Journal en français facile 25 mai 2017
Pauline Gleize : Bonjour et bienvenus. Il est 22h à Paris. 20h en temps universel. Céline Pellarin est à mes côtés pour vous présenter ce journal en français facile. Bonjour Céline.
Céline Pellarin : Bonjour
PG : Au sommaire, le sommet de l'OTAN à Bruxelles. Le premier pour Donald Trump. Le président américain a appelé ses partenaires à augmenter leur budget. CP : L'armée américaine reconnait avoir une responsabilité dans la mort d'une centaine de civils à Mossoul. C'était lors d'un bombardement en mars dernier. PG : L'heure du recueillement à Manchester. Les britanniques ont observé une minute de silence en hommage aux 22 victimes de l'attentat de lundi soir. Et on parlera aussi du thon rouge de Méditerranée. Il avait failli disparaitre, il y a désormais de plus en plus de spécimens en mer.
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CP : L'actualité ce soir, c'est d'abord ce sommet de l'OTAN à Bruxelles. Les 28 chefs d'Etat et de gouvernement des pays de l'Alliance Atlantique se sont réunis. Notamment lors d'une cérémonie d'inauguration de l'organisation. PG : Et plus précisément de l'inauguration du nouveau siège de l'organisation. Cette réunion, c'était une première pour le nouveau président français, Emmanuel Macron. Une première également pour son homologue américain, le président Donald Trump.
Donald Trump qui a rappelé quelles sont ses priorités et qui a demandé aux pays membres de mettre la main à la poche. Ecoutez-le.
L'Otan du futur doit se concentrer fortement sur le terrorisme et l'immigration, ainsi que sur les menaces en provenance de la Russie et des frontières de l'Otan à l'Est et au Sud. C'est en raison de ces inquiétudes concernant notre sécurité que j'ai été très direct avec le secrétaire général Jens Stoltenberg et d'autres membres de l'Alliance, en déclarant que des membres de l'Otan doivent enfin apporter leur part et remplir leurs obligations financières. Mais 23 des 28 états membres ne paient toujours pas ce qu'ils devraient payer pour leur défense. Ceci est injuste pour les citoyens et contribuables américains. Si tous les membres de l'Otan n'avaient dépensé que 2% de leur PIB pour leur défense, nous disposerions de 190 milliards de dollars supplémentaires pour notre défense collective. 2%, c'est le strict minimum si nous voulons affronter les menaces effrayantes de notre temps et surtout la menace terroriste. » PG : Propos de Donald Trump recueillis par Stéphanie Schuler. Vous venez de l'entendre, l'une des priorités de Donald Trump, c'est l'immigration. Dans ce domaine, il vient de subir un nouveau revers, une nouvelle défaite. La justice américaine a largement confirmé en appel la suspension du décret anti-immigration du président américain. La mesure prévoit la fermeture temporaire des frontières américaines aux réfugiés du monde entier et aux citoyens de six pays à majorité musulmane.
CP : Les États-Unis qui reconnaissent avoir commis une bavure à Mossoul.
PG : Au moins 105 civils ont été tués lors d'un bombardement sur la deuxième ville d'Irak. Et c'est l'un des plus lourds bilans pour les civils depuis le début de la campagne anti-djihadiste de la coalition menée par les Etats-Unis. Les faits remontent au 17 mars dernier, mais on ne l'apprend qu'aujourd'hui, via un rapport d'enquête de l'armée américaine. Un rapport qui renvoie une partie de la responsabilité sur les djihadistes du groupe Etat islamique. Selon les autorités américaines, le bilan serait en partie dû aux explosifs que les combattants de l'EI auraient placés dans le bâtiment. CP : Une grande émotion et un moment de recueillement aujourd'hui à Manchester. PG : Des centaines de Mancuniens (les habitants de cette ville du nord-ouest de l'Angleterre) se sont réunis pour observer une minute de silence. Un rassemblement en hommage aux 22 victimes de l'attentat commis lundi soir après un concert. Anastasia Becchio était sur place.
Des applaudissements nourris au moment où des ballons roses sont lâchés dans le ciel pour conclure une longue minute de silence grave et recueillie, place Saint Ann. C'est ici que les Mancuniens continuent d'apporter des fleurs, des veilleuses ou des peluches, pour souligner l'extrême jeunesse de nombreuses victimes. En costume sombre, cet ancien militaire britannique reste immobile après la minute de silence : « J'ai combattu en Irak et en Afghanistan et je sais ce que c'est le terrorisme, mais là, il frappe à notre porte. C'est triste, tous ces enfants partis trop tôt. » Le moment de recueillement passé, l'agitation de la ville reprend ses droits. La campagne des législatives est aussi relancée à Manchester. John Hencok, électeur travailliste, redoute que l'attentat ne l'influence négativement : « J'espère vraiment que ça n'aura pas pour conséquence de faire pencher les mentalités vers des vues plus conservatrices en politique dans ce pays, à un moment où je pense que nous devrions, au contraire, être plus inclusifs, plus ouverts. C'est d'autant plus nécessaire à la lumière des derniers événements politiques et notamment du Brexit. Je ne voudrais pas faire le lien entre les deux, mais je sens profondément que l'unité est bien plus importante que la division. » Si officiellement, la campagne a repris aujourd'hui à Manchester, elle reprendra demain dans tout le pays. Anastasia Becchio, Manchester, RFI.
CP : Et pendant ce temps, les enquêteurs poursuivent leur travail pour trouver d'éventuels complices du kamikaze, de l'homme qui a commis l'attentat. PG : En fin d'après-midi, huit hommes étaient en garde-à-vue, en état d'arrestation. Et puis, on en sait désormais davantage sur l'auteur des faits. Il aurait grandi dans un contexte familial djihadiste. Et selon ses proches, il était animé par un désir de vengeance après le meurtre d'un ami, d'origine libyenne, comme lui, à Manchester l'année dernière. Et par ailleurs, une polémique a éclaté. Des éléments de l'enquête ont été diffusés dans la presse américaine. La Première ministre britannique Theresa May n'a pas caché son agacement et a évoqué ces fuites avec le président américain Donald Trump. C'était lors du sommet de l'OTAN, dont nous avons parlé au début de ce journal. CP : La Grèce est, elle aussi, choquée ce soir. Le ministre de la Communication dénonce un acte haineux, après l'explosion qui a visé la voiture de l'ancien Premier ministre grec, Lucas Papademos. PG : Il lisait son courrier lorsqu'une lettre a explosé. Selon l'hôpital, il souffre de blessures légères à la poitrine, à l'abdomen et aux jambes. Lucas Papademos et ses gardes-du-corps sont dans un état stable et peuvent communiquer. A cette heure, l'attaque n'a pas été revendiquée. CP : Autre attaque meurtrière, au Kenya. Le pays a une nouvelle fois été frappé aujourd'hui. PG : Cinq policiers ont été tués dans l'explosion de leur véhicule. Le pick-up a heurté un engin explosif dans l'est du pays. Hier déjà, neuf membres des forces de l'ordre sont morts dans des circonstances similaires, dans deux incidents différents. A chaque fois, les attaques ont été revendiquées par les islamistes somaliens Shebab.
CP : Et on part à présent dans la bande de Gaza, où trois Palestiniens ont été exécutés.
PG : Ils ont été condamnés à mort pour l'assassinat d'un commandant du Hamas, le mouvement islamiste qui contrôle le territoire palestinien. L'affaire avait fait grand bruit en mars dernier, relançant les craintes d'un nouveau conflit avec Israël. Les précisions de Murielle Paradon.
Des centaines de personnes, hommes, femmes, enfants, ainsi que des journalistes, ont assisté aux exécutions dans la ville de Gaza. Ashraf Abou Leila et Hicham al Aloul ont été pendus, tandis qu'Abdallah al-Nachar, a été "fusillé" parce qu'il était " un officier de la garde présidentielle" de Mahmoud Abbas, le chef de l'Autorité palestinienne basée en Cisjordanie. Les 3 hommes ont été condamnés dimanche dernier à la peine capitale, par un tribunal militaire, au terme de 4 jours d'audience. Accusés d'avoir tué ou d'avoir participé en mars dernier à la mort de Mazen Faqha, un commandant de la branche militaire du Hamas. Son assassinat avait déclenché la colère du mouvement islamiste, qui avait pointé du doigt la responsabilité d'Israël dans cette affaire. Depuis, le Hamas cherchait les auteurs de la tuerie. Dans la bande de Gaza, le sort de ceux qu'on désigne comme des "collaborateurs" est souvent le même : c'est l'exécution publique. Le 6 avril dernier, 3 hommes avaient été pendus déjà, pour d'autres cas de collaboration avec Israël. PG : Merci Murielle Paradon.
CP : Et cette bonne nouvelle pour la biodiversité, la vie marine. Le thon rouge de Méditerranée repeuple la mer.
PG : Ce poisson, qui peut mesurer jusqu'à 4 mètres de long, a failli disparaitre au début des années 2000. La pêche était devenue trop intensive. Aujourd'hui, le nombre de thons a beaucoup augmenté. Les mesures d'urgence mises en place pour sauver ce poisson sont même plus efficaces que prévu. Elles pourraient être levées dans les mois qui viennent.
Guillaume Farriol.
Depuis dix ans, la pêche est très encadrée en mer Méditerranée : limitation du nombre de bateaux, instauration de quotas, traçabilité accrue. Des mesures efficaces ! Entre 2008 et 2013, le nombre de thons rouges a presque quadruplé dans cette zone. La population devrait même revenir à la normale dès l'année prochaine. Un nouveau recensement va être effectué cet été. La "Commission internationale pour la conservation des Thonidés de l'Atlantique" décidera alors de lever, ou pas, le plan de sauvetage des thons rouges. Il concerne principalement la France, l'Espagne et l'Italie : les principaux pays pécheurs de l'espèce. Mais pour certaines associations, cette décision signerait un retour de la surpêche. Il faut dire que la demande n'a pas faibli. Le thon rouge de Méditerranée est exporté dans le monde entier, particulièrement au Japon. Il est très utilisé pour faire des sushis. Autre crainte : celle des pécheurs. Selon eux, la suppression des quotas fera dégringoler les cours, entrainera un manque à gagner important. Aujourd'hui, un kilo de thon rouge de Méditerranée coûte environ dix euros, c'est presque cinq fois plus qu'il y a dix ans, avant la mise en place du plan de sauvegarde de l'espèce. PG: C'est la fin de ce journal en français facile. Merci de nous avoir suivies.