Journal en français facile 22 décembre 2018
Fanny Bleichner : Bonsoir et bienvenue dans cette nouvelle édition du Journal en français facile. Pour m'accompagner ce soir, Hugo Lanoë, bonsoir Hugo.
Hugo Lanoë : Bonsoir fanny, bonsoir à toutes et à tous !
FB : A la Une de l'actualité, la situation aux États-Unis. C'est le troisième « shutdown » depuis le début de l'année. Les administrations fédérales sont en partie fermées. Aucun accord n'a pu être trouvé entre le Congrès et la Maison Blanche sur le budget et le financement d'un mur à la frontière mexicaine. Les sénateurs américains ont repris leurs négociations.
Emmanuel Macron est au Tchad ce week-end. Il y réveillonne, passe les fêtes, avec les militaires de la force Barkhane et rencontrera son homologue pour parler de la lutte contre le jihadisme dans le Sahel.
HL : Nouvelle journée de mobilisation des gilets jaunes en France. Ils étaient moins nombreux ce samedi, mais ils pourraient à nouveau se réunir la semaine prochaine.
FB : Et puis, à la fin de ce journal, nous retrouverons Yvan Amar pour le mot de la semaine.
HL : Nouvelle période d'incertitude aux États-Unis. Confrontés au troisième « shutdown » de l'année.
FB : Comprenez la paralysie partielle des administrations fédérales. En effet, le Congrès et la Maison Blanche n'ont pas trouvé d'accord sur le budget et le financement d'un mur à la frontière mexicaine voulu par Donald Trump. Depuis minuit heure locale, certaines administrations ne peuvent plus être financées. Elles devraient dans les prochains jours réduire leurs activités. Des centaines de milliers de fonctionnaires pourraient être placés en congé sans solde ou être forcés de travailler sans être payés. Dans un message vidéo, Donald Trump, a rejeté la responsabilité sur les démocrates.
« Notre grand pays a besoin d'une frontière sûre. Nous ne voulons pas faire entrer des personnes qui n'ont aucun droit d'être ici. Nous voulons que les personnes viennent dans ce pays à travers d'un processus légal. Nous avons besoin d'une grande barrière. La nuit dernière, la Chambre des représentants a voté ce projet de loi très important. A présent, la balle est dans le camp du Sénat et dans le camp des démocrates. Nous avons besoin de leurs votes. Le projet de loi ne pourra pas passer sans leurs votes. Donc on aura un « shutdown », on ne pourra pas l'éviter parce qu'on a besoin de votes des démocrates. Vous pouvez l'appeler un « shutdown démocrate » si vous voulez. Donc, démocrates, nous avons une liste merveilleuse qui contient des mesures nécessaires pour protéger notre pays. Travaillons ensemble, dans un esprit bipartisan, et adoptons ce projet de loi. Espérons que ce « shutdown » ne durera pas longtemps. » FB : Les parlementaires du Sénat et de la Chambre des représentants ont repris leurs négociations. Sur Twitter, Donald Trump a déclaré que la situation risquait de durer. Donald Trump qui a annoncé cette semaine le retrait des troupes américaines de Syrie.
FB : En réaction à cette annonce, tout comme le ministre de la Défense, Jim Mattis, avant lui, l'émissaire des États-Unis pour la coalition internationale antijihadistes a annoncé sa démission aujourd'hui. Autre réaction, celle de l'Iran, qui soutient le président syrien Bachar el-Assad. Les précisions de notre correspondant Siavosh Ghazi.
Il s'agit de la première réaction de l'Iran après l'annonce du président américain Donald Trump d'un retrait des forces américaines de la Syrie. « La présence de forces américaines dans la région était dès le départ une erreur, illogique et source de tension », a déclaré le porte-parole de la diplomatie iranienne, Bahram Ghassemi. Il a ajouté que la présence américaine dans la région, notamment en Syrie, est source d'« instabilité et d'insécurité ». L'Iran soutient le régime du président Assad en envoyant depuis plusieurs années des conseillers militaires, mais aussi des milliers de volontaires iraniens mais aussi afghans et pakistanais pour combattre les groupes jihadistes et les rebelles armés syriens. Dans une décision surprise, le président Trump a annoncé mercredi le départ des quelque 2 000 soldats américains présents dans le nord-est de la Syrie pour soutenir les combattants kurdes. Si le porte-parole du ministère des Affaires étrangères a utilisé un ton très diplomatique, en revanche les médias iraniens n'hésitent pas d'affirmer que l'annonce du départ des forces américaines est une victoire pour la Syrie, mais aussi pour l'Iran et la Russie, qui soutiennent Damas. Siavosh Ghazi/Téhéran/RFI
HL : On l'apprend aujourd'hui, 300 000 Syriens, qui étaient réfugiés en Turquie, sont rentrés dans leur pays.
FB : C'est le ministre turc de l'Intérieur qui l'annonce. Il précise que ces retours font suite à deux opérations menées par l'armée turque en 2016 et 2017 dans le nord et le nord-ouest du pays.
HL : Un double attentat aujourd'hui en Somalie. Au moins sept personnes ont été tuées.
FB : L'attaque a eu lieu à proximité du palais présidentiel de Mogadiscio. Il s'agit d'un double attentat à la voiture piégée revendiqué par les islamistes somaliens shebabs. Les deux explosions ont retenti à quelques minutes d'intervalle. On compte également 10 blessés.
HL : Également dans l'actualité internationale du jour l'arrivée d'observateurs de l'ONU au Yémen.
FB : Ils sont arrivés aujourd'hui dans le sud du pays et seront chargés de consolider le cessez-le-feu dans la province de Hodeida. Ils devront aussi sécuriser les ports de la ville et d'évacuer les combattants. Hodeïda est un lieu stratégique dans la guerre qui oppose depuis trois ans les rebelles houthis aux forces progouvernementales.
HL : Le président français, Emmanuel Macron, lui, est au Tchad.
FB : Il rend visite au millier de militaires français qui sont à Ndjamena dans le cadre de l'opération Barkhane. Il va y également le président Idriss Déby, allié de la France dans la lutte contre le terrorisme. La France veut accroître son partenariat avec la nouvelle force antijihadiste du G5 Sahel.
HL : Pendant ce temps en France, les gilets jaunes ont à nouveau manifesté.
FB : C'était leur sixième samedi de mobilisation, mais ils étaient moins nombreux. 38 600 à travers la France contre 66 000 la semaine dernière. 221 personnes ont été interpelées, 81 placées en garde à vue. Des rassemblements étaient organisés à Paris, où les Champs-Élysées ont dû être évacués, mais aussi à Bordeaux et Toulouse. Quelques passages aux frontières ont également été bloqués mais on est loin de l'ampleur des samedis précédents. Pour autant, le sociologue Michel Fize en est sûr : il y aura bien un acte VII le week-end prochain. On l'écoute :
[Transcription manquante]
FB : Propos recueillis par Alexis Bédu.
HL : En France toujours, l'enquête progresse après l'attentat sur le marché de Noël de Strasbourg, il y a 10 jours.
FB : Une vidéo a été retrouvée sur une clé USB qui appartient à Chérif Chekatt, l'auteur de l'attaque qui a fait 11 morts et 5 blessés. On voit cet homme prêter allégeance au groupe État islamique. C'est-à-dire qu'il jurait de le servir. Le groupe État islamique avait rapidement revendiqué l'attentat, mais cette déclaration avait d'abord été qualifiée d'opportuniste, voulant profiter de la situation donc, par le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner.
HL : Et puis il y a du football à suivre ce soir.
FB : Six rencontres en ce moment pour la 19ème journée de Ligue 1. Le PSG joue notamment face à Nantes et Marseille affronte Angers.
HL : Et on termine cette édition avec le mot de la semaine.
FB : On en parlait au début de ce journal. Yvan Amar s'intéresse au terme « shutdown ».
Nouveau « shutdown » aux États-Unis. Et on le sait, il s'agit d'une paralysie des services administratifs liés à l'État. Un blocage donc, même partiel, c'est-à-dire qui fonctionne en partie, qui ne concerne pas tout le monde. Alors encore une fois on utilise un mot américain pour décrire une situation américaine. Et ça s'explique. C'est un processus qui ne pourrait pas exister dans n'importe quel pays, c'est particulier à l'Amérique. Et employer un mot américain pour parler d'une réalité américaine, ça peut avoir un avantage, ça montre bien la particularité de ce système : on nous met vraiment en contact avec la vie politique du pays. Mais bien sûr, c'est de l'anglais. Et il est moins fréquent d'avoir ce genre de saut dans une autre langue avec d'autres pays : on n'emploie pas les termes chinois pour parler de la vie politique chinoise. Revenons à notre « shutdown », qu'on peut traduire par fermeture. Mais la traduction ne serait pas exacte : le mot donne l'idée de ce qui va de haut en bas : on ferme vers le bas. C'est-à-dire qu'on baisse le rideau. Une expression et un mouvement qu'on comprend aussi bien en français ! Il s'agit en général des boutiques qu'on ferme. Une fois la porte verrouillée, souvent, on descend le rideau de fer qui protège la vitrine de glace. Et ce geste, et d'ailleurs le bruit qui l'accompagne, comme l'image de cet écran de métal qu'on précipite vers le sol, donnent bien cette impression définitive ! Fermé et bien fermé !
FB : Merci beaucoup Hugo Lanoë de m'avoir accompagnée pour ce Journal en français facile. Je vous rappelle que ce journal est à retrouver sur notre site savoir avec un s point RFI point fr.