Journal en français facile 27 mai 2019
Loïc Bussières : 22h à Paris, 2h de moins en temps universel. Bonsoir et bienvenue si vous nous rejoignez pour votre Journal en français facile. Zéphyrin Kouadyo à mes côtés au micro. Bonsoir Zéphyrin.
Zéphyrin Kouadio : Bonsoir.
LB : À la une : un camp pro-européen plus fragmenté, mais toujours majoritaire, l'extrême droite qui confirme sa montée en puissance, ce sont les deux principaux enseignements des Européennes. L'heure est maintenant aux tractations en vue des nominations aux postes clés de l'UE.
ZK : En Lituanie, on parlait moins hier des Européennes que de la présidentielle organisée le même jour. Elle est remportée par un novice en politique issu du monde de la banque.
LB : Et puis nous reviendrons également sur la possible alliance entre Renault et Fiat Chrysler. Elle pourrait donner naissance au Numéro 3 mondial de l'automobile.
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ZK : Au lendemain des élections européennes, les résultats des urnes font apparaître une montée en puissance de l'extrême droite, mais qui ne devrait pas empêcher le camp pro-européen de contrôler les deux tiers du Parlement.
LB : L'heure est maintenant aux tractations, aux discussions pour décider qui occupera les postes clé et pour cela, il faut que les quatre blocs pro-européens - conservateurs, socialistes, libéraux et écologistes - parviennent à s'entendre. Demain soir, un dîner des chefs d'État et de gouvernement sera consacré à ce thème. Étant donné l'éclatement des forces au Parlement, le jeu paraît très ouvert. Anastasia Becchio.
Les deux principales forces du parlement, les conservateurs du PPE et les sociaux-démocrates ont perdu chacun une 40aine de sièges, ce qui fait qu'ils ne peuvent plus à eux deux composer une majorité. Difficile, dès lors, de dégager une coalition suffisante pour élire le futur président de la Commission européenne. Joseph Daul, le président du PPE réclame que le poste revienne au chef de file de sa famille politique, le Bavarois Manfred Weber. Mais, en Allemagne, la CDU-CSU a réalisé hier son plus mauvais score. Dans ce contexte, les centristes de l'ADLE, désormais troisième force, s'imposent comme un allié incontournable. Guy Verhofstadt, le président du groupe a confirmé qu'il se plierait au jeu des « Spitzenkandidaten ». Mais ceux qui devraient être ses futurs alliés, les élus français de la liste Renaissance, sont sur une autre ligne. Emmanuel Macron est opposé à ce système qui prévoit que le chef de file du parti arrivé en tête remporte la présidence de la Commission européenne. Il prépare activement le dîner informel de demain soir. Le président français reçoit ce soir le Premier ministre espagnol socialiste Pedro Sanchez, dont le parti est sorti vainqueur du scrutin. Il déjeunera demain avec plusieurs chefs d'État et de gouvernement à Bruxelles puis s'entretiendra avec les Premiers ministres du groupe de Visagrad. Parmi eux, le hongrois Victor Orban sorti largement vainqueur. Toujours membre du PPE, bien que suspendu en raison de ses dérapages, il ne soutient pas la candidature de Manfred Weber.
ZK : En Lituanie, on votait également, hier pour les Européennes, mais c'est une autre élection qui a retenu l'attention.
LB : Puisque le pays désignait également son nouveau Président. C'est un novice en politique issu du monde de la banque qui l'emporte, Gitanas Nauseda, 54 ans, s'installe à la tête du pays avec pratiquement 66 % des voix. Son portrait avec Marielle Vitureau, notre correspondante en Lituanie.
Il n'a pas encore pris ses fonctions, mais la journée de Gitanas Nauseda, au lendemain de l'élection, a été celle d'un chef d'État. Conférence de presse retransmise en direct ce matin et rendez-vous au palais, avec Dalia Grybauskaite, la présidente sortante. Les Lituaniens connaissent cet ancien analyste de la plus grande banque lituanienne pour ces fréquents passages à la télévision. Il a fait campagne en promettant de réduire la fracture sociale, la pauvreté touche un tiers des Lituaniens, et pour les unir. « Je veux que le palais présidentiel devienne un lieu ouvert, un forum pour le dialogue culturel, social, mais aussi pour promouvoir les régions ». La politique étrangère est de son ressort. Le cours euro-atlantique de la Lituanie ne changera pas. Et pour son premier voyage officiel, Gitanas Nauseda a choisi Varsovie, la capitale polonaise. « Les relations de bon voisinage sont un principe universel, qui s'applique à tous nos voisins. Impossible de nier que la Pologne veut jouer un rôle important au sein de l'Union ». Gitanas Nauseda prendra ses fonctions le 12 juillet. D'ici, il devra former son équipe de conseillers et montrer qui il est vraiment.
ZK : L'actualité en Europe au lendemain des Européennes, c'est aussi cette motion de censure contre le chancelier autrichien.
LB : Alors que sa formation, le parti conservateur signe une victoire historique avec 35,4 % des voix, Sebastian Kurz est victime de la crise politique dans son pays, plus particulièrement de la démission il y a une dizaine de jours, du numéro 2 du Gouvernement et leader de l'extrême droite Heinz-Christian Strache. Ce lundi, l'opposition a voté la défiance contre le chancelier contraint de quitter son poste. Des élections doivent se tenir à l'automne.
ZK : Et puis en Roumanie, le patron du parti social-démocrate au pouvoir s'apprête, lui, à passer sa première nuit derrière les barreaux.
LB : Liviu Dragnea, le patron de la gauche a été incarcéré après sa condamnation à trois ans et demi de prison ferme dans son procès en appel pour détournement de fonds, moins de 24 heures après avoir encaissé un véritable camouflet électoral.
ZK : Dans l'actualité, également, le déplacement de Donald Trump au Japon qui devient au passage le premier chef d'État étranger a rencontré le nouvel empereur Naruhito.
LB : Avant cela, le président américain a donné une conférence de presse conjointe avec le Premier ministre Shinzo Abe. L'occasion d'afficher son optimisme concernant le dossier nord-coréen, et les intentions de Pyongyang vantant au passage « l'intelligence » de Kim Jong Un. Même optimisme ostensible concernant l'Iran avec un ton conciliant face à la montée des tensions. On écoute Donald Trump.
« Je pense vraiment que l'Iran voudrait passer un accord. Et je trouve que c'est très intelligent de leur part. Et je pense que c'est quelque chose qui peut arriver. Et je ne veux pas nuire à l'Iran, je veux que l'Iran dise “pas d'armes nucléaires”. Nous avons assez de problèmes en ce moment dans le monde avec les armes nucléaires, “pas d'armes nucléaires pour l'Iran”… et je pense que nous arriverons à un accord. Je crois que l'Iran a un potentiel économique extraordinaire… Et j'ai hâte de leur permettre de revenir sur le devant de la scène et de nous le montrer. Je connais tellement d'Iraniens, ce sont des gens extraordinaires. L'Iran peut être un pays extraordinaire. Avec les mêmes dirigeants, nous ne cherchons pas un changement de régime, je veux juste que ce soit clair. Ce que nous voulons, c'est qu'il n'y ait pas d'armes nucléaires. » ZK : Venons-en à ce mariage à présent qui pourrait donner naissance au numéro 3 mondial de l'automobile. LB : Une alliance entre Fiat Chrysler et Renault, la marque au losange, ainsi que l'on surnomme Renault, n'y est pas insensible. Son conseil d'administration a exprimé ce lundi son « intérêt » pour le projet de fusion proposé par l'italo-américain qui propose ce rapprochement qui rebattrait les cartes du secteur. Bruno Faure.
Si le projet aboutissait, on aurait un géant qui pèserait 30 milliards d'euros en bourse, qui vendrait près de 9 millions de véhicules par an, qui serait largement présent en Amérique du Nord grâce à Chrysler, en Europe avec Fiat et Renault, sans compter l'Asie avec Nissan et Mitsubishi, les alliés du constructeur français. Être partout, c'est capital quand on sait que le marché chinois est en train de ralentir. Autre objectif, faire des économies. Et partager les compétences. Fiat Chrysler est très fort sur les gros véhicules, SUV, camions, utilitaires. Renault plus en avance sur les voitures électriques ou autonomes. Du point de vue du capital, ce serait un mariage à 50-50. Pour l'instant, pas de réticences. L'Italie de Matteo Salvini y voit une opération brillante. Le gouvernement français, premier actionnaire de Renault, est d'accord. Le conseil d'administration réuni ce matin exprime son intérêt. Les syndicats, eux, se méfient. Mais Fiat Chrysler promet qu'il n'y aura pas de fermeture de sites. Restent les conséquences sur l'alliance Renault-Nissan-Mitsubishi que l'on sait vacillante. Les Japonais, qui ne veulent pas fusionner avec Renault, seront-ils peu à peu exclus des synergies ou alors pleinement intégrés ? Officiellement, c'est cette hypothèse qui tient la corde. Mais les discussions ne font que commencer.
ZK : En France, 4 arrestations dans l'enquête sur le colis piégé de Lyon.
LB : Dont l'homme suspecté d'être responsable de l'explosion qui a fait 13 blessés vendredi, un étudiant algérien de 24 ans, inconnu des services de police, qui a été placée en garde à vue après son interpellation ce matin. Ses parents et un autre membre de sa famille ont également été interpellés.
ZK : Et puis un mot de tennis avec la 2e journée à Roland Garros.
LB : Journée au cours de laquelle la logique sportive n'aura pas été contredite. Les deux favoris Rafael Nadal et Novak Djokovic se sont imposés respectivement face à Yannick Hanfmann et Hubert Hurkacz. Victoire également pour Dominic Thiem, et les Français Jo-Wilfried Tsonga, Benoît Paire, et Pierre-Hugues Herbert.