Journal en français facile 23 janvier 2019
Loïc Bussières : 21h à Paris, 1h de moins en temps universel. L'heure de votre Journal en français facile, c'est Zéphyrin Kouadio qui présente avec moi cette édition. Bonsoir Zéphyrin.
Zéphyrin Kouadio : Bonsoir.
LB : À la une ce soir : le numéro un de l'opposition au Venezuela qui appelle à des élections libres. Il est soutenu par de nombreux dirigeants dont Donald Trump.
ZK : Le Président américain qui montre du doigt la Russie : Moscou est accusée d'avoir violé un traité de désarmement datant des années 80. Les explications dans ce journal.
LB : Et puis le Brexit et l'hypothèse d'un report de la sortie de l'Union européenne qui fait son chemin chez les députés britanniques. Objectif : éviter un Brexit sans accord.
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ZK : On se rend au Venezuela pour débuter cette édition. Le Venezuela, pays sous haute tension ce mercredi en témoignent ces dizaines de milliers de personnes dans les rues de Caracas.
LB : Des partisans, mais surtout des opposants de Nicolas Maduro qui estiment que la récente réélection du Chef de l'État n'est pas légitime, pas juste. Au point que le chef de file de l'opposition s'est proclamé lui-même président aujourd'hui devant une foule en liesse.
Aujourd'hui, 23 janvier 2019, en tant que président de l'Assemblée Nationale, invoquant les articles de la Constitution bolivarienne de la République du Venezuela, toute notre action étant basée sur notre Constitution, devant Dieu tout puissant, le Venezuela, et avec tout le respect de mes collègues et membres de la Table de l'Unité, je jure d'assumer formellement les compétences du pouvoir exécutif national, en tant que président en charge du Venezuela pour parvenir à l'arrêt de l'usurpation du pouvoir, un gouvernement de transition, et des élections libres.
ZK : Le Président du Parlement vénézuélien et opposant numéro 1 à Nicolas Maduro qui s'autoproclame chef de l'État et appelle à des élections libres.
LB : Et ce soir, le Pérou, le Canada, le Brésil, la Colombie, mais aussi le Chef de l'OEA, l'Organisation des États américains (OEA), basée à Washington et avant lui Donald Trump, tous disent reconnaître Juan Guaido comme Président par intérim du Venezuela. Sous-entendu en attendant de nouvelles élections. On le disait à l'instant, de très nombreux manifestants sont descendus dans les rues de Caracas, notamment pour dire non à la politique de l'actuel Président Nicolas Maduro. Écoutez ce manifestant de 59 ans qu'a rencontré notre correspondant à Caracas, Benjamin Delille.
Je suis venu pour défendre l'avenir de mon pays, pour le retour à la démocratie de mon pays. J'ai une fille qui a 14 ans, et je ne voudrais pas qu'elle parte à l'étranger. Je suis là pour que la démocratie revienne au Venezuela, tel qu'on l'avait vécue il y a 20 ans. Aujourd'hui, il y a véritablement un espoir pour qu'on parvienne à cette démocratie. Le leader de l'opposition Juan Guaido est arrivé pour diriger le processus qui va nous ramener à la démocratie. On sait que les forces armées doivent soutenir le peuple et pas la narco-dictature qui nous étouffe. Il y a aussi des gens venus de Pétaré, des quartiers populaires, ça signifie que la crise les touche particulièrement fort, ils se rendent compte qu'ils doivent arrêter de soutenir ces gens qui leur ont pourri la vie. On manifeste et si on doit courir des risques en étant ici, ce sera pour le bien du pays.
LB : Ce soir, Washington qui reconnaît donc l'autoproclamé Président par intérim Juan Guaido fait savoir, je cite, « que toutes les options sont sur la table si Nicolas Maduro a recours à la force ». « Les Vénézuéliens ont trop longtemps souffert aux mains du régime illégitime de Maduro » détaille Donald Trump sur tweeter. Tandis que le chef de la diplomatie Mike Pompeo appelait explicitement Nicolas Maduro à « céder la place ».
ZK : Donald Trump qui montre par ailleurs du doigt la Russie et pose cette question : aurait-elle violé un accord de désarmement datant des années 80 ?
LB : C'est en tous cas ce dont l'accuse Washington qui menace en retour de se retirer du traité INF sur les missiles de portée intermédiaire. Et ce ne serait pas sans conséquence, car cela ouvrirait la voie à une nouvelle course aux armements en Europe. À Moscou, les précisions de notre correspondant Daniel Vallot.
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ZK : À la une également, la réponse de la France aux critiques italiennes après les dernières déclarations de Matteo Salvini.
LB : Le vice-président du Conseil italien a de nouveau formulé le vœu que les électeurs français se détournent d'Emmanuel Macron. Des propos que la porte-parole du Quai d'Orsay, citée par l'agence Reuters, juge, je cite, « inacceptables ». Ils sont « insignifiants » et « inamicaux » pour la ministre française des Affaires européennes Nathalie Loiseau qui exclut toutefois toute mesure de rétorsion dans l'immédiat de la part de Paris dans les dossiers économiques.
ZK : L'actualité européenne encore et le Brexit. Le parlement britannique s'active avant un nouveau vote prévu mardi prochain.
LB : Un vote sur le projet d'accord modifié de Theresa May, ce qui est présenté comme le « plan B » de la Première ministre. De nombreux députés déposent une série d'amendements, comprendre de modifications au texte initial, ce sont autant de propositions alternatives au plan du gouvernement. Parmi la dizaine déjà déposée, il y a l'amendement d'une députée travailliste destiné à empêcher une sortie sans accord du Royaume-Uni de l'UE. À Londres, explications de Muriel Delcroix.
L'amendement déposé par Yvette Cooper donne jusqu'au 26 février à la Première ministre pour faire ratifier un accord de Brexit par la Chambre des Communes. Passé ce délai, qui tombe pratiquement un mois avant la sortie programmée du Royaume-Uni le 29 mars, et s'il n'y a toujours pas d'accord, le parlement voterait alors pour demander à l'Union européenne un report de la mise en œuvre de l'article 50 du traité européen. L'idée serait de repousser la date du Brexit de neuf mois jusqu'au 31 décembre. Il y a plusieurs autres amendements qui cherchent à éviter un « no deal », mais le fait que l'amendement Cooper ait reçu un soutien inter-partis lui donne de bonnes chances de passer. Il est en effet soutenu à la fois par des députés conservateurs, des libéraux-démocrates et a aussi reçu l'assentiment ce mercredi de la tête du parti travailliste. Pour être viable, un amendement doit d'abord être sélectionné par le président de la Chambre des Communes et bénéficier ensuite d'un soutien tous partis confondus. Ainsi on sait déjà que l'amendement déposé par le Labour seul qui demande un plan comprenant une union douanière permanente avec Bruxelles et un second référendum n'a aucune chance de passer, car il sera rejeté par le camp conservateur par principe.
ZK : En bref, le nom du successeur de Carlos Ghosn bientôt officialisé.
LB : Le conseil d'administration de Renault doit se réunir demain matin pour réfléchir notamment sur la désignation de Jean-Dominique Senard, actuel président de Michelin, à la présidence et à la promotion de Thierry Bolloré, actuel directeur général adjoint, au poste de directeur général.
ZK : Des suppressions d'emploi chez General Electrics.
LB : Un peu plus de trois ans après avoir repris les activités énergie d'Alstom, le groupe envisage de supprimer près de 470 emplois dans cette division. En cause : la baisse des commandes au niveau mondial avance la direction. Le tennis avec la performance de Lucas Pouille à l'open d'Australie. Le Français jouera les demi-finales du tournoi grâce à sa victoire sur Milos Raonic. C'est la première fois qu'il se hisse dans le dernier carré d'un tournoi du grand chelem. Prochain adversaire de taille : le N.1 mondial Novak Djokovic qui a bénéficié de l'abandon sur blessure du Japonais Kei Nishikori en quart.
L'autre demi-finale opposera l'Espagnol Rafael Nadal, actuel N.2 mondial, au jeune Grec Tsitsipas, tombeur du double tenant du titre Roger Federer en huitièmes de finale.