Journal en français facile 16 novembre 2018
Édouard du Penhoat : Il est 21 heures à Paris, 20 heures en temps universel. Vous êtes les bienvenus dans ce Journal en français facile. Sylvie Berruet est avec moi pour vous le présenter, bonsoir.
Sylvie Berruet : Bonsoir Édouard, bonsoir à tous.
EdP : Une nouvelle tête pour s'occuper du Brexit, pas de motion de défiance, en tout cas pour l'instant. La Première ministre britannique a vécu une fin de semaine mouvementée. Mais les députés qui envisageaient une procédure pour essayer de lui faire perde son poste vont finalement attendre quelques jours.
SB : L'incendie n'est toujours pas éteint en Californie, mais déjà apparaissent les premières questions : qu'est-ce qui a pu provoquer le départ du feu ? Qu'est-ce qui est à l'origine de ce brasier où au moins 63 personnes ont perdu la vie ? Une compagnie d'électricité est déjà pointée du doigt.
EdP : Nous serons encore où Birmanie, où 106 musulmans Rohingyas ont été empêchés ce matin de fuir leur pays. Ils tentaient de gagner la Malaisie par bateau.
SB : Dans dix minutes nous retrouverons notre envoyé spécial à Rotterdam. Pavard, Mbappé, Kanté, les Bleus champions du monde de foot rencontrent les Pays-Bas, ils essaient de se hisser en phase finale de Ligue des Nations.
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SB : Un nouveau ministre en charge du Brexit a été nommé tout à l'heure au Royaume-Uni.
EdP : Stephen Barclay, jusqu'ici secrétaire d'État à la Santé remplace Dominic Raab, qui a démissionné hier. Le rôle de Stepehn Barclay sera de préparer le pays à la sortie de l'Union européenne, et de faire adopter par le parlement le projet d'accord conclu avec les négociateurs européens. Theresa May, la Première ministre, peut souffler, au moins le temps du week-end. Le vote de défiance qui planait au-dessus de sa tête n'aura pas lieu avant au moins le début de la semaine prochaine. Récit des dernières heures dans la vie politique britannique avec Muriel Delcroix.
Le vent de révolte qui a menacé d'emporter Theresa May ces dernières heures semble perdre de la vigueur. Les archi-Brexiters qui voulaient déclencher un vote de défiance dès ce vendredi n'ont pas encore mis leur menace à exécution, et il semble même qu'ils aient du mal, sans l'avouer, à réunir les 48 signatures nécessaires. Leur chef de file explique maintenant que les députés vont passer le week-end dans leur différente circonscription, et sonder l'opinion de leurs électeurs avant de prendre leur décision. Les frondeurs annoncent un vote de défiance en début de semaine, peut être mardi. Il semble donc que le soufflé soit pour le moment retombé, en partie parce que de nombreux conservateurs modérés ont sévèrement critiqué leur mouvement de rébellion, qu'ils jugent malvenu. Entre temps, le ministre de l'Environnement et Brexiter Michael Gove a finalement décidé de rester au gouvernement, et d'apporter son soutien à Theresa May. La dirigeante a d'ailleurs profité de ce répit pour lancer une offensive de charme, en s'adressant directement aux Britanniques lors d'une émission de radio où elle a défendu bec et ongles son plan de Brexit. Néanmoins, celle que certains commentateurs ont surnommée le « Terminator » pour sa capacité à se relever après chaque coup lutte toujours pour sa survie, alors que la majorité du parlement continue à rejeter en bloc son projet d'accord. Muriel Delcroix, Londres, RFI.
EdP : Revirement pour le président du Nicaragua, Daniel Ortega. Il ne participera finalement pas au sommet ibéro-américain des chefs d'état prévu au Guatemala. Il était d'abord censé y arriver hier, puis il a reporté à aujourd'hui avant finalement d'annuler définitivement. Depuis six mois, des manifestations d'ampleur secouent le Nicaragua, elles ont fait 130 morts depuis le mois d'avril... et des manifestants d'opposition s'attendaient à accueillir bruyamment Daniel Ortega à son arrivée dans le pays.
SB : Avec au moins 63 morts et plus de 600 disparus, le bilan macabre de l'incendie de Camp Fire en Californie ne cesse de s'alourdir.
EdP : Donald Trump doit arriver demain cet état de l'ouest des États-Unis. 57 500 hectares y sont déjà partis en fumée, et la Californie n'en a pas fini avec le pire incendie de son histoire. Quand elle aura fini de panser ses plaies, l'heure sera à la recherche des responsabilités. Il en est déjà une qui pourrait émerger, celle de la compagnie d'énergie PG & E. Agnieszka Kumor, les investigations s'orientent vers un possible défaut de ses installations de transport d'électricité. Les enquêteurs tentent encore de déterminer ce qui a déclenché l'incendie. Dans une note de travail transmise à la justice par Pacific Gas and Electric Company, PG & E, ils ont découvert que la destruction d'un pylône électrique a été enregistrée dans la même zone le jeudi 8 novembre, peu avant le départ du feu. Au total, cet automne, entre 17 et 21 incendies auraient été causés dans le nord de l'état par des lignes électriques tombées à terre. Ce matériel appartient à la compagnie d'électricité PG & E. Dans 8 cas, le procureur a ouvert une enquête. La compagnie risque gros. L'argent qu'elle devra payer pour sa responsabilité dans les incendies, mais aussi au titre d'éventuelles indemnisations pourrait atteindre 30 milliards de dollars. Bien plus que ce que la société possède, elle-même, et ce que ses assureurs pourront lui rembourser, affirme PG & E. Ces dernières révélations ont fait plonger son action de 25 %. Depuis le début des incendies, PG & E a perdu la moitié de sa valeur en bourse. À plusieurs centaines de kilomètres de la ville de Paradise, San Francisco ressent aussi les conséquences de cet incendie... Les écoles publiques sont restées fermées aujourd'hui à cause de la pollution et de la toxicité de l'air. Les transports publics étaient gratuits, des perturbations ont été enregistrées à l'aéroport international. Sur internet, les photos fleurissent qui montrent le célèbre pont, le Golden Gate Bridge, noyé sous un brouillard grisâtre et opaque...
SB : Aux États-Unis toujours, le journaliste de CNN Jim Accosta devrait pouvoir couvrir la prochaine conférence de presse de Donald Trump à la Maison-Blanche.
EdP : Et ça n'était pas gagné ! Il s'en est en effet vu retirer son accréditation, le document qui lui permet d'entrer dans le bâtiment présidentiel, lors d'une conférence de presse très agitée la semaine dernière. Pas si simple, dit un juge américain ! Ce genre de décision ne peut pas être prise sans un véritable procès en justice. Tant que l'affaire n'a pas été jugée sur le fond, le journaliste doit donc pouvoir revenir travailler à la Maison-Blanche au moins de manière temporaire. La présidence a déjà annoncé qu'elle se pliait à cette décision.
SB : Plus d'une centaine de musulmans Rohingyas ont été arrêtés ce matin en Birmanie, près de la ville de Rangoun.
EdP : Interpellés alors qu'ils essayaient de fuir leur pays. Ces 106 personnes avaient embarqué sur un bateau, en espérant rejoindre la Malaisie. Les Nations Unies ont même déjà lancé l'alerte contre ce type de départs, qui pourraient bien se multiplier avec l'arrivée de la saison sèche. Explications à Rangoun, Éliza Hunt.
Une vingtaine d'enfants faisaient partie du groupe de rescapés qui ont été interpellés ce matin par la Birmanie. Ils étaient partis il y a une quinzaine de jours de l'état de l'Arakan, lieu des violences de l'armée contre cette minorité musulmane l'an dernier, dans l'ouest du pays. Une région dans laquelle plusieurs centaines de milliers de Rohingyas vivent encore, dont 120 000 dans des camps de déplacés, depuis 2012 : c'est de l'un de ces camps qu'ont fui les hommes, femmes et enfants arrêtés ce vendredi. Lorsque RFI s'y était rendu en juin, les Rohingyas interrogés sur place avaient dénoncé leurs conditions de vie là-bas : pas d'accès à l'emploi, pas le droit de sortir, pas d'accès aux soins de santé, ni à l'éducation. Bref, une situation d'apartheid dénoncée récemment par Yanghee Lee, la rapporteuse spéciale de l'ONU pour la Birmanie. Une situation qui pousse donc les Rohingyas à fuir le pays par bateau. Les Nations Unies ont mis en garde contre ce phénomène qui dure depuis plusieurs années déjà et qui pourrait s'amplifier avec la fin de la mousson ce mois-ci. Il y a dix jours, le Bangladesh déclarait avoir secouru près de 50 Rohingyas sur des embarcations en direction de la Malaisie. Éliza Hunt, Rangoun, RFI.
SB : Devant la cour d'assises des Yvelines, Michel Fourniret a de nouveau été condamné à la réclusion à perpétuité.
EdP : Son ancienne compagne Monique Olivier écope de 20 ans de prison. Ils étaient jugés cette fois-ci pour le meurtre de Farida Hammiche, une femme qui leur a permis de dérober le butin accumulé par le gang des Postiches. Le couple a déjà été condamné à la réclusion à perpétuité il y a dix ans, pour les meurtres de 7 jeunes femmes commis entre 1987 et 2001.
SB : Il suffirait d'un nul ! Place aux Bleus, on file à Rotterdam pour la Ligue des nations.
EdP : C'est du football bien sûr ! L'équipe de France est pour l'instant en tête de sa poule. Match retour ce soir contre les Pays-Bas, les Bleus avaient remporté la 1re manche 2 buts à 1. En jeu ce soir, une place pour la phase finale de cette nouvelle compétition. Antoine Grognet, vous êtes au stade, le match a commencé depuis une bonne vingtaine de minutes.
Oui Édouard, un match qui n'a pas tardé à s'emballer comme on dit, alors que là, Memphis Depay là a une énorme occasion, l'attaquant lyonnais, il ne cadre pas, mais il était hors-jeu. Je vous disais que ce match n'a pas mis beaucoup de temps à s'emballer, à devenir intéressant. Dès la 2e minute, le même Memphis Depay, l'attaquant de l'OL, parfaitement lancé dans la surface transmettait, c'est à dire passait le ballon à Ryan Babel. Et il fallait un arrêt magnifique d'Hugo Lloris pour laisser les deux équipes à 0-0. Des Néerlandais qui ont dominé ce début de première période, avec une 2e occasion, cette fois-ci à la 13e minute. À nouveau Ryan Babel, cette fois-ci il est lancé à l'entrée de la surface. Cette fois-ci le ballon arrive à Memphis Depay, et nouvel arrêt d'Hugo Lloris ! Bref, les Bleus champions du monde sont dominés, ça va être une soirée longue, compliquée pour l'équipe de France. Mais vous le disiez, il suffit d'un nul aux Bleus pour atteindre la finale à quatre de cette Ligue des nations en juin prochain. Pour l'instant, on arrive à la 25e minute ici à Rotterdam. Toujours 0-0 entre les Pays-Bas et la France ! Antoine Grognet, en direct sur RFI.