Journal en français facile 25 décembre 2018
Pierre Pillet : Il est 21 heures à Paris et au Vatican, 3 heures du matin à Jakarta. Bonjour à tous et bienvenue dans votre Journal en français facile. Sébastien Duhamel est avec nous ce soir. Bonsoir Sébastien.
Sébastien Duhamel : Bonsoir Pierre, bonsoir à tous.
PP : À la Une, l'appel à la paix et à la fraternité du pape François.
SB : Le souverain pontife a prononcé son message de Noël au Vatican et s'est exprimé sur les conflits dans le monde.
PP : En Indonésie, les associations humanitaires ont peur d'une catastrophe sanitaire. Il n'y a pas assez d'eau potable, de nourriture et de médicaments pour les survivants du tsunami, sur les îles de Java et Sumatra.
SB : Dans ce journal, nous entendrons le témoignage d'un journaliste du Nicaragua, recherché par les autorités. Il dénonce la répression mise en place par le président Daniel Ortega.
PP : Et pas de repos pour certains sportifs en cette période de fêtes. Deux grands clubs de basket-ball de Californie s'affrontent dans quelques heures : les Golden State de San Francisco et les Lakers de Los Angeles.
SB : Une tradition en ce jour de Noël, Pierre, le message du pape François.
PP : Bénédiction Urbi et Orbi, ce qui signifie « à la ville et au monde ». Elle a eu lieu devant des dizaines de milliers de fidèles place Saint-Pierre, au Vatican. La fraternité était au cœur du message du souverain pontife, en raison des guerres dans le monde :
« Que la fête de Noël permette aux Israéliens et aux Palestiniens de reprendre le dialogue et d'entreprendre un chemin de paix qui mette fin à un conflit de soixante-dix ans. Que la communauté internationale œuvre résolument pour une solution politique qui mette de côté les divisions et les intérêts partisans, de sorte que le peuple syrien, surtout ceux qui ont dû quitter leur terre pour chercher refuge ailleurs, puisse retourner vivre en paix dans leur pays. Je pense au Yémen, avec l'espoir que la trêve obtenue grâce à la médiation de la communauté internationale puisse finalement soulager les nombreux enfants et les populations épuisés par la guerre et la famine. Je pense aussi à l'Afrique, où des millions de personnes sont réfugiées ou déplacées et ont besoin d'aide humanitaire et de sécurité alimentaire. » SB : La paix, on en est loin, Pierre, si on se fie à la situation de l'Afghanistan par exemple. PP : 43 personnes ont été tuées dans l'attaque d'un bâtiment où se trouvent plusieurs ministères. C'était hier dans la capitale, Kaboul. Des hommes armés sont entrés dans ce lieu.
SB : Pas de revendication pour le moment. Cette année, plus de vingt mille personnes, civils et militaires confondus, ont perdu la vie en raison des attaques, menées notamment par les talibans.
PP : Trois heures et trois minutes à Java et Sumatra, en Indonésie, où la situation reste catastrophique, trois jours après le passage d'un tsunami.
SB : Pas assez d'eau potable, de nourriture, de médicaments, les besoins sont importants afin d'aider les personnes réfugiées dans les centres d'urgence. Les travailleurs humanitaires mettent en garde contre les risques de crise sanitaire. Ce drame a fait au moins 373 morts et 1 400 blessés.
PP : Les forces de l'ordre et de secours font tout ce qu'elles peuvent comme l'explique ce policier rencontré par l'envoyé spécial de RFI, Joël Bronner, sur la partie ouest de l'île de Java :
« Au lendemain du tsunami, nous avons essayé de sauver des gens, mais il y avait beaucoup de personnes déjà décédées parmi les gens que nous avons évacués. Ils ont notamment été envoyés dans l'hôpital du district voisin de Pandeglang. À partir du deuxième jour, notre mission a été d'évacuer des habitants sinistrés vers des lieux plus sûrs. En particulier près du poste de police de la ville de Carita. Car au-delà de la recherche de cadavres, nous sommes aussi là pour prêter main-forte aux victimes qui sont toujours en vie. Notre président, Joko Widodo, est venu dans cette ville pour prendre des nouvelles des victimes et se renseigner à propos de ce tsunami. Nous espérons que notre gouvernement pourra prendre ces victimes convenablement en charge, du point de vue de la nourriture comme du reste. » PP : Les autorités sont toujours sans nouvelles d'environ 150 personnes. Les chrétiens d'Indonésie ont prié pour les victimes en ce jour de Noël.
SB : Toujours en Asie, plus de 10 500 militants politiques ont été arrêtés ces dernières semaines par la police au Bangladesh.
PP : Sur ce nombre d'arrestations, on compte plus de 7 000 membres du Parti nationaliste bangladais, la principale formation politique d'opposition. Certains parlent d'intimidation, d'une volonté de créer de la peur avant les élections législatives. Elles ont lieu dimanche. La Première ministre Sheikh Hasina va tenter d'obtenir un nouveau mandat.
SB : Direction maintenant l'Amérique centrale, plus précisément le Nicaragua, où la chaîne d'informations 100 % Noticias est fermée depuis samedi.
PP : Fermeture ordonnée par les autorités. Le directeur a été arrêté, tout comme la directrice de la rédaction. Tous deux ont été inculpés pour conspiration et terrorisme, c'est-à-dire qu'ils sont accusés de ces faits. Ce type d'accusation est retenu conte la plupart des manifestants qui réclament depuis plusieurs mois le départ du président Daniel Ortega.
SB : Deux autres journalistes de la chaîne sont recherchés. L'un d'eux, Luis Galeano, a pu être joint par le service en langue espagnole de RFI :
« Je suis un journaliste qui pose des questions, si la Constitution a été violée, si l'on ne respecte pas les libertés civiles ou si l'on ne respecte pas l'État de droit. Je ne fais rien d'autre que mon métier de journaliste. Nous, les journalistes, ne souhaitons pas être des martyrs ni être victimes de persécutions politiques. Nous ne voulons pas fuir et nous cacher. Mais nous assumons, parce que nous avons un engagement auprès de la population, concernant ses droits, ses libertés, et nous sommes donc prêts à assumer toutes les conséquences que cela peut avoir. Il est important que le monde entier sache que monsieur Ortega a fermé toutes les portes pour que le pays sorte de cette crise de manière pacifique. À travers ses actions, il a clairement fait comprendre qu'il n'était pas prêt à quitter le pouvoir. Le pouvoir, il le quittera soit mort, soit par la force. Il a dit que le dialogue pour tenter de trouver une issue à la crise n'est pas une option qu'il envisage. La conséquence selon moi, c'est que la communauté internationale doit commencer à envisager d'autres types d'actions contre monsieur Ortega. » PP : Luis Galeano, journaliste de la chaîne 100% Noticias au Nicaragua. Il était joint par le service en langue espagnole de RFI.
SB : Aux États-Unis, le chef de l'État, Donald Trump, estime que seul le financement d'un mur à la frontière avec le Mexique permettra de sortir du « shutdown ».
PP : « Je peux vous dire que le gouvernement ne rouvrira pas avant que nous ayons un mur, une barrière à la frontière mexicaine » : c'est ce que déclare le président américain à des journalistes. Le « shutdown », c'est la fermeture partielle des administrations. Elle a commencé vendredi en raison de désaccords entre démocrates et républicains concernant le budget du pays.
SB : Les démocrates s'opposent à la construction et à la dépense d'argent pour ce mur. Il coûterait selon les estimations cinq milliards de dollars.
PP : Pendant les fêtes de fin d'année, le sport ne s'arrête pas, Sébastien ! Les basketteurs américains sont habitués à jouer le 25 décembre, jour de Noël.
SB : Et cette année, il y a au programme un choc entre deux équipes de l'État de Californie : d'un côté, les Golden State, club de San Francisco, double tenant du titre en NBA, le championnat national. De l'autre, les Lakers de Los Angeles, qui retrouvent un bon niveau cette saison grâce à un joueur : LeBron James.
PP : LeBron James qui sera opposé cette nuit à Stephen Curry son ennemi de toujours. Le décryptage de Martin Guez :
« Sa conquête de l'ouest prend forme peu à peu. LeBron James, l'homme de l'est, trois titres NBA avec Miami et Cleveland, quatre titres de MVP de meilleur joueur de la saison, a fait le pari risqué à trente-trois ans de redonner un petit peu de couleurs à des Lakers bien pâles. Car, le maillot doré du mythique club de Los Angeles avait perdu de son éclat. Deuxième club le plus titré de l'histoire de la NBA derrière Boston, l'équipe de Magic Johnson, ancienne gloire et nouveau propriétaire, patauge depuis cinq ans... Cinq ans sans participer aux play-offs et aucune star de renom dans l'effectif depuis la retraite de l'icône Kobe Bryant, il y a deux ans. Heureusement, LeBron est arrivé, sans se presser et revoilà les Lakers qui jouent les premiers rôles, actuels quatrièmes de la conférence Ouest, juste derrière l'ogre Golden State, trois titres NBA en quatre ans. Trois titres tous obtenus grâce au talent du meneur Stephen Curry, tous obtenus également face à LeBron James en finale, alors joueur des Cavaliers de Cleveland. Désormais, les forces se sont recentrées, la Californie est le terrain d'une rivalité nouvelle en basket, entre Los Angeles, gloire historique, et San Francisco, place forte moderne. Mais pour assister au choc, il faudra que les supporters aient été très gâtés par le père Noël : 1 200 dollars en moyenne à la revente pour voir à nouveau LeBron James affronter Stephen Curry. » PP : Les explications de Martin Guez, du service des sports de RFI. SB : C'est la fin de ce Journal en français facile. Vous pouvez le réécouter sur RFI.fr et SAVOIRS.RFI.FR. Excellente soirée sur la radio du monde.