Journal en français facile 15 novembre 2018
Romain Auzouy : Vous écoutez RFI il est 21h à Paris, 20h en temps universel. Bonsoir à tous, c'est l'heure de votre journal en français facile, présenté en compagnie de Sylvie Berruet, bonsoir Sylvie.
Sylvie Berruet : Bonsoir Romain, bonsoir à tous.
RA : À la une de l'actualité ce soir. Crise politique au Royaume Uni. Sept membres du gouvernement ont démissionné aujourd'hui. Ils s'opposent au projet d'accord sur le Brexit que propose Theresa May. La première ministre britannique qui affirme qu'elle se battra jusqu'au bout pour que le texte soit adopté.
SB : Le difficile retour des Rohingyas en Birmanie. Un plan de rapatriement devait débuter aujourd'hui depuis le Bangladesh où plusieurs centaines de milliers d'entre eux se sont réfugiés. Mais aucun ne s'est présenté, craignant des persécutions dans leur pays d'origine.
RA : Et puis, en France, Georges Tron a quitté le tribunal libre. L'ancien secrétaire d'Etat et maire de la ville de Draveil était poursuivi pour viols et agressions sexuelles par deux ex-employées municipales.
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SB : Au Royaume Uni, une journée noire pour Theresa May
RA : La première ministre britanique a dû faire face à la démission de 7 membres de son gouvernement, dont le ministre en charge du Brexit. Ils rejettent le projet d'accord sur le Brexit conclu avec Bruxelles. Et la preuve des difficultés de Theresa May sur ce sujet : plusieurs députés de son propre parti tentent d'organiser un vote de défiance. Mais Theresa May s'accroche. Elle s'est exprimée ce soir et continue à défendre son texte. Le compte rendu, à Londres, de Muriel Delcroix.
Pour tenter de reprendre le contrôle de son gouvernement et sauver son plan de Brexit négocié avec Bruxelles, Theresa May a tenu lors d'une courte conférence de presse à faire passer un message clair : son projet d'accord est le meilleur, personne n'a trouvé d'alternative et il répond aux priorités des britanniques. La première ministre a reconnu avoir pris des décisions douloureuses et déploré la démission de certains membres de son gouvernement mais elle a insisté sur le fait que tout au long de ces négociations son approche a toujours été d'agir dans l'intérêt du pays. Et pourtant au parlement Theresa May s'est heurtée ce jeudi aux mots très durs des députés de tous bords, y compris de la part de son propre camp qui a prévenu qu'il voterait contre le texte du Brexit. Les Brexiters les plus radicaux n'ont pas caché leur colère et plusieurs d'entre eux tentent de provoquer un vote de défiance pour faire tomber leur dirigeante. Mais Theresa May a répondu à ces menaces en disant qu'elle continuerait son travail et irait jusqu'au bout. Elle a d'ailleurs mis en garde les députés conservateurs qui voudraient empêcher l'accord et la pousser dehors qu'ils devront rendre des comptes à leurs électeur Muriel Delcroix, Londres, RFI.
RA : Concernant l'organisation d'un possible vote de défiance contre Theresa May, sachez que l'appui de 48 députés du Parti conservateur est nécessaire.
SB : Le cas de l'opposant russe Alexeï Navalny dans le viseur de la Cour européenne des droits de l'Homme
RA : Alexeï Navalny qui a été à de multiples reprises arrêté par les autorités russes. Des arrestations qui ont un caractère "politique" selon la Cour européenne des droits de l'Homme. Elle a pris cette décision ce jeudi à Strasbourg, et en présence d'Alexeï Navalny. Le reportage d'Angélique Ferrat.
La Russie avait fait appel de la première décision de la cour en février 2017. Cela n'a servi à rien. La grande cour reprend les mêmes arguments. Et à chaque fois le juge souligne que la décision a été prise à l'unanimité. IL y a eu violations des droits, violation du droit à la liberté et sureté, violation du droit de réunion et d'association, violation du droit à un procès équitable, arrestations et détention sans but légitime. Et les juges vont plus loin. Ils estiment qu'il y un mobile politique derrière ces arrestations à répétition.. Alexei Navalny était soulagé et tout sourire en sortant de la cour. « Enfin la cour reconnait que l'article 18 s'applique dans mon cas. Elle reconnait qu'il y a des motivations politiques dans des arrestations et ces persécutions. Ce n'est pas seulement important pour moi mais c'est très important pour les gens qui chaque jour sont arrêtés en Russie. Mais bien sur je m'attends à ce que la Russie ne respecte pas cette décision ou qu'elle va soutenir que la cour européenne a des motivations politiques. Bien sûr comme d'habitude ». Moscou est condamné à payer plus de 60 000 euros à Alexeï Navalny. L'opposant politique a passé 200 jours en prison depuis 2011. Angélique Ferat, Strasbourg, RFI.
SB : Et puis une manifestation d'un millier de Rohingyas ce jeudi à la frontière entre le Bangladesh et la Birmanie.
RA : Les Rohingyas sont une minorité musulmane de Birmanie, mais dans ce pays ils sont persécutés, voilà pourquoi il y a un an plusieurs centaines de milliers d'entre eux se sont réfugiés au Bangladesh voisin. A partir d'aujourd'hui un plan de rapatriement était prévu, c'est à dire un peu plus de 2000 Rohingyas qui devaient rentrer en Birmanie à bord de bus spécialement mis en place. Mais ce rapatriement n'a pas débuté. Car les Rohyngias craignent à nouveau des persécutions en Birmanie. Des inquiétudes partagées par les Nations Unies ainsi que par de nombreuses organisations de défense des droits de l'homme comme l'ONG Plan international. Israt Jahan Baki en est la responsable de la communication.
« Les Nations Unies ont répété à plusieurs reprises que la situation n'était pas propice à un retour. Lorsque nous parlons aux jeunes, aux femmes et aux hommes dans les camps de réfugiés, ils nous disent qu'ils aimeraient retourner dans leur maison, revenir sur leur terre d'origine et pouvoir choisir le lieu de leur retour, mais uniquement lorsque les conditions seront réunies. Lorsqu'ils auront les garanties d'avoir les mêmes droits d'égalité et de citoyenneté que les autres communautés en Birmanie. Parce qu'ils ont tellement souffert et ils ont peur. Ils craignent que leur situation de devienne permanente comme celle des 128.000 musulmans Rohingyas qui vivent actuellement dans des camps fermés dans le centre de l'Arakan. L'autre problème, c'est qu'ils ne sont pas suffisamment informés sur le processus de rapatriement. Et ce manque d'information provoque encore plus d'inquiétude. Ils craignent pour leur vie, il est donc très difficile pour eux d'accepter de retourner en Birmanie à ce stade. » RA : L'échec, pour le moment, du plan de retour des Rohingyas en Birmanie. Israt Jahan Baki de l'ONG Plan international, joint par Jelena Tomic.
SB : Vous écoutez RFI, il est 21h passée de 7 minutes à Paris. Dans l'actualité française, l'acquittement de Georges Tron.
RA : Acquitté c'est le contraire de condamné. Georges Tron, ancien secrétaire d'Etat et maire de la ville de Draveil près de Paris, était poursuivi pour viols et agressions sexuelles. Des accusations portées par deux anciennes employées municipales. Et des accusations qui visaient également son ex adjointe à la culture. Tous deux repartent donc libres. Alors que des peines de prison ferme étaient réclamées. C'est la fin d'une procédure de 7 ans. A la cour d'assises de Bobigny pour RFI, Franck Alexandre.
[son manquant]
RA : Et le ministère public a dix jours pour faire appel.
SB : C'est le petit frère du prestigieux prix Goncourt : le Goncourt des lycéens a été décerné aujourd'hui.
RA : c'est une récompense qui également très convoitée. Le lauréat est David Diop pour son deuxième roman dont le titre est Frère d'âme. C'est un roman qui peut se lire comme un hommage aux combattants de la Grande Guerre et notamment aux 200.000 africains qui ont combattu dans l'armée française. La victoire de David Diop au bout du suspense, puisque cela s'est joué à une voix près à Rennes en Bretagne où le jury a voté.
SB : Et puis en tennis, Roger Federer va tenter de se qualifier pour les 1/2 finales du Masters.
RA : Le dernier tournoi de l'année qui réunit les 8 meilleurs joueurs mondiaux. Roger Federer affronte le Sud-africain Kevin Anderson. Même en cas de défaite le Suisse serait qualifié, il suffit qu'il remporte un set.