Journal en français facile 20 novembre 2018
Loïc Bussières : 21h à Paris, 20h en temps universel. L'heure de votre journal en français facile. Zéphyrin Kouadio est à mes côtés pour vous présenter cette édition. Bonsoir Képhyrin.
Zéphyrin Kouadio : Bonsoir.
LB : À la une : le mouvement des gilets jaunes en France, 4e jour de mobilisation. Une mobilisation qui doit s'exprimer dans le cadre de la loi, rappelle le gouvernement.
ZK : La crise à la tête de Renault-Nissan après l'arrestation au Japon de Carlos Ghosn. Le constructeur français convoque ce soir un conseil d'administration pour organiser sa gouvernance.
LB : Et puis il y du football, également, ce soir : France-Uruguay, au Stade de France. C'est la dernière rencontre de l'année pour l'équipe de Didier Deschamps.
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ZK : On débute ce journal par les turbulences à la tête de Renault - Nissan après l'arrestation au Japon de son PDG, Carlos Ghosn, accusé entre autres de malversations financières.
LB : Des accusations qui ne doivent pas remettre en cause les relations avec Nissan et Mitsubishi. C'est ce qu'affirme le constructeur automobile français qui doit tenir ce soir un conseil d'administration pour organiser sa gouvernance dans cette période de crise. Selon une source proche du dossier, l'intérim pourrait être confié à Philippe Lagayette et Thierry Bolloré. Autre question à trancher : l'avenir de l'Alliance avec Nissan et Mitsubishi, incarnée par Carlos Ghosn. Je le disais à l'instant, Renault assure vouloir poursuivre dans cette voie. Les syndicats sont, eux, plus nuancés... Pauline Gleize.
Le constructeur français assure qu'il veillera à poursuivre la consolidation de l'alliance avec Nissan et Mitsubishi. Mais pour Fabien Gâche, délégué syndical central CGT de Renault, sauver l'alliance n'est pas la priorité. En désaccord avec la stratégie de Carlos Ghosn, il considère qu'il faut surtout en profiter pour redéfinir la stratégie de l'entreprise. [...] Du côté de Force ouvrière, Mariette Rih s'inquiète davantage du sort de l'alliance. [...] Les analyses de plusieurs spécialistes se veulent rassurantes quant à la pérennité de l'alliance. Même si la chute de Carlos Ghosn risque de laisser libre cours à des rivalités franco-japonaises, l'association serait très difficile à détricoter tant Renault et Nissan sont désormais imbriqués.
ZK : À la une également en France, le mouvement des gilets jaunes. 4 jours après le début de la mobilisation, des blocages persistent, notamment autour de péages et de dépôts de carburant.
LB : Avec dans certains cas, l'intervention des forces de l'ordre aujourd'hui. Le Gouvernement ne compte pas céder aux manifestants en colère contre la hausse du prix des carburants : « La répétition des mêmes recettes ne permettra pas de sortir de la situation », a martelé le Premier ministre devant les députés. Tandis que Christophe Castaner a de son côté montré du doigt une « dérive totale ». Le ministre de l'Intérieur parle même d'une radicalisation « avec des revendications qui ne sont plus cohérentes et qui vont dans tous les sens ». Ce soir, on apprend qu'une deuxième personne est décédée en marge des manifestations. Un homme a succombé à ses blessures dans la Drôme après avoir percuté un camion qui tentait d'éviter un barrage, hier matin. Par ailleurs à La Réunion, un couvre-feu est mis en place ce soir après de nouvelles violences en marge du mouvement des gilets jaunes la nuit dernière.
ZK : Les gilets jaunes qui ne sont pas les seuls à manifester leur colère. Les personnels infirmiers étaient dans la rue aujourd'hui, en France.
LB : Pour dénoncer le « mépris » du gouvernement face à la profession après une réforme de la Santé qui sous-estime les compétences et le rôle des infirmières pour les syndicats. Les personnels infirmiers réclament la « reconnaissance » de la profession, de meilleures rémunérations et plus d'autonomie.
ZK : Dans le reste de l'actualité, toujours en France, cette information concernant la République En Marche.
LB : Le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire pour faire l'a lumière sur l'origine de 144 000 euros de dons reçus en 2017 par le parti d'Emmanuel Macron. C'est un signalement de la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques, daté du 12 novembre, qui a justifié l'ouverture de cette procédure, précise-t-on de source judiciaire.
ZK : En Afghanistan, la ville de Kaboul de nouveau frappée par un attentat suicide ce mardi.
LB : C'est un rassemblement de religieux qui a été visé. Le bilan provisoire fait état de plusieurs dizaines de morts, au moins 60 blessés. L'attaque n'a pour l'heure pas été revendiquée.
ZK : La situation au Yémen, l'émissaire de l'ONU Martin Griffiths attendu demain à Sanaa.
LB : Pour tenter de préparer des négociations de paix entre les rebelles Houthi et la coalition dirigée par l'Arabie saoudite. Malgré l'annonce d'un cessez-le-feu, des combats ont de nouveau eu lieu hier soir à Hodeïda.
ZK : 7h à Canberra. Ce rapport, à présent, signé Amnesty International et qui dénonce la situation des centaines de réfugiés parqués sur l'île de Manus en Papouasie-Nouvelle-Guinée par l'Australie.
LB : L'Australie qui mène l'une des politiques des plus strictes dans le monde en matière d'immigration y entretient trois centres de détention off-shore où les conditions de vie sont telles que suicides et automutilation se multiplient. Heike Schmidt a joint Kate Schuetze, responsable d'Amnesty en Australie. Elle appelle le gouvernement australien d'agir sans attendre :
« Il y a entre 700 et 800 personnes retenues sur l'île de Manus. La grande majorité d'entre elles vient d'Iran, d'Irak et d'Afghanistan. Quelques-uns sont aussi originaires de l'Afrique ou d'autres parties du monde. Ces réfugiés vivent là depuis cinq ans, et beaucoup ont obtenu le statut de réfugié. Mais aucune issue positive n'est en vue pour eux. C'est une histoire sans fin, ils sont tombés dans l'oubli, raison pour laquelle nous avons appelé notre rapport “Jusqu'à quand encore ?” Plus nous attendons, plus la situation se détériore, ils sont exaspérés et leur santé mentale est aujourd'hui menacée. Amnesty International en appelle donc aux gouvernements de la Papouasie-Nouvelle-Guinée et de l'Australie. Ils doivent y trouver une réponse et permettre que ces hommes soient accueillis par un pays sûr. Il faut qu'ils soient transférés emmenés immédiatement en Australie. » ZK : Autre rapport dans l'actualité de ce mardi. Il concerne le nombre de personnes touchées par les explosions de mines.
LB : Il est à la hausse pour l'Observatoire des mines qui dénombre 7239 victimes l'an passé. Dont 2793 tués. Plus de 20 ans après la signature du Traité d'Ottawa qui interdit les mines antipersonnel, le chemin est encore long. On assiste même à un dangereux retour en arrière. Explications, à Genève, avec Jérémie Lanche :
Les raisons de se réjouir sont minces. Oui, 2017 a vu les contributions financières au déminage augmenter pour atteindre les 772 millions de dollars. Mais seuls 2 % de cette somme va aux victimes. Des civils dans l'écrasante majorité des cas, et très souvent des enfants. La tendance se confirme : après 15 années de baisse, le nombre de victimes repart à la hausse. Notamment en Afghanistan, de loin le plus atteint avec 2300 personnes touchées en 2017. Juste derrière, la Syrie, qui n'a pas signé le traité sur l'interdiction des mines. L'Ukraine, l'Irak, le Pakistan, le Nigéria... tous font partie de la soixantaine d'États encore contaminés par les restes d'engins explosifs. Inquiétude également au Yémen. L'ONU affirme que les rebelles Houthis ont eu un recours massif aux mines contre la coalition menée par l'Arabie saoudite. Comme le groupe État islamique dans les territoires qu'il a perdu. Mais les États ne sont pas en reste. La Birmanie est par exemple, accusée d'avoir posé des mines, sur des chemins empruntés par la minorité Rohingya.
LB : L'actualité c'est aussi le football : France-Uruguay. C'est la dernière sortie de l'année pour les bleus de Didier Deschamps. On joue au Stade de France où vous vous trouvez Antoine Grognet, vous êtes l'envoyé spécial de RFI.
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