Journal en français facile 20 mars 2019
Joris Zylberman : Vous écoutez RFI, il est 21h à Paris, 20h en temps universel. Bonsoir ! Soyez les bienvenus dans cette nouvelle édition du Journal en français facile. Pour m'accompagner ce soir, Zéphyrin Kouadio. Bonsoir Zéphyrin !
Zephyrin Kouadio : Bonsoir Joris, bonsoir à tous !
JZ : À la une, la demande de report du Brexit au 30 juin. Une demande de Theresa May, la Première ministre britannique. La France s'y opposera s'il n'y a pas de stratégie claire pour valider l'accord de retrait déjà négocié avec Bruxelles.
ZK : La justice américaine face au racisme. L'affaire Curtis Flowers passe aujourd'hui devant la Cour Suprême des États-Unis. Cet homme afro-américain a été jugé six fois pour meurtre par un jury entièrement composé d'hommes blancs.
JZ : Et puis nous parlerons de cette polémique en France sur l'âge de départ à la retraite. Le gouvernement veut-il le retarder ? Ce n'est pas complètement clair.
------
ZK : Les Européens très réservés face à la requête de Theresay May. La Première ministre britannique demande un report court du Brexit au 30 juin.
JZ : Theresa May veut éviter au Royaume-Uni une sortie de l'Union européenne sans accord. Il faut maintenant que les 27 autres États membres de l'UE approuvent cette demande. Il y a quelques heures, première réaction de Donald Tousk. Pour le président du conseil européen, c'est oui pour ce report, mais à la condition que les députés à Londres votent pour l'accord déjà négocié avec Bruxelles. Sur place, Pierre Benazet.
Avant même de recevoir la lettre de Theresa May, l'Union européenne avait commencé à préparer sa réponse puisque les services juridiques de la Commission ont émis ce mercredi un avis sur la question, un avis défavorable au scénario proposé par Theresa May. Plusieurs pays de l'UE jugeaient jusqu'ici possible un report jusqu'au trente juin, une date-butoir située avant la prestation de serment des nouveaux députés européens. Mais voilà, les services juridiques estiment finalement que ce serait ouvrir la porte à trop d'incertitudes politiques. Le président de la Commission, Jean-Claude Juncker, préconise donc une prolongation beaucoup plus courte, jusqu'au 23 mai, date du premier jour de vote pour les élections européennes, afin d'éviter les difficultés institutionnelles. L'autre possibilité évoquée par les services juridiques serait un report beaucoup plus long, mais qui obligerait les Britanniques à participer aux élections européennes, ce que refuse Theresa May. Mais quoi qu'il arrive, il n'est pas certain qu'un report sera accordé lors du sommet européen, car il faut l'unanimité des 27 et certains pays dont la France le refuserait si Theresa May ne fournit pas de garanties pour l'adoption de l'accord par la Chambre des Communes.
ZK : Et de son côté la France a également réagi sans enthousiasme à la demande de report du Brexit.
JZ : Le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a posé ses conditions. La France s'opposera à ce report si Theresa May ne propose pas une stratégie claire pour faire accepter l'accord de retrait par le parlement à Londres. Je vous propose d'écouter le porte-parole du gouvernement français, Benjamin Griveaux.
[Transcription manquante]
JZ : Benjamain Griveaux, porte-parole du gouvernement français, il était au micro d'Anne Soetmondt.
ZK : C'est l'un des auteurs des pires crimes commis en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale.
JZ : L'ancien président des Serbes de Bosnie Radovan Karadzic a été condamné définitivement à la prison à vie. Condamnation en appel du tribunal de l'ONU à La Haye pour génocide et crimes de guerre durant le conflit en Bosnie au milieu des années 1990. En particulier pour le massacre de Srebrenica.
ZK : Le président chinois est en Italie à partir de demain.
JZ : Xi Jinping devrait assister durant son séjour à la signature d'un accord permettant à l'Italie de rejoindre le grand projet chinois des « nouvelles routes de la soie ». L'Italie devient ainsi le premier membre du G7 à rejoindre l'aventure, Xi Jinping poursuivra sa visite par Monaco et la France. La France qui elle ne veut pas se joindre au projet des nouvelles routes de la soie.
ZK : On part aux États-Unis, les soupçons de racisme dans la justice américaine devant la Cour suprême.
JZ : Il s'agit du dossier de Curtis Flowers. Cet homme afro-américain jugé à six reprises pour le meurtre de quatre personnes en 1996 à Winona, une petite ville du Mississippi. Cet État américain est marqué par l'esclavage et la ségrégation raciale, la séparation entre les Blancs et les Noirs, le procureur du Mississippi chargé de l'affaire est accusé d'avoir volontairement écarté des jurés noirs, ce qui aurait favorisé la condamnation de Curtis Flowers. Romain Lemaresquier.
La Cour suprême américaine ne va pas se pencher sur la culpabilité ou non de Curtis Flowers, qui a passé ses 22 dernières années derrière les barreaux. Elle va se concentrer sur le dernier procès mené en 2010 et qui a vu cet Afro-Américain condamné à mort pour un crime dont il se dit innocent. Et c'est la composition du jury de ce procès qui pose problème. Le procureur du Mississippi en charge de ce dossier, qui est en place depuis 1991, aurait volontairement écarté des jurés noirs, plus enclins à juger innocent le coupable, ce qui lui aurait donc permis d'obtenir cette condamnation à mort. D'ailleurs les 3 premiers procès de Curtis Flowers ont été invalidés en raison des errements de Doug Evans, le procureur visé. La Cour suprême du Mississippi avait même jugé après le troisième procès que le procureur avait discriminé des jurés noirs. La défense de Curtis Flowers a épluché les dossiers gérés par Doug Evans et elle s'est rendu compte qu'il écartait des jurés à un rythme quatre fois supérieur pour les noirs que pour les blancs. Des preuves qui vont être étudiées par les 9 juges de la Cour Suprême. Une décision est attendue pour le mois de juin. En cas d'annulation de la condamnation à mort de Curtis Flowers, ce dernier aura le droit à un septième procès, et là encore il aura face à lui le même procureur. Romain Lemaresquier.
ZK : 8 enfants tués ou blessés chaque jour au Yémen.
JZ : Le drame se poursuit dans ce pays la trêve décidée il y a trois mois dans le port stratégique d'Hodeïda. C'est ce que dénonce aujourd'hui Michelle Bachelet, la haute-commissaire aux droits de l'homme de l'ONU. Au total, 348 civils ont été tués dans les deux provinces de Hajjah et Taëz où les combats persistent. Je vous rappelle qu'un cessez-le-feu a été conclu en Suède le 13 décembre, entre d'un côté le gouvernement yéménite soutenu par l'Arabie saoudite et de l'autre côté, les rebelles houthis.
ZK : En France, on a du mal à comprendre. Le gouvernement veut-il allonger l'âge de départ à la retraite ?
JZ : Edouard Philippe a dit « non », mais le Premier ministre n'est pas fermé à l'idée de travailler plus longtemps. Pour lui, iol s'agit de financer les besoins considérables pour soutenir le système de retraite. Hier, Agnès Buzyn, la ministre de la Santé avait d'abord dit « oui » pour repousser l'âge de la retraite et puis finalement « non », on n'y touchera pas. À l'Assemblée nationale, la mise au point est loin d'avoir levé les doutes au sein des députés de la majorité. L'opposition en a profité pour dénoncer un couac, c'est une fausse note dans la communication du gouvernement. Julien Chavanne.
Le sujet est sensible, mais le gouvernement n'avait apparemment pas bien calé ses éléments de langage. De l'amateurisme pour Sébastien Chenu, député du Rassemblement national. Dans l'hémicycle, Edouard Philippe tente de rectifier le tir. La réforme du gouvernement ne prévoit pas de modifier l'âge légal de départ à la retraite assure le Premier ministre. Même si la question est bien sur la table. Le gouvernement avance prudemment sur cette question qui divise jusque dans les rangs de la République en Marche. Laurianne Rossi est une députée marcheuse venue de la gauche. À l'inverse, son collègue Bruno Bonnell est ouvert à une forme de volontariat. Sujet sensible en interne, et aussi au niveau national. Le gouvernement a tenté d'éviter d'ouvrir un nouveau front sur cet enjeu social alors qu'il doit déjà négocier l'issue du grand débat. Julien Chavanne.
JZ : C'est la fin de ce Journal en français facile. Merci de l'avoir écouté, et merci à Zéphyrin Kouadio de m'avoir aidé à le présenter. Bonne soirée à tous sur RFI !