Journal en français facile 14 novembre 2018
Namouri Dosso : Vous écoutez RFI il est 21h à Paris, 22h à Jérusalem et en temps universel. Bienvenus dans votre Journal en français facile. À mes côtés pour vous accompagner ce soir Sylvie Berruet. Bonsoir Sylvie.
Sylvie Berruet : Bonsoir Namouri, bonsoir à tous.
ND : À la une du journal ce soir. Le feu vert du gouvernement britannique au sujet du projet d'accord de Brexit conclu hier avec l'Union européenne. Les ministres se sont dits favorables. Theresa May est donc prête à expliquer cet accord devant le Parlement. Nous serons en direct de Londres dans un instant. Avigdor Lieberman, le ministre israélien de la Défense a annoncé sa démission. Opposé à l'accord de cessez-le-feu avec le Hamas dans la Bande de Gaza. Il provoque également une crise ministérielle au sein du gouvernement. John Abizaid sera le nouvel ambassadeur américain en Arabie Saoudite. Le poste était vacant depuis 2 ans. Son Portrait à la fin de cette édition.
-----
SB : La réunion aura duré 5 heures. Le gouvernement britannique vient de donner son aval, son feu vert au projet d'accord sur le Brexit. Il s'agit de la séparation entre Le Royaume-Uni et l'Union européenne.
ND : La Première ministre Theresa May en a fait l'annonce il y a quelques minutes. On retrouve en direct de Londres notre correspondante Murielle Delcroix. Murielle, il s'agit d'un pas décisif dans la finalisation du divorce entre Londres et Bruxelles.
[Transcription manquante]
SB : Le ministre israélien de la Défense a démissionné aujourd'hui.
ND : Avigdor Lieberman estime que le cessez-le-feu conclu avec le Hamas est une véritable capitulation face au terrorisme. Devant les journalistes, il a énuméré la liste de différends qui l'opposent au Premier ministre Benjamin Netanyahu. Mais aussi avec les autres ténors de la droite israélienne. Notre correspondant dans la région, Michel Paul, nous dresse le portrait de ce colon pas comme les autres aux idées et déclarations parfois surprenantes.
Ancien videur dans une boîte de nuit Avigdor Lieberman est parfois qualifié de Vladimir Poutine à l'israélienne... En Israël depuis 1978 cet immigrant d'Union soviétique est connu pour ne pas mâcher ses mots. Sans que nécessairement les actions suivent... Il s'était notamment engagé à éliminer le dirigeant du Hamas, Ismail Haniyeh dans les premières 48 heures de son mandat de ministre de la Défense. Dans la même veine, il a également menacé de bombarder Téhéran et le barrage d'Assouan en Égypte. Il propose de décapiter à la hache les Arabes israéliens déloyaux et qualifie une conférence internationale organisée par la France de version moderne du procès Dreyfus. Il est le fondateur et le dirigeant du parti russophone à l'origine Israël Beytenou, un mouvement politique ou les décisions ne sont pris que par un seul homme, Lieberman lui-même. Il a occupé plusieurs postes au sein du gouvernement, sous Ariel Sharon et Binyamin netanyahu notamment ministre des Affaires étrangères. Et il est l'auteur d'un plan étonnant qui prône notamment deux états avec échanges de territoires et de populations. Lieberman c'est l'homme qui fait et défait les alliances politiques. Pour ses détracteurs sa plus grave erreur n'est pas d'avoir démissionné, mais plutôt d'avoir accepté le portefeuille de la défense.
ND : Le Hamas, pour sa part, a décrit cette démission comme une « victoire pour Gaza, qui a réussi par sa résistance, à ébranler la scène politique » israélienne. Fin de citation.
SB : Un Palestinien a été tué aujourd'hui dans le nord de la bande de Gaza. Âgé de 20 ans, Nawaf al-Aatar a été visé par les tirs des soldats israéliens. Selon des sources de sécurité palestiniennes, le jeune homme aurait été tué alors qu'il pêchait les pieds dans l'eau près de la frontière. L'armée israélienne affirme-t-elle avoir tiré après avoir repéré plusieurs Palestiniens s'approchant de la clôture séparant l'enclave d'Israël ?
SB : Venons-en à cette décision qui marque l'ouverture d'un nouveau chapitre dans l'histoire de la Corne de l'Afrique.
ND : Le Conseil de sécurité des Nations Unies a voté aujourd'hui la levée des sanctions contre l'Érythrée. Une décision adoptée à l'unanimité. Une mesure qui marque la fin de l'embargo sur les Armes. La fin de toutes les interdictions de voyage et la fin du gel d'avoirs visant le pays. Cela faisait 9 ans que l'Érythrée était sous le coup de ces sanctions internationales. L'ONU accusait Asmara de soutenir les islamistes Shebabs en Somalie... Mais jusqu'à présent, aucune preuve de ce soutien présumé n'a jamais été trouvée.
SB : En Californie, l'incendie Camp Fire continue ses ravages. Plus de 5 100 pompiers sont déployés pour contenir le feu dans cet État du sud-ouest américain. Le bilan des victimes s'élève à au moins 50 morts. Plus de 50 000 hectares de forêt ont brûlé, 6500 bâtiments ont été détruits.
SB : Ils ont parcouru près de 1 700 kilomètres depuis le Honduras. Les migrants centre-américains commencent à arriver à la frontière des États-Unis.
ND : Les vidéos présentent sur les réseaux sociaux ont été partagés des milliers de fois. On y aperçoit de jeunes hommes assis sur les barrières érigées sur la plage de Tijuana côté Mexicain pour les empêcher de passer. Face à eux, leur objectif : la ville de San Diego en Californie.
SB : Les États-Unis ont un nouvel ambassadeur en Arabie Saoudite.
ND : John Abizaid, militaire à la retraite devrait bientôt prendre ses fonctions à Riyad. Cette nomination à ce poste vacant depuis presque deux ans, doit encore être confirmée par le sénat. Elle intervient sur fond de l'Affaire Khashoggi, qui semble rebattre les cartes entre Américains et Saoudiens. Alors qui est le nouvel ambassadeur américain au sein du Royaume ? Les précisions avec Sami Boukhelifa.
John Abizaid, un héros comme les aime l'Amérique. 67 ans, Général quatre étoiles, il passe presque toute sa vie au service de l'armée jusqu'à devenir, le boss, le patron des forces américaines au Moyen-Orient. Il officie en Irak, il connaît bien la région. Ses origines libanaises lui offrent des avantages, il parle arabe couramment. Diplômé de la prestigieuse université d'Harvard. Durant ses années d'études, il écrit un mémoire sur l'Arabie Saoudite. Le Royaume Saoudien où il doit désormais prendre ses quartiers. Le poste d'ambassadeur américain à Riyad, vacant depuis l'arrivée de Donald Trump au pouvoir devient de nouveau central. L'affaire Khashoggi est passée par là. Washington et son allié historique dans le Golfe sont en crise. Le chef de la diplomatie américaine, Mike Pompeo, avertit « Nous allons demander des comptes dans le meurtre de Jamal Khashoggi ». Les États-Unis stoppent également leurs ravitaillements des avions saoudiens qui interviennent au Yémen. Et comme pour multiplier les messages à l'égard de Riyad, le nouvel ambassadeur américain « pense qu'il est possible de vivre avec un Iran nucléaire », inacceptable pour les Saoudiens.
SB : En Colombie voilà maintenant 100 jours que le nouveau président Ivan Duque, 41 ans est au pouvoir.
ND : Pas de grand projet politique en vue pour ce président de droite et sans expérience politique. Ivan Duque se veut ouvert et plus chaleureux que son mentor - l'ancien président Alvaro Uribe - et, comme lui, proche de ses électeurs. Toutes les semaines, le président Duque se déplace pour aller écouter les doléances des Colombiens. Samedi dernier il était dans la ville de Leticia au cœur de l'Amazonie dans le sud du pays pour un de ces « Ateliers de construction de pays », le 15e en 3 mois. Reportage Marie Eve Detoeuf.
Les musiciens jouent l'hymne du département. Sur scène, le jeune président Ivan Duque en bras de chemise et bracelets indiens au poignet. (...) Et que ce soit l'occasion de dire aux gens de l'Amazonie qu'ils vont avoir un président présent, plein d'affection pour eux. Toute l'équipe gouvernementale a fait le voyage, les ministres, les conseillers, les directeurs, tout le monde. Karen Abudinen, conseillère présidentielle pour les régions : (...). Les ateliers Construction de pays sont une forme de gestion du président Ivan Duque pour se rapprocher des citoyens, écouter les gens et gouverner. Les coûts sont minimum comparés aux résultats. À la fin de l'atelier, les ministres s'engagent à donner des bourses scolaires, à faire réparer l'hôpital, à construire un pont. Le public applaudi. Harold Rengifo, avocat à Leticia est lui plus critique. (...) Il n'y a pas de connexion entre les régions et la capitale dans l'intérieur du pays, là où est le gouvernement, il n'y a pas de confiance entre les citoyens et leurs élus. C'est pour cela que les citoyens veulent voir leur président. Mais au fond cela ne résout rien. Forme efficace de gouvernement ou avatar du populisme, la micro-gestion du président Ivan Duque fait débat. Marie Eve Detoeuf, Leticia, RFI.
