Journal en français facile 20 février 2019
Loïc Bussières : 21h à Paris, 1h de moins temps universel. Bonsoir et bienvenue si vous nous rejoignez pour cette nouvelle édition de votre Journal en français facile. Journal que je vous présente en compagnie de Zéphyrin Kouadio. Bonsoir Zéphyrin.
Zéphyrin Kouadio : Bonsoir.
LB : À la une : l'Élysée dans le viseur des Sénateurs. La commission des lois dénonce des dysfonctionnements majeurs à la tête de l'État après 6 mois d'enquête sur l'affaire Benalla. Les détails dans un instant.
ZK : De nouvelles défections chez les conservateurs britanniques. 3 députées quittent le parti pour protester contre la gestion du Brexit par Theresa May.
LB : Nous ferons aussi le point sur la situation dans l'est de la Syrie. Des dizaines de civils, mais aussi des combattants du groupe Etat islamique se sont rendus hier aux forces démocratiques syriennes.
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ZK : Tout d'abord ce nouvel élément dans l'affaire Alexandre Benalla. La commission des Lois du Sénat rendait aujourd'hui ses conclusions après six mois d'enquête et elles sont particulièrement sévères pour l'entourage d'Emmanuel Macron.
LB : Au point de s'attirer les critiques de la garde des Sceaux, Nicole Belloubet pour qui les sénateurs ne respectent pas le principe de séparation des pouvoirs. Leurs recommandations ne s'arrêtent en effet pas à la demande de poursuites contre l'ex-collaborateur du Président. La commission vise directement le fonctionnement même de l'Élysée. Anne Soetemondt.
Lorsqu'il prend la parole, le président de la commission des lois du Sénat n'y va pas par 4 chemins. « Il n'y a pas une affaire Benalla, mais des affaires Bennala », commence Philippe Bas qui liste alors une longue série de dysfonctionnements au sommet de l'État constatés à l'occasion de plus de 6 mois d'investigations. Des dysfonctionnements « majeurs » qui ont « affecté la sécurité du président » selon la commission des lois du sénat qui réclame donc la poursuite, pour faux témoignages, d'Alexandre Bennala et de trois autres collaborateurs d'Emmanuel Macron dont son chef de cabinet, Patrick Stroda et le secrétaire général de l'Élysée, Alexis Köhler. En guise de conclusion à son rapport au vitriol, la commission des loin du sénat va même jsuqu'à préconiser des mesures pour améliorer le fonctionnement de l'Élysée, garantir la transparence au palais et renforcer les pouvoirs du sénat.
LB : Et ce sont justement ces recommandations de la Commission que critique la ministre de la Justice, Nicole Belloubet, pour qui, je cite, « on n'est pas complètement dans le respect de la séparation des pouvoirs tel qu'il est prévu dans la Constitution ». Par ailleurs, toujours concernant l'affaire Benalla, le parquet de Paris annonce avoir ouvert une enquête préliminaire pour déterminer s'il y a pu avoir des « dissimulations de preuves » dans le cadre des différentes enquêtes visant l'ancien collaborateur d'Emmanuel Macron et son entourage.
ZK : L'actualité en France encore et ces nouveaux actes antisémites près de Lyon.
LB : Des croix gammées et des graffitis retrouvés sur un monument aux morts du cimetière de Champagne-au-Mont d'Or. La veille, c'est un cimetière juif d'Alsace qui était visé. Au moment où des manifestations contre l'antisémitisme rassemblaient quelques dizaines de milliers de personnes notamment à Paris, Bordeaux ou Lyon. Ce soir, Emmanuel Macron assiste au traditionnel dîner du crif, le conseil représentatif des institutions juives de France. Il pourrait annoncer de nouvelles mesures contre cette hausse des actes antisémites.
ZK : À la une également, la situation en Syrie. Des dizaines de civils, mais aussi des combattants du groupe Etat islamique se sont rendus aux forces démocratiques syriennes dans l'est du pays.
LB : Ces forces arabo-kurdes réclament la capitulation des derniers djihadistes retranchés dans des tunnels près du village de Baghouz, dernière ville tenue par l'EI dans la province de Deir Ezzor. Sami Boukhelifa.
Dès le début des affrontements dans cette région, les Forces démocratiques syriennes ont mis en place un corridor humanitaire. Objectif : permettre aux civils, aux djihadistes et leurs familles qui souhaitent se rendre, d'emprunter ce couloir afin d'être évacués loin des zones de combats. Des semaines durant, plusieurs milliers de personnes ont emprunté cette route sécurisée. Mais à mesure que les forces démocratiques syriennes progressaient et encerclaient les derniers djihadistes, ces combattants de l'EI ont bloqué toutes les sorties du village de Baghouz. Préférant se servir des civils comme bouclier humain. Les djihadistes ont souhaité également être évacués vers Idlib, une autre province syrienne sous le contrôle d'un groupe affilié à Al Qaïda. Refus catégorique des forces démocratiques syriennes. Contacté par RFI leur porte-parole précise « ce sera la capitulation ou la mort ». Selon les FDS, au moins 1000 civils seraient toujours bloquaient, pris en otage dans cette dernière poche où sont retranchés des djihadistes, majoritairement étrangers.
ZK : À la une également, le Brexit de nouveau au centre d'une réunion à Bruxelles, ce soir, entre Theresa May et Jean-Claude Juncker.
LB : Aucune conférence de presse n'était prévue à l'issue de cette réunion, mais la Première ministre britannique n'avait que peu d'espoir d'obtenir des modifications de l'accord déjà conclu avec l'UE. Le président de la Commission ayant prévenu qu'il s'attendait seulement à « une discussion amicale » sans plus d'avancée. Cette réunion intervient alors que la Première ministre britannique enregistre trois nouvelles défections. Trois députées qui quittent le Parti conservateur pour protester contre la gestion « désastreuse » du Brexit. Ces élues ont rejoint le Groupe Indépendant au Parlement formé lundi par 8 députés travaillistes sécessionnistes. Un geste qui fragilise encore un peu plus Theresa May. À Londres, Muriel Delcroix.
Anna Soubry, Heidi Allen et Sarah Wollaston, trois femmes en colère ont expliqué avoir pris cette décision douloureuse après des mois voire des années de frustration. Ancienne ministre et avocate au franc-parler, Anna Soubry a violemment dénoncé un parti fagocité par les députés europhobes du European Research Group : « L'aile droite dure, cette brigade d'intransigeants, anti-européens qui ont détruit tous nos dirigeants depuis 40 ans, règnent désormais sur le parti conservateur à tous les niveaux. Ils sont le Parti conservateur. » Venue du monde des affaires, Heidi Allen n'a pas été en reste et critiqué un parti redéfini par le Brexit qui ne représente plus ses valeurs : « Quand on laisse un ministre dire “merde au milieu d'affaires”, que notre Première ministre doit se soumettre à la loi des ultras brexiters et entraîne de force le pays et le parlement au bord du précipice vers un Brexit sans accord, pour moi c'est trop ! » Ces défections très médiatiques voient la majorité d'un gouvernement déjà très mal en point se réduire comme peau de chagrin et elles ne sont peut-être pas les dernières, au grand dam de Theresa May, incapable de constituer un front commun pour approuver son accord de Brexit à 6 semaines de l'échéance et alors que plane le scénario d'une sortie sans accord.
ZK : Direction l'Islande pour refermer ce journal. L'Islande, l'un des trois pays au monde à pratiquer la chasse à la baleine.
LB : Et qui vient, à ce titre, de réévaluer ses quotas de pêche du mammifère marin pour les 5 prochaines années. On parle ici de la chasse controversée au petit rorqual et au rorqual commun. À l'automne dernier, le gouvernement islandais avait entrepris une vaste consultation pour déterminer la politique à mener à l'égard de cette pratique qui est loin de faire consensus. À l'arrivée, c'est le statu quo qui l'emporte. Les explications de notre correspondant à Reykjavík, Jérémie Richard.
[Transcription manquante]
LB : La saison de la chasse à la baleine en Islande, qui reste avec la Norvège et le Japon le seul pays à la pratiquer, débute généralement en juin.