Journal en français facile 28 mars 2019
Romain Auzouy : Vous écoutez RFI, il est 21h, ici à Paris, 20h en Temps Universel. Bonsoir à tous, bienvenue dans votre journal en français facile qui est présenté ce soir avec Andréane Meslard, bonsoir Andréane.
Andréane Meslard : Bonsoir Romain, bonsoir à tous.
RA : À la une de l'actualité ce soir : Un vote très attendu demain au parlement britannique. C'est l'accord de Brexit qui pour la troisième fois va être proposé aux députés. Mais des questions se posent sur les points du texte qui seront votés. AM : Aux Comores au moins trois personnes tuées ce jeudi selon les autorités. Des tensions qui interviennent quatre jours après l'élection présidentielle sur l'archipel. Il y a eu des tirs autour d'un camp militaire de la capitale Moroni. RA : Et puis à la fin de cette édition nous vous parlerons du programme Erasmus. C'est un programme qui a déjà permis à 9 millions d'étudiants européens de partir une année à l'étranger et le Parlement européen a demandé encore plus de moyens pour Erasmus.
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AM : Demain, vendredi sera donc une échéance importante concernant le Brexit.
RA : Oui car il va y avoir un vote au parlement britannique. La Première ministre Theresa May va à nouveau proposer le texte de divorce qu'elle a négocié avec Bruxelles. Mais pas sûr que tous les points qui sont contenus dans ce texte soient soumis au vote. Alors la question qui se pose est de savoir sur quoi va porter ce vote. Question que nous avons posée à Anissa El Jabri qui est notre envoyée spéciale à Londres.
"Tout ce que nous savons à propos de demain c'est que c'est vendredi". La boutade est d'un député conservateur toujours dans le brouillard comme les autres sur les projets de Theresa May. Une des pistes qui circule, c'est que les députés se prononceraient uniquement sur l'accord de retrait négocié avec Bruxelles. Ils laisseraient de côté la déclaration politique sur les relations futures qui doit l'accompagner. Ça permettrait de contourner un obstacle : le Président de l'Assemblée qui ne veut pas d'un 3ème vote sur un texte identique. Reste le rapport de force sur le fond du texte. Le DUP reste inflexible. Pas question de voter l'accord de retrait. Les Nord-Irlandais ne veulent pas se contenter de s'abstenir. 10 voix de perdues donc pour un exécutif qui en cherche 75 et laisse entendre aussi qu'il n'est pas au bout de ses peines. Les députés sont censés être en vacances la semaine du 8 avril. Des vacances qui pourraient être annulées. Londres a jusqu'au 12 pour demander un long report du divorce et sa participation aux élections européennes. Anissa El Jabri Londres RFI.
RA : Et à noter que le blocage politique du Brexit commence à sérieusement inquiéter les milieux d'affaires britanniques. Ce matin, à Londres, s'est ouverte la conférence annuelle des Chambres de commerce et un responsable du patronat a directement accusé le Parlement d'abandonner les entreprises du pays.
AM : Il devait rentrer au Togo aujourd'hui après 14 ans d'exil en France. Un ancien ministre n'a pas été autorisé à embarquer à bord de son vol entre Paris et Lomé.
RA : Il s'agit de François Boko, c'est un ancien ministre de l'Intérieur et un opposant au Togo. Cet homme pourtant, il y a deux jours, affirmait avoir reçu un accord de la part du Président du Togo pour rejoindre Lomé. Apparemment ce n'était pas le cas. L'un de ses avocats Me Martin Pradel, estime que la situation est inadmissible, on l'écoute au micro de Clémentine Pawlotsky.
[son manquant]
L'avocat de François Boko qui proteste donc après que son client n'a pas pu rejoindre le Togo aujourd'hui. Les avocats de l'opposant qui dans un communiqué dénoncent également une volonté des autorités du Togo de "faire obstacle à la candidature de François Boko aux élections présidentielles" d'avril 2020, au Togo. C'est à dire, empêcher sa candidature.
AM : Egalement dans l'actualité africaine, Romain, des tensions aux Comores.
RA : Tout a commencé quand un des candidats battus à la présidentielle de dimanche a été arrêté à Moroni, la capitale. c'est un opposant au président comorien, il est arrivé quatrième dimanche à l'issue du scrutin. Il dénonce, comme d'ailleurs plusieurs ONG et observateurs, il dénonce des fraudes lors de cette élection. Ensuite, dans la journée, un peu plus tard, il y a eu des tirs qui ont été entendus autour d'un camp militaire de la capitale. Le ministre de l'Intérieur des Comores annonce que trois personnes ont été tuées et deux autres blessées.
AM : Un témoignage maintenant qui nous vient du Chili. Celui d'une victime de pédophilie après la condamnation de l'église catholique du pays.
RA : C'est une première au Chili. L'Église, en effet, va devoir indemniser les victimes d'un prêtre accusé d'agressions sexuelles, le prêtre Fernando Karadima. Les indemniser, cela veut dire leur donner de l'argent en signe de compensation des agressions qui ont été commises. Au total 130 mille euros qui devront être versés à chacune des victimes. Et parmi ces victimes, cet homme, James Hamilton, il exprime son soulagement après cette décision de justice, écoutez-le.
"Je suis très heureux, même si je vous dirais que le montant importe peu, ça aurait pu être mille pesos, c'est-à-dire un euro ! Le plus important, c'est que de façon unanime les trois juges de la république du Chili ont donné l'exemple au monde : ils confirment ainsi que l'Église se doit d'être garante et responsable de ses membres et que l'Église doit répondre de ces actes. Dans ce cas, l'Église répond en effet non seulement des agressions commises par un de ses prêtres, mais elle répond aussi pour avoir couvert les agissements du prêtre et pour avoir permis que ces abus perdurent au sein de la communauté. C'est unique au monde, on est des pionniers ! Le Chili et les tribunaux chiliens disent au monde entier que lorsqu'elle abandonne ses victimes, l'Église est responsable des actes que commettent ses prêtres. C'est un verdict unique, universel et inédit et j'espère que d'autres pays suivront cet exemple."
RA : James Hamilton, l'une des victimes du prêtre chilien Fernando Karadima. Propos recueillis par Angélica Pérez de la rédaction Amérique Latine de RFI.
AM : Et puis c'est un programme connu des jeunes européens, le programme Erasmus : il devrait bénéficier de davantage de moyens.
RA : Erasmus permet aux étudiants de passer une année dans un autre pays européens. Le programme existe depuis 30 ans, il connait un beau succès. 9 millions de jeunes ont déjà profiter de ce programme. Et cela devrait effectivement continuer puisque ce jeudi le Parlement européen a demandé que le budget d'Erasmus soit fortement augmenté. Les précisions à Strasbourg de Joana Hostein.
La Commission européenne propose de doubler le budget alloué au programme Erasmus. Pas suffisant disent les eurodéputés qui ont voté aujourd'hui pour un triplement de l'enveloppe pour la prochaine période pluriannuelle. A l'heure actuelle, à peine 4% des jeunes européens partent à l'étranger avec Erasmus. Jean Arthuis, président de la commission des budgets. [son manquant] Autre volonté des parlementaires : démocratiser le programme Erasmus et le rendre plus inclusif. Jean Arthuis. [son manquant] Les parlementaires espèrent ainsi renforcer l'identité européenne des jeunes pour lutter contre l'euroscepticisme. Mais pour parvenir à leurs fins, les eurodéputés devront encore batailler avec les états membres qui voient rarement d'un bon œil les augmentations de budget. Joana Hostein à Strasbourg, RFI.
AM : Et puis en France, Emmanuel Macron était aux côtés d'enfants ce jeudi pour parler du grand débat.
RA : Le chef de l'Etat multiplie les déplacements dans le cadre de ce grand débat qui est une grande consultation citoyenne, lancé au mois de janvier. Et ce jeudi, effectiviement, il a échangé avec des écoliers et des collégiens. Cela se passait à Angers, dans l'ouest de la France. À noter que parallèlement à cela il y a eu une manifestation pour protester contre la politique d'Emmanuel Macron : 400 à 500 personnes qui est réunies dans le centre d'Angers. Ainsi s'achève ce journal en français facile.