Journal en français facile 11 janvier 2019
Romain Auzouy : Vous écoutez RFI il est 21h à Paris, 20h en temps universel. Bonsoir à tous, c'est l'heure de votre Journal en français facile. Présenté ce soir en compagnie d'Hugo Lanoé, bonsoir Hugo.
Hugo Lanoé : Bonsoir Romain, bonsoir à tous.
RA : À la une de l'actualité ce soir : la contre-attaque de Martin Fayulu en RDC. L'opposant arrivé en deuxième position de l'élection présidentielle derrière Felix Tshisekedi. Il annonce qu'il va saisir demain la Cour constitutionnelle.
HL : En Grande-Bretagne de plus en plus de voix s'élèvent pour évoquer les dangers d'un rejet du texte sur le Brexit au Parlement. Le texte défendu par Theresa May et la Première ministre britannique et qui doit être voté mardi prochain.
RA : Et puis en France les gilets jaunes se préparent à leur 9e journée de mobilisation demain samedi. Ils espèrent au moins 50mille manifestants comme le week-end dernier. Pour éviter les débordements, les forces de l'ordre seront massivement mobilisées, au nombre de 80 000.
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HL : En RDC, Martin Fayulu va donc contester devant la justice les résultats de l'élection présidentielle.
RA : Des résultats qui proclament la victoire de Felix Tshisekedi. Martin Fayulu est annoncé en deuxième position. Ces résultats ont été annoncés dans la nuit de mercredi à jeudi. Martin Fayulu peut déposer un recours devant la justice 48h après la proclamation des résultats, il a donc annoncé qu'il saisirait demain la Cour constitutionnelle pour qu'elle procède à un recomptage des voix. Le bras de fer de la présidentielle du 30 décembre en RDC qui se joue également à plusieurs milliers de kilomètres de Kinshasa, devant le Conseil de sécurité de l'ONU à New York. Mais ce qui a dominé dans la réunion publique du jour, c'est la prudence affichée par les diplomates. Correspondance de Marie Bourreau.
La Russie, La Chine et l'Afrique du Sud d'un côté ont salué ces élections et indiqué qu'il fallait en accepter les résultats. De l'autre, la France, la Belgique, les États-Unis et le Royaume-Uni ont réclamé plus de transparence et appelé la commission électorale à transmettre les procès-verbaux et le résultat détaillé des présidentielles. Mais c'est surtout la très grande prudence de la communauté internationale qui a dominé. Le pouvoir congolais a finalement laissé peu d'alternatives aux capitales qui se trouvent au pied du mur : soit vous acceptez les résultats de ces élections soit il faudra les annuler et maintenir les institutions en place » a prévenu Corneille Nangaa le président de la commission électorale. Pour résumer : soit vous soutenez une transition pacifique du pouvoir en acceptant un résultat qui n'est certes pas sorti des urnes, mais qui assure pour la première fois une alternance sans heurts à la tête du pouvoir congolais ou vous acceptez de garder Joseph Kabila comme chef d'État. La France a annoncé négocier une déclaration du conseil de sécurité qui saluerait le déroulement du scrutin, et qui appellerait à engager dans le calme la suite du processus électoral et à construire un consensus national. Marie Bourreau, New York, RFI.
HL : Encore de nombreuses questions sur le retrait des troupes américaines de Syrie.
RA : C'était la grande annonce du Président américain Donald Trump il y a près d'un mois. Mais depuis aucun calendrier n'a été annoncé. Ce matin la coalition internationale a affirmé que le retrait de ses troupes avait débuté. Mais la coalition ce n'est pas uniquement les États-Unis, il y a de nombreux autres pays qui combattent les djihadistes en Syrie. Donc sur cette question le flou continue Oriane Verdier.
Ce processus de retrait pourrait prendre plusieurs années, ou être immédiat comme l'avait dans un premier temps annoncé Donald Trump en décembre dernier. Selon le Pentagone aucune troupe ne s'est retirée à ce stade seulement du matériel. Ces annonces arrivent au lendemain du discours du chef de la diplomatie américaine au Caire. Mike Pompeo y a lancé un appel à l'unité contre l'Iran et a affirmé : l'« Amérique ne se désengagera pas tant que le combat contre la terreur ne sera pas terminé. » Il a pourtant ajouté « Donald Trump a pris la décision de retirer nos troupes, nous allons le faire. » Les déclarations se succèdent donc, le flou et l'incohérence persistent alors que le président turc Recep Tayyip Erdoğan menace toujours de mener une offensive contre les factions kurdes syriennes. Ces dernières collaborent pour l'heure avec les forces américaines dans la lutte contre l'Organisation État islamique. L'EI ne pourrait que profiter de ce nouveau conflit. Depuis sa création, le groupe se nourrit des divisions et lutte de pouvoir en Syrie comme en Irak.
HL : On continue de parler des États-Unis. Car le shutdown pourrait battre un record dans les prochaines heures.
RA : On le rappelle, shutdown signifie en français blocage. C'est le blocage de l'administration américaine. Et il est dû à l'absence d'accord sur le budget. Les démocrates refusent en effet de débloquer l'argent nécessaire pour construire un mur anti migrations à la frontière avec le Mexique, comme le souhaite le Président Donald Trump. Si aucun accord n'est trouvé dans les prochaines heures, demain cela fera 21 jours que le shutdown dure. Et ce serait une première dans l'histoire des États-Unis. 800mille fonctionnaires sont au repos forcé depuis la fin de l'année dernière.
HL : En Grande-Bretagne, l'échéance se rapproche : c'est mardi que les députés doivent voter pour ou contre le texte du Brexit défendu par la Première ministre Theresa May.
RA : De nombreux observateurs annoncent que le texte va être rejeté, ce qui plongerait le pays dans l'inconnu. Depuis mercredi c'est l'heure du débat au Parlement britannique, et de nombreux élus mettent en garde justement sur les conséquences d'un vote négatif. Le dernier à s'être illustré, c'était ce matin, le ministre des Affaires étrangères Jeremy Hunt. Qu'a-t-il dit ? Réponse Anastasia Becchio.
Le Brexit pourrait bien ne pas avoir lieu si l'accord de divorce négocié par Theresa May avec les Européens était rejeté par la Chambre des communes. Tel est le sentiment de Jérémy Hunt. Pour le chef de la diplomatie britannique, les députés qui s'apprêtent à voter NON mardi font de mauvais calculs. « Nous ne pouvons plus partir du principe qu'en rejetant cet accord, on obtiendra une meilleure version du Brexit. Ce qui est plus probable en cas de rejet du texte, c'est que nous ayons une paralysie du Brexit. Et si cela se produit, personne ne peut savoir ce qu'il adviendra. Et le grand danger, et c'est ce qui inquiète les gens, c'est que nous ne soyons pas en mesure de faire ce pour quoi les gens ont voté ». Pour le ministre britannique des Affaires étrangères, un arrêt du processus du Brexit aurait un impact très négatif sur l'image du Royaume-Uni et les Britanniques pourraient le regretter « pendant des générations ». Autre scénario à ne pas exclure : une sortie sans accord de l'Union européenne. Elle ne serait pas bonne pour le pays, a de son côté prévenu la ministre du Travail, Amber Rudd. Le chef de la diplomatie s'est réjoui que quelques députés conservateurs opposés à l'accord de Brexit aient finalement annoncé, ces dernières heures, qu'ils allaient voter pour. Mais cela reste insuffisant. En l'état actuel, le texte de Theresa May a de fortes chances d'être rejeté.
RA : Et à 4 jours du vote, le président de la Commission européenne a lancé un message aux députés. « Tous les efforts » doivent être faits pour éviter le scénario d'une sortie de l'Union européenne sans accord affirme Jean-Claude Juncker. L'inquiétude également exprimée par la principale organisation patronale, la CBI, qui estime qu'un Brexit sans accord serait « ingérable ».
HL : En France demain une nouvelle mobilisation des gilets jaunes.
RA : Ce sera l'acte 9, c'est-à-dire le 9e samedi où les contestataires se réuniront. Les deux grandes questions concernent le niveau de mobilisation et la sécurité. En tout début d'année le mouvement semblait s'essouffler, mais il est reparti de l'avant samedi dernier avec 50mille manifestants partout en France. La journée avait été marquée par de nouveaux débordements. Alors demain 80mille policiers et gendarmes seront mobilisés. Les deux principaux lieux choisis par les gilets jaunes sont Paris, la capitale, et Bourges, ville de 70 000 habitants située dans le centre de la France. Une ville donc qui se prépare à des manifestations inédites. Comment s'organise-t-elle ? Les réponses de Pauline Gleize.
Même si la manifestation a été interdite dans l'hypercentre, les commerçants se préparent, certains en tous cas, car les stratégies divergent. Beaucoup vont ouvrir et aviseront dans le courant de la journée. Mais avec parfois un peu d'appréhension, ils ne sont pas majoritaires, mais certains magasins calfeutrent leur vitrine pour plus de sécurité. Certains ont déjà prévu la marche à suivre en cas de débordement, mais d'autres se demandaient encore en milieu d'après-midi comment faire et se sondaient les uns les autres, une commerçante pense fermer en cas de besoin, mais se demande comment évacuer, toutes ses portes donnant sur la même rue. D'autres préfèrent fermer, un crève-cœur en ce premier samedi de solde, le plus gros samedi de l'année assurent-ils. Mais de toute façon même ceux qui ouvriront leur porte s'attendent à recevoir peu de clients, d'autant que plusieurs parkings seront fermés sur décision municipale, les musées garderont eux aussi portes closes, tout comme certains jardins publics. Le maire de Bourges a aussi fait enlever ou protéger une partie du mobilier urbain, les horodateurs par exemple, autant de mesures que l'édile espère inutiles. Pascal Blanc appelle à une mobilisation dans le calme, comme cela a toujours été le cas jusqu'à présent depuis le début du mouvement de gilets jaunes.
RA : Et puis un mot de handball, car l'équipe de France dispute actuellement son premier match dans le Mondial. L'équipe de France affronte le Brésil.