Journal en français facile 29 mai 2019
Hugo Lanoë : 22h à Paris à l'écoute de RFI, 20h en temps universel. Bonsoir à toutes et à tous et bienvenue dans votre journal en français facile. Pour le présenter avec moi ce soir, Sylvie Berruet. Bonsoir Sylvie.
Sylvie Berruet : Bonsoir Hugo, bonsoir à tous !
HL : Au sommaire de cette édition : "L'enquête russe"; aux Etats-Unis, après plusieurs mois d'investigation, le rapporteur Robert Mueller a pris la parole en public aujourd'hui. Il n'innocente pas Donald Trump et démissionne dans la foulée. Les détails de sa déclaration sont à suivre dans un instant.
SB : Autre affaire, celle concernant Huawei. Le géant chinois des télécoms juge anticonstitutionnelles les sanctions prises par Donald Trump et décide de porter plainte contre les Etats-Unis.
HL : À la une également, l'Irak remet à la Turquie 188 enfants nés de membres présumés du Groupe de l'État Islamique. Et puis une étude scientifique pointe du doigt un problème mondial : de nombreuses rivières sont contaminées par des antibiotiques. Un véritable danger pour la santé publique. Voilà pour le programme. Bienvenue à tous !
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SB : On commence donc avec ces nouveaux éléments dans "l'enquête russe" aux Etats-Unis.
HL : Une enquête, rappelons-le Sylvie, qui se concentre sur les supposées ingérences, les possibles intrusions de la Russie dans la campagne présidentielle américaine de 2016. Après plusieurs mois d'investigation et pour la première fois, le procureur spécial a pris la parole aujourd'hui en public. Dans une courte déclaration, Robert Mueller a annoncé que le travail était terminé, qu'il démissionnait de son poste et qu'il y avait bien eu plusieurs interférences russes. Mais ce n'est pas tout, Anne Corpet, Donald Trump aurait aussi empêché la justice de faire correctement son travail.
« Si nous avions eu la conviction que le président n'avait pas commis de crime, nous l'aurions dit » a déclaré le procureur spécial. Mais poursuivre un président en exercice est contraire à la constitution a-t-il expliqué avant de lancer : « Ce n'était pas une option». Autrement dit, Robert Mueller n'exonère pas le président mais n'avait pas la possibilité de le mettre en cause devant la justice. Ce que Donald Trump fait mine de ne pas comprendre. « Rien de nouveau. Il n'y a pas assez de preuve et donc dans notre pays, cela signifie l'innocence. L'affaire est close merci. » a t il aussitôt écrit sur Twitter. Mais les démocrates ne l'entendent pas de cette oreille. « Compte tenu du fait que le procureur spécial n'a pas été en mesure d'ouvrir des poursuites, c'est au congrès de le faire », a déclaré le chef de la commission de la chambre avant d'ajouter au sujet d'une procédure de destitution : « toutes les options sont sur la table. Le président a menti, personne n'est au-dessus de la loi ». Quatre prétendants à l'investiture du parti pour la présidentielle ont déjà réclamé de manière plus ou moins directe l'ouverture d'une telle procédure. Pour l'instant Nancy Pelosi, qui dirige le camp démocrate à la chambre, y reste opposée.
SB : On reste aux Etats-Unis, Hugo, où la bataille entre Huawei et le gouvernement se poursuit devant la justice.
HL : L'avocat du géant chinois des télécommunications demande à un tribunal du Texas de déclarer "inconstitutionnelle" la loi sur la défense nationale votée par les Etats Unis. Concrètement, cette loi interdit aux administrations américaines d'utiliser des équipements Huawei considérés par Washington comme un instrument du pouvoir chinois. La réponse de Pékin ne s'est donc pas fait attendre.
Stéphane Lagarde est dans la capitale chinoise pour RFI
C'est une action « jamais vue dans l'histoire » qu'entend dénoncer le responsable juridique de Huawei. Pour la première fois, des « politiciens américains utilisent la force de toute une nation pour s'en prendre à une société privée », a martelé ce matin Song Liuping à Shenzhen. Il n'y a pas de fumée sans feu et en l'occurrence sans armes à feu : où sont les preuves que Huawei est une menace pour la sécurité a répété le conseiller juridique, dénonçant une nouvelle fois un « dangereux précédent » : « Aujourd'hui ce sont les télécoms et Huawei. Demain, cela pourrait être votre secteur, votre entreprise, vos consommateurs », ajoute ce dernier en regardant les caméras droits dans les objectifs. ». Avec ce référé, le géant des télécoms chinois entend accélérer la décision de la justice américaine car il en va de la survie du groupe. Ce week-end encore Ren Zhengfei, le fondateur du leader incontesté de la 5 G décrivait comme « une grosse blague » la proposition de Donald Trump d'inclure Huawei dans les négociations commerciales sino-américaines. Huawei qui affirme égalementvcouloir revoir son partenariat avec le postier américain Fedex accusé d'avoir détournés deux colis qui lui était destiné vers les États-Unis. Stéphane Lagarde, Pékin, RFI.
SB : À l'écoute du journal en français facile sur RFI. Il est 23h05 à Damas. La France "doit cesser les traitements inhumains" subis par les enfants de djihadistes dans les camps de réfugiés en Syrie.
HL : C'est une demande formulée aujourd'hui par le défenseur des droits. Jacques Toubon dénonce également les atteintes à la convention internationale des droits de l'enfant pourtant signée par la France.
SB : De son côté Jean-Yves Le Drian affirme que les procès des djihadistes français condamnées à mort en Irak sont équitables, c'est-à-dire justes.
HL : Depuis dimanche, 7 ressortissants français ont été exécutés par la justice irakienne. En cause, leur appartenance au groupe de l'État Islamique. Mais le chef de la diplomatie française assure multiplier les démarches pour éviter l'exécution de ces peines.
SB : Les autorités irakiennes qui ont par ailleurs remis à la Turquie 188 enfants nés de membres présumés de l'EI.
HL : Annonce aujourd'hui d'un porte-parole de la justice irakienne. Plusieurs centaines d'autres mineurs de nationalité turque se trouvent dans le même cas et la Turquie ambitionne de tous les rapatrier. À Istanbul pour RFI, Anne Andlauer.
La plupart de ces 188 enfants reconnus comme turcs étaient détenus avec leurs mères, arrêtées et condamnées en Irak pour appartenance à Daech. Des responsables irakiens et turcs ont coordonné l'opération de rapatriement, suivie par des représentants du Fonds des Nations Unies pour l'enfance, l'Unicef. Les autorités d'Ankara estiment qu'au moins 500 enfants turcs sont emprisonnés en Irak – certains nés sur place, d'autres emmenés par leurs parents lorsque ces derniers ont rejoint les rangs du groupe l'État islamique, entre 2014 et 2017 pour la plupart. Le sort de ces mineurs fait l'objet d'une étroite collaboration, depuis plusieurs mois, entre les autorités turques et les ministères irakiens de la Justice, de l'Intérieur et des Affaires étrangères. L'objectif officiel est de les ramener tous en Turquie pour les remettre à des membres de leur famille. La situation de leur mère est en revanche plus compliquée. Beaucoup ont été condamnées par la justice irakienne à une peine de prison à vie, voire à la peine de mort. Selon l'ambassadeur turc à Bagdad, Ankara cherche un moyen de les faire venir en Turquie, elles aussi, pour purger leur peine, même si leurs condamnations pour terrorisme les exclurait à priori des accords d'extradition. Anne Andlauer, Istanbul, RFI.
HL : Et ce soir les autorités kurdes en Syrie annoncent avoir remis à l'Ouzbékistan 148 femmes et enfants Ouzbeks affiliés à l'organisation EI.
SB : Le compte à rebours est lancé en Israël pour Benyamine Netanyahou.
HL : le premier ministre israélien a jusqu'à minuit pour trouver une coalition, une alliance gouvernementale. Les négociations sont dans l'impasse depuis un mois et demi. En cause : les divisions, les dissensions, entre le parti nationaliste et les ultraorthodoxes. En cas d'absence d'accord, le premier ministre pourrait décider de dissoudre la Knesset, c'est-à-dire le parlement israélien et il pourrait convoquer de nouvelles élections deux mois à peine après le dernier scrutin. Nous serons en ligne avec notre correspondant à Jérusalem dans notre prochaine édition à 21h TU.
SB : C'est l'information de ces dernières heures : le rapatriement de la dépouille d'Etienne Tshisekedi est retardé.
HL : C'est une annonce du ministère belge des affaires étrangères. Initialement attendu ce jeudi à Kinshasa, en partance d'un aéroport militaire près de Bruxelles. le corps de l'ex-Premier ministre et opposant historique de la République Démocratique du Congo n'arrivera finalement pas en temps et en heure. La diplomatie belge avance des raisons logistiques.
SB : On parle environnement à présent. Avec cette vaste étude qui pointe du doigt un "problème mondial".
HL : Selon deux chercheurs britanniques, de nombreuses rivières dans le monde présenteraient des concentrations d'antibiotiques anormalement élevées. Problème : la présence de ces substances dans l'eau pourrait participer au développement de bactéries dites "multi résistantes". Des sortes de super bactéries qui selon l'ONU pourrait tuer 10 millions de personnes par an d'ici 2050. Les explications avec Grégoire Sauvage.
C'est une étude présentée comme inédite par son ampleur. 711 sites répartis dans 72 pays ont été identifiés pour y effectuer des prélèvements. Résultat : 65% des échantillons contenaient au moins 1 des 14 antibiotiques recherchés. Les rivières les plus polluées se trouvent au Kenya, au Ghana, au Nigeria, au Pakistan ou encore au Bangladesh. Dans ce pays pauvre d'Asie, les concentrations d'antibiotiques vont jusqu'à 300 fois le seuil jugé acceptable. Cependant, le problème n'épargne ni l'Europe ni l'Amérique, deux continents qui présentent également des cours d'eau contaminées. Les sites à haut risque se trouvent généralement à proximité de décharges de déchets ou d'égouts. La surconsommation humaine et vétérinaire expliquerait ce phénomène car le corps ne métabolise pas toutes les molécules ingérées et en rejette une partie par l'intermédiaire des excréments. Par ailleurs, les rejets d'usines de fabrication d'antibiotiques peuvent aussi jouer un rôle dans cette pollution qui selon l'étude favoriserait le développement de bactéries multi résistantes. Résoudre le problème est un défi monumental conclut les scientifiques qui insistent sur la nécessité d'investir dans des infrastructures de gestion des déchets et de traitement des eaux usées.
HL : Football et la Finale de la ligue Europa. Arsenal Chelsea, 2ème mi-temps. Cocorico ouverture du score pour Chelsea du français olivier Giroud. 22h10 à Paris.