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RFI - Journal en français facile 2017 - 2020, Journal en français facile 17 octobre 2019

Journal en français facile 17 octobre 2019

Romain Auzouy : Bonsoir à tous, bienvenue dans votre Journal en français facile. Présenté ce soir en compagnie de Sylvie Berruet, bonsoir Sylvie.

Sylvie Berruet : Bonsoir Romain, bonsoir à tous.

RA : À la une de l'actualité ce soir, une trêve de l'offensive turque en Syrie. C'est le vice-président américain Mike Pence qui l'annonce ce soir depuis Ankara, en Turquie. Toutes les explications dans un instant.

SB : Un accord sur le Brexit. Il a été conclu entre le Royaume-Uni et l'Union européenne. Mais il reste la dernière étape, annoncée comme la plus délicate, le texte doit être validé par le Parlement britannique.

RA : Et puis, c'est aujourd'hui la Journée mondiale du refus de la misère. À la fin de ce journal en français facile, on fera un gros plan sur une étude inédite concernant la pauvreté en France.

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SB : Donald Trump évoque un « grand jour » pour la Turquie et pour les Kurdes.

RA : Le président américain qui a envoyé son vice-président Mike Pence en Turquie. Donald Trump se trouve dans une position délicate depuis le début de cette offensive militaire de la Turquie dans le nord de la Syrie, car cette action a été favorisée, on le rappelle, par l'annonce du retrait des troupes américaines de la région. Depuis plusieurs jours, donc, Washington tente d'obtenir un cessez-le-feu. Et ce soir, depuis Ankara, où il se trouve, Mike Pence annonce en effet la suspension pendant cinq jours de l'offensive turque, et même la fin de cette offensive si les forces kurdes se retirent. Sami Boukhelifa, vous êtes à nos côtés en studio, que faut-il penser de ces annonces ?

Cet accord ressemble davantage à un coup de communication de la Maison Blanche qu'à une véritable prouesse diplomatique qui permet une paix durable. Donald Trump s'est d'ailleurs empressé de tweeter : « C'est un grand jour pour les Turcs et pour les Kurdes », écrit le président américain. Pourtant dans le détail, cet accord est vide de sens pour les Kurdes. Il garantit uniquement les intérêts de la Turquie et insiste sur la relation essentielle entre Washington et Ankara, deux alliés au sein de l'Otan. Cet accord prévoit un cessez-le-feu de 120 heures certes, mais il prévoit aussi le retrait des forces kurdes du nord de la Syrie, comme l'exige le président Recep Tayyip Erdogan. Et concernant ce point crucial, justement, chaque partie campe toujours sur ses positions. L'administration autonome du Kurdistan syrien salue la trêve, mais refuse catégoriquement d'abandonner son territoire. Ses troupes maintiendront leurs positions. Hors de question de quitter la zone. Cela signifie que dans le meilleur des cas, et si cette trêve tient bon, dans cinq jours on reviendra au point de départ.

RA : Merci Sami Boukhelifa. En huit jours d'offensive turque, au moins 300 000 personnes ont été déplacées et il y a déjà plus de 500 morts. Chiffres communiqués par l'Observatoire syrien des droits de l'homme.

SB : C'est l'autre grand titre de l'actualité ce soir : un accord sur le Brexit trouvé entre Londres et Bruxelles.

RA : « Un excellent nouvel accord » selon les mots du Premier ministre britannique Boris Johnson. Aux côtes de Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne, il a annoncé la conclusion de ce texte après plusieurs jours, plusieurs nuits de négociations. Le point principal de l'accord concerne la frontière entre l'Irlande et l'Irlande du Nord, désormais l'Irlande du Nord resterait sur le territoire douanier. Le texte, ensuite, a été, cet après-midi, examiné lors du sommet européen qui s'est ouvert aujourd'hui. Et les 27 ont validé l'accord. Il ne reste plus que la dernière étape, mais qui semble être la plus difficile : celle du Parlement britannique où l'accord sera soumis ce samedi lors d'une session extraordinaire. Présentation de ce vote avec Muriel Delcroix, à Londres.

Personne à Westminster ne s'attend à une victoire éclatante ou une défaite écrasante de Boris Johnson au Parlement samedi, mais plutôt à un vote extrêmement serré en raison de l'arithmétique actuelle à la Chambre des communes. Le Premier ministre a perdu la majorité absolue après avoir exclu une vingtaine d'élus conservateurs qui avaient défié le gouvernement pour empêcher une sortie sans accord. Le nombre magique est 320 et pour le moment Boris Johnson en est loin, puisque le parti travailliste, les libéraux-démocrates, les indépendantistes écossais et maintenant le DUP nord-irlandais ont d'ores et déjà rejeté le nouvel accord. Pour renverser la tendance, le gouvernement va donc avoir besoin des voix de tous les conservateurs y compris de ceux qu'il a expulsés ainsi que d'une vingtaine de travaillistes élus dans des circonscriptions pro-brexit. C'est ce bloc à la position mouvante que Boris Johnson va tenter de convaincre d'ici samedi avec un argument qui ressemble à du chantage : pour contourner la loi qui le contraint à demander une extension en cas de no deal, le dirigeant conservateur a en effet exhorté Bruxelles à exclure tout nouveau report du Brexit, obligeant ainsi les députés à voter pour son accord pour ne pas risquer une sortie brutale le 31 octobre. Muriel Delcroix, Londres, RFI.

RA : Verdict donc ce samedi au Parlement britannique.

SB : Les évolutions du Brexit qui font réagir dans un territoire britannique situé tout au sud de l'Espagne.

RA : À Gibraltar où l'envoyée spéciale de RFI a rencontré un couple d'Anglais actuellement en vacances. Keith et Sue Dockworth, ils ont voté contre le Brexit en 2016, mais maintenant ils souhaitent que le divorce entre le Royaume-Uni et l'Union européenne soit prononcé. Je vous propose de les écouter.

Keith Dockworth : « Aujourd'hui, ils ont annoncé un accord qui n'est ratifié par personne. Donc en fait, ils ont proposé des idées, mais on n'a pas encore d'accord. Tant qu'il n'y a pas de ratification, il n'y a pas d'accord. En réalité, nous ne sommes pas plus avancés. Est-ce que le Parlement britannique va ratifier l'accord ? À vrai dire, que ce soit un bon accord ou un mauvais accord ça n'a pas l'air d'être l'essentiel, tout se joue au niveau des politiques partisanes. Chacun fait primer ses intérêts, le DUP veut plus ou moins avoir un veto sur tous les points, les travaillistes veulent faire tomber les conservateurs et prendre le pouvoir. Mais si on organise un deuxième référendum et que le résultat c'est de rester dans l'Union européenne, on fait quoi ? On en organise un troisième pour faire une moyenne ? Ou on fait une moyenne sur cinq ? » Sue Dockworth : « Tout le monde en Europe va se moquer du Royaume-Uni ! "Oh, ils n'ont pas eu la réponse qu'ils voulaient la première fois alors ils vont essayer jusqu'à ce qu'ils aient ce qu'ils veulent !" C'est ridicule, vraiment ridicule. » RA : Les interrogations de ce couple de Britanniques en vacances à Gibraltar. Propos recueillis par Juliette Gheerbrant. À Gibraltar, territoire britannique, où l'on votait ce jeudi pour des élections législatives et où la question du Brexit planait au-dessus du scrutin.

SB : Et puis c'est aujourd'hui la Journée mondiale du refus de la misère.

RA : Et à cette occasion, deux associations ont remis au gouvernement français une étude inédite sur la pauvreté dans le pays. Il s'agit du Secours catholique et d'ATD Quart Monde. L'étude a été réalisée par des chercheurs, des travailleurs sociaux et des personnes pauvres elles-mêmes. Et cette étude est inédite, car elle souligne le caractère multidimensionnel de la pauvreté, c'est-à-dire la pauvreté qui revêt plusieurs dimensions. Explications Anna Piekarec.

La première dimension de la pauvreté est bien entendu matérielle. Mais ce n'est pas forcément le manque d'argent qui fait le plus souffrir. C'est souvent d'être confronté à ce que Isabelle Bouyer, déléguée nationale d'ATD Quart Monde, définit comme « maltraitance institutionnelle » : « La maltraitance institutionnelle, c'est être dans une situation d'être contrôlée, qui fait que par exemple quand on a le RSA, on doit sans arrêt justifier de sa situation, mois après mois, en fait, en fonction des aléas de la vie, où on est absolument dépendant des services sociaux. La maltraitance institutionnelle, c'est quand on est blackboulé d'une administration à une autre pour obtenir des droits, donc il y a rupture de droits très souvent. Mais en attendant, on ne s'inquiète pas de comment vont vivre ces personnes. » Et comme tout est lié, cette maltraitance et les conditions de vie difficiles ont des conséquences : « Ce sont les conséquences qui empêchent les gens de faire des projets, ne serait-ce que de retrouver un travail. Quand on vit dans des conditions de vie tellement difficiles et que le combat est quotidien, la santé étant dégradée, on a forcément des difficultés pour retrouver une estime de soi et se dire "oui je suis en capacité de trouver un travail et de me battre pour ça". On est dans un système terrible qui broie les gens. » Selon les dernières statistiques de l'Insee, la pauvreté a beaucoup augmenté en France en 2018. Près de 9,3 millions de Français vivent aujourd'hui sous le seuil de pauvreté, 500 000 de plus qu'en 2017.

RA : Anna Piekarec du service France de RFI.

SB : Et puis, loin du seuil de pauvreté, on va parler de ce record pour un tableau du peintre Nicolas de Staël.

RA : Son œuvre monumentale intitulée Parc des Princes, a été vendu ce soir 20 millions d'euros. Des enchères avaient lieu à Paris, organisées par la maison Christie's. C'est un acheteur privé européen, c'est la seule chose que l'on sait sur lui, qui s'est offert ce tableau, tableau qui mesure 2 mètres 50 sur 3 mètres. Jusque-là, le record du peintre français c'était la toile Nu debout qui s'était vendue à plus de 11 millions d'euros l'an dernier. Nicolas de Staël, décédé en 1955 dans le sud-est de la France. Pour la petite histoire, le nom de la toile, qui a été vendue ce soir, est en lien avec le football puisque la peinture avait été réalisée après que l'artiste et sa femme ont assisté à un match entre la France et la Suède, précisément au Parc des Princes, en 1952. De Staël fut si subjugué par l'intensité du jeu qu'il passa toute la nuit dans son studio à traduire son expérience sur la toile, indique la société de vente aux enchères Christie's.


Journal en français facile 17 octobre 2019 Zeitung in leichtem Französisch 17. Oktober 2019 Journal in easy French October 17, 2019 Jornal em francês fácil 17 de outubro de 2019

Romain Auzouy : Bonsoir à tous, bienvenue dans votre Journal en français facile. Romain Auzouy: Good evening everyone, welcome to your Journal in easy French. Présenté ce soir en compagnie de Sylvie Berruet, bonsoir Sylvie. Presented tonight with Sylvie Berruet, good evening Sylvie.

Sylvie Berruet : Bonsoir Romain, bonsoir à tous. Sylvie Berruet: Good evening Roman, good evening everyone.

RA : À la une de l'actualité ce soir, une trêve de l'offensive turque en Syrie. RA: In the news tonight, a truce of the Turkish offensive in Syria. C'est le vice-président américain Mike Pence qui l'annonce ce soir depuis Ankara, en Turquie. US Vice President Mike Pence announces it tonight from Ankara, Turkey. Toutes les explications dans un instant.

SB : Un accord sur le Brexit. Il a été conclu entre le Royaume-Uni et l'Union européenne. Mais il reste la dernière étape, annoncée comme la plus délicate, le texte doit être validé par le Parlement britannique.

RA : Et puis, c'est aujourd'hui la Journée mondiale du refus de la misère. À la fin de ce journal en français facile, on fera un gros plan sur une étude inédite concernant la pauvreté en France.

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SB : Donald Trump évoque un « grand jour » pour la Turquie et pour les Kurdes.

RA : Le président américain qui a envoyé son vice-président Mike Pence en Turquie. Donald Trump se trouve dans une position délicate depuis le début de cette offensive militaire de la Turquie dans le nord de la Syrie, car cette action a été favorisée, on le rappelle, par l'annonce du retrait des troupes américaines de la région. Depuis plusieurs jours, donc, Washington tente d'obtenir un cessez-le-feu. Et ce soir, depuis Ankara, où il se trouve, Mike Pence annonce en effet la suspension pendant cinq jours de l'offensive turque, et même la fin de cette offensive si les forces kurdes se retirent. Sami Boukhelifa, vous êtes à nos côtés en studio, que faut-il penser de ces annonces ?

Cet accord ressemble davantage à un coup de communication de la Maison Blanche qu'à une véritable prouesse diplomatique qui permet une paix durable. Donald Trump s'est d'ailleurs empressé de tweeter : « C'est un grand jour pour les Turcs et pour les Kurdes », écrit le président américain. Pourtant dans le détail, cet accord est vide de sens pour les Kurdes. Il garantit uniquement les intérêts de la Turquie et insiste sur la relation essentielle entre Washington et Ankara, deux alliés au sein de l'Otan. Cet accord prévoit un cessez-le-feu de 120 heures certes, mais il prévoit aussi le retrait des forces kurdes du nord de la Syrie, comme l'exige le président Recep Tayyip Erdogan. Et concernant ce point crucial, justement, chaque partie campe toujours sur ses positions. L'administration autonome du Kurdistan syrien salue la trêve, mais refuse catégoriquement d'abandonner son territoire. Ses troupes maintiendront leurs positions. Hors de question de quitter la zone. Cela signifie que dans le meilleur des cas, et si cette trêve tient bon, dans cinq jours on reviendra au point de départ.

RA : Merci Sami Boukhelifa. En huit jours d'offensive turque, au moins 300 000 personnes ont été déplacées et il y a déjà plus de 500 morts. Chiffres communiqués par l'Observatoire syrien des droits de l'homme.

SB : C'est l'autre grand titre de l'actualité ce soir : un accord sur le Brexit trouvé entre Londres et Bruxelles.

RA : « Un excellent nouvel accord » selon les mots du Premier ministre britannique Boris Johnson. Aux côtes de Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne, il a annoncé la conclusion de ce texte après plusieurs jours, plusieurs nuits de négociations. Le point principal de l'accord concerne la frontière entre l'Irlande et l'Irlande du Nord, désormais l'Irlande du Nord resterait sur le territoire douanier. Le texte, ensuite, a été, cet après-midi, examiné lors du sommet européen qui s'est ouvert aujourd'hui. Et les 27 ont validé l'accord. Il ne reste plus que la dernière étape, mais qui semble être la plus difficile : celle du Parlement britannique où l'accord sera soumis ce samedi lors d'une session extraordinaire. Présentation de ce vote avec Muriel Delcroix, à Londres.

Personne à Westminster ne s'attend à une victoire éclatante ou une défaite écrasante de Boris Johnson au Parlement samedi, mais plutôt à un vote extrêmement serré en raison de l'arithmétique actuelle à la Chambre des communes. Le Premier ministre a perdu la majorité absolue après avoir exclu une vingtaine d'élus conservateurs qui avaient défié le gouvernement pour empêcher une sortie sans accord. Le nombre magique est 320 et pour le moment Boris Johnson en est loin, puisque le parti travailliste, les libéraux-démocrates, les indépendantistes écossais et maintenant le DUP nord-irlandais ont d'ores et déjà rejeté le nouvel accord. Pour renverser la tendance, le gouvernement va donc avoir besoin des voix de tous les conservateurs y compris de ceux qu'il a expulsés ainsi que d'une vingtaine de travaillistes élus dans des circonscriptions pro-brexit. C'est ce bloc à la position mouvante que Boris Johnson va tenter de convaincre d'ici samedi avec un argument qui ressemble à du chantage : pour contourner la loi qui le contraint à demander une extension en cas de no deal, le dirigeant conservateur a en effet exhorté Bruxelles à exclure tout nouveau report du Brexit, obligeant ainsi les députés à voter pour son accord pour ne pas risquer une sortie brutale le 31 octobre. Muriel Delcroix, Londres, RFI.

RA : Verdict donc ce samedi au Parlement britannique.

SB : Les évolutions du Brexit qui font réagir dans un territoire britannique situé tout au sud de l'Espagne.

RA : À Gibraltar où l'envoyée spéciale de RFI a rencontré un couple d'Anglais actuellement en vacances. Keith et Sue Dockworth, ils ont voté contre le Brexit en 2016, mais maintenant ils souhaitent que le divorce entre le Royaume-Uni et l'Union européenne soit prononcé. Je vous propose de les écouter.

Keith Dockworth : « Aujourd'hui, ils ont annoncé un accord qui n'est ratifié par personne. Donc en fait, ils ont proposé des idées, mais on n'a pas encore d'accord. Tant qu'il n'y a pas de ratification, il n'y a pas d'accord. En réalité, nous ne sommes pas plus avancés. Est-ce que le Parlement britannique va ratifier l'accord ? À vrai dire, que ce soit un bon accord ou un mauvais accord ça n'a pas l'air d'être l'essentiel, tout se joue au niveau des politiques partisanes. In fact, whether it's a good agreement or a bad agreement, it does not seem to be the main thing, it's all about partisan politics. Chacun fait primer ses intérêts, le DUP veut plus ou moins avoir un veto sur tous les points, les travaillistes veulent faire tomber les conservateurs et prendre le pouvoir. Mais si on organise un deuxième référendum et que le résultat c'est de rester dans l'Union européenne, on fait quoi ? On en organise un troisième pour faire une moyenne ? Ou on fait une moyenne sur cinq ? » Sue Dockworth : « Tout le monde en Europe va se moquer du Royaume-Uni ! "Oh, ils n'ont pas eu la réponse qu'ils voulaient la première fois alors ils vont essayer jusqu'à ce qu'ils aient ce qu'ils veulent !" C'est ridicule, vraiment ridicule. » RA : Les interrogations de ce couple de Britanniques en vacances à Gibraltar. Propos recueillis par Juliette Gheerbrant. À Gibraltar, territoire britannique, où l'on votait ce jeudi pour des élections législatives et où la question du Brexit planait au-dessus du scrutin.

SB : Et puis c'est aujourd'hui la Journée mondiale du refus de la misère.

RA : Et à cette occasion, deux associations ont remis au gouvernement français une étude inédite sur la pauvreté dans le pays. Il s'agit du Secours catholique et d'ATD Quart Monde. L'étude a été réalisée par des chercheurs, des travailleurs sociaux et des personnes pauvres elles-mêmes. Et cette étude est inédite, car elle souligne le caractère multidimensionnel de la pauvreté, c'est-à-dire la pauvreté qui revêt plusieurs dimensions. Explications Anna Piekarec.

La première dimension de la pauvreté est bien entendu matérielle. Mais ce n'est pas forcément le manque d'argent qui fait le plus souffrir. C'est souvent d'être confronté à ce que Isabelle Bouyer, déléguée nationale d'ATD Quart Monde, définit comme « maltraitance institutionnelle » : « La maltraitance institutionnelle, c'est être dans une situation d'être contrôlée, qui fait que par exemple quand on a le RSA, on doit sans arrêt justifier de sa situation, mois après mois, en fait, en fonction des aléas de la vie, où on est absolument dépendant des services sociaux. It is often to be confronted with what Isabelle Bouyer, national delegate of ATD Fourth World, defines as "institutional abuse": "Institutional abuse is to be in a situation of being controlled, which means that example when we have the RSA, we must constantly justify its situation, month after month, in fact, according to the vagaries of life, where we are absolutely dependent on social services. La maltraitance institutionnelle, c'est quand on est blackboulé d'une administration à une autre pour obtenir des droits, donc il y a rupture de droits très souvent. Mais en attendant, on ne s'inquiète pas de comment vont vivre ces personnes. » Et comme tout est lié, cette maltraitance et les conditions de vie difficiles ont des conséquences : « Ce sont les conséquences qui empêchent les gens de faire des projets, ne serait-ce que de retrouver un travail. Quand on vit dans des conditions de vie tellement difficiles et que le combat est quotidien, la santé étant dégradée, on a forcément des difficultés pour retrouver une estime de soi et se dire "oui je suis en capacité de trouver un travail et de me battre pour ça". On est dans un système terrible qui broie les gens. » Selon les dernières statistiques de l'Insee, la pauvreté a beaucoup augmenté en France en 2018. Près de 9,3 millions de Français vivent aujourd'hui sous le seuil de pauvreté, 500 000 de plus qu'en 2017.

RA : Anna Piekarec du service France de RFI.

SB : Et puis, loin du seuil de pauvreté, on va parler de ce record pour un tableau du peintre Nicolas de Staël.

RA : Son œuvre monumentale intitulée Parc des Princes, a été vendu ce soir 20 millions d'euros. Des enchères avaient lieu à Paris, organisées par la maison Christie's. C'est un acheteur privé européen, c'est la seule chose que l'on sait sur lui, qui s'est offert ce tableau, tableau qui mesure 2 mètres 50 sur 3 mètres. Jusque-là, le record du peintre français c'était la toile Nu debout qui s'était vendue à plus de 11 millions d'euros l'an dernier. Nicolas de Staël, décédé en 1955 dans le sud-est de la France. Pour la petite histoire, le nom de la toile, qui a été vendue ce soir, est en lien avec le football puisque la peinture avait été réalisée après que l'artiste et sa femme ont assisté à un match entre la France et la Suède, précisément au Parc des Princes, en 1952. De Staël fut si subjugué par l'intensité du jeu qu'il passa toute la nuit dans son studio à traduire son expérience sur la toile, indique la société de vente aux enchères Christie's.