Journal en français facile 18 février 2019
Romain Auzouy : Vous écoutez RFI il est 21h à Paris 20h en temps universel. Bonsoir à tous, bienvenue dans votre Journal en français facile. Présenté ce soir en compagnie de Sylvie Berruet, bonsoir Sylvie.
Sylvie Berruet : Bonsoir Romain, bonsoir à tous.
RA : À la une de l'actualité ce soir : le sommet de Visegrad annulé. Ce sommet devait réunir demain en Israël quatre pays d'Europe centrale. Mais la Pologne s'est retirée. Elle dénonce des propos racistes prononcés par le chef de la diplomatie israélienne.
SB : Pas de décision au niveau de l'Union européenne concernant le sort des djihadistes qui sont détenus en Syrie. Les États-Unis veulent leur retour dans leur pays d'origine. Cette décision relève de la compétence de chaque État précise Bruxelles ce soir.
RA : Et puis des dividendes record l'an dernier. Les sommes versées aux actionnaires par les entreprises. Elles ont atteint l'an dernier 1370 milliards de dollars, cela représente une hausse de plus de 9 %.
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SB : La Pologne se retire donc du sommet de Visegrad.
RA : Le sommet de Visegrad réunit 4 pays d'Europe centrale : la Hongrie, la Pologne, la République tchèque et la Slovaquie. Ils devaient se tenir à partir de demain en Israël. Il devait, car il a été annulé. La raison, le retrait de la Pologne qui proteste contre des paroles jugées racistes et inacceptables de la part du nouveau ministre israélien des Affaires étrangères. Paroles qui font suite à d'autres propos controversés, prononcés par le Premier ministre israélien qui avait évoqué la responsabilité du peuple polonais dans la Shoah. Pour Benyamin Netanyahu l'annulation de ce sommet est un échec diplomatique et cela souligne une fragilité politique. Correspondance de Guilhem Delteil.
Pendant trois jours, Benyamin Netanyahu a essayé d'apaiser la colère de Varsovie déclenchée par ses propos. L'ambassadrice israélienne en Pologne et le porte-parole du Premier ministre ont tous les deux tenté d'apporter les éclaircissements demandés, affirmant qu'il s'agissait d'une mauvaise traduction des mots du chef du gouvernement. La responsabilité de ces tensions était rejetée sur les journalistes. Benyamin Netanyahu espérait avoir réussi à éviter l'annulation du sommet de Višegrad. Mais le coup de grâce est venu de son nouveau chef de la diplomatie. En revendiquant une liberté de parole sur le rôle de la Pologne durant la Seconde Guerre mondiale et en citant un ancien Premier ministre qui jugeait que « les Polonais ont été nourris à l'antisémitisme au sein de leur mère », Israël Katz savait qu'il allait relancer la colère de Varsovie. Le désormais ministre par intérim des Affaires étrangères fait figure de potentiel successeur à Benyamin Netanyahu. Signe de sa popularité au sein de leur parti, il est arrivé en deuxième position lors des primaires du Likoud il y a deux semaines. Avec cette déclaration, il a voulu marquer son indépendance vis-à-vis du Premier ministre et sa divergence sur une question sensible dans l'opinion publique israélienne : celle de l'intransigeance à l'égard de la mémoire de la Shoah. Mais cette manœuvre, quelques heures seulement après avoir été nommé chef de la diplomatie, souligne également l'effritement de l'autorité du Premier ministre. Guilhem Delteil Jérusalem RFI.
RA : Également en Israël, une figure de la vie politique annonce son départ. Tzipi Livni, ancienne chef de la diplomatie et considérée comme une des femmes politiques les plus influentes d'Israël. Aujourd'hui âgée de 60 ans elle a annoncé lors d'une conférence de presse qu'elle se retirait de la vie politique. Elle était notamment une actrice importante des négociations avec les Palestiniens.
SB : Le débat est vif : les djihadistes qui sont emprisonnés en Syrie doivent-ils être rapatriés dans leur pays d'origine ?
RA : C'est le souhait des États-Unis, le Président Donald Trump a mis la pression hier sur les Européens en leur demandant de rapatrier leurs ressortissants qui sont détenus après avoir rallié le groupe Etat islamique. En Europe où le sujet divise, il a été évoqué ce lundi à Bruxelles lors d'une réunion des ministres des Affaires étrangères. Après cette réunion la cheffe de la diplomatie européenne Federica Mogherini a déclaré qu'« il n'y aurait pas de décision au niveau de l'Union européenne. Elle relève de la compétence de chaque gouvernement ». Gros plan sur le cas de l'Allemagne. C'est la correspondance de Pascal Thibault.
Environ un millier de personnes ont quitté l'Allemagne depuis 2013 pour se rendre en Irak et en Syrie et combattre aux côtés de Daech d'après le ministère de l'Intérieur à Berlin. Un tiers d'entre elles sont rentrées dans leur pays. 60 anciens combattants du groupe État islamique se trouveraient dans des prisons dans le nord de la Syrie d'après des médias allemands. Le ministre des Affaires étrangères Heiko Maas a réagi hier soir à la demande américaine exhortant les Européens à reprendre leurs ressortissants détenus en Syrie après avoir rejoint Daech. « Une personne qui a la nationalité allemande a le droit de revenir dans son pays. Pour des djihadistes, cela n'est envisageable que s'il est garanti que ces individus seront l'objet d'une procédure judiciaire. Pour cela, on a besoin d'informations ce qui n'est pas le cas aujourd'hui. Et tant que ça n'est pas le cas, un tel retour est très difficile à mettre en place. » Heiko Maas a précisé que Berlin voulait sur ce sujet se concerter avec la France et la Grande-Bretagne sur la façon de procéder. Le ministère de l'Intérieur a précisé qu'un retour exigeait que les autorités consulaires allemandes aient accès à leurs ressortissants ce qui n'est pas possible en Syrie. Berlin dit aussi respecter les demandes d'État de la région qui souhaitent poursuivre certaines de ces personnes. Pascal Thibaut Berlin RFI.
SB : Et puisque l'on évoquait la Syrie, un double attentat a eu lieu ce lundi à Idleb
RA : Il s'est produit dans cette ville qui est contrôlée par un groupe djihadiste du nom de Hayat Tahrir al-Cham. Le bilan est d'au moins 13 morts selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme. Et puis pendant ce temps-là les derniers combattants du groupe État islamique opposent une vive résistance aux Forces démocratiques syriennes. Les djihadistes qui n'occupent plus qu'un demi-kilomètre carré dans le village de Baghouz.
SB : Et puis la réponse de l'Inde après l'attentat de jeudi dernier dans le Cachemire.
RA : C'est une grande chasse à l'homme qui a été lancée, il s'agit de retrouver les rebelles qui sont à l'origine d'une des pires attaques dans la région, 41 paramilitaires tués jeudi dernier. Ce lundi donc un raid a été mené par les forces indiennes contre une cache rebelle non loin des lieux où l'attentat s'est produit. Au moins 7 personnes ont été tuées. Les tensions entre l'Inde et le Pakistan qui sont renforcées depuis l'attentat de jeudi dernier puisque le groupe rebelle à l'origine de l'attentat est basé au Pakistan. Il se trouve que dans ce contexte le Prince héritier d'Arabie saoudite est actuellement en visite en Asie, et il était ces deux derniers jours au Pakistan. Est-ce que sa présence peut permettre de faire baisser la tension dans la région ? Écoutez la réponse de Christophe Jaffrelot, il est directeur de recherche au Centre de recherches internationales de Sciences Po et au CNRS.
[Transcription manquante]
RA : Jeu entre l'Iran, l'Arabie saoudite, l'Inde et le Pakistan. C'était Christophe Jaffrelot, directeur de recherche au Centre de recherches internationales de Sciences Po et au CNRS. Il était l'invité de Florent Guignard dans RFI midi.
SB : Et puis ce record : jamais les dividendes versés aux actionnaires n'avaient atteint une telle somme.
RA : Un dividende c'est une rémunération que les actionnaires perçoivent de la part de leur entreprise. L'an dernier ces dividendes ont atteint dans le monde 1370 milliards de dollars. C'est le résultat d'une étude. Et cela représente une augmentation de plus de 9 %. Le détail et les explications, avec Pauline Gleize.
La tendance est globale dans le monde, neuf entreprises sur 10 ont augmenté ou maintenu leurs dividendes. Mais, ils n'ont pas progressé partout de la même manière. La hausse frôle les 17 % dans les pays émergents, tandis qu'au Royaume-Uni, elle reste limitée à 4 %. Le cabinet Janus Henderson explique cette croissance par plusieurs facteurs : la réduction des impôts aux États-Unis n'y serait pas pour rien. Et puis, les secteurs bancaire, minier et pétrolier ont normalisé leurs paiements des dividendes après une période de vache maigre sur fond de crise. D'ailleurs au palmarès de ceux qui reversent le plus de dividendes figure la Royal Dutch Shell, en tête pour la troisième année, également sur le podium ExxonMobil ! Entre les 2, Apple, symbole d'une autre évolution. Les grandes sociétés des nouvelles technologies adoptent de plus en plus la culture du paiement de dividendes. La dynamique haussière devrait se poursuivre. Janus Henderson anticipe 3 % cette année. Cela porterait le total des sommes reversées à 1414 milliards de dollars bruts, autant que le PIB de l'Australie.
RA : Fin de ce Journal en français facile.