Journal en français facile 18 mars 2019
Jeanne Bartoli : Vous écoutez RFI. Il est 21 heures à Paris, 20 heures en temps universel. Bonsoir à tous et bienvenue dans votre Journal en français facile. Présenté avec Sylvie Berruet. Bonsoir Sylvie.
Sylvie Berruet : Bonsoir Jeanne, bonsoir à tous.
JB : À la une de l'actualité, le Brexit. Le gouvernement britannique ne peut pas présenter le même accord de retrait aux parlementaires pour un nouveau vote. Déclaration du président de la Chambre des communes John Bercow. Nous serons à Londres en début de journal.
SB : Le tireur d'Utrecht arrêté ce soir aux Pays-Bas. Ce matin il a abattu 3 personnes et blessé neuf autres. Ses motivations ne sont pas claires selon le Premier ministre néerlandais.
JB : Enfin le Premier ministre français annonce des mesures après les violences de ce week-end sur les Champs-Élysées. Le préfet de police de Paris est limogé. Des manifestations de gilets jaunes interdites dans certaines conditions.
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SB : En Grande-Bretagne, c'est un nouvel obstacle sur la route du Brexit.
JB : Le Président de la Chambre des communes John Bercow affirme que Theresa May ne peut pas faire revoter les parlementaires sur l'accord de retrait de l'Union européenne. Pourquoi ? Parce que le texte n'a subi aucune modification depuis le dernier vote le 12 mars dernier. L'accord avait alors été rejeté par les parlementaires. À Londres, Muriel Delcroix.
Le Speaker, le président de la Chambre des Communes, vient de lancer un énorme pavé dans la mare du Brexit en exhumant une convention parlementaire datant de 1604 selon laquelle le gouvernement ne peut pas demander aux députés de voter deux fois de suite sur le même texte. John Bercow contrarie ainsi brutalement les plans de Theresa May qui s'apprêtait à solliciter à nouveau le parlement après deux échecs cuisants et alors qu'elle est actuellement en pleines discussions avec différents groupes de rebelles brexiters pour les convaincre de soutenir son accord de divorce avant le sommet européen de jeudi à Bruxelles. Comme si la situation n'était déjà pas assez compliquée pour elle, la Première ministre se retrouve face à un nouveau casse-tête ce soir et va devoir trouver un moyen de modifier son texte. Mais il est possible qu'on s'achemine tout droit vers une crise constitutionnelle si le gouvernement s'engage dans un bras de fer avec les gardiens de la Chambre des Communes, en essayant par exemple de soumettre une motion demandant à suspendre, vu les circonstances exceptionnelles, les règles existantes. Mais pour l'instant on ne sait pas comment va répondre le gouvernement dont un porte-parole a refusé de commenter la décision du Speaker et il est clair que Theresa May doit activement échafauder un plan pour contourner cette nouvelle difficulté.
SB : L'auteur de la fusillade d'Utrecht aux Pays-Bas a été arrêté ce soir.
JB : Après plusieurs heures de cavale, de fuite, l'homme a été interpellé. Âgé de 37 ans, l'homme avait abattu dans la matinée trois personnes dans un quartier résidentiel de la ville. 9 autres personnes ont été blessées. Le mobile du suspect n'est pas clair. Les autorités néerlandaises ont d'abord privilégié la piste terroriste. Désormais elles n'excluent aucune piste. Y compris celle d'un différend familial.
SB : Au Mozambique, le bilan du cyclone qui s'est abattu ce week-end sur le pays pourrait atteindre le millier de morts.
JB : C'est ce qu'a annoncé le président mozambicain. « C'est un véritable désastre humanitaire », a-t-il déclaré lors d'une allocution télévisée. Il estime que « la vie de 100 000 personnes est en danger ». Pour l'instant le bilan officiel fait état de 84 morts. Mais l'ampleur de la catastrophe laisse peu de doute sur le nombre de victimes. La tempête a tout emporté sur son passage : maisons routes et ponts. Les communications et l'électricité sont coupées dans plusieurs régions.
SB : En Nouvelle-Zélande, la Première ministre l'avait déjà annoncé. Elle l'affirme à nouveau : la loi sur les armes à feu va être durcie.
JB : Jacinda Ardern annonce des mesures d'ici une semaine pour restreindre, autrement dit rendre plus difficile, l'accès aux armes. Des mesures qui pourraient comprendre l'interdiction de certains fusils semi-automatiques et un programme de rachat d'armes. Ces dernières années pourtant plusieurs tentatives de réformes avaient échoué. Reportage de notre envoyée spéciale à Christchurch, Carrie Nooten.
Si la culture des armes est réelle en Nouvelle-Zélande, elle l'est surtout parce qu'une grande majorité de la population vit en milieu rural et fermier. Mais les massacres perpétrés dans les deux mosquées de Christchurch vendredi ont remis les armes à feu au centre du débat. Les Néo-Zélandais pro armement se pensaient « raisonnables » - le contexte n'a rien avoir avec celui des États-Unis. Pourtant une polémique pointe : il semblerait que les permis de port d'armes soient très facilement octroyés. Le journaliste de l'Otago Daily Times George Block enquêtait sur l'armement et venait de recevoir des données compilées de l'administration. Il y a trouvé le réel taux d'attribution des ports d'arme à feu. « La police du district du sud, où résidait le suspect des attaques terroristes, a remis des ports d'armes à feu à 99 % des personnes qui les réclamaient, chaque année depuis 5 ans. Et à 98 % des postulants les dix dernières années. Ca a poussé un militant anti armement à réclamer des restrictions plus strictes, et un processus de cooptation plus rigoureux. Car selon lui, trop de gens y accèdent, et des armes se retrouvent en possession des mauvaises personnes. » La Chef du gouvernement est bien consciente du dilemme que cela posera aux fermiers, et a promis qu'elle prendrait conseil. Elle pourrait s'inspirer de l'Australie voisine, qui a réformé ses lois sur l'armement il y a 20 ans, justement après un massacre de masse. Carrie Nooten, Christchurch, RFI.
SB : Un procès sous haute tension s'est ouvert ce matin à Dresde en Allemagne.
JB : Un réfugié syrien est jugé pour homicide contre un jeune Allemand. C'était l'été dernier à Chemnitz lors d'une rixe, d'une bagarre, entre plusieurs personnes. Cette mort avait donné lieu à des manifestations d'extrême-droite dans les jours qui avaient suivi. Correspondance de Pascal Thibaut.
« Avez-vous participé à des manifestations des mouvements anti-migrants Pegida ou Pro Chemnitz ? Êtes-vous membres ou sympathisants du parti d'extrême-droite Alternative pour l'Allemagne ? Vous êtes-vous exprimés publiquement sur la crise migratoire ? » Autant de questions que l'avocate de l'accusé a dès l'ouverture du procès posé aux juges. La juriste souhaitait d'ailleurs que son client soit jugé dans une autre région allemande craignant un éventuel parti pris des magistrats ou la pression sur ces derniers de l'opinion publique. Le procès contre le réfugié syrien Alaa Sheikhi a été ajourné jusqu'à ce que ces questions posées par son avocate aient été tirées au clair. Elles montrent bien l'état de tension qui règne dans la région après le meurtre fin août de Daniel H. à Chemnitz qui avait donné lieu dans les jours suivants à des manifestations et des débordements organisés par l'extrême-droite. Ces images avaient choqué l'Allemagne et fait le tour du monde. Plus de six mois après, la tension reste palpable. Des élections auront lieu en Saxe le 1er septembre dans une région fief de l'extrême-droite. Plusieurs centaines de hooligans de Chemnitz, impliqués dans les heurts de l'été dernier, se rassemblaient ce lundi pour enterrer un de leurs leaders. La mairesse de Chemnitz a souhaité qu'une condamnation soit prononcée. Mais l'issue du procès est plus qu'incertaine en raison des preuves ténues contre Alaa Sheikhi.
JB : Un djihadiste belge condamné à mort en Irak. Originaire d'Anvers, il avait combattu dans les rangs du groupe État islamique avant d'être arrêté à Mossoul en 2017. Sa condamnation a été confirmée par le ministère belge des Affaires étrangères. C'est le deuxième djihadiste belge condamné à mort dans le pays.
SB : L'actualité en France et la réponse de l'exécutif accusé de manque de fermeté après les violences de ce week-end.
JB : Le gouvernement est vivement critiqué. À Paris, 80 enseignes avaient été vandalisées, dégradées, certaines incendiées sur les Champs-Élysées. Edouard Philippe annonce le limogeage, le départ du préfet de police de Paris, Michel Delpuech. Des manifestations de gilets jaunes vont être interdites dans certains quartiers et certaines villes, en cas notamment de présence de casseurs. Le Premier ministre qui appelle, justement, les gilets jaunes à prendre leur distance avec les casseurs.
[Transcription manquante]
JB : Édouard Philippe. Le ministre de l'Économie Bruno Lemaire recevait lui des représentants des commerçants et artisans. Il a chiffré le coût des dégradations commises depuis le début des manifestations des gilets jaunes à plus de 170 millions d'euros. C'est la fin de ce Journal en français facile. Restez avec nous sur RFI.