Journal en français facile 19 novembre 2018
Jeanne Bartoli : Vous écoutez RFI. Il est 21 heures à Paris. 20 heures en temps universel. Bonsoir à tous et bienvenue dans votre Journal en français facile. Journal présenté avec Zéphyrin Kouadio. Bonsoir Zephyrin.
Zéphyrin Kouadio : Bonsoir Jeanne. Et à la une : un coup de tonnerre au Japon.
JB : L'arrestation de Carlos Ghosn. Le président du premier constructeur automobile au monde est accusé de fraude fiscale. Au Yémen, rebelles et gouvernement semblent prêts à soutenir les efforts de l'ONU pour organiser des négociations de paix. Enfin, l'Allemagne prend des sanctions contre l'Arabie saoudite dans le cadre de l'affaire Khashoggi.
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ZK : Il est soupçonné par la justice japonaise d'avoir caché aux services fiscaux une partie de sa rémunération. Carlos Ghosn a donc été arrêté aujourd'hui.
JB : Oui le président non exécutif de l'alliance Renault-Nissan-Mitsubishi a été entendu par le parquet de Tokyo puis arrêté. Il est soupçonné de fraude fiscale. Mais ce n'est pas tout puisque Nissan l'accuse également d'avoir utilisé des fonds de l'entreprise pour ses besoins personnels. Nissan et Mitsubishi pourraient le démettre de ses fonctions, le forcer à quitter son poste dans les prochains jours. À Tokyo, Frédéric Charles.
La direction de Nissan doit céder à la panique en annonçant son intention de démettre Carlos Ghosn de ses fonctions de président du conseil d'administration du constructeur automobile japonais. La direction reconnaît tout : que Carlos Ghosn n'a pas déclaré pendant des années la totalité de ses revenus au fisc japonais. Et a utilisé à des fins personnelles des actifs de la société. La direction de Nissan dit coopérer pleinement avec les juges japonais, considérés comme plus redoutables encore que les juges sud-coréens en matière de violation du fisc. Surtout lorsqu'un étranger de l'envergure de Carlos Ghosn est en cause. Cela dans le contexte de lutte contre la fraude fiscale au niveau international. Le siège du constructeur à Yokoham est perquisitionné dans les moindres recoins. Selon le journal « Yomiuri », Carlos Ghosn a été arrêté. « C'est un idiot, il va payer très cher les fautes graves qu'il a commises », dit un banquier à Tokyo. Le fisc japonais va prendre tout le temps qu'il faudra pour connaître l'ampleur de ses dissimulations. Et savoir si elles s'étendent ou non à d'autres pays.
JB : Et en France, le ministre de l'Économie a défendu la stabilité de l'alliance Renault-Nissan-Mitsubishi. L'État est en effet actionnaire de Renault à hauteur de 15 %. Ce soir, le titre de Renault en bourse termine la journée en forte baisse -8 % à la clôture.
ZK : Plus de 3 ans après le début du conflit, l'espoir renaît au Yémen. L'espoir de voir s'asseoir autour de la table les principaux acteurs de ce conflit. Après les rebelles Houthis qui se sont dits prêts hier à un cessez-le-feu, c'est à dire à l'arrêt des combats, le gouvernement yéménite annonce son intention de participer aux négociations proposées par l'ONU en Suède. Les précisions d'Oriane Verdier.
Pour l'heure, les combattants Houthis auraient reçu l'ordre de cesser les frappes de drones et tirs de missiles contre les pays agresseurs tels que l'Arabie Saoudite. Leur commandement affirme être prêt à marcher vers un arrêt plus complet des hostilités à une condition : que l'Arabie Saoudite prouve qu'il « veut vraiment la paix ». Ce n'est pas la première trêve entre les deux camps. Un processus de paix chapeauté par les Nations Unies avait échoué en septembre dernier. Voilà une semaine que la communauté internationale redouble de pressions sur les deux camps dans l'espoir d'organiser à nouveau des négociations en Suède avant la fin de l'année. Mais les efforts politiques et la réalité de terrain ne sont pas toujours en adéquation. Les forces loyalistes affirment que quatre de missiles balistiques tirés ces dernières heures par les Houthis auraient été interceptées par les avions de la coalition arabe. Elles saluent également la reprise par les forces saoudiennes de plusieurs villages.
ZK : Oriane Verdier. L'Allemagne prend des sanctions contre l'Arabie Saoudite.
JB : Oui c'est l'une des conséquences de l'affaire Khashoggi, du nom du journaliste tué dans le consulat saoudien d'Istanbul. Berlin n'a pas attendu de se mettre d'accord avec l'ensemble des pays européens. Au total 18 ressortissants saoudiens impliqués dans le meurtre de Jamal Khashoggi sont concernés par ces sanctions. Correspondance à Berlin de Pascal Thibault.
Nous avons dans cette affaire plus de questions que de réponses. Nous avons travaillé étroitement avec la France et la Grande-Bretagne. L'Allemagne a pris une initiative visant à l'adoption de sanctions contre 18 citoyens saoudiens soupçonnés d‘être impliqués dans cette affaire ». C'est sur twitter que le ministre des Affaires étrangères allemand Heiko Maas a depuis Bruxelles annoncé ces mesures. Concrètement, les personnes concernées se verront interdire l'accès à l'espace Schengen. Une mesure avant tout symbolique dans la mesure où les intéressés se trouvent en Arabie-Saoudite. Une action concertée de l'ensemble des pays européens s'avérant difficile à mettre en place, l'Allemagne a décidé d'aller de l'avant avec Londres et Paris. D'après les informations du magazine « Spiegel », la liste comprend les 15 personnes soupçonnées d'avoir participé au commando chargé de supprimer le journaliste saoudien Jamal Khashoggi à Istanbul et trois autres personnes concernées. Si cette liste reprend celle adoptée par les États-Unis, elle comporte toutefois le nom de Ahmed al-Asiri, numéro deux des services secrets saoudiens au moment des faits. Il ne figurait pas sur la liste de l'administration Trump. Le fait de mentionner son nom peut être perçu comme un indice que les plus hautes autorités saoudiennes étaient informées. Pascal Thibaut Berlin RFI.
JB : Et ce soir la France annonce qu'elle va annoncer très prochainement à son tour des sanctions.
ZK : Ils ne sont plus que quelques milliers, mais ils veulent maintenir la pression. Nouvelle journée de mobilisation des gilets jaunes sur plus 300 sites pour réclamer la baisse du prix de l'essence et des mesures pour le pouvoir d'achat. Les blocages ont concerné principalement les autoroutes, mais aussi les dépôts pétroliers. Sur les réseaux sociaux, deux appels à bloquer Paris samedi prochain ont été largement relayés, diffusés. Il est 21h passées de 6 minutes à Paris. Et tout de suite vous retrouvez Yvan Amar pour le mot de l'actualité.
[Transcription manquante]
JB : la chronique d'Yvan Amar. C'est la fin de votre Journal en français facile. Merci de l'avoir suivi. Restez à l'écoute de Radio France Internationale.