Journal en français facile 11 septembre 2018
Romain Auzouy : Vous écoutez RFI il est 22h à Paris, 20h en temps universel. Bonsoir à tous, c'est l'heure de retrouver votre Journal en français facile. Présenté ce soir en compagnie de Sylvie Berruet, bonsoir Sylvie.
Sylvie Berruet : Bonsoir Romain, bonsoir à tous.
RA : À la une de l'actualité ce soir : des échanges tendus cet après-midi au Parlement européen de Strasbourg. La Hongrie de Viktor Orban est visée par une procédure pour violations graves des valeurs européenne. Le Premier ministre hongrois dénonce « un chantage » ?
SB : Au moins 33 morts dans une série d'attentats ce mardi en Afghanistan. L'attaque la plus sanglante s'est produite à 70 km de Jalalabad : un kamikaze s'est fait exploser dans une foule de manifestants.
RA : Et puis de mauvaises nouvelles concernant la faim dans le monde. Elle a progressé l'an dernier selon un rapport de plusieurs agences de l'ONU. Plus de 800 millions de personnes manquent de nourriture. Et l'une des principales causes, c'est le climat qui change.
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SB : Et cette question pour débuter ce journal : Viktor Orban porte-t-il atteinte aux valeurs fondamentales de l'Union européenne ?
RA : Cette question va faire l'objet d'un vote du Parlement européen demain mercredi. C'est la politique du Premier ministre hongrois qui inquiète, sa politique discriminatoire à l'encontre des migrants ou encore les menaces qui pèsent sur la liberté de la presse. Pour ces raisons-là, le Parlement va demander aux États membres de dire s'il y a selon eux un risque de violations graves des valeurs de l'Union européenne. Réponse donc demain. Si la résolution est adoptée, la Hongrie sera privée de son droit de vote au Parlement européen. « Chantage », répond Viktor Orban. Il s'est exprimé devant les eurodéputés aujourd'hui.
« Ce rapport bafoue l'honneur de la Hongrie et du peuple hongrois. Les décisions hongroises sont prises par les électeurs hongrois lors des législatives ; vous allez si loin que vous osez prétendre que le peuple hongrois n'est pas capable de décider lui-même ce qui est dans son intérêt. Vous pensez mieux savoir ce qui convient au peuple hongrois que les Hongrois eux-mêmes. Nous ne cèderons pas au chantage : la Hongrie défendra ses frontières et elle défendra ses droits, y compris contre vous, s'il le faut. » RA : Le Premier ministre hongrois Viktor Orban devant le Parlement européen ce mardi. Propos recueillis par notre envoyée spéciale à Strasbourg Anissa El Jabri.
SB : Au Brésil, c'est officiel depuis quelques minutes : l'ancien maire de Sao Paulo Fernando Haddad sera le candidat du Parti des travailleurs à l'élection présidentielle.
RA : Le parti avait jusqu'à 22h en temps universel pour donner le nom de son candidat. Comme prévu Lula renonce. L'ancien Président qui était pourtant en tête dans les sondages, mais qui est en prison depuis le mois d'avril, il a été condamné pour corruption. Fernando Haddad l'a d'ailleurs rencontré à plusieurs reprises ses derniers jours, dans sa cellule.
SB : L'Afghanistan à nouveau touché par une série d'attentats.
RA : Des attaques qui ont fait au moins 33 morts et qui ont eu lieu non loin de la frontière avec le Pakistan. Pour le moment il n'y a pas de revendication, mais dans cette région deux organisations sont très actives : le groupe État islamique et les talibans. L'attentat le plus meurtrier s'est produit à environ 70 kilomètres de la ville de Jalalabad. Un kamikaze a fait exploser sa ceinture au milieu de manifestants. Les explications à Kaboul de Sonia Ghezali.
L'explosion a retenti au milieu de centaines de personnes rassemblées sur la route de Jalalabad à Torkham, un poste-frontière entre l'Afghanistan et le Pakistan. Les manifestants, munis de larges banderoles et de drapeaux afghans protestaient contre Bilal Pacha, le chef d'une milice locale travaillant progouvernementale, accuse de vols, de racket et d'intimidation par les habitants de certains districts du Nangahar. C'est au milieu des manifestants que le kamikaze a déclenché sa charge. L'attaque est survenue en début d'après-midi. Plus tôt dans la journée, plusieurs écoles de la région ont été prises pour cibles dans plusieurs attaques. La province du Nangahar est un fief de l'organisation EI depuis 4 ans, mais aussi des talibans. Ces derniers ont accentué leur pression sur les autorités ces dernières semaines, menant plusieurs attaques coordonnes dans différentes provinces. La situation sécuritaire ne cesse de se dégrader alors que les élections parlementaires doivent se tenir le20 octobre prochain. Auront-elles vraiment lieu ? Des responsables afghans et étrangers ne cachent plus leur scepticisme et leur inquiétude. Sonia Ghezali Kaboul RFI.
SB : La côte est des États-Unis se prépare au passage de l'ouragan Florence.
RA : Ouragan très puissant, il est classé en catégorie 4 sur une échelle qui en compte 5. Avec des vents de 220 km/h, Florence devrait atteindre les côtes américaines jeudi. Mais déjà l'heure est à l'alerte : trois États (Caroline du Nord, Caroline du Sud et Virginie) ont décrété l'état d'urgence ; de même que le capital fédéral Washington. Au total ce sont plus d'un million d'habitants qui devraient être évacués.
SB : Aux États-Unis où est publié aujourd'hui un livre annoncé comme dévastateur pour Donald Trump.
RA : Voici le titre de ce livre : « Peur : Trump à la Maison-Blanche ». Il est signé du journaliste d'investigation Bob Woodward. Ce livre dresse le portrait d'un homme incapable de comprendre les enjeux de la Présidence. Et un livre qui connait le succès dès sa première journée de vente. La preuve avec ce reportage d'Anne Corpet dans une librairie de Washington.
À la caisse de Politics and Prose, la librairie politique de Washington. Un homme achète treize exemplaires du livre de Bob Woodward. Il travaille à l'ambassade de Chine. « Tout le monde est très curieux de lire ce livre ». 300 exemplaires du livre ont été pré commandé par les clients. 500 autres attendent sur les rayons. Et la pile s'épuise rapidement. Sherlyn Care retraitée était là dès l'ouverture. « Je voulais lire ce livre et m'assurer d'avoir un exemplaire pour pouvoir rentrer à la maison le lire immédiatement. C'est important. Je pense que ça va réveiller les gens et qu'ils vont faire quelque chose. En 2020 j'espère qu'on élira quelqu'un d'autre pour restaurer notre démocratie. » Bernardo Siles sirote un café au sous-sol de la librairie. Il a acheté deux exemplaires du livre explosif, en raison de la réputation de son auteur : Bob Woordward a révélé l'affaire du Watergate qui a fait tomber le président Richard Nixon. « Woodward est un journaliste et un écrivain de confiance et avec un peu de chance il y aura une partie de l'électorat républicain qui se dira “hum c'est fini, on ne peut plus soutenir Trump”. Tweet après tweet Donald Trump a tenté de discréditer le journaliste. Mais la maison d'édition de Bob Woodward est confiante : elle a imprimé plus d'un million d'exemplaires. Anne Corpet Washington RFI.
SB : Et puis intéressons-nous au rapport sur la faim dans le monde qui a été publié ce mardi.
RA : Et la situation est inquiétante puisque pour la troisième année consécutive, la faim dans le monde a progressé en 2017. Le rapport a été rédigé par cinq agences de l'ONU, dont la FAO, l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture. Plus de 800 millions de personnes ont manqué de nourriture l'an dernier. Et l'une des principales causes qui sont avancées, c'est le climat qui change. Olivier Rogez a assisté à la présentation de ce rapport.
Du haut de la tribune, José Graziano da Silva, le directeur général de la FAO fait grise mine. “Malheureusement la grande nouvelle n'est pas une bonne nouvelle pour la troisième année je dois vous annoncer que le nombre de gens qui ont faim dans le monde a augmenté.” 821 millions de personnes ont eu faim dans le monde en 2017, contre 804 en 2016. L'Afrique reste le continent le plus touché avec 21 % de sa population mal nourrie, l'Asie arrive en seconde position, avec 11 et demi pour cent. Le nombre de ventres vides a retrouvé son niveau d'il y a dix ans. La tendance à la baisse est donc inversée et la FAO pointe du doigt le changement climatique. “Cette année l'accent a été mis sur le changement climatique, le rapport démontre clairement que la variabilité du climat, et l'exposition à des phénomènes extrêmes, plus complexes, plus fréquents et plus intenses, ont remis en cause les progrès observés dans l'éradication de la faim et de la malnutrition.” En raison de ces variations climatiques, les paysans ont la tâche plus difficile, un exemple en Amérique latine, le phénomène El Niño s'est accompagné de sécheresses à répétition. Seul progrès enregistré en 2017, le nombre d'enfants souffrant de retard de croissance en raison de la faim a légèrement baissé. Mais 151 millions d'enfants dans le monde souffrent encore de la faim.
SB : Et puis en France du nouveau dans l'affaire Benalla.
RA : Alexandre Benalla cet ancien collaborateur du Président Emmanuel Macron qui est mis en examen pour avoir frappé un manifestant le 1er mai. Il sera prochainement convoqué par le Sénat.