2016 avait provoqué la colère des Croates et des experts, juristes ou historiens qui y voyaient grossière erreur et une réécriture de l'histoire. La réaction de l'ultranationaliste serbe Vojislav Seselj qui a aujourd'hui 63 ans et qui s'est dit « fier des crimes qui lui sont imputés » et « prêt à les répéter à l'avenir » leur donne raison. Partisan virulent de la « Grande Serbie », il a été condamné à 10 ans de prison, mais il restera libre, la peine étant couverte par les 12 ans qu'il a passé en prison. Il avait été autorisé à rentrer en Serbie en 2014 pour y être soigné d'un cancer.
AG : En France, les opérations de gendarmerie se poursuivent sur le site de Notre-Dame-des-Landes pour expulser les opposants au projet avorté d'aéroport.
LB : Projet abandonné au mois de janvier dernier, ces nouvelles opérations ont de nouveau été accompagnées de violences entre les occupants de la zone et les forces de l'ordre. Des échanges de jets de projectiles et de tirs de grenades lacrymogènes, « des affrontements qui n'entraîneront pas de pause dans les expulsions » souligne Édouard Philippe. Le Ppremier ministre rejoint par Emmanuel Macron pour qui cette opération illustre « la crédibilité des engagements pris par le chef du Gouvernement ».
AG : Pas d'intervention des forces de l'ordre en revanche à l'université Panthéon-Sorbonne, son président l'avait pourtant demandé.
LB : Pour garantir la sécurité de son établissement, la police exclut pour l'heure toute opération. Des étudiants occupent les lieux depuis le 26 mars pour protestent contre la réforme de l'accès à l'université. La contestation est également présente dans d'autres Universités françaises, notamment à Montpellier.
AG : Il est chargé depuis 7 ans de promouvoir l'égalité et de résoudre des cas concrets. Le défenseur des droits, Jacques Toubon, présentait aujourd'hui son bilan pour l'année 2017.
LB : Intitulé Ne jamais détourner le regard, le rapport est sévère avec l'État et sa politique migratoire. Mineurs isolés, accès aux droits des migrants et demandeurs d'asile : pour le défenseur des droits la loi asile et immigration en débat en ce moment à l'Assemblée Nationale n'est pas à la hauteur des enjeux. Écoutez Jacques Toubon.
[Transcription manquante]
LB : Jacques Toubon interrogé par William de Lesseux.